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Une notion en débat

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La bibliothèque hyper-lieu. La bibliothèque cinquième lieu, sixième lieu, etc. De façon bizarre et réitérée, les questions que je posais sur la bibliothèque troisième lieu me reviennent à travers de multiples échanges, lectures, contacts.

La bibliothèque cinquième lieu, sixième lieu, etc.

Tout aussi étrangement, elles se conjuguent avec des observations passionnées sur mon post-scriptum, qui promettait ma critique de la vogue du ‘learning center‘. Je l’avoue, ces questions me taraudent particulièrement, peut-être parce que me suis beaucoup consacré aux collections et aux politiques documentaires, et que ‘troisième lieu’ comme learning center posent des objectifs qui négligent justement parfois ces collections et parfois ces politiques documentaires. Un déclic : la bibliothèque quatrième lieu Je suis tombé sur un rapport de Victoria Péres-Labourdette (Agence Gutenberg 2.0), invoquant "La bibliothèque quatrième lieu", dans la bibliothèque numérique de l’enssib. Si la démonstration laisse perplexe et même réticent, la superposition des attendus questionne, et plus encore la solution -si facile et donc si géniale ! La sidération du troisième lieu.

Vous n’êtes pas parfois excédés par la référence (révérence ?)

La sidération du troisième lieu

Réitérée à la bibliothèque comme troisième lieu ? Ce troisième lieu (il ne s’agit pas ici du bar lesbien des nuits parisiennes ) revient en boucle comme une incantation. Tapez sur Google la requête précise "bibliothèque troisième lieu", vous obtiendrez près de 8 000 réponses : pas mal pour un concept qui n’a été vulgarisé en France que depuis 2009, grâce au mémoire d’étude de Mathilde Servet ! Ce fameux troisième lieu chante la gloire d’espaces accueillants et ouverts, autorisant de multiples postures, facilitant la diversité des comportements, offrant l’opportunité d’un havre chaleureux entre la maison (ce 1er lieu avec les gosses qui crient et le conjoint qui fait la g…) et le travail (un 2e lieu au rythme stakhanoviste et au patron qui fait la g…). Idea store Londres Le lieu comme espoir de légitimité ?

Lemmings Un cocooning très contemporain ). Mais le projet avait au moins le souffle d’une volonté d’éducation populaire ! Pour une bibliothèque troisième lieu. Des rangées et des rangées de livres poussiéreux, voilà l’image que plusieurs personnes ont encore des bibliothèques.

Pour une bibliothèque troisième lieu

Et pourtant ! Les dernières années ont amené un lot de changements auxquels les bibliothécaires ont dû s’adapter : l’avènement d’Internet et du livre numérique en font partie. En juin 2009, un sondage Léger Marketing1 révélait que les personnes qui ne s’abonnent pas à la bibliothèque ne s’y reconnaissent tout simplement pas : 31 % d’entre elles ne voyaient aucun intérêt à le faire alors que 15 % croyaient que la bibliothèque ne répondait pas à leurs besoins.

Pire : 20 % des répondants ont affirmé ne jamais y avoir pensé ! Il y a donc du chemin à faire pour changer les perceptions des Québécois. « Les entrepôts de livres, c’est fini ! Le concept de troisième lieu est apparu en 1989 dans le livre The Great Good Place, écrit par le sociologue urbain Ray Oldenburg. Un changement de l’intérieur Une vocation sociale et culturelle 1.