Les Révolutions dans l'histoire C’est sans doute une fois refroidie, quasi décomposée, que l’idée de révolution a pu accomplir son ultime transformation, à la fin du XXe siècle : faire son entrée comme objet d’histoire. Paru cet automne, Une histoire globale des révolutions replace au centre la question révolutionnaire, à l’échelle mondiale. Un volume collectif d’une grande richesse, organisé selon une logique de constellation et de traversée. Sous la direction de Ludivine Bantigny, Quentin Deluermoz, Boris Gobille, Laurent Jeanpierre et Eugénia Palieraki | Une histoire globale des révolutions. On se souvient de la formule de François Furet : « la Révolution est terminée », mais il faudrait aussi se rappeler celle de Michel Foucault : « faire de la politique autrement que politicienne, c’est essayer de savoir avec le plus d’honnêteté possible si la révolution est désirable », en écho à Horkheimer expliquant pourquoi la théorie critique en est venue « à ne plus militer pour la révolution ».
En Espagne, l’homme qui veut en finir avec Franco A l’origine, c’était une simple idée de roman. Deux républicains espagnols reviendraient dans leur pays, au crépuscule de leur vie, après un long exil en Argentine. Avec un objectif : dynamiter El Valle de los Caídos (« la vallée de ceux qui sont tombés »), le monument-mausolée où repose le dictateur Francisco Franco. Pour l’écrire, en ce printemps de l’année 2000, Emilio Silva a pris un congé de la maison d’édition où il travaillait à l’époque. C’est là, au détour d’une conversation, que la question est tombée, sans que l’homme, alors âgé de 35 ans, ne s’y attende. « Veux-tu savoir où se trouve ton grand-père ? « Les enfants du village avaient baptisé les lieux “le passage de la course” : le maître d’école les avait emmenés au petit matin voir comment les phalangistes enterraient les dissidents fraîchement abattus. « A l’intérieur, il y avait un os. Avec son père et son oncle, ils ont décidé d’exhumer le corps pour lui donner une sépulture digne.
Claudine Cohen, une femme dans la préhistoire De la même façon que le récit mythologique de nos ancêtres les gaulois réfractaires, le récit préhistorique a été construit sur un modèle quasi exclusivement masculin : Homme de Cro-Magnon, Homme de Neandertal, pas beaucoup de place pour les femmes dans les lignées humaines. Si la découverte de Lucy a tenté de corriger le tir, la question du rôle social, de la place de la femme dans les sociétés préhistoriques reste très largement conditionnée aux stéréotypes sociaux contemporains : l’homme à la chasse, la femme à la caverne. Comment étudier la place réelle des femmes dans ces proto-sociétés ? C’est un long et très complexe travail de déconstruction. _Claudine Cohen_, une femme dans la préhistoire : c’est notre quatrième grand entretien de cette nouvelle saison, et notre invité pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique. Le reportage du jour Comment parvenir à distinguer le sexe des fossiles retrouvés d’homo sapiens ? Écouter Le fil de l'émission Les références musicales
Altruisme (A) – L'Encyclopédie Philosophique Publié en septembre 2018 L’altruisme, ce don de soi en sens unique, a intéressé nombre d’auteurs et chercheurs issus de disciplines aussi variées que la philosophie, la théologie, la psychologie, la sociologie, la médecine, l’économie ou la biologie. L’altruisme a longtemps été étudié en vase clos au sein des disciplines, si bien qu’il en résulte un foisonnement de définitions et d’angles d’approches qui encombrent les échanges interdisciplinaires contemporains. Cet article pose les bases théoriques pour établir un dialogue constructif entre différents champs de recherche. Nous commencerons par un bref exposé des contextes dans lesquels l’altruisme a été abordé et du rôle que peut jouer l’altruisme dans une théorie morale. Table des matières Introduction 1. 2. a. 3. a. i. d. 4. a. Conclusion Bibliographie La notion d’altruisme est largement utilisée dans la littérature traitant du comportement social humain ou animal. 1. Les objectifs listés ci-dessus ne s’excluent pas mutuellement. 2. a.
