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La nuit des logos morts vivants. Pendant deux jours, nous avons regardé des centaines d’affiches et d’objets divers et si je ne peux rien dire sur nos décisions (suspense, les prix seront discernés dans quelques semaines), j’ai trouvé cette expérience excitante, d’autant plus que je ne suis pas un professionnel de la profession, comme on dit.

La nuit des logos morts vivants

Il y a beaucoup de sérieux et de drôlerie dans tout ce processus de jugement du graphisme, un des domaines de création où tout est pointu avec des conséquences culturelles, commerciales, industrielles. A partir d’un certain moment, j’ai commencé à bloquer sur les nombreuses affiches de théâtre que je jugeais inacceptables, même quand elles étaient belles, à cause de la guirlande de logos en baseline. On y voyait tous les symboles des régions de France, plus laids les uns que les autres. Je connais deux personnes qui sont spécialistes de cette catastrophe graphique, c’est Loïc Prigent et Laurent Chambon. Je ne sais pas pourquoi, ils sont bretons tous les deux mais bon. Education bubble. On retrouve les mêmes histoires à propos des Med Schools, les très onéreuses écoles de médecine américaines.

Education bubble

Plus largement, avec la crise des subprimes, beaucoup d’Américains ont perdu les économies qui auraient permis à leurs enfants d’aller étudier à l’université: certains ont opté pour les universités publiques, bien moins chères, et d’autres ont tout simplement renoncé à poursuivre leurs études. Et pour ceux qui s’obstinent et qui n’ont pas des parents riches, l’endettement est la seule voie.

D’ailleurs, les frais de scolarité ont augmenté comme rarement auparavant. Les universités font de leur mieux pour que leurs étudiants obtiennent un crédit qui leur permette de payer ces frais de scolarité exorbitants, et sont pour cela dans une course aux étudiants bancables, quitte à baisser le niveau, bidouiller les statistiques et multiplier les diplômes plus ou moins bidons.

L’Economist parle d’une bulle éducative. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. L'université, machine à clones. La guerre des générations est déjà perdue. Ishihara est en effet célèbre pour de nombreuses déclarations « problématiques » et autres « incidents » dont l’énumération ferait passer Silvio Berlusconi pour un membre des Chiennes de Garde.

La guerre des générations est déjà perdue

Tout est bon pour faire parler de lui et déclencher une levée de boucliers, tandis que l’homme, par ailleurs grand écrivain (Ishihara a reçu le prix Akutagawa, l'équivalent du Goncourt, 10 avant la naissance de Frédéric Lefebvre), ne se prive pas pour évoquer une certaine « licence artistique» pour justifier ses déclarations (quand elles ne sont pas, bien sûr, déformées et sorties de leur contexte alors que ce n’était absolument pas ce qu’il voulait dire).

Petite sélection sur… — Les immigrés: farouche opposition au droit de vote des étrangers (c’est une expérience dangereuse, une idée absurde, etc) — Les fous: en quelle mesure peut-on dire que ces gens sont encore des êtres humains ? (lors d’une visite dans un hôpital psychiatrique) — Les homosexuel/les : J’ai pitié des minorités [...] Minorités. Photo par Fabien Lamotte et Pierre-Jean Lamy.

Minorités

Cette revue s'appelle « New Power Generation », mais en fait c'est plutôt de l'inverse qu'on parle. D'abord avec un texte de Guillaume Didier sur la victoire totale des vieux au Japon. Et dans le reste du monde. Ensuite avec un texte de Laurent Chambon sur la dernière bulle spéculative, celle de l'éducation, dont les jeunes générations vont devoir payer le prix. Fort, donc. La guerre des générations est déjà perdue par Guillaume Didier - Dimanche 24 avril 2011 L’actualité japonaise ces derniers temps a été totalement dominée par le Grand Séisme du Tôhoku et la catastrophe de la centrale de Fukushima. [Lire la suite] Education bubble par Laurent Chambon - Lundi 25 avril 2011 [Lire la suite] La nuit des logos morts vivants par Didier Lestrade - Dimanche 24 avril 2011 [Lire la suite]