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« L’Etat islamique a un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique »

« L’Etat islamique a un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique »
Après les attentats meurtriers du 13 novembre, revendiqués par l'organisation Etat islamique (EI), la France et, plus largement, les Occidentaux doivent-ils repenser les liens qu'ils entretiennent avec l'Arabie saoudite et le Qatar ? Une tribune de l'écrivain algérien Kamel Daoud, publiée (en anglais et en français) par le quotidien américain The New York Times et largement partagée sur les réseaux sociaux, vient alimenter le débat. Dans cette tribune, Kamel Daoud, lauréat du Goncourt du premier roman pour Meursault, contre-enquête et chroniqueur au Quotidien d'Oran, affirme que l'Arabie saoudite n'est qu'un "Daech [acronyme arabe de l'Etat islamique] qui a réussi". "Daech noir, Daech blanc. Pour Kamel Daoud, visé par une fatwa et qualifié d'"ennemi de l'islam" en Algérie, l'Arabie saoudite est le principal "mécène idéologique de la culture islamiste". Lire aussi : Kamel Daoud, une plume contre l'obscurantisme "Daech a une mère et un père" "Daesh a une mère : l’invasion de l’Irak. Related:  Terrorisme / Intégrisme

L’Arabie saoudite, un Daesh qui a réussi Daesh noir, Daesh blanc. Le premier égorge, tue, lapide, coupe les mains, détruit le patrimoine de l’humanité, et déteste l’archéologie, la femme et l’étranger non musulman. Le second est mieux habillé et plus propre, mais il fait la même chose. L’Etat islamique et l’Arabie saoudite. Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Occident mène la guerre contre l’un tout en serrant la main de l’autre. Mécanique du déni, et de son prix. Le wahhabisme, radicalisme messianique né au 18ème siècle, a l’idée de restaurer un califat fantasmé autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine.

Ces (nombreux) pays que l'existence de Daech arrange bien Olivier Roy, spécialiste de l'islam et fin connaisseur du djihadisme, est professeur à l'Institut universitaire européen de Florence. Il est notamment l'auteur de "La Peur de l'islam" (L'Aube, 2015) et de "L'échec de l'Islam politique" (Points, 2015). Comment peut-on lutter efficacement contre Daech ? - La question de la lutte contre Daech est rendue plus complexe du fait que certains acteurs dans la région n'ont pas intérêt à le voir disparaître. Ils trouvent dans son existence un intérêt par défaut : il n'est pas leur ennemi principal mais secondaire. En Irak, les tribus sunnites ont eu recours à Daech pour se protéger des exactions des milices chiites ; les chiites d'Irak, eux, ne veulent pas prendre Falloujah ou Mossoul. Donc aucun acteur régional n'est prêt à en découdre au sol pour reprendre les terres sunnites de Daech ? - Non. La France, peut-être elle seule, voudrait éradiquer Daech. Bloqué au Moyen-Orient, Daech se lance donc dans une fuite en avant : le terrorisme globalisé.

Raphaël Liogier : “Le jihadisme ne vient pas du communautarisme mais de la désocialisation" Comment appréhender la réalité du jihadisme en France ? Raphaël Liogier – Il faut distinguer plusieurs types de jihadisme. D’abord le jihadisme guerrier archaïque, qui se développe au VIIIe siècle, qui n’est pas équivalent au martyre, et n’est pas le propre de l’islam ; puis, le jihadisme moderne, produit de la décomposition de l’islamisme et du néo-fondamentalisme. Où mène cette convergence au début des années 1980 ? Il y a une sorte de prise en charge par des groupes extrémistes islamistes du mécontentement anticapitaliste des anciens groupes terroristes d’extrême gauche, et la reprise de certaines de leurs méthodes dans la grammaire du jihad. Aujourd’hui, ce modèle a changé. Qu’est-ce que Daech apporte de nouveau ? Quand on veut prendre des parts de marché, il faut aller le plus loin possible dans ce qui constitue le propre de ce marché, en l’occurrence la terreur, d’où la mise en scène des exécutions. Qui sont les clients potentiels du jihadisme ? Pourquoi sans islamisme ?