Iramuteq — IRaMuTeQ Jean-Baptiste Brenet: «La pensée s’écrit aussi en arabe» Lire aussi: Le maître livre d'Averroès, Le philosophe côté cour, côté jardin enfin publié en français Un homme donc grandit seul sur une île de l’Inde, sous l’équateur. Il est né de «génération spontanée», sans père ni mère. A moins qu’une princesse ne se soit débarrassée d’un enfant caché… Quoi qu’il en soit, Hayy (Vivant en arabe) est élevé par une biche, au milieu des animaux. Par sa seule intelligence, sans langage, sans livres, sans maître, sans religion, il questionne tout ce qui l’entoure. Année après année, il progresse dans la connaissance jusqu’à atteindre le sommet de la métaphysique, la vérité absolue. Le Temps: Par quels chemins êtes-vous arrivé à la philosophie arabe? Jean-Baptiste Brenet: Pour devenir professeur, au début des années 1990, j’avais commencé à étudier Thomas d’Aquin, la scolastique latine, et je sentais bien que la pensée arabe était là, en creux, et qu’il fallait aller y voir pour mieux comprendre. Il y a quelque chose de familial, peut-être. Largement.
Rwanda : des parties civiles veulent relancer l’instruction sur le massacre de Bisesero Des rescapés et des associations accusent les soldats français d’avoir abandonné des centaines de Tutsi à leurs bourreaux en juin 1994. Le dossier est-il définitivement clos ? Près de vingt-cinq ans après le massacre de Bisesero, au Rwanda, lors duquel plus d’un millier de Tutsi ont été assassinés en juin 1994 par des milices hutu, le rôle des militaires français reste contesté. Lors d’une conférence de presse, vendredi 26 octobre à Paris, la Ligue des droits de l’homme (LDH), l’association Survie et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) ont déclaré avoir envoyé la veille une note au tribunal de grande instance de Paris « pour soulever les manquements constatés dans l’instruction » afin « d’empêcher un enterrement de l’affaire et un déni de justice ». Lire aussi : Opération « Turquoise » au Rwanda : les blessures de Bisesero Cette déclaration au greffe fait suite à la clôture de l’instruction, cet été, après treize années d’investigation.
En Sibérie, découverte d'une jeune fille métisse âgée de 90.000 ans, issue de deux espèces humaines HISTOIRE - Il était une fois, une Néandertalienne et un Dénisovien. De leur union naquit une enfant... Un minuscule fragment d'os apporte aujourd'hui la preuve d'un accouplement entre ces deux espèces de la lignée humaine. "C'est la première fois qu'on trouve un descendant direct de ces deux groupes", explique à l'AFP Viviane Slon, de l'Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig en Allemagne, coauteur de l'étude publiée ce mercredi 22 août dans Nature. Les Dénisoviens et les Néandertaliens se sont séparés il y a 400.000/500.000 ans, devenant deux espèces distinctes du genre Homo (les Homo sapiens en formant une autre). Par contre, des analyses ADN ont prouvé que l'Homme de Denisova a laissé une partie de son génome à certains Homo sapiens: moins de 1% chez les populations asiatiques et amérindiennes, et jusqu'à 5% pour les aborigènes d'Australie ou les Papous de Nouvelle-Guinée. "J'ai d'abord pensé qu'il y avait eu une erreur en laboratoire"
La sagesse de Kandiaronk, par David Graeber (1/5) L’anthropologue David Graeber travaille depuis sept années, avec l’archéologue David Wengrow, sur un ouvrage consacré à une histoire des inégalités. Un premier extrait de cet ouvrage a été publié en 2018. Cet extrait montrait que la narration habituelle selon laquelle l’inégalité des hommes était le prix à payer pour les sociétés développées et leur confort est un mensonge. Ce second extrait du même ouvrage, encore inédit en français comme en anglais, traite de l’influence des sociétés amérindiennes sur les penseurs des Lumières en Occident. Nous commenterons cet extrait au sein du MAUSS prochainement et nous invitons les personnes intéressées à proposer leurs analyses afin de tenter d’ouvrir un débat convivial à la hauteur - vertigineuse - de ce texte. Tout cela a été tout à fait vrai pour Rousseau. Si nous voulons comprendre pourquoi c'était le cas, nous devons nous pencher non seulement sur la France, mais aussi sur la place de la France dans un monde beaucoup plus vaste.
