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En France, la « pauvrophobie » se renforce et s’exprime au grand jour

En France, la « pauvrophobie » se renforce et s’exprime au grand jour
Les incendies volontaires contre des centres d’accueil ou la baisse de subventions aux associations trahissent un rejet grandissant du pauvre et du migrant. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Isabelle Rey-Lefebvre Le mot a été officiellement retenu par ATD Quart Monde, après un sondage auprès de ses militants, et lancé le 17 octobre à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère : la « pauvrophobie », ou rejet du pauvre. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’installe dans la société française et se manifeste de plus en plus visiblement dans le comportement des riverains, des collectivités locales ou des administrations. Ce même 17 octobre, à l’aube, un feu dont l’origine criminelle ne fait guère de doute visait le futur centre d’hébergement des sans-abri, qui doit ouvrir début novembre dans le 16e arrondissement de Paris, en lisière du bois de Boulogne. Lire aussi : Pauvreté : « Cessons ce discours selon lequel tous les pauvres seraient des “salauds profiteurs” » Related:  Précarité, pauvreté, exclusion

Le centre parisien pour sans-abri du 16e arrondissement a ouvert Prévue pour accueillir deux cents personnes, la structure assurera un accompagnement social, professionnel, médical et administratif pendant trois ans. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Feriel Alouti Aussitôt tables, chaises, oreillers, couettes et tables à langer livrés, le centre d’hébergement d’urgence pour personnes sans abri, situé dans le 16e arrondissement de Paris, a ouvert ses portes. Sept familles, logées jusqu’à présent dans des hôtels de la capitale, y ont été accueillies, mercredi 2 novembre, dans des préfabriqués, installés en lisière du bois de Boulogne, le long de la très chic avenue du Maréchal-Maunoury. L’ouverture officielle, prévue samedi en présence de la ministre du logement, Emmanuelle Cosse, de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et de ses adjoints chargés du logement et des affaires sociales, vient clore des mois de conflit ouvert entre la Ville et les opposants au projet. Lire aussi : Le futur centre d’accueil pour SDF dans le 16e arrondissement parisien incendié

A Paris, les SDF bientôt accueillis dans le 16e arrondissement LE MONDE | • Mis à jour le | Par Isabelle Rey-Lefebvre Installer un centre d’hébergement d’urgence de deux cents personnes sans domicile fixe en lisière du bois de Boulogne est une gageure. Le projet porté par l’Etat et par la mairie de Paris a beau être temporaire – il est prévu pour trois ans –, il est violemment rejeté par le maire (LR) du chic 16e arrondissement de Paris, Claude Goasguen, et une partie des habitants. Le chantier est presque achevé. Les modules sont fabriqués par une filiale de Bénéteau, constructeur vendéen de bateaux : « C’est du “made in France”, et c’est une solution flexible pour que, dans trois ans, nous puissions réutiliser les modules, insiste Ian Brossat, adjoint (PCF) à la maire de Paris, chargé du logement.

A Hayange, le Secours populaire plongé dans le noir En guerre ouverte avec l’association, le maire Front national Fabien Engelmann lui a coupé l’électricité en octobre. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Jean-Baptiste de Montvalon (Hayange (Moselle), envoyé spécial) Deux éclairages mobiles de chantier, des convecteurs, un groupe électrogène… Le Secours populaire d’Hayange (Moselle) a reçu ces dernières semaines des dons inhabituels. Ils n’étaient pas destinés à subvenir aux besoins des quelque 800 bénéficiaires inscrits – dont près de 300 enfants –, mais à porter secours au Secours, plongé dans le froid et la pénombre sur décision du maire de la ville, Fabien Engelmann (Front national). Fin septembre, l’élu frontiste avait fait envoyer un huissier, accompagné de la police municipale, pour demander à l’association d’évacuer les lieux. Face au refus de ses responsables de rendre les clés, il a fait couper l’électricité la semaine suivante. Dix semaines que le bras de fer est engagé.

