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Capitalisme et démocratie

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Les rythmes du politique. L’ambition de cet ouvrage donne tout simplement le vertige : relevant l’inanité des théories critiques, à ce point incapables de saisir notre modernité démocratique qu’elles corroborent selon lui une réalité qu’elles croient dénoncer, Pascal Michon ne propose rien de moins que de repenser la démocratie, en élaborant quasiment de toutes pièces un appareillage conceptuel, et en s’efforçant de déduire des conclusions normatives des découvertes que lui permettent les lunettes dont il se chausse, très loin de la très académique neutralité axiologique. Une ambition théorique d’autant plus étonnante qu’elle est le fait d’un historien (et non d’un sociologue ou d’un philosophe politiques qu’on pourrait croire mieux armés conceptuellement a priori), et quand on connaît l’hyperspécialisation de ses confrères (lui n’hésite pas à mobiliser « les sciences sociales » et la philosophie) et leur refus quasi généralisé de théoriser quoi que ce soit.

Que pouvons-nous en penser ? Individuation Pouvoir. Les rythmes du politique. Capitalisme contre démocratie. Contrairement à l'idée dominante que la convergence entre capitalisme, libéralisme et démocratie serait inéluctable et souhaitable, Thomas Coutrot montre que leurs relations ne cessent d'être contradictoires et délétères : tandis que le capitalisme des monopoles contredit l'idéal concurrentiel, le libéralisme économique sape le libéralisme politique, et la démocratie formelle va dérivant loin de la démocratie substantielle, qui signifie l'exercice effectif de la souveraineté populaire. La démocratie capitaliste libérale constituerait la forme supérieure et définitive de l'organisation des sociétés humaines.

Telle est la doxa qui s'est imposée à l'échelle mondiale après la chute de l'URSS. Cette « pensée unique » postule la convergence inéluctable entre des principes d'organisation de l'économie (le capitalisme), de l'État (le libéralisme) et de la souveraineté (la démocratie). Les rapports ambigus du capitalisme et du libéralisme On connaît les deux visages du libéralisme. L'ESS, une alternative à l’économie « c.

Il faut d’abord s’entendre sur le sens des mots qui constituent l’ossature du "discours" [1] des économistes orthodoxes (classiques et néoclassiques), hétérodoxes et marxistes. Or, dans le langage des économistes et des experts (au moins dans celui des orthodoxes ou libéraux) "l'économie" désigne clairement la sphère privée de l'économie formelle de marché. L'économie publique elle-même, c'est-à-dire le champ des interventions directes de l'Etat ou de la puissance publique en général et des entreprises publiques (les rares qui subsistaient encore et qui sont progressivement privatisées aujourd'hui, comme la SNCF, la Poste, les Télécoms, etc.) n'avait dans l'analyse économique classique qu'un statut marginal. 1 - Les composants diversifiés d'une "économie plurielle" Ainsi, Yvan ILLICH opposait "la production autonome de valeurs d'usage" à la "production hétéronome de valeurs marchandes". 2 - La vraie nature ou "les spécificités méritoires" [5] de l'E.S.S.

Y a-t-il de la place pour de nouvelles utopies ? Sans attendre la chute du mur de Berlin, les utopies collectives qui prétendaient que l’Etat devait faire le bonheur de tous, ont connu le fiasco que l’on sait. Le capitalisme s’est retrouvé seul et une nouvelle utopie a émergé, celle du marché. On a pensé que l’addition des vices privés allait constituer des vertus publiques. On a vécu pendant trente ans sur ce modèle de la «main invisible» qui allait faire œuvre utile en équilibrant l’offre et la demande. Nouvel effondrement. Alors la question se pose : existe-t-il d’autres moyens d’imaginer le «vivre ensemble», d’imaginer d’autres utopies ? Peut-on mettre à profit cette crise financière pour tirer des leçons du passé et inventer de nouveaux modèles ?

Daniel Cohn Bendit Député Europe Ecologie Pierre Rosanvallon Historien, professeur au Collège de France Pierre Rosanvallon: Historiquement, il existe deux familles d’utopies. Daniel Cohn-Bendit : Penser l’utopie, c’est se projeter dans l’avenir. Pierre Rosanvallon : Bien entendu.