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Algorithmes et responsabilités

Algorithmes et responsabilités
France Stratégie organisait la semaine dernière une rencontre entre Daniel Le Métayer, directeur de recherche à l’INRIA, coordinateur notamment du projet Capris sur la vie privée (et qui avait été très critique sur la Loi renseignement) et Antoinette Rouvroy, chercheuse au Centre de recherche en information, droit et société (CRIDS), à l’université de Namur, pour discuter des algorithmes et de leurs impacts. Comme souvent, l’enjeu a d’abord été de tenter de cerner de ce dont on parle et ce n’est pas si simple, tant le terme d’algorithme caractérise désormais les boites à tout faire des traitements logiciels. Pour Daniel Le Métayer, les algorithmes sont des procédés de calcul qui recouvrent une grande variété de procédés techniques. Mais plus que les procédés techniques, ce sont leurs effets qui sont importants à comprendre, du fait de leurs impacts sur nos décisions, nos comportements, notre vie quotidienne… et plus encore de leurs effets normatifs. L’ouverture ne suffit pas Related:  technologie-et-societesurveillance2

Uber's Drivers: Information Asymmetries and Control in Dynamic Work by Alex Rosenblat, Luke Stark Alex Rosenblat Data & Society Research Institute Luke Stark New York University (NYU)October 15, 2015 Abstract: This empirical study explores labor in the on-demand economy using the rideshare service Uber as a case study. Number of Pages in PDF File: 17 Keywords: digital labor, on-demand economy, Uber, interaction design, flexible employment, ridesharing, algorithm, data, middle manager, rating, surge pricing, entrepreneurship, algorithm, predictive scheduling, sharing economy, workplace surveillance

En Jordanie, des réfugiés se font scanner l'oeil pour payer leur achats alimentaires Le camp de réfugiés Zaatari, en Jordanie (Crédit : Wikipedia Commons) Régler ses achats en se faisant scanner les yeux, plutôt qu’en sortant sa carte de crédit ? Cela ressemble à de la science-fiction. Pourtant, depuis début février, ce mode de paiement est utilisé par 700 Syriens dans le camp de réfugiés King Abdullah, en Jordanie. Lancé début février par le Programme alimentaire mondial (PAM), ce système se base sur la banque de données biométriques enregistrées par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Plan aérien du camp King Abdullah en Jordanie (Crédit : ONU) 28 euros par personne et par mois Le paiement s'effectue par l'intermédiaire de la Jordan Ahli Bank, associée au service de e-commerce Middle East Payment System, qui vérifie le solde de chaque utilisateur. Le scan d'un oeil humain (Crédit : Laitr Keiows/Wikipedia Commons) Une plaque tournante de la technologie

Pénurie d'essence et nouveaux medias Fut un temps où, en situation de blocage des raffineries, l'information se limitait à quelques postures bien rodées. Le gouvernement affirmait sa détermination à ne pas laisser s'installer la pénurie (d'ailleurs, il n'y avait jamais, il n'y aurait jamais de pénurie, aussi vrai que le gouvernement gouvernait). Les bloqueurs, quand on voulait bien les écouter, faisaient part de leur détermination. Enfin, le "Français à la pompe" (car le vrai Français est toujours à la pompe. En quelques années, le numérique a fait valdinguer ce bal des postures.

A l’ère de l’internet des objets, la sécurité des données en question | L'Atelier : Accelerating Innovation Propriété, sécurité et partage des données font débat dans un monde toujours plus connecté. L’avènement de la toile, des téléphones intelligents et la multiplication des objets connectés ont entraîné un accroissement exponentiel de la création de données. Lors du RE.WORK Connect Summit, en novembre dernier, Newsha Ghaeli, chercheuse au MIT Senseable City Lab, rappelait que la quantité de données totales générées par l’humanité jusqu’à 2003 était de cinq milliards de gigabits. Aujourd’hui, cette quantité de données est produite toutes les vingt-quatre heures. A l’ère des wearables, ces données deviennent en outre très personnelles, les montres intelligentes, bracelets connectés et autres appareils utilisés pour le sport, la santé et le bien-être récoltant des informations précises sur le corps de l’individu, virtuellement disponibles sur la toile. Cet accroissement de la génération de données pose la question concomitante de leur sécurité. La propriété des données est aujourd'hui partagée

"Nous sommes dans l'illusion que le savoir est accessible à tous sur Internet" | L'Atelier : Accelerating Innovation Nous avons eu l’opportunité de rencontrer Eric Guichard, enseignant-chercheur à Lyon, à l’Enssib. Il travaille sur la philosophie et l’anthropologie de l’Internet et prolonge ce travail à Paris où il est directeur de programme au Collège International de Philosophie. Il était accompagné de Sarah Lamandin, chargée de mission en philosophie pour l’Atelier Internet Lyonnais. Selon vous, à quel point Internet a-t-il transformé les relations entre les Hommes? Eric Guichard: En 1995, nous nous sommes demandés si l'internet allait transformer les pratiques des chercheurs, en leur permettant de moins aller en bibliothèques, de publier leurs articles en ligne, de favoriser un réel partage des savoirs scientifiques. L'internet est une technique un peu spéciale. Sarah Lamandin: Les réseaux sociaux nous montrent bien que ce n’est pas la technique qui a transformé le social. S.L: Sur l'internet, il y a énormément de bruit qui noie les véritables informations.