Témoignage depuis Raqqa, capitale de l’Etat Islamique Street Press, 20 novembre 2015 : Raqqa, capitale de l’Etat Islamique – « J’ai découvert les attentats de Paris sur Facebook », raconte Mohammed, 27 piges. Le bouche-à-oreille se met en marche et « l’information circule très rapidement », témoigne le jeune commerçant. Quelques jours après les tragiques événements qui ont touché Paname, il décrit à StreetPress l’ambiance de cette ville, otage de Daesh. La terreur permanente des « civils » et les fanfaronnades des troupes armées promettant d’autres « opérations plus larges en Europe ». C’est par l’intermédiaire du Raqqa Post, un site d’info proche de l’armée syrienne libre, que StreetPress est entré en contact avec Mohammed. Message à la France « Je voudrais dire au peuple français que nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes les habitants de Raqqa, de simples civils comme vous. Mohammed, comme tous les autres « civils », est prisonnier de Raqqa : « Daesh nous empêche de quitter la ville. « Les bombes touchent le centre-ville. J'aime :

En Syrie, une expérience de démocratie directe, égalitaire et multiconfessionnelle tient tête à l'Etat islamique Photo : © Michalis Karagiannis Les raisons d’espérer sont rares en provenance de Syrie. Mais en janvier 2015, le monde découvre, ébahi, les images de femmes kurdes en treillis qui participent à la résistance puis à la libération de la ville syrienne de Kobané. Assez vite débarrassé des forces du régime de Bachar el-Assad, le mouvement de libération kurde y a développé une organisation politique basée sur la démocratie directe, l’organisation en communes et la libération des femmes. Basta ! Ercan Ayboğa [1] : L’État islamique représente la ligne la plus réactionnaire qui existe aujourd’hui et en Syrie et au Moyen Orient, plus réactionnaire encore qu’Al-Qaïda, et le pôle le plus opposé au mouvement de Rojava. Michael Knapp : Rojava ressemble évidemment à une antithèse de l’EI. Comment le projet démocratique du mouvement kurde s’est-il mis en place en Syrie, malgré la guerre civile ? Comment s’organise maintenant la vie politique dans la région ? Comment s’organise l’économie ?

Le ver et le fruit Monsieur Bidar, En ouverture d’une tribune publiée simultanément dans Le Figaro et "plusieurs quotidiens de toute l’Europe", ce vendredi 20 novembre 2015, vous nous mettez en garde à juste titre contre "le piège que tend l’Etat Islamique" : "provoquer le chaos dans la société française en alimentant la peur, qui va nourrir le vote d’extrême droite". "Au-delà, ajoutez vous, c’est le risque que partout en Europe ces attentats aggravent encore la suspicion et le rejet à l’égard de nos concitoyens musulmans en provoquant une flambée de l’intolérance et de la haine." Une fois posée cette salutaire pétition de principe, on aurait attendu des arguments, du savoir, de la théologie, de la philosophie, de la sociologie, ce que vous voulez mais quelque chose qui vienne nourrir utilement la pensée, prévenir, combattre, déconstruire, dissiper les amalgames que vous redoutez tant. C’est pourtant tout autre chose qui se produit. Je vous cite : C’est donc "un proverbe français" qui tient lieu de pensée.

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées : compte rendu de la semaine du 15 décembre 2014 - Présidence de M. Jean-Pierre Raffarin, président - La séance est ouverte à 10 heures. Débat en séance publique sur la prolongation de l'opération Chammal en Irak - Audition du Général Henri Bentégeat (2S), ancien chef d'état-major des armées La séance est ouverte à 10 heures.La commission auditionne le général Henri Bentégeat (2S), ancien chef d'état-major des armées, en vue du débat en séance publique sur la prolongation de l'opération Chammal en Irak, en application de l'article 35 de la Constitution.M. Jean-Pierre Raffarin, président. - Nous préparons aujourd'hui le débat qui aura lieu en séance publique le 13 janvier prochain, conformément à l'article 35 de la Constitution, sur la prolongation de l'opération Chammal en Irak, par laquelle la France, en coordination avec ses alliés, apporte un appui aérien à l'armée irakienne contre le groupe Daech.

Un prince saoudien arrêté avec deux tonnes de captagon à Beyrouth La plus importante saisie de drogue à l'aéroport international de Beyrouth implique un prince saoudien. Deux tonnes. C'est le poids des pilules de captagon saisies à l'aéroport de Beyrouth lundi 26 octobre. Le prince saoudien Abdel Mohsen Ibn Walid Ibn Abdelaziz et quatre autres personnes comptaient se rendre à Riyad en jet privé, raconte le quotidien libanais francophone L'Orient-Le Jour. Les pilules et de la cocaïne étaient réparties dans trente-deux paquets et huit valises. D'après l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), il s'agit de «la plus importante saisie à l'aéroport international de Beyrouth». Le captagon, un stimulant de type amphétamine, est largement utilisée par les combattants syriens pour inhiber leur peur lors des combats. Partagez cet article

Raphaël Liogier : “Le jihadisme ne vient pas du communautarisme mais de la désocialisation” Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier dirige l’Observatoire du religieux depuis 2006. Un poste de vigie idéal pour combattre les idées reçues dont le djihadisme fait l’objet. Comment appréhender la réalité du jihadisme en France ? Raphaël Liogier – Il faut distinguer plusieurs types de jihadisme. D’abord le jihadisme guerrier archaïque, qui se développe au VIIIe siècle, qui n’est pas équivalent au martyre, et n’est pas le propre de l’islam ; puis, le jihadisme moderne, produit de la décomposition de l’islamisme et du néo-fondamentalisme. Où mène cette convergence au début des années 1980 ? Il y a une sorte de prise en charge par des groupes extrémistes islamistes du mécontentement anticapitaliste des anciens groupes terroristes d’extrême gauche, et la reprise de certaines de leurs méthodes dans la grammaire du jihad. Aujourd’hui, ce modèle a changé. Qu’est-ce que Daech apporte de nouveau ? Qui sont les clients potentiels du jihadisme ? Pourquoi sans islamisme ? lesinrocks.com

Afghanistan. Pourquoi Kaboul ne peut pas partager le deuil de Paris Deux jours avant les attentats du 13 novembre qui ont frappé Paris, la capitale afghane était le théâtre d’une grande manifestation contre le terrorisme. Un événement que les médias d’Asie du Sud ont passé sous silence. Presque personne n’en a entendu parler et pourtant, un événement majeur vient de se produire en Afghanistan, affirme Taran Khan dans un billet posté lundi 23 novembre sur le site d’information indien Scroll.in. La journaliste, qui vit entre Bombay et Kaboul, raconte : “Le 11 novembre, deux jours avant les attentats de Paris, les rues de la capitale afghane se sont remplies de manifestants portant sept cercueils sur leurs épaules”. Une démonstration puissante La foule, de plusieurs milliers de personnes, s’est dirigée vers le palais présidentiel pour rendre hommage aux membres de la minorité chiite hazara, parmi lesquels deux femmes et un enfant de neuf ans, qui avaient été enlevés, probablement par des membres de l’organisation Etat islamique. Des histoires simples

BALLAST Paris, 13 novembre 2015 « La peine que vous ressentez est notre peine, la rage en vous est notre rage, votre combat est notre combat ! » DAF (organisation libertaire turque) Alger, un jour de mai 1993. Il est neuf heures du matin. Tahar vient de quitter son domicile, situé dans la banlieue ouest de la capitale. Paris, un jour de novembre 2015. Sans aveu et sans feu « Ce sont des groupuscules fascistes, je ne vois aucun inconvénient à dire ça. Tahar Djaout avait, il y a vingt ans déjà, dénoncé le « fascisme théocratique » (l'expression lui revient) qui ôta la vie à Asta, et de tant d'autres avec elle. Dimanche soir ou lundi, nous ne savons plus. Capture écran d'une vidéo de Daech « Des anonymes dans l'ombre d'un quotidien simple, le leur, que trois commandos probablement formés en Syrie brisèrent au nom même de cet anonymat. » Dans son essai Comment fabrique-t-on un kamikaze ? L'impératif de complexité18 Une idée tend vers une certaine vérité lorsqu'elle embrasse tout et son contraire. Éloge de la zone grise

Terrorist killings up by 80% in 2014, fuelling flow of refugees, report says | Global development A surge in activity from Nigeria’s Islamist insurgency Boko Haram – now the world’s deadliest terrorist group – and Islamic State in Iraq and Syria has driven an 80% increase in the number of people killed by terrorists in 2014, this year’s Global Terrorism Index showed. In total, 32,658 people were killed in terrorist attacks in 67 countries last year, according to the index, released on Tuesday by the Institute for Economics and Peace (IEP). The world is reeling from the terrorist attacks in Paris last Friday, which killed at least 129 people. But the index showed that 80% of last year’s terrorist killings were carried out in just five countries: Iraq, Nigeria, Afghanistan, Pakistan and Syria. “We can see the trauma [terrorist attacks] create in the west, but think how much trauma they create in all these other countries in the world,” said Steve Killelea, executive chairman of the IEP. The index showed a close link between terrorism and people being forced to flee.

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