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Intérioriser le désir de l'autre

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La pipe du magazine "Elle", ciment de la soumission. Chers gens du magazine "Elle", Avant toute chose, je tiens à vous remercier : grâce à vous en effet, je m'aperçois que le format de la petite lettre ouverte, ça me plaît bien. Je ne pensais pas en refaire de sitôt, après celle que j'avais adressée à Louis Aliot au sujet de "l'IVG de confort" et celle écrite récemment à Philippe Brenot et Elisa Brune pour la levrette des pauvresses, mais apparemment je me trompais : on peut toujours compter sur les gens pour nous pondre environ une bouse par semaine dans la presse grand public, quand il s'agit de femmes et de sexe.

La couverture du magazine Elle la semaine du 20 juillet 2012 (Capture Le Plus) Courrier de la chatte Aussi, je me sens presque d'attaque pour faire de mon courrier en ligne un rendez-vous régulier. Convenons donc de nous retrouver chaque fin de semaine pour une lettre hargneuse consacrée au sexisme, au FN ou aux sexologues de merde, ok ? Un courrier de la chatte, en quelque sorte. Une dynamique économico-sexuelle Ah ouais ok.

Pourquoi les femmes simulent-elles ? On a maintenant une liste précise de raisons, et elles sont classées dans l'ordre d'importance : 1) Pour ne pas décevoir son partenaire, pour ne pas heurter ses sentiments et son estime personnelle. C'est le cas dans 92 % des simulations. 2) Par peur et insécurité, pour ne pas tomber dans des émotions négatives. 3) Pour s'exciter soi-même. 4) Pour que ça s'arrête (à cause d'ennui, de fatigue, d'inconfort ou d'autres choses à faire), et que les hommes ont tendance à ne pas s'arrêter avant l'orgasme féminin. Mais comment montrer qu'on a un orgasme, quand on n'éjacule pas plusieurs litres de semence ? Bah on vocalise. Comme vous pouvez le constater, il ne s'agit pas toujours de faire sa sournoise.

Il est temps d'admettre que les hommes hétéros n'échapperont pas à la simulation. Autre point intéressant de cet article : si vous avez des doutes sur la simulation possible de votre partenaire, comparez les bruits qu'elle fait pendant le cunnilingus et pendant la pénétration. L'éloge des femmes passives. Nous sommes passés de normes extérieures, explicites, monolithiques, édictées par la morale ou la religion à une prolifération de représentations, et par conséquent à une individualisation des conduites, produisant à son tour des injonctions contradictoires. Mais, pour autant, ce que révèlent aussi ces enquêtes, c’est que les places des hommes et des femmes n’ont pas radicalement changé. Ainsi, la presse et notamment celle que l’on qualifie « de société », qu’elle soit à destination d’un lectorat masculin ou féminin, adolescent ou adulte, hétérosexuel ou homosexuel semble être un vecteur de ces nouvelles normes contemporaines de la sexualