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Portrait noir de la crise économique en banlieue

Portrait noir de la crise économique en banlieue
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Sylvia Zappi La situation de l’emploi se dégrade dans les quartiers classés « prioritaires » par la politique de la ville. Toutes les catégories sont touchées, y compris les jeunes diplômés. Le rapport de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), publié mardi 3 mai, dresse un portrait noir de la crise économique en banlieue. L’organisme, qui a remplacé l’Observatoire national des zones sensibles (Onzus), s’est recentré sur les nouveaux territoires prioritaires de la politique de la ville, plus resserrés – 1 296 au lieu des 2 304 avant la loi Lamy de février 2014 – et dessinés à partir du seul critère de la concentration de la pauvreté. On savait le chômage plus élevé dans les quartiers relégués à la périphérie des agglomérations, la crise les ayant plus fortement marqués. Ainsi le taux de chômage des 15-64 ans atteint 26,7 % dans ces quartiers, contre un taux global de près de 10 % pour les agglomérations dont ils font partie. Related:  Lien social, intégration

10 graphiques sur les « quartiers prioritaires », réservoirs de chômage et de pauvreté Dix ans après les émeutes de 2005, plus de 4 millions de personnes vivent dans des ZUS, où le chômage touche près d’un jeune sur deux. Le Monde.fr | 20.10.2015 à 16h41 • Mis à jour le 26.10.2015 à 15h15 | Par Samuel Laurent Dix ans après les émeutes de 2005, les ex-Zones urbaines sensibles n’ont changé que d’appellation. Désormais « quartiers prioritaires de la politique de la ville », ces zones continuent de concentrer chômage et pauvreté. Ils ont subi de plein fouet la crise financière de 2008 et ses conséquences, et dans bien des cas, leur situation est pire que voilà une décennie. 7,5 % des Français et 11 % des Franciliens On comptait, en 2006, 4,4 millions de personnes qui vivaient dans l’une des 751 ex-zones urbaines sensibles (ZUS, devenues depuis janvier des « quartiers prioritaires de la politique de la ville » ou QPV), selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), soit environ 7,5 % de la population française. Qui sont ces habitants ?

Grandeur et décadence du « périurbain » Dossier : Y a-t-il des urban studies à la française ? « Un beau matin, les Français se sont réveillés en découvrant qu’un baobab avait poussé dans leur jardin » [1]. À l’issue du dernier scrutin présidentiel, c’est par cette formule que s’ouvre un article du Monde relatant l’irruption des espaces périurbains sur le devant de la scène médiatique sous l’effet de la montée électorale du Front national. Au fil des évolutions socio-historiques de la société française, l’image du périurbain a en particulier été forgée en fonction de la manière dont ont été appréhendées les « classes moyennes » du point de vue social et politique ; réciproquement, la vision des classes moyennes a aussi été influencée par les travaux menés sur leurs espaces résidentiels, notamment pavillonnaires et périurbains [2]. Le périurbain des années 1970‑1980 : quand les classes moyennes en essor investissent les campagnes Des mondes ruraux laboratoires du changement social (1) : le regard des géographes Bibliographie

Le communautarisme, mythes et réalités LE MONDE IDEES | • Mis à jour le | Par Anne Chemin Sur l’immense planisphère bleu ciel, la France, avec sa couleur bleu marine, ressemble à une petite étoile isolée au milieu du vaste monde. Que lui vaut cette étrange singularité ? Sur la carte des tendances Google, la France détient le record mondial des requêtes pour ce terme, y compris dans sa version anglaise : elle affiche un indice 100 alors que l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, le Canada ou les Etats-Unis parviennent à peine à dépasser 30. Si toute l’Europe de l’Ouest est confrontée au multiculturalisme, la France est le pays qui vit cette mutation avec le plus d’effroi. « Apparu dans les années 1980 »

