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« De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité », par Giorgio Agamben

« De l’Etat de droit à l’Etat de sécurité », par Giorgio Agamben
Pour le philosophe italien, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie. Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures. Pour le philosophe italien Giorgio Agamben, l’état d’urgence n’est pas un bouclier qui protège la démocratie. Il a, au contraire, selon lui, toujours accompagné les dictatures. On ne comprend pas l’enjeu véritable de la prolongation de l’état d’urgence [jusqu’à la fin février] en France, si on ne le situe pas dans le contexte d’une transformation radicale du modèle étatique qui nous est familier. Les historiens savent parfaitement que c’est le contraire qui est vrai. Or le premier acte d’Hitler, après sa nomination, a été de proclamer un état d’urgence, qui n’a jamais été révoqué. Lire aussi Faut-il constitutionnaliser l’état d’urgence ? Entretenir la peur Lire aussi Etat d’urgence : la carte des perquisitions administratives Aucun sens juridique Incertitude et terreur Dépolitisation des citoyens Related:  PolitiqueEtat d'urgence

Réforme constitutionnelle : la France de Hollande pire que les Etats-Unis de Bush Le président de la République s’apprête à présenter son projet de réforme constitutionnelle à ses ministres ce mercredi 23 décembre. Entre l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution, l’extension des mesure extra-judiciaires, la possible extension de la déchéance de nationalité, cette réaction aux attentats du 13-Novembre confirme la voie sécuritaire prise par l’exécutif français. Comme la loi sur le renseignement votée après les attaques de janvier, cette révision de la Constitution rappelle le chemin pris par les États-Unis après le 11 septembre 2001. Celui de la suspicion généralisée, de l’espionnage massif et du renforcement des pouvoirs de police au détriment de ceux de la justice. « La loi a été votée très rapidement, avec très peu de débat. Ce 23 décembre 2015, 40 jours après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, François Hollande va soumettre son projet de révision constitutionnelle à ses ministres. Allo, algorithmes à l’écoute Rachel Knaebel

Brûler, habiter, penser. À propos de « À nos amis » du Comité Invisible « Il sera donc de la règle de l’Europe de la culture d’organiser la mort de l’art de vivre. » – Jean-Luc Godard, JLG/JLG – Auto-portrait de décembre « Agir en primitif et prévoir en stratège. » – René Char, Feuillets d’Hypnos 1. Toute théorie de la révolution est un bilan de ses défaites. Voilà ce qui transparaît des premières pages de À nos amis, et distingue ce livre, malgré des continuités dans la verve comme dans les visées, de L’Insurrection qui vient. Si dans celui-ci, pour paraphraser Le 18 Brumaire, la phraséologie anticipait prophétiquement le contenu, le contenu dépasse désormais la phraséologie. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. « Attaquer physiquement ces flux, en n’importe quel point, c’est donc attaquer politiquement le système dans sa totalité » (p. 93). 18. 19. 20. 21. « La vie est essentiellement stratégique » (p. 150). 22. 23. 24. 25. Texte initialement paru sur Mute Magazine :

Bus, métros et trains, terrains d'expérimentation de l'ultra-répressif Le projet de loi sur les transports en commun finit actuellement ses allers-retours entre Assemblée nationale et Sénat. Il a fait peu de vagues. Le texte prévoit pourtant la création de nouveaux délits et des peines de prison pour tout ce qui concerne la fraude. Avez-vous entendu parler d’un projet de loi contre la fraude dans les transports ? De 6 mois de prison pour 5 PV impayés ou 2 mois pour avoir signalé à des amis des contrôleurs ? Ce serait un sondage intéressant à faire autour de soi, alors que le phénomène touche beaucoup de monde, surtout parmi les plus précaires. Comme les médias évoquent peu les implications de cette loi, prenons le temps de préciser les enjeux et où en est ce projet de loi. Des peines de prison pour tout La loi doit être adoptée début mars. l’élargissement considérable du délit de fraude par habitude, puni de 6 mois de prison et 7 500 € d’amende. 6 mois de prison et 45 000 € d’amende pour la publicité à une mutuelle de fraudeurs (article 8 ter) ;

Les eaux glacées du calcul égoïste -- Etat d’urgence et désobéissance civile Les gouvernements successifs de François Hollande ont témoigné depuis 2012, sous réserve d’inventaire, d’une malfaçon législative, voire constitutionnelle, probablement sans précédent depuis 1958. Il ne peut dès lors être exclu, par hypothèse, que les décisions d’instaurer l’état d’urgence, conformément aux textes, d’abord pour douze jours, puis trois mois, sans même parler d’une éventuelle prorogation à ce terme, aient fait litière d’un examen approfondi de leur licéité. A l’identique, et sans doute plus grave encore, pour la notification à l’Europe que la France allait déroger aux protections afférentes à la Convention européenne des droits de l’homme. Le philosophe italien Giorgio Agamben avait publié, après la promulgation du Patriot Act aux Etats Unis, dans le quotidien Le Monde daté du 12 décembre 2002, une réflexion sur l’état d’urgence. Cette réflexion revêt une brûlante actualité. Voir ci-après l’article de Giorgio Agamben précité. - De l’état de droit à l’état de sécurité

