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Terre d'utopie

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L'État libre d'Islande, tué par une taxe. L'Islande médiévale, c'est d'abord les « sagas », un mot d'ailleurs d'origine islandaise. Qu'un petit peuple vivant sur une terre aussi hostile ait pu donner à l'humanité une littérature d'une valeur aussi universelle reste aujourd'hui encore un mystère. Ces récits en prose rapportaient « la vie et les faits et gestes d'un personnage, digne de mémoire pour diverses raisons, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, en n'omettant ni ses ancêtres ni ses descendants s'ils ont quelque importance », indique Régis Boyer, grand spécialiste français des littératures classiques du nord de l'Europe, dans son ouvrage « l'Islande médiévale ».

Ainsi sont évoquées la vie et l'? Uvre de héros comme Hrafnkell, Egill, fils de Grímr le Chauve, Snorri le Godi, les gens du Valau-Saumon, Grettir le Fort et Njáll le Brûlé. Au début du Xe siècle, le pays compte 35.000 habitants, population qui va doubler au cours des siècles suivants. Le laboratoire de la démocratie. Birgitta Jónsdóttir en 2011, devant le parlement islandais (Halldor Kolbeins/AFP/Getty Images) (De Reykjavik) Chômage en baisse rapide, croissance qui accélère... L’Islande se remet plutôt bien de la crise financière qui l’a mise à terre en 2008 : ses trois banques s’étaient effondrées, la couronne avait plongé, le PIB avait chuté de plus de 10% pendant deux ans. Les Islandais ont vite repris leur destin en main, forçant la chute du gouvernement (dominé par la droite), élisant un gouvernement de centre-gauche et mettant sur les rails un nouveau texte constitutionnel, selon un processus original. Le 20 octobre, ils sont invités à voter sur certains points clés de cette réforme constitutionnelle.

Derrière plusieurs des récentes initiatives démocratiques islandaises, on retrouve une femme hors du commun : Birgitta Jonsdottir, 45 ans, se définit comme une « anarchiste pratique », « poéticienne plus que politicienne ». Mais il faudrait dissiper chez eux certaines illusions. Exactement. La « révolution démocratique » tient du fantasme. S’il a choisi des solutions originales après l’effondrement de son économie, le pays n’est pas devenu un paradis anticapitaliste. Johanna Sigurdardottir, premier ministre islandais, lors d’un meeting après l’élection législative (Bob Strong/Reuters) Nationalisations du système bancaire, chute de la droite, pressions de la haute finance repoussées par référendum, assemblée constituante...

Depuis quelques jours, bizarrement, nous sommes bombardés d’e-mails s’enthousiasmant sur la « révolution démocratique anticapitaliste » qui aurait lieu en Islande, et dont les succès seraient déjà palpables. Dans ces courriers, on nous renvoie à certains articles enflammés, comme cette note qui décrit pas moins qu’une « révolution en marche, à faire circuler le plus largement possible, puisqu’on ne doit compter sur aucun média pour le faire à notre place ». Bigre. Les Islandais que j’ai appelés sont assez surpris de cette présentation. La population de cette île reste attachée à l’économie de marché. Vers une société sans État. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Vers une société sans État (ISBN 0812690699) est un essai écrit par l'économiste libertarien David Friedman, traduit en Français par Françoise Liégeois et publié en France en 1992.

C'est un des livres les plus influents dans la littérature anarcho-capitaliste. Thèse principale[modifier | modifier le code] Le livre cherche à démontrer non seulement la faisabilité pratique, mais aussi la désirabilité d'une société fonctionnant sans le moindre État, défini comme une agence de type gouvernementale bénéficiant d'un monopole de la violence légale et parfois de divers autres droits exclusifs. Dans la seconde partie, l'auteur fournit les concepts de base de l'économie au lecteur, comme la propriété privée, les diverses théories de la valeur utilisées au cours de l'Histoire, ainsi que les mécanismes de la praxéologie. Approche utilitariste de l'anarchie[modifier | modifier le code]

Vers une société sans État. Ouvrage de David Friedman (1971), traduit en français sous le titre Vers une société sans Etat (1992), son titre original est The Machinery of Freedom. Ce livre appelle à une privatisation de toutes les fonctions gouvernementales, en fournissant de nombreux exemples, et explore ainsi les conséquences de la pensée libertarienne, telles que l'histoire de l'Islande, et explique les raisons personnelles de l'auteur visant à défendre la pensée libertarienne. Friedman reconnaît que ce livre lui a été inspiré par le roman "Révolte sur la Lune" d'Heinlein, qui décrit une société où toutes les fonctions gouvernementales sont privées. Des chapitres portent sur la privatisation de la loi et de la police, et sur la fourniture de biens publics (tels que la défense nationale ou les routes) en société libertarienne. L'approche de Friedman est typiquement anarcho-capitaliste. Des chapitres sont accessibles en lecture ici.

La "loi de Friedman" Extrait : Police, justice et lois fournis par le marché. Une Constitution par et pour les citoyens. Après l'effondrement économique de leur île, les Islandais ont voulu reprendre leur destin en main. Leur projet de nouvelle Constitution vient d'être soumis à un référendum consultatif. Ce sera la première Constitution 2.0. Selon les résultats encore incomplets du référendum consultatif organisé samedi, les deux tiers des Islandais ont soutenu les propositions faites par un comité de citoyens, en vue de rédiger une nouvelle Constitution. Jusqu'à présent, les Islandais s'étaient contentés d'une Constitution basée sur celle du Danemark, datant de l'indépendance de leur pays, en 1944. Or ce texte, obsolète selon de nombreux observateurs, aurait une part de responsabilité dans la crise financière de 2008. Après l'effondrement économique de la petite île, alors que la classe politique comme les banquiers étaient complètement discrédités, la revendication d'une reprise en main de leur destin par les citoyens s'est rapidement imposée.

Des amendements sur Facebook. L'Islande est notre utopie moderne. Reflets du lac de Tjornin à Reykjavik, Islande. Mariusz Kluzniak/Getty Images En rejetant par référendum le sauvetage de leurs banques et le remboursement de la dette extérieure du pays, les Islandais ont montré qu’il est possible d’échapper aux lois du capitalisme et de prendre son destin en main, se réjouit un historien espagnol.

Comme l’écrivait Oscar Wilde, une carte sans l’île d’Utopie n’est pas digne d’un regard. Or l’Islande est passée du statut d’enfant chéri du capitalisme tardif à un projet de démocratie réelle, ce qui laisse à penser qu’une carte sans Utopie est non seulement indigne de notre regard, mais qu’en outre elle est mensongère. Le phare d’Utopie, que les marchés le veuillent ou non, à commencé à émettre des signaux d’alerte ténus vers le reste de l’Europe.

L’Islande n’est pas Utopie. Par sa décision de freiner la roue tragique des marchés, l’Islande crée un précédent qui peut menacer de casser les reins du capitalisme tardif. L’Islande n’intéresse pas les médias.