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La sémiotique narrative de A.J. Greimas by Dirk de Geest. De la sémantique à la sémiotique Pour bien comprendre la sémiotique narrative de Greimas, il importe de rappeler que cette théorie plonge ses racines dans la théorie sémantique de l'auteur, dont les fondements se donnent à lire dans Sémantique structurale (Greimas 1966). Ce livre fondamental cherche à poser les bases scientifiques de la sémantique des mots en particulier et des processus de signification dans la société et dans la culture en général. Bien que les ambitions de Sémantique structurale soient essentiellement d'ordre linguistique, la recherche menée dans ce livre se distingue doublement de la linguistique telle qu'elle était pratiquée à l'époque par les partisans de la grammaire transformative-générationnelle de Chomsky.

D'abord, parce que Greimas opte pour une théorie grammaticale dont la portée excède de loin celle de la seule phrase. Dans son article "Sémantique", publié dans le premier volume de Sémiotique. Le schéma actantiel La séquence narrative. L'analyse figurative, thématique et axiologique. Suivez-nous Greimas L’analyse figurative / thématique / axiologique repose sur une typologie sémantique de Greimas. Un élément de contenu (sème, isotopie) peut être figuratif, thématique ou axiologique. Le figuratif recouvre tout ce qui évoque le perceptible. À l’opposé, le thématique, lui, se caractérise par son aspect proprement conceptuel. Ainsi, l'amour est un thème dont les différentes manifestations concrètes constituent des figures (fleurs, baisers, etc.). Ce texte se trouve en version longue dans le livre suivant : Louis Hébert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images, Limoges, Presses de l'Université de Limoges, 2007.

Ce texte peut être reproduit à des fins non commerciales, en autant que la référence complète est donnée : Louis Hébert (2006), « L’analyse figurative, thématique et axiologique », dans Louis Hébert (dir.), Signo [en ligne], Rimouski (Québec), A. «Je m'ennuie de la terre.» Le modèle actantiel. Suivez-nous Greimas Le modèle actantiel, dispositif de Greimas, permet de décomposer une action en six facettes ou actants. (1) Le sujet (par exemple, le prince) est ce qui veut ou ne veut pas être conjoint à (2) un objet (par exemple, la princesse délivrée). (3) Le destinateur (par exemple, le roi) est ce qui incite à faire l’action, alors que (4) le destinataire (par exemple, le roi, la princesse, le prince) est ce qui en bénéficiera.

Enfin, (5) un adjuvant (par exemple, l’épée magique, le cheval, le courage du prince) aide à la réalisation de l’action, tandis qu’un (6) opposant (par exemple, la sorcière, le dragon, la fatigue du prince et un soupçon de terreur) y nuit. Ce texte se trouve en version longue dans le livre suivant : Louis Hébert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images, Limoges, Presses de l'Université de Limoges, 2007.

Dans les années soixante, Greimas (1966: 174-185 et 192-212) a proposé le modèle actantiel, inspiré des théories de Propp (1970). GREIMAS, A. Le schéma narratif canonique. Suivez-nous Greimas Le schéma narratif canonique (SNC) permet d’organiser les éléments d’une action dans une structure dotée de cinq composantes. (1) La composante de l’action se décompose elle-même en deux composantes, soit (2) la compétence, dont relèvent les conditions nécessaires à l’accomplissement de l’action : vouloir-faire, devoir-faire, savoir-faire, pouvoir-faire, et (3) la performance, réalisation effective de l’action rendue possible par l’acquisition de la compétence. (4) La manipulation est, quant à elle, la composante spécifique au vouloir-faire et au devoir-faire.

Enfin, (5) la sanction est relative à l’évaluation de la réalité de la réalisation de l’action et à la rétribution appropriée (récompense ou punition) que s’est attiré le sujet de l’action. Voici un exemple d’action sous-tendue par le SNC : le Roi demande (manipulation : devoir-faire) au Prince de sauver la Princesse (action). Nous avons parlé plus tôt d’organisation logique, temporelle et sémantique. 1. 2. 3. L'analyse thymique. Greimas L’analyse thymique, développement par l’auteur de l’analyse axiologique de Greimas et Courtés, s’intéresse aux évaluations de type euphorique/dysphorique ou, en termes moins techniques, positif/négatif ou plaisir/déplaisir. Les principaux éléments dont tient compte cette analyse sont les suivants : (1) sujet évaluateur; (2) objet évalué; (3) modalité thymique attribuée à l’objet (euphorie, dysphorie, etc.); (4) intensité de la modalité (faible, moyenne, forte, etc.); (5) temps de l’évaluation; (6) transformations susceptibles d’affecter les éléments thymiques (par exemple, une transformation du sujet ou de l’objet amènera ou non une modification de la modalité et/ou de son intensité); etc.

