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Élucubrations métaphysiques

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410. La libération de la pensée vis-à-vis de l’Esprit. 411. Sur le passage de l’ère classique à l’ère quantique. Pour résumer ma thèse, on peut dire que l'humain n'a pas pensé jusque là mais qu'il a été pensé à partir de la Renaissance avec l'avènement d'une société de la connaissance et de l'imprimerie (Michel Serre et Benjamin Bayart). L'humain, pour ne pas préjuger si on est homme ou femme, s'est mis à pensé à partir de Nietzsche, d'où le titre Ecce Homo. Jusque là c'étaient l'Église et l'État qui pensaient et philosophaient. Heidegger ne disait-il pas que jusque là l’homme n'a pas pensé. L'Église a posé l'esprit comme son outil de domination des corps et comme monument trinitaire ; l'État, à travers l'unité dans la variété qu'est la prédominance de l'Harmonie préétablie (notons l’étymologie), a donné la philosophie du droit et des statistiques (toujours la même étymologie), le droit permettant d'arbitrer les conflits délétères : les stasis (encore la même étymologie).

Trois époques entrent aujourd'hui en résonance comme des vases communicants : la Grèce Antique de l'Athènes vie-ve siècles av. 412c. L’esprit de direction. Double peine. — L’esprit de vengeance : Mes amis, c’était la meilleure pensée de l’homme jusqu’ici, et là où il y avait souffrance, là il devait y avoir punition, Nietzsche NzAZ°II/ « De la délivrance ». … car le fait que l’homme soit délivré de la vengeance, c’est pour moi le pont vers la plus haute espérance et un arc-en-ciel après de longs orages, Nietzsche NzAZ°II/ « Des tarentules ». On a reproché à Nietzsche de considérer l’existence comme une maladie, d’avoir une haine amoureuse envers lui-même, parce qu’il serait revenu plusieurs fois sur la dernière phrase de Socrate : « Ô Criton, je dois un coq à Esculape ».

Esculape, le dieu latin de la médecine, son homologue grec c’est Asclépios. Pour Nietzsche sacrifier un coq au dieu de la médecine, l’emblème même de ce dieu, c’est le signe qu'on pense en silence que « la vie » est une maladie. Penser que l’existence est une maladie oblige à un sacrifice auprès du dieu de la médecine. On a reproché à Nietzsche… — E. 413. L’âme, l’esprit et le consortium inepte des idées. 416. La détresse de l’esprit chez Spinoza. 417. Le conscient devient modeste et l’Esprit à travers lui. 420. L’autonomie du mouvement par rapport à l’être.

421. L’autonomie du mouvement : le passage de la science aristotélicienne à la science galiléenne. 422. Le mouvement est un état de forces qui s'éprouve. C’est le mouvement qui crée la force et non la force qui crée le mouvement, ou plus exactement c’est l’accélération du mouvement venant se heurter à une force inertielle qui permet de créer, par exemple, une force explosive 836. Pour Galilée, il n'y a pas de repos, mais de l'inertie, c'est-à-dire une force qui freine une accélération mais ne change en rien l’état de mouvement.

Le mouvement est un état entre forces d’accélération et forces d’inertie, ce n'est ni un processus ni l’opposé du repos. C’est notre œil qui nous trompe. On peut même ajouter que la masse inertielle est ce qui fait passer d'un monde de forces stabilisées à un monde de champs vectoriels. Depuis Schopenhauer, qui développe les théories de Kant et de Newton sur ce point, la « substance » d'une chose est avant tout la force qu'elle est capable d’exercer. L’élévation de la vitesse au carré plutôt que de la substance à l’infini, tel est le ressort non-métaphysique de l’accélération. 423. Encore une fois, il n’y a pas de Repos. Revenons aux bases de l’empirisme, tenons-en aux observables — et non à ce qui est visible par notre cerveau ou nos sens inadaptés — et supposons qu’il y ait encore de l’inaperçu mais il n’y a rien d’invisible ou de métaphysique, seulement une indistinction, la volonté de ne pas voir ce qui peut remettre en cause ses propres modèles en général, Dieu ou la substance en particulier.