L’hébergement d’urgence pris au piège des nuits d’hôtel Les hôtels bon marché représentent 35 % de la capacité d’hébergement d’urgence en Ile-de-France. Une solution pratique mais coûteuse, dont il est difficile de sortir. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Isabelle Rey-Lefebvre Un soir de décembre, dans les couloirs du mal nommé Hôtel Moderne d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Nadia Mekacher, en mission d’inspection avec deux collègues, frappe à chaque porte : « Bonjour, c’est le SAMU social de Paris. » Leur but : vérifier le bon fonctionnement de l’eau chaude, du chauffage ou des fenêtres, mais aussi l’absence d’humidité, de cafards, de punaises… L’accueil du gérant de cet établissement un peu vieillot mais correct, avec douche et WC à l’étage, est cordial. Le SAMU social est son principal client. Le 115 d’Ile-de-France loue, chaque nuit, 12 000 chambres dans 550 hôtels de ce genre pour accueillir des familles sans abri, les centres d’hébergement n’étant pas du tout adaptés à ce public.

A Saint-Ouen, les enseignants s’organisent pour sortir de la rue six de leurs lycéens Cagnotte, prêt d’appartement, les professeurs du lycée Auguste-Blanqui ont été contraint de réagir alors que le 115 ne répond plus ou est saturé. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Mattea Battaglia Ils ont fini par se surnommer, entre eux, le « 115 bis », et ça les fait rire jaune. Depuis la rentrée, les professeurs du lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ont découvert que six lycéens (deux garçons et quatre filles) étaient à la rue. Et ils tentent de les aider au mieux, quand le 115 ne répond pas ou est saturé, en leur trouvant un toit si possible pas trop loin du lycée. « Un mot en salle des profs sur la machine à café, un collègue qui sort de sa poche un billet, dix autres qui suivent…, raconte Alice Mauricette, professeure d’espagnol. « Il fallait bien répondre à l’urgence, explique Pierre Ginon, enseignant d’histoire-géographie.

À Denver, la police confisque les couvertures des SDF en plein hiver Bienvenue ! {* welcomeName *} {* loginWidget *} Bienvenue ! {* #signInForm *} {* signInEmailAddress *} {* currentPassword *} {* /signInForm *} Votre compte a été désactivé Vous devez vérifier votre adresse email pour finaliser votre inscription. {* #resendVerificationForm *} {* signInEmailAddress *}{* /resendVerificationForm *} Merci de confirmer les informations ci-dessous avant de vous connecter {* #socialRegistrationForm *} {* firstName *} {* lastName *} {* emailAddress *} {* displayName *} {* phone *} {* addressCity *} {* addressCountry *} En cliquant sur "Créer un compte", vous confirmez que vous acceptez nos conditions générales et que vous avez lu et approuvé la politique de protection de données personnelles.{* /socialRegistrationForm *} Merci de confirmer les informations ci-dessous avant de vous connecter Nous vous avons envoyé un email de confirmation à l'adresse suivante {* emailAddressData *}. Nous vous enverrons un lien pour créer un nouveau mot de passe {| moreInfoText |}

Droit au logement conquiert trente places d’hébergement pour les SDF dans l’Hôtel-Dieu L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a autorisé l’association à conserver les chambres situées dans une aile désaffectée jusqu’en mars. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Isabelle Rey-Lefebvre C’est une jolie victoire pour les sans-abri parisiens qui, au cœur des journées les plus froides de l’hiver, ce week-end des 7 et 8 janvier, auront gagné une trentaine de lits d’hébergement qu’ils peuvent conserver jusqu’à fin mars. Deux initiatives se sont, par un heureux hasard, conjuguées pour ce résultat. Le médiatique docteur Gérald Kierzek, urgentiste à l’Hôtel-Dieu, hôpital de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, avait vendredi 6 janvier, tweeté les messages « suis de garde ce soir (...), j’accueillerai au chaud les personnes qui en ont besoin ». « On s’attendait à être expulsés très vite » Parmi les mal-logés présents, il y a Mustapha, 25 ans. « Onde de choc »