Ainsi, dans la fable « La cigale et la fourmi », la cigale (sujet) évalue positivement (modalité) le plaisir (objet) et négativement (modalité) le travail (objet). Les modalités sont des caractéristiques évaluatives de grande généralité affectées par un sujet observateur à un objet observé. A. Le programme narratif. Greimas Le programme narratif (PN), élaboré par Greimas, est une formule abstraite servant à représenter une action. Un faire (une action) réside dans la succession temporelle de deux états opposés produite par un agent quelconque (S1 : sujet de faire).

Un état se décompose en un sujet d’état (S2) et un objet d’état (O), entre lesquels s’établit une jonction, soit une conjonction (n : le sujet est avec l’objet), soit une disjonction (u : le sujet est sans l’objet). La formule au long du programme narratif est : [(S2 u O) — (S2 n O)]} (PN conjonctif) ou PN = F {S1 — [(S2 n O) — (S2 u O)]} (PN disjonctif).

Par exemple, dans la fable « Le renard et le corbeau », on trouve : PN = F {Renard — [(Renard u Fromage) — (Renard n Fromage)]}. La formule abrégée, la plus usitée, ne mentionne que le second état : (S2 n O)} (PN conjonctif) ou PN = F {S1 — (S2 u O)} (PN disjonctif). Cela donne, par exemple : (Renard n Fromage)}. La formule au long du programme narratif est : Voici un exemple de PN (conjonctif): 2). Le carré sémiotique. Suivez-nous Greimas Développé par Greimas et Rastier, le carré sémiotique permet de raffiner les analyses par oppositions en faisant passer le nombre de classes analytiques découlant d’une opposition donnée de deux (par exemple, vie/mort) à quatre (par exemple, vie, mort, vie et mort : un mort-vivant, ni vie ni mort : un ange), huit voire dix. Ce texte se trouve en version longue dans le livre suivant : Louis Hébert, Dispositifs pour l'analyse des textes et des images, Limoges, Presses de l'Université de Limoges, 2007.

Ce texte peut être reproduit à des fins non commerciales, en autant que la référence complète est donnée : Louis Hébert (2006), « Le carré sémiotique », dans Louis Hébert (dir.), Signo [en ligne], Rimouski (Québec), Le modèle actantiel, l'isotopie et le carré sémiotique sont sans doute les propositions théoriques les plus célèbres de ce que l’on a appelé l'École de Paris, gravitant autour de Greimas. A. B. Le carré véridictoire. Suivez-nous Greimas Dispositif développé par Greimas et Courtés, le carré véridictoire (ou carré de la véridiction) peut être considéré, en simplifiant, comme le carré sémiotique articulant l’opposition être/paraître.

Il permet d’étudier le jeu du vrai/faux dans une production sémiotique, en particulier un texte. Les facteurs pris en compte sont les suivants : (1) sujet évaluateur; (2) objet évalué; (3) caractéristique particulière évaluée dans cet objet; (4) modalités véridictoires (vrai : être + paraître, faux : non-être + non-paraître, illusoire : non-être + paraître, secret : être + non-paraître); (5) temps de l’évaluation; (6) transformations ou changement de l’un ou l’autre de ces facteurs.

Ainsi, quand un Elvis de cabaret, après son spectacle, rentre dans sa loge et en sort, il passe de paraître + non être Elvis (illusoire) à non paraître + non être Elvis (faux). Développé par Greimas et Courtés (cf. L'être, tout comme le paraître, peut changer par transformation. A. B. L'actant. I. 1. 1. L’actant Greimas explique l’organisation narrative du récit à partir de deux niveaux (immanent/profond et de manifestation/superficiel), mais aussi à partir de deux composantes (syntaxique et morphologique).

La composante morphologique investit les unités sémantiques du texte alors que la composante syntaxique révèle la structure même du récit à la fois à travers son modèle constitutionnel (au niveau profond) et son modèle actantiel (au niveau de surface). Ce dernier modèle est justement ce qui nous intéresse ici en ce qu’il permet l’identification des actants du récit. Greimas a fondé sa définition de l’actant en se distanciant du personnage proposé par Propp. Ce dernier analyse l’organisation du conte à partir d’un inventaire des fonctions des personnages 29 .

[Figure 1 : Présentation des actants] conte. Du côté de la sociologie pragmatique, on notera l’introduction que proposent Boltanski et Thévenot dans l’ouvrage ‘ De la justification. L’approche actancielle du personnage. Sémantique structurale. Recherche de méthode. Greimas et Propp.