Quel est votre score de menace ? - Washington Post rue89.nouvelobs Tristan Harris a été le « philosophe produit » de Google pendant trois ans. Ça vous laisse perplexe ? Nous aussi, au début. On a découvert cet ingénieur informatique américain formé à Stanford via un post de Medium passionnant titré « Comment la technologie pirate l’esprit des gens ». Concrètement, Facebook a intérêt à ce qu’on scrolle son fil d’actu toute la journée, et pour ça, il nous détourne de notre intention initiale. Tristan Harris a créé un label, Time Well Spent, pour faire en sorte que les technologies nous redonnent du pouvoir au lieu de nous transformer en zombies boulimiques de notifications et de flux d’infos. Merci, votre inscription a bien été prise en compte. Tristan Harris à TedX Bruxelles - TedX Rue89 : En tant que jeunes urbains connectés, on a quelquefois cette sensation d’étouffer de technologie, au point de vouloir parfois jeter nos smartphones par la fenêtre. Mais est-ce que c’est si grave, pour toi ? Ça nous rend vraiment fou, en fait (rire). C’est vrai. Un peu.

Délateurs en pantoufles, par Ignacio Ramonet (Le Monde diplomatique, décembre 2015) Beaucoup de personnes se moquent de la protection de la vie privée. Elles réclament, au contraire, le droit de montrer et d’exhiber leur intimité. Cela peut surprendre, mais, en y réfléchissant, un faisceau de signes et de symptômes annonçaient depuis quelque temps l’inéluctable arrivée de ce type de comportement qui mêle inextricablement voyeurisme et exhibitionnisme, surveillance et soumission. Sa matrice lointaine se trouve peut-être dans un célèbre film d’Alfred Hitchcock, Rear Window (Fenêtre sur cour, 1954), dans lequel un reporter photographe (James Stewart), immobilisé chez lui, une jambe dans le plâtre, observe par désœuvrement le comportement de ses voisins d’en face. A cette pulsion scopique de voir, de surveiller, d’espionner correspond, en contrepoint, son contraire : le goût impudique de se montrer. On a même vu un Chinois, Lu Youqing, tenir pour la première fois sur la Toile son « journal de mort », devenu un véritable phénomène planétaire de littérature électronique.

Internet Zinc #17 L’Union européenne a publié cette semaine un Code de Conduite pour lutter contre les « discours haineux illégaux en ligne » (traduction littérale, cf annonce de presse), signé par Facebook, Twitter, YouTube et Microsoft. Ces entreprises s’engagent à supprimer dans les 24 heures les contenus « haineux illégaux » signalés. Du côté européen, c’est très clairement un accord qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais c’est un accord extrêmement ambigu, finalement. La liberté d’expression est juridiquement sensiblement plus limitée en Europe qu’aux États-Unis, où le premier amendement est une garantie très importante. Ici, les entreprises américaines acceptent dans une certaine mesure la définition européenne, plus limitée (et même, de plus en plus limitée depuis 15 ans dans un contexte de montée en puissance du terrorisme), de la liberté d’expression. Mais il faut remarquer d’abord que ces entreprises n’avaient déjà aucune obligation de respecter la liberté de parole.

Biométrie : quand regarder une image peut être source d’identification | L'Atelier : Accelerating Innovation Des chercheurs viennent de mettre au point un nouveau système d’identification qui utilise les ondes cérébrales. L’équipe de chercheurs de l’Université de Binghamton aux Etats-Unis a réalisé des tests sur une cinquantaine de personnes à l’aide d’un casque encéphalogramme. Ils ont montré à celles-ci 500 mots et images et ont analysé les réponses cérébrales de chaque participant. La même équipe de chercheurs avait réalisé une précédente étude en 2015 n’utilisant cette fois-ci que des mots, ils avaient alors obtenu un taux de reconnaissance fiable à 97%. Quand on sait que les empreintes digitales ou de la rétine peuvent facilement être imitées et détournées, on comprend d’autant plus l’intérêt de ce nouveau procédé biométrique utilisant les ondes cérébrales.

Dominique Cardon : "Nous devons nous armer d’une culture critique des algorithmes" Politique, environnement, médecine... Il ne se passe plus une journée sans que nous n'entrions en interaction avec un algorithme, bien souvent sans même nous en rendre compte. Méconnus, ces rouages façonnent pourtant le Web d'aujourd'hui. Entre code informatique et mathématiques, les algorithmes sont l'objet de nombreux fantasmes, du fait notamment du secret qui entoure leur conception. Sociologue reconnu pour ses travaux sur les enjeux politiques d'Internet, Dominique Cardon interroge dans son nouvel essai ces algorithmes qui rythment notre quotidien. Pourquoi ouvrir la « boîte noire » des algorithmes ? Dominique Cardon : Il faut « ouvrir la boîte noire » des algorithmes et ne pas se laisser intimider par la complexité de ces technologies, non pas pour en décoder les raffinements statistiques, mais pour comprendre le genre de monde qu’elles fabriquent. Concrètement, comment l'ouvrir ? Les algorithmes « calculent avec des intentions ». Il y a énormément de questions à se poser :

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