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Le crépuscule d'une époque

Le crépuscule d'une époque
C’est une photo comme il y en a des milliers, certaines sympathiques, d’autres grotesques : un selfie. Deux ahuris font un selfie, regards béats et satisfaits. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Ils sont visiblement très contents de leur coup, « on va le mettre sur Twitter pour les faire chier ». Arnaud Leparmentier et Jean Quatremer. On est jeudi 2 juillet, jour de manifestation de solidarité avec le peuple grec. En fait, oui, ça va, pas mal même. Une victoire électorale, fut-elle massive, n’a par soi aucun vrai pouvoir de dessillement du camp d’en face, ni d’endiguement des contre-vérités. Les contribuables européens ne payent pas pour les fonctionnaires grecs. En matière de passions, Leparmentier et Quatremer n’ont pas que celle des contribuables : celle des retraités aussi (pourvu qu’ils ne soient pas grecs). « Qu’est-ce que vous dites aux retraités de Bavière si la Grèce ne rembourse pas ? Et maintenant que peut-il se passer ? Et par tous les bouts. Related:  Politique

Paresseux, profiteurs, anti-européens : des Grecs répondent aux idées reçues diffusées à l'occasion du référendum Il est tentant de répondre à la situation grecque par des phrases toutes faites. Le pays s’est endetté pendant des années ? Qu’il rembourse après s’être bien « goinfré ». Les mesures d’austérité imposées sans nuance depuis 2010 ont aggravé les conditions de vie de millions de familles ? L’épreuve est rude mais les efforts porteront leurs fruits. D’ailleurs, ce n’est qu’un juste retour des choses : si l’Union européenne et le FMI n’avaient pas joué les anges gardiens, ces méditerranéens engourdis auraient sans doute continué à se prélasser sous les bougainvilliers, en rêvant au meilleur moyen d’échapper à l’impôt. En mars dernier, Attac a dressé une liste de clichés sur la Grèce, en y apportant des réponses économiques argumentées. Le budget de la santé en diminution de 40% On leur a dit que l’Europe était là pour les aider, et que l’austérité ne tuait pas. L’Europe, une « union politique solidaire » ? Cliché « raciste et colonialiste » Le PIB a chuté de 42% en sept ans

Habermas : « L’Allemagne tient dans ses mains la clé du destin européen » Jürgen Habermas à Paris, en décembre 2002 (SELDERS/SIPA) Le grand philosophe allemand Jürgen Habermas, 83 ans, commente assez rarement l’actualité. Vendredi, pourtant, il a donné une conférence à l’université de Louvain, en Belgique, devant 1 000 personnes, pour mettre en garde son propre pays : la démocratie libérale en Allemagne n’est pas un acquis, le rôle dominant qu’elle a pris dans le pilotage de la crise de la dette pourrait, si elle n’y prenait garde, tourner au désastre. Selon lui, les dirigeants européens sont piégés dans un dilemme : ils veulent d’un côté préserver l’euro, et la seule façon d’y parvenir est de le faire de façon technocratique, discrète, sans y mêler le peuple devenu eurosceptique ; ils doivent de l’autre côté avancer pour aboutir à une meilleure intégration politique, seule façon pour que la zone euro fonctionne correctement. Pour une démocratie supranationale Le philosophe prône la création d’une démocratie supranationale. Les dangers du statut semi-hégémonique

Exclusif : Le courage du désespoir, par Slavoj Zizek - Bibliobs - L'Obs Le philosophe Giorgio Agamben a dit dans un entretien que «la pensée est le courage du désespoir». Cette vision des choses me semble d’une pertinence particulière pour le moment historique que nous vivons, où même les diagnostics les plus pessimistes finissent, comme s’il s’agissait d’une règle, et de façon quelque peu édifiante, par jouer le rôle de la légendaire lumière au bout du tunnel. Le vrai courage n’est pas d’imaginer une alternative, mais de reconnaître qu’il n’existe pas d’alternative clairement discernable et d’en tirer les leçons. Rêver d’une alternative, c’est faire preuve de lâcheté intellectuelle. La double volte-face que nous a offert la crise grecque en juillet 2015 ne nous a pas simplement fait passer de la tragédie à la comédie, mais, ainsi que l’a relevé Stathis Kouvelakis, d’une tragédie pleine de retournements comiques à un théâtre de l’absurde. Il en est allé de même de la suite. Pourquoi cette horrible situation ? Un air connu ? Slavoj Žižek Bio express