8259410 orig « Le football professionnel participe de cette ethnicisation de la société » LE MONDE | • Mis à jour le | Par William Gasparini (Sociologue, professeur à l’université de Strasbourg, titulaire de la chaire européenne Jean-Monnet en sociologie du sport) Par William Gasparini, sociologue, professeur à l’université de Strasbourg, titulaire de la chaire européenne Jean-Monnet en sociologie du sport Dans une interview donnée au Guardian le 26 mai, Eric Cantona laisse entendre que c’est en raison de leurs « origines nord-africaines » que Didier Deschamps n’a pas sélectionné Karim Benzema et Hatem Ben Arfa pour l’Euro. Relancé sur son allusion à des supposés choix racistes du sélectionneur, l’ancien attaquant de Manchester United poursuit : « Et pour sûr, Benzema et Ben Arfa ont des origines nord-africaines. Donc le débat est ouvert. » Le « débat » s’est progressivement transformé en polémique, après la déclaration de Karim Benzema parue dans le quotidien sportif espagnol Marca, soulignant que « Didier Deschamps a cédé à la pression d’une partie raciste de la France ».

CARTE. La moitié de la population française vit sur moins de 3% du territoire Le chiffre est frappant : la moitié de la population mondiale vit sur seulement 1% du territoire de la planète. La carte, réalisée par le site Metrocosm (en anglais) à partir des données de la Nasa, a été beaucoup partagée ces derniers jours sur les réseaux sociaux : elle montre que si l'espace ne manque pas à la surface de la Terre, une grande partie de la population est concentrée en Asie, notamment en Inde et en Chine. Qu'en est-il dans l'Hexagone ? Francetv info a cherché la réponse, en s'appuyant sur les données du dernier recensement de l'Insee (qui portent sur les données 2012, publiées en juin 2015). Nos calculs montrent que, sur plus de 63 millions d'habitants en métropole, la moitié vit sur moins de 3% du territoire. A l'inverse, 1% de la population française profite de beaucoup d'espace : les habitants qui vivent dans les zones les moins denses de l'Hexagone se répartissent dans 17,4% du territoire de la métropole.

« En France, les jeunes issus de l’immigration musulmane ne partagent pas un destin commun » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Hugues Lagrange (Sociologue) Par Hughes Lagrange, sociologue. La publication par le président du CNRS d’un recensement de travaux qui vont de la ségrégation spatiale à la recherche linguistique, intitulé « Recherches sur les radicalisations », m’a surpris. L’hypothèse de la radicalisation reprise dans le titre du rapport a été défendue brillamment par le politologue Olivier Roy, parfois sans nuances. Que le ralliement à Daech, après d’autres enseignes terroristes, soit opportuniste ne fait pas de doute. Dans la peau d’un hooligan Les hooligans russes ont gagné, et ils en sont sans doute très fiers. Fiers de voir les photos de ces Anglais en sang dans les rues de Marseille. Fiers d’avoir fait parler d’eux à l’échelle planétaire… Peu importent les quatre blessés graves : les remords n’ont guère de place dans l’univers qui est le leur, celui du hooliganisme revendiqué comme un « mode de vie ». A leurs yeux, le samedi 11 juin 2016 restera à jamais une heure de gloire, le jour où ils ont dominé les Anglais, les maîtres historiques du genre. Certains de leurs homologues allemands ont eu beau attaquer une poignée d’Ukrainiens, le lendemain, à Lille, ils n’ont pas réussi à leur voler la vedette. Ainsi va le monde warholien des hooligans où chaque bande (une firm dans leur jargon) cherche son fameux « quart d’heure de célébrité ». Cohésion clanique Même s’il existe des variantes d’un pays à l’autre, bien des ressorts psychologiques sont communs.

Emploi, école : les réussites et les blocages de l’intégration en France LE MONDE | • Mis à jour le | Par Maryline Baumard Du premier pied posé en France par un immigré à l’installation dans la vie adulte de ses enfants s’écrit une histoire d’intégration. Pour comprendre ce processus, qui transforme en Français un nouveau venu et sa descendance, mais aussi pour en repérer les blocages, une équipe de 22 chercheurs de l’Institut national d’études démographiques (INED) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ont scruté les vies de 8 300 immigrés issus de sept vagues d’entrées successives. Ils les ont comparées à celles de 8 200 de leurs descendants et à des Français sans ascendance étrangère. Les 600 pages d’analyses, intitulées « Trajectoires et origines », rendues publiques vendredi 8 janvier, se lisent comme le roman scientifique de la construction de la France contemporaine. Lire aussi « La population française a pris conscience qu’elle vit dans une société multiculturelle »