Aulnay-sous-Bois: les sans-abri verbalisés au nom du code de la route - Charente Libre.fr La mairie LR d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis a procédé en 2016 à plus de 500 verbalisations de mendiants en s'appuyant sur le code de la route, qui permet de sanctionner les personnes traversant la chaussée hors des passages piétons, a-t-on appris ce mercredi. Au total, plus de 517 procès-verbaux ont été dressés à l'encontre de sans-abri roms et syriens postés, souvent avec des enfants en bas âge, au carrefour de l'Europe, un axe routier très fréquenté de cette commune de la banlieue nord de Paris, a indiqué un proche du maire Les Républicains, confirmant une information du Parisien. Cette "astuce" - le recours au code de la route - a été utilisée après l'annulation par le tribunal administratif des arrêtés anti-mendicité agressifs pris par la ville, dirigée par Bruno Beschizza, en 2015 et 2016.

Malgré le froid, certains sans-abri demeurent réticents à l’hébergement d’urgence Le plan grand froid, mis en place lundi 16 janvier, prévoit 10 000 places supplémentaires temporaires alors que les hébergements disponibles se font rares. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Isabelle Rey-Lefebvre Alors que la France fait face à la pire vague de froid depuis cinq ans, les associations d’aide aux sans-abri sont particulièrement mobilisées. « En réalité, c’est six fois plus selon nous, soit 3 000 morts par an, dont la moyenne d’âge est de 49 ans et après dix ans de vie dehors. La situation est d’autant plus critique cet hiver que le 115, numéro de téléphone pour obtenir un hébergement d’urgence, ne répond presque plus. A Paris, la situation est plus critique encore : le nombre de demandes atteint, au cours du même mois, 30 899, soit 15 % de plus qu’en novembre 2015 ; 57,5 % de plus émanent de familles. Lire aussi : Vague de froid : depuis son réveil, Jafar a composé 63 fois le numéro d’urgence du 115 « Besoin de stabilité » Séjour « de rupture »

Samu social Le service ambulatoire d’urgence sociale s'adresse aux personnes en situation de grande précarité, qui n'ont plus la force ni les moyens de formuler elles-mêmes une demande d’assistance, sans discrimination et sans exiger des personnes aucune autre démarche. La priorité des équipes sur le terrain est de maintenir, voire de recréer, du lien social. Favoriser le dialogue et la rencontre 2 objectifs • Maintenir le lien social• Orienter les personnes vers des solutions d'hébergement 2 principes • Respecter le choix des personnes • Proposer en urgence une aide inconditionnelle. Se porter au devant des personnes Les équipes du Samu social sont composées de groupes de 3 ou 4 personnes, bénévoles ou salariés formés à ces missions, et encadrés par un chef d'équipe expérimenté. Apporter aides matérielles et soutien moral Orienter vers les solutions d'hébergement ou de soins

Mal-logement : la Fondation Abbé Pierre juge durement le quinquennat Dans son rapport annuel présenté mardi, la fondation juge que le quinquennat n’a pas rempli ses objectifs. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Isabelle Rey-Lefebvre François Hollande n’aura pas, en cinq ans, réussi à inverser la courbe du « mal-logement », phénomène qui s’enracine, voire empire, en France. C’est le constat dressé par la Fondation Abbé Pierre dans son 22e rapport annuel, publié mardi 31 janvier. Ce fléau touche près de 4 millions de personnes et même 12 millions si l’on inclut celles dont la situation est jugée fragile : les 1,123 million d’habitants de copropriétés en difficulté ; 1,21 million d’occupants qui ont accumulé des impayés de loyers et/ou de charges ; 4,3 millions de personnes qui s’entassent dans des logements trop petits ; 3,5 millions qui n’arrivent pas à se chauffer correctement. Lire aussi : Les marchands de sommeil, triste visage du mal-logement « Il y a eu, au cours de ce quinquennat, de réels efforts, mais ils sont insuffisants. Les expulsions ont bondi

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