(Re-)lectures de la crise grecque Cette sélection est évidemment subjective et forcément partielle, de nombreux autres articles, interviewes et textes, d’autres aspects de la crise, pourraient y figurer : vous êtes invités à les signaler dans les commentaires, ou à consulter notre Vigie Médias pour compléter. Le sens du mémorandum "Une reddition obtenue le revolver sur la tempe", un "coup d’État financier" : si ces images ont bien résumé l’impression laissée par l’accord arraché dans la nuit du 15 au 16 juillet, en totale négation du "oui" au référendum, les interprétations de cet événement ont été diverses. La défaite de la Grèce, la défaite de l’Europe La Tribune / Romaric Godin Grèce : la vraie nature du troisième mémorandum La Tribune / Romaric Godin La "normalisation" de la Grèce Jean-François Bayart Le Diktat de Bruxelles et le dilemme de Syriza Etienne Balibar, Sandro Mezzadra, Frieder Otto Wolf La condamnation des économistes L’Europe politique en crise L’euro, l’Europe : direction la sortie ? "Vae victis !"

Karine Berger : « 100 000 emplois créés pour 25 milliards d’aides aux entreprises » Questionnée sur l’échec de la politique d’aides aux entreprises - pacte de responsabilité et CICE - choisie par le gouvernement, la députée socialiste a, dans un premier temps, tenu à défendre son camarade encore ministre pour quelques jours, « François Rebsamen en seize mois, a fait en sorte que le maximum d’accords de branche avance ». Forcée de reconnaître: « Alors il n’y a pas le compte, c’est le Premier ministre Manuel Valls qui le dit lui même. Le travail de François Rebsamen est important mais doit être continué. » On serait tenté de demander : mais avait-il seulement commencé… A qui la faute donc si la question du chômage ne relève pas (ou plus peut-être ?) Mais Karine Berger ne s’arrête pas en si bon chemin et tire un premier bilan des retombées de ces aides massives distribuées les yeux fermés au patronat. « 100 000 emplois créés selon l’Insee pour 25 milliards d’aides aux entreprises.

Le balai comme la moindre des choses Seuls ceux qui portent sur la politique le regard scolastique des logiciens auront du mal à comprendre qu’on puisse dire d’un même événement — comme l’affaire Cahuzac — qu’il est à la fois secondaire et principal. Péripétie fait-diversière et crapoteuse, bien faite pour attraper le regard et le détourner des choses importantes (accord sur l’emploi « ANI » [1], austérité, chômage, etc.), la bouse soudainement posée n’en a pas moins le mauvais goût de tomber au plus mauvais moment — il est bien vrai que le spectacle de la cupidité déboutonnée, lors même que le corps social en bave comme jamais, donne quelques envies de coups de fourche. Lire aussi Martine Bulard, « Social-défaitisme à la française », avril 2013. 1983, 2012 : d’un basculement l’autre (de la « politique de terrain » à la « politique de service ») Les contresens du « socialisme de l’offre » Impasse de la « compétitivité » Impasse de la « flexibilité » L’ANI promet pourtant d’avoir des effets bien réels !

untitled untitled Le grand ratage des écologistes français, par Eric Dupin (Le Monde diplomatique, avril 2015) Militants et responsables d’Europe Ecologie - Les Verts (EELV) s’accordent au moins sur le constat que leur parti est en piètre état. Son horizon stratégique s’est singulièrement obscurci. « La crise de notre mouvement va s’aggraver, continuons à approfondir notre désarroi », suggère sombrement M. Alain Coulombel (1), conseiller régional de Rhône-Alpes, membre du conseil fédéral d’EELV et situé à la gauche de ce mouvement. « Le parti est plus divisé que jamais », constate avec flegme M. Pour la principale formation écologiste française, un cycle historique s’achève. En France, l’écologie politique a toujours été idéologiquement diverse. Agir plutôt que gémir « Nous devons nous unir au-delà de nos différences, car nos adversaires le font. Le départ du gouvernement décidé par Mme Duflot et par M. L’autre président du groupe parlementaire EELV, M. Aucune stratégie convaincante ne semble s’imposer aujourd’hui au sein d’EELV. M. La victoire municipale de M.

"Le traité transatlantique doit être abordé comme un choix de civilisation" Marianne : Pourquoi avoir choisi d’aborder le traité transatlantique à travers le prisme de la condition animale lors de cette conférence ? Pascal Durand : Parce que, d'un côté, la condition animale est un sujet qui n’est pas suffisamment traité en France, marginalisé, même s’il commence, peu à peu, à faire débat. Trop timidement à mon goût. Fréquemment, nous oublions cette dimension du vivant. Concrètement, quelles conséquences pensez-vous que le Tafta aura sur l’agriculture et l’élevage en France et en Europe ? Sauf que cette fameuse ferme des « mille vaches » est en fait l’arbre qui cache la forêt puisqu’en France, il existe déjà des structures bien plus impressionnantes encore. Faites-vous confiance au gouvernement de François Hollande pour défendre ce modèle de société justement ? Pourtant, pour l'instant, force est de constater que la « société » ne prend pas pleinement « ce combat en main ».

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