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Réforme formation professionnelle

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Spécial Réforme de la formation. Oui, car l’actualité du Digital Learning, et plus généralement de la formation, ralentit entre mi-juillet et fin-août… Et nombre de nos lecteurs ont bien mérité de « décrocher » ; au passage, vous êtes plus de 14.000 abonnés à ce jour, principalement décideurs formation-RH oeuvrant en entreprise : l’occasion de vous remercier vivement de la confiance que vous portez à notre projet rédactionnel !

Non, car nous avons décidé de maintenir, une partie de l’été, la parution hebdomadaire d’une newsletter reprenant des articles clés parus sur le 1er semestre 2014. L’occasion pour vous d’une piqûre de rappel, ou d’en prendre connaissance s’ils vous avaient échappé. Bonne lecture, et surtout bonnes vacances ! (Prochaines newsletters : 18 et 25 juillet, puis 22 août) Michel Diaz. Réforme 2014 : ce qui va changer dans les pratiques de formation. La réforme de la formation 2014, c’est d’abord trois évolutions qui vont renforcer le système de formation tel qu’il est construit aujourd’hui. 1 - Des salariés davantage acteurs de leur formation Le nouveau système de formation va outiller considérablement les salariés.

Le conseil en évolution professionnelle leur permettra de mieux bâtir leur projet de formation, tout comme l’entretien professionnel qui sera systématisé et renforcé. Le CPF, qui va bien plus loin que le DIF, permettra de capitaliser un droit à la formation qualifiante utilisable à tout moment de sa carrière. 2 - Des entreprises plus responsables des résultats que des moyens. C’est la bonne nouvelle de la réforme. Parallèlement, les critères de définition de l’action de formation seront élargis (cf. propositions du gouvernement) . 3 - Un marché de la formation encore plus régulé La mutualisation sera sensiblement augmentée, reste à savoir de quel montant exact, le patronat tardant à s’accorder sur cette question. Les effets de la réforme – épisode 1 : le salarié acteur de sa formation. La réforme de la formation que nous annoncions récemment est aujourd’hui engagée.

Premier concerné : le salarié, pour qui - à écouter les signataires de l’accord du 14 décembre 2013 - tout a été fait : il aura plus de moyens pour se former et des outils tels que le Compte Personnel Formation (CPF) ou l’entretien professionnel pour s’orienter. La réalité est-elle aussi idyllique ? CPF : le risque d'auto-prescription Le CPF remplace certes le DIF, mais avec un positionnement très différent. Conséquence majeure de cette construction juridique : le salarié va pouvoir s’auto-prescrire sa formation. La question reste donc entière : comment aider le salarié à faire le meilleur choix de formation ? Mais qu’en sera t-il pour les PME et, a fortiori, pour les TPE ? La solution est ailleurs. Fin de l’obligation fiscale : développement de l’auto-formation ? Le risque est surtout dans le changement des mentalités.

Le salarié va devoir apprendre en allant moins souvent en stage. Apprendre à apprendre. Les effets de la réforme – épisode 2 : la solitude du responsable de formation devant la fin de la 24-83. Fin de la 24-83 = baisse des budgets de formation, et alors ? Les responsables de formation sont partagés sur l'interprétation de ce coup de tonnerre. Pour résumer : séduits par cette simplification administrative, inquiets pour leur budget ! Craignant en effet que direction générale et financière s'accordent pour exiger des économies là où l'obligation de dépenser a disparu, ce qui, admettons-le, est hautement probable.

Est-ce pour autant un réel problème pour la fonction formation ? Il faut plutôt qu'elle y voit l'occasion historique de se réinventer. Et de se revenir à la question qui sous-tend fondamentalement la réforme : comment faire mieux avec moins ? Conseil aux responsables formation : ils ont mieux à faire que de dépenser leur énergie à lutter contre les exigences de leurs contrôleurs budgétaires… Un combat perdu d'avance. Une piste devenue évidente : digitaliser la formation pour faire mieux avec moins. Marc Dennery. Les effets de la réforme – épisode 3 : les organismes de formation au pied du mur ! Fin de l’obligation fiscale : diminution de l’effort de formation ? Négociateurs et Gouvernement jurent l’inverse, mais nous sommes prêts à prendre le pari que la fin de l’obligation ouvre la voie à une diminution sensible de la demande de formation.

Les mentalités vont changer autour de la formation. "Formation comme taxe obligatoire", c’est terminé. Comment les responsables de formation vont-ils résister à leur direction financière ? L’orientation qualification Les plus optimistes estiment qu’ils s’adapteront et feront du CPF au lieu du DIF et du plan. Tout cela ne va pas se faire en claquant des doigts. Critères de qualité Et ce n’est pas fini. Reste à savoir ce que l’on entend par qualité de la formation. La question donne le vertige. Allier les contraires pour sortir gagnant La réforme semble porter en elle davantage de risques que d’opportunités.

Ils devront former massivement. Marc Dennery. Les effets de la réforme de la formation – épisode 4 – les formateurs vont changer de métier. Moins de formateurs externes, plus de formateurs internes L’effet premier de la réforme est d’amener les entreprises à sortir de la logique de la formation conventionnée. La formation externe prise en charge par les fonds mutualisés des OPCA va sensiblement diminuer. Libéré de la contrainte fiscale, les entreprises vont revenir aux modalités pédagogiques qui prévalaient au cours des “Trente glorieuses“ : Formation au poste de travail ou O.J.T, démultiplication interne, école interne… Conséquence : elles vont ré-internaliser la fonction formation. Nous sommes prêts à prendre le pari que le formateur des années 2025 sera un formateur interne, salarié ou travaillant en priorité pour une entreprise donnée.

Il ne restera dans les organismes de formation que des concepteurs, des référents ou coachs techniques ou des animateurs de haut vol. Du formateur au E-Formateur Le formateur sera donc interne. Le métier classique de formateur est sans nul doute en danger. Marc Dennery. Les effets de la réforme – épisode 5 – Les OPCA vers un changement de logique. Fin de l’obligation fiscale, oui mais pas seulement… Le texte de la loi du 5 mars 2014 fait, au final, assez peu référence aux OPCA. Hormis les articles dédiés aux nouvelles répartitions de l’obligation conventionnelles, deux articles seulement les concernent directement.

L’article L.6316-1 les invite à intervenir dans le contrôle de la qualité de l’offre de formation et l’article L.6332-1-2 leur offre la possibilité de percevoir des « contributions supplémentaires ayant pour objet le développement de la formation professionnelle continue ». Ces deux articles beaucoup moins “médiatisés“ que la fin de l’obligation fiscale sont pourtant d’une extrême importance. Le premier leur donne la possibilité de refuser le financement d’une action sur des critères de qualité et non plus seulement administratifs. Le second leur permet de financer des prestations autres que la seule formation. Cela peut être des études, des prestations de conseil et de gestion, etc. Des nouveaux services à proposer.