Ce n’est qu’un simple manque de sincérité. L'autonomie physique du mouvement par rapport à la métaphysique, revient à dire qu’il n'y a ni primat du repos sur le mouvement ni primat du mouvement. Ainsi il ne s'agit plus d'opposer un processus — le mouvement ou changement entendu par Aristote — à un être qui serait au final repos et immobilité en se demandant métaphysiquement qui du mouvement ou du repos est le premier, c'est-à-dire qui du processus ou de l'état est le premier.

L’important est de comprendre qu'il n'y a plus de repos. Le repos est une vision fixiste ou décadente de l’exercer. 430. L’autonomie la lumière par rapport à la matière : la dimension de la Terre. 431. Il n'y a pas « la matière ». L'illusion, en fait, philosophique se perpétue : — Le sujet : « En dehors de moi rien n'est » — La matière « Tu n'es sujet qu'autant que tu as un objet » — Tous deux : « Nous sommes donc indissolublement unis, comme les tendances nécessaires d'un tout » Dire cela ou dire que la « matière » n'existe pas peut paraître incongrue ou tirer par les cheveux et pourtant… L'idée de matière repose selon Kant sur le principe de permanence qui lui-même repose sur l'idée qu'il y a de la « substance ».

Or l'idée de substance en soi a été battue en brèche depuis plus d’un siècle en philosophie Nz. L'idée de Matière repose sur : a. B. C. D. 431a. Le principe de permanence de la substance. 431b. L'inertie. Ce serait tout à fait valable, puisque ce qui s’appelle, avec préjugé, la matière est ce qui entoure notre quotidien comme les tables, les chaises, les murs.

Cette conception est statique alors que tous ces objets sont des matériaux contraints par des forces dynamiques. Si ces forces n'existaient pas, ces objets se disloqueraient. La forme (comme corrélat de la matière) n'est qu'un composé de forces, une brisure dans le continu, un écran dans l'ordre du visible. Ainsi ce serait une substance inerte sur laquelle reposerait la matière, substance qui ne serait plus permanence mais équilibre de forces. Schopenhauer reprend cette idée et soupçonne qu'au fond ce que l'on a nommé jusqu'alors substance n'est en réalité que des forces qui s'équilibrent : Force et substance sont inséparables, parce qu'elles sont au fond une seule et même chose : en effet Kant l'a montré, la matière elle-même ne nous est donnée que comme alliance de deux forces, la force d'expansion et la force d'attraction. 431c. L'impénétrabilité de la matière. 431d. Deux définitions admises de la matière.

Enfin la matière serait le corrélat de l' « esprit » pour les spiritualistes et le corrélat du « vide » 432 pour les matérialistes, les naturalistes. Le vide chez Epicure se définit comme ce qui n’a pas de résistance et dont l’existence est prouvée par nos gestes — ce qui se nomme couramment le mouvement. L’air est ce mélange de gaz qui, offrant peu de résistance, permet ces déplacements. Dire que la pensée est matérielle, c'est dire que l'énergie et la force, que reflète la pensée, sont matérielles ainsi que la lumière. Le comportement de la lumière devrait donc obéir aux lois de l'esprit et de la matière, c’est-à-dire aux lois de la causalité. Si l'on pose « la matière comme inerte », comment expliquer qu'il y ait du mouvement ou que le mouvement soit premier, comme disent les philosophes de la tradition, sinon par le recours à un moteur premier et donc à une substance.

S’il n’y a pas matière, il n’y a pas besoin d’esprit pour se la représenter. 432. À propos de l’absolu et donc du vide. Il n’y a pas que la substance qui soit prise dans le vortex de l’information et qui se délite à mesure que les jugements se font plus modestes. Si l’on dit « il n’y a pas quelque chose », cela veut simplement dire qu’on ne rencontre pas ce quelque chose, même après bien des déambulations et des endurances, parce que ce quelque chose est conceptuel c’est-à-dire sans une goutte de sang. On pense qui il y a une vitesse absolue pour tout parce qu’il y a une vitesse constante de la lumière dans l’ultravide alors que de simples éléments comme les neutrinos, perfides, vont plus vite que la lumière. Chaque seconde plus d’un milliard de neutrinos en provenance du Soleil traversent chaque cm² de notre peau. Ils vont si vite qu’il est difficile d’en calculer la masse : le scientifique dira qu’ils n’ont pas de masse alors qu’il faudrait les arrêter au contrôle radar pour leur demander, comme le suggère Pseudo-Denys.