Petite introduction au populisme de gauche - Le Vent Se Lève « Populiste ! » Aujourd’hui c’est devenu l’accusation facile, utilisée à tort et à travers et balancée au détour d’une phrase, souvent pour discréditer. Mais voilà, le populisme ça ne se résume pas à brosser le peuple dans le sens du poil en lui tenant des propos flatteurs pour se faire élire. Le populisme constitue une véritable stratégie politique qui est aujourd’hui plus que nécessaire pour renouveler une démocratie mal en point et aseptisée. Dans cette période de transition politique, le populisme guette, d’un Bernie Sanders à un Jeremy Corbyn, en passant par des leaders sud-américains et Podemos, il attend son heure. La tyrannie d’un consensus bidon La philosophe Chantal Mouffe, aux côtés d’Ernesto Laclau, est la figure intellectuelle qui a remis le populisme de gauche à l’ordre du jour. Remobiliser les affects en politique La situation actuelle prouve l’échec cuisant de tous les chantres de la démocratie libérale qui psalmodient à la politique non-partisane, on voit le résultat.

Yves Sintomer : "La France peut évoluer vers un régime autoritaire" Yves Sintomer, professeur de sciences politiques à Paris 8, spécialiste de la démocratie participative et délibérative, a surpris son auditoire mardi 9 février, lors d'une conférence sur l'avenir de la démocratie à l'UCL (University College of London), en affirmant qu'il n'était pas à exclure de voir la France évoluer rapidement vers un régime autoritaire. Il déroule ici son raisonnement. Vous avez récemment déclaré, lors d'une conférence à Londres que, parmi les pays occidentaux, la France était celle qui risquait le plus de verser dans un régime autoritaire. Comment en arrivez-vous à une telle conclusion ? - Notre conférence portait sur l'avenir des démocraties. Il est également illusoire de miser sur un retour en arrière, que ce soit vers un système fondé sur la compétition entre de grands partis de masse intégrant les couches populaires et dotés d'idéologies ou vers un système communiste, idée que caresse des philosophes en vogue comme Giorgio Agamben, Alain Badiou ou Slavoj Zizek.

Assigné - Télérama “On se retrouve dans un fichier sur la base d’une simple présence dans une manif, contre le nucléaire par exemple.” Joël est militant. Il fait partie des trois cent cinquante-quatre personnes assignées à résidence par la police au nom de l’état d’urgence. Pendant une journée, nous avons partagé sa routine imposée de détenu sans cellule. Récit. “J’ai trouvé une convocation dans ma boîte aux lettres, je me suis rendu au commissariat.” Le risque ? Six mois de prison ferme et 7 500 euros d’amende. On ne parlemente pas avec l’état d’urgence. “Avec l’état d’urgence, on fait disparaître des gens de leur quotidien, de leur entourage. On ne peut pas les neutraliser alors on les soustrait à la société.” “En mettant un policier dans chaque rue, on conditionne les gens à penser qu’on peut être frappés n’importe où. de protection et d’insécurité cohabitent.” Texte : Olivier Tesquet Photos : Ed Alcock / M.Y.O.P. pour Télérama Joël Domenjoud est un citoyen comme les autres. « J’ai une horloge dans la tête », se marre Joël.

Comprendre le monde, c’est déjà le transformer Le monde qui vient sera peuplé de robots, nous interviendrons sur nos gènes, nous fabriquerons artificiellement le vivant, nous vivrons dans des sociétés qui nous demanderont d’obéir à des décisions formulées par des algorithmes que nous ne comprendrons pas. Chaque jour, de nouvelles techniques, des avancées scientifiques, des faits de société, des modes de vivre, de travailler, de jouer, sont imaginés. Un monde allégé des contraintes matérielles et corporelles qui nous lient, justement, à ce monde, nous est promis. Tout cela, dans le respect éthique de nos droits et libertés, nous dit-on. Mark Hunyadi fait partie de cette nouvelle génération de penseurs qui, armés d’un solide bagage théorique, décryptent nos sociétés dans ce qu’elles ont de plus actuel. Peut-on aujourd’hui exercer une critique sur le monde, sur le monde conçu comme un tout englobant, une critique, au sens large de la philosophie ? La démission de l’éthique Comment en est-on arrivé à cette situation ? Comment ?

Le ministère de la peur - par Éric Hazan Parmi les messages répondant à la tribune publiée le 25 janvier dans Libération, beaucoup reprennent joyeusement l’Invitation baudelairienne ( Allons ! ) mais d’autres sont plus circonspects : ils seraient d’accord pour aller, oui, « mais où ? » Cette question dénote moins un souci de clarification qu’une hésitation devant un terrain non balisé où il faudrait avancer sans carte – hésitation qui est un effet du gouvernement par la peur, partout imposé depuis que les révolutions anglaise et française ont ruiné l’idée qu’un pouvoir pouvait être légitime par sa seule existence. Certaines circonstances rendent l’argument plus facile à manipuler, et les attentats de l’an dernier en font évidemment partie. Le gouvernement a peur lui aussi, mais certainement pas du passage à l’acte d’émules des frères Kouachi. Le gouvernement par la peur ne date pas d’hier.

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