L'Observatoire des Médias – www.observatoiredesmedias.com Dans les campagnes, « nous pouvons reproduire de petites sociétés autogérées » Geneviève Pruvost est sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Elle a publié Quotidien politique - Féminisme, écologie, subsistance éd.La Découverte) en 2021. Reporterre — Geneviève Pruvost, comment vit-on aujourd’hui sans téléphone portable ? Geneviève Pruvost — (rires) Eh bien, quand on n’a jamais eu de téléphone portable, on reste dans la continuité de ses habitudes. Et c’est mon cas, tout simplement. J’ai un carnet d’adresses. Et cela ne vous gêne pas dans votre vie professionnelle, dans votre vie personnelle ? Je suis beaucoup sur mon ordinateur. Je vous pose cette question parce que vous avez écrit Quotidien politique. Henri Lefebvre est un intellectuel, un sociologue marxiste qui a commencé à écrire dans les années 1950. Le deuxième point, c’est que cette quotidienneté fortement appareillée est en même temps aussi un moment d’expérimentation et cela peut devenir révolutionnaire. Les féministes jouent ici un rôle fondamental. Tout à fait.
A Berlin, la voix des poilus de 14-18 sort des limbes Quelques-uns des 2 000 enregistrements de prisonniers de guerre français en Allemagne durant la Grande Guerre vont sortir des archives de l’université Humboldt. LE MONDE | 26.10.2018 à 05h44 • Mis à jour le 26.10.2018 à 15h49 | Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant) La voix vient de loin, de très loin. Difficile, à la première écoute, de tout comprendre. Est-ce du français ? L’homme que l’on entend ici s’appelle Jean Beauseigneur. On y apprend que le jeune homme est né le 19 mars 1891 à Châtenois (Bas-Rhin), près de Belfort, qu’il est allé à l’école primaire, sait lire, est de religion catholique et exerce le métier de tourneur. Incroyable aventure Des Jean Beauseigneur, il y en a 2 000 environ ; 2 000 combattants de la première guerre mondiale qui, comme ce poilu de 26 ans, ont été faits prisonniers par les Allemands dans la Somme, à Verdun ou ailleurs, et dont les voix ont été scrupuleusement enregistrées pendant leur captivité, entre 1915 et 1918.
Du nouveau à l'Ouest : l’art paléolithique du Rocher de l'Impératrice (Plougastel-Daoulas, Finistère) Tout commence par la recherche de grottes ou de cavités ayant pu abriter quelques groupes préhistoriques d’Armorique, cela tombe bien, il n’y a pas de caverne en Bretagne ! Il y a 14000 ans, dans une Bretagne où la mer était bien au-delà des rivages actuels, les groupes du Paléolithique ont toutefois trouvé refuge dans de petits espaces cavernicoles, ceux de Roc’h Toul ou Kerbizien… Toutefois, c’est dans l’abri du « Rocher de l’Impératrice » à Plougastel-Daoulas, que la découverte la plus inattendue a été faite : la mise en évidence d’un art paléolithique en Bretagne. Plus de 80 plaquettes de schiste parfois brisées ont été gravées par un groupe appartenant à la culture Azilienne, et parmi elles certaines représentent des chevaux, parfois en miroir, des aurochs… L’auroch est une sorte de « taureau rayonnant », et semble, ici, être un animal particulièrement valorisé Cet art azilien est très rare en France, et connu à quelques exemplaires (l’abri Murat et le bois Ragot par exemple).