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July 2o12

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« KHAOS ou les visages humains de la crise grecque » [Billet d'abord publié sur le blog de Paul Jorion - 28 juillet 2012] Poursuivant depuis plusieurs mois son écriture à travers les pages numériques du blog greekcrisisnow («Carnet de notes d’un anthropologue en Grèce»), et partageant le quotidien accablant sous la « Troïka », Panagiotis Grigoriou s’est également associé à la réalisation du film documentaire d’Ana Dumitrescu et de Jonathan Boissay « KHAOS ou les visages humains de la crise grecque » d’une durée de 90 minutes, traitant du vécu de la crise par l’intermédiaire de différents témoignages.

« KHAOS ou les visages humains de la crise grecque »

À travers ce « road movie », Panagiotis Grigoriou, blogueur de guerre économique, anthropologue et historien, devient le fil conducteur du film dont la sortie cinéma dans les salles en France est prévue en octobre 2012. Tragédie sanitaire en Grèce. Conséquence des coupes budgétaires exigées par le plan d'austérité, une crise sanitaire s'est emparée de la Grèce.

Tragédie sanitaire en Grèce

Si la réapparition de la malaria et la propagation du VIH inquiètent les pouvoirs publics, elle est l'occasion pour le parti néo-nazi Aube dorée de raviver les sentiments xénophobes. Une banque de sang réservée aux Grecs. Le parti d’extrême droite Aube Dorée, qui a fait son entrée au Parlement le 16 juin dernier en obtenant 7 % des voix, mène actuellement une campagne de “préférence nationale” poussée à l’extrême. Le parti tente d’encourager les donneurs de sang grecs à réserver leurs dons pour leurs seuls compatriotes. “Tous les flacons de sang que nous recueillerons seront destinés à des patients que nous aurons nous-mêmes choisis et à personne d’autre” a déclaré le parti dans un communiqué le 11 juin dernier. Le retour de la malaria Selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies (Keelpno) , la Grèce voit une augmentation notable du nombre de malades depuis 2009. Départs manqués. En d'autres temps, les seuls départs vraiment de saison concernaient les vacanciers et pratiquement tout le monde.

Départs manqués

Mais cela fait bien longtemps que nous constatons que ce juillet, et pour tout dire cet été 2012 nous réserverait des mauvais départs, c'est plutôt déjà mal parti. Nos médias lundi soir s'affolaient sur la crise et évoquèrent la « chute des places boursières » comme un avant-goût de l'Apocalypse, sacralisation oblige : « le sort de l'euro se joue encore une fois devant nos yeux, les marchés son frileux mais ils exercent des pressions, l'Allemagne fait souffler le froid aussi sur les marchés... », voilà pour un extrait de la litanie. Mais nous en sommes fatigués, trop même.

On nous annonça par la même occasion des mesures chiffrées à 11 milliards d'euros, mais à quoi bon s'en émouvoir puisqu'on attend la fin de l'euro par les pluies d'automne ou par l'été indien, c'est selon. Finalement on ne sait plus quoi attendre. « Aube Matée » Cargo mixte. Les usagers du métro athénien vendredi matin, avaient l'air calmes et bien sages. « La Grèce pourrait ouvrir la voie en Europe à la sortie de la longue nuit néolibérale » (Crash) par Éric TOUSSAINT. "Toutes les dettes accumulées par l’intermédiaire du Mémorandum sont illégitimes" "Nous allons soutenir tous vos efforts" par Despina Papageorgiou du mensuel grec « Crash » (juin 2012) En 2007, à Quito, un groupe d’experts rentrant dans leurs chambres d’hôtel sont restés sans voix : des boîtes entières de documents du ministère de l’Economie, se rapportant à la période antérieure à la présidence de M.

Rafael Correa, avaient tout simplement disparu. Terre brûlée. « Lorsqu'on est ministre on ne compte plus ses heures », phrase jadis stéréotypée, un cliché presque. Chez nous par contre, on les compte, surtout depuis l'investiture du gouvernement Samaras. Déjà deux ministres ont démissionné, Rapanos à l'Économie, officiellement pour des raisons de santé et Vernicos à la Marine marchande, depuis le « rappel » fait par SYRIZA sur ses activités offshore. Eh bien, les heures des ministres de la coalition gouvernementale, de cette « Troïka de l'intérieur », sont déjà comptés. Grèce : « Ce que nous ne devons pas, nous ne le paierons pas » - Indignés. Où en est la contestation sociale en Grèce ?

Grèce : « Ce que nous ne devons pas, nous ne le paierons pas » - Indignés

Un an après l’occupation de la place Syntagma, devant le Parlement athénien, de nouvelles formes de résistance populaire ont émergé : services sociaux auto-organisés dans les quartiers, ventes de produits agricoles contournant la grande distribution, ou audit citoyen sur les dépenses publiques… La journaliste grecque Ira Sinigalia dresse pour Basta ! Le bilan d’un mouvement en devenir, malgré la répression policière et le retour de l’extrême droite. L’ours et les moutons. L'été s'installe pour de bon, comme la Troïka d'ailleurs.

L’ours et les moutons

Le pays ne semble pas s'émouvoir de la prochaine réunion gouvernementale ni de l’Eurogroupe déjà passé, ce n'est pas étonnant. Il y a d’autres urgences : « gagner » un travail saisonnier, dénicher une résidence d'un cousin ou ami retrouvé pour les circonstances, à la mer et si possible en Grèce continentale, enfin stocker déjà le bois de chauffage pour l’hiver prochain. Aris, le voisin et cousin de Thessalie en a acheté pour 9 tonnes : « J’ai du travail en ce moment dans le bâtiment. Une maison à terminer au village de ma mère, c’est un oncle qui a pensé à moi, plus l’installation des photovoltaïques.

Nous nous sommes spécialisés aussi dans l'installation des panneaux photovoltaïques depuis avril. Nous travaillons désormais soit dans les champs ou sinon sur les toits des maison, cela nous procurera un certain revenu jusqu’en août, ensuite on avisera. Ou en Australie.