Suède: l'afflux de réfugiés met à mal l'idéal égalitaire du pays La fracture sociale est déjà forte à Malmö, ville la plus multiculturelle de Suède, et l'afflux de réfugiés est un défi encore plus grand pour l'idéal égalitaire du pays. Tandis que les tours peuplées d'immigrés se remplissent plus encore, le rêve d'une société sans classes a laissé la place aux questions plus urgentes de chômage, d'échec scolaire et de ségrégation. La Suède est depuis longtemps, rapporté à sa population, la destination numéro un des réfugiés en Europe. Le gouvernement prévoit jusqu'à 190.000 demandes d'asile cette année. Malmö voit arriver des milliers de personnes chaque semaine, attirés par une politique d'asile généreuse, même si les autorités ne peuvent plus leur garantir un toit. Or, malgré l'image de tolérance que veut renvoyer le pays, l'intégration a déjà été compliquée pour les générations précédentes d'immigrés. Les immeubles sont fonctionnels et relativement bien tenus, les pelouses tondues, les graffitis effacés. - Plus dure la vie -

Anne-Sophie Bruno : « Le bonheur au travail est une notion assez récente » - La Croix Pour cette historienne, spécialiste des questions de santé et de condition de travail, maître de conférences à l’Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne, les inégalités demeurent fortes, entre cadres et ouvriers mais aussi d’un secteur économique à l’autre. Le Croix : Est-on plus heureux au travail aujourd’hui qu’hier ? Anne-Sophie Bruno : Le bonheur au travail est une notion assez récente. Jusqu’aux années 1990, personne ne parlait de « bien-être », de « satisfaction » ou de « qualité de vie au travail ». Pas mêmes les partenaires sociaux. Il y a trente ou quarante ans, le débat public se focalisait autour de la notion de santé au travail, au sens strict – accident du travail et maladie professionnelle – et dans un second ordre sur les questions de pénibilité. à lire : Trois salariés sur quatre aiment leur travail Le progrès et le développement économique ont tout de même permis d’améliorer les conditions de travail… A. Le travail n’est-il pas moins pénible physiquement ? A. A.

"J'ai un job à la con" : neuf salariés racontent leur boulot vide de sens - 18 avril 2016 Claire*, 24 ans, contractuelle de la fonction publiqueClaire passe ses journées sur Facebook. Un dimanche soir, devant sa boîte mail vide, elle a fondu en larmes. « J’envoie des questionnaires à des étudiants. "Que pensez-vous de votre faculté ?", "De vos cours ?" Sauf que ça se fait sur demande, que j'en reçois très peu et qu'à traiter, ça me prend littéralement dix minutes. Quand je travaille, je sors parfois des statistiques sur de tout petits échantillons. Il peut m'arriver de faire des semaines à zéro heure de travail effectif. Mon responsable m’a surpris plusieurs fois mais il ne dit jamais rien. J’en ai parlé à mon n+1. Psychologiquement, je suis à bout. Mon père ne comprend pas. * Pour préserver l'anonymat, tous les prénoms ont été changés.

De quoi parle-t-on quand on parle d'intégration La Grande Table accueille aujourd'hui le sociologue Serge Paugam, directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à l'EHESS, à l'occasion de la parution de l'ouvrage collectif qu'il a dirigé, L'Intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux (PUF, 2014). Serge Paugam travaille sur les inégalités, les ruptures sociales et les formes contemporaines du lien social. Aux côtés de Caroline Broué et d'Antoine Mercier, le philosophe Mathieu Potte-Bonneville sera là pour interroger Serge Paugam et discuter les thèses de l'ouvrage. La notion de lien social est au coeur de l'ouvrage que Serge Paugam a dirigé. Serge Paugam THB © Radio France Dans cet ouvrage, nous avons voulu revenir à la notion sociologique de base : l'intégration. Le modèle d'intégration repose en grande partie sur le modèle des Trente Glorieuses dont nous ne nous sommes pas débarrassés. On a tendance à penser aujourd'hui qu'il est normal que les individus prennent de la distance par rapport à leur famille.

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