434. Les deux infinis. 435. La lumière et le boson de Higgs. 510. Hors des systèmes métaphysiques : éviter les écueils contemplatifs. 511. Les métaphysiciens sont en sursis. 512. Dépasser les systèmes métaphysiques fermés et ouverts. Je me méfie de tous les systèmes et constructeurs de système et les évite : peut-être découvrira-t-on derrière ce livre sur la volonté de puissance, le système que j’ai voulu éviter,Nietzsche NzFPXII°9[188]. Il n’est qu’une erreur et qu’un crime c’est de vouloir enfermer la diversité du monde dans des doctrines et des systèmes. Stefan Zweig, Montaigne. Si le terme de système est apparu avec Leibniz, certains « esprits » trop scrupuleux l’apposeront aux dialogues de Platon et aux traités d’Artistote.

Fallait-il une histoire de la philosophie pour les extirper d’œuvres aux si longs développements ? La tentation moralisatrice d’en constituer un système ne vient-elle pas proprement d’un esprit trop proche des textes et trop éloigné d’une étude de notre « biotope » et de notre physiologie ? - de systèmes à idées en général tournées vers des essences, de systèmes multi-ponctuels, de stupeur de l’être ou encore d’idéalisme transcendantal. Illustration pour l’Ouvert. 513. Le mirage de l’« être ». Pseudo-Denys n’est point un ennemi déclaré de l’« être ». Il faudrait qu’il l’ait d’abord rencontré. Est-ce une personne ? Est-ce une chimère ? Est-ce une Arlésienne ? Qu’en sait-on ? L’être ou plutôt son imprécation est l’interminable fragilité. Pourtant la métaphysique se révèle d’emblée comme un crible inadapté au « monde physique » puisqu'elle s'y ajoute, mais son jusqu’au-boutisme a des effets non-philosophiques. A. B. 514. Une autre approche des systèmes métaphysiques : stupeur et clameur de l’« être ».

Remontons vers les instincts ou plutôt vers le vécu même si celui-ci se cache derrière des formulations métaphysiques. Il faut savoir éviter aujourd’hui les écueils et les ornières de la « Clameur de l'être » Dz et de la « Stupeur de l'être » Bd ; soit l’idéalisme empirique et l’idéalisme transcendantal ; le non-être du problématique d’une part et le non-être du négatif d’autre part. Quant à la conjonction des différents idéalismes, la palme revient à Descartes, qui, en fondateur de la philosophie moderne, comprend qu’il existe une double définition possible des idées : les idées acquises par l’expérience et les idées en général, tournées vers des essences ; soit les idées acquises qui, immanentes, admettent une régression à l’infini — telle l’idée de l’idée du corps chez Spinoza — et les idées innées qui, transcendantes, héritées, coiffées par le Bien, ne peuvent régresser mais que sont le modèle d’un simulacre, d’une apparition.

515. Définitions et tendances de la philosophie. 516. La hiérarchie de la matière grise. Cette hiérarchie n'est pas graduelle ou continue mais faite d’abîmes et de coexistences qui s’ignorent, ce ne sont pas non plus des stades que l'on attendrait successivement, mais plus des niveaux de puissance de capacité, inversement proportionnels à leur pouvoir. a. Les creatores. — Créateurs de morale ou de religion (Socrate, Bouddha, Christ). Il ne faut pas confondre les créateurs avec leurs doubles artistes : cuisiniers, stylistes de mode, designers à l’occasion. Ils n'énoncent rien sinon leur propre réussite et leur jubilation. b. C. D. 517. Quelques régimes contemporains de la pensée. 522. Il n'y a pas d'action morale. 523. Du principe de raison ou de l’excuse pour la moindre action. 625. Substituer la finalité à la virtualité après en avoir fait une impasse. 628a. Un concept renouvelé de l’Un me dites-vous ?

518. Natures et types. 628b. L’Un n’est peut-être pas chez qui on pense. 642. Sur ce qui dérange l’ordre métaphysique. 641. Sur ce qu’on recherche en dehors de la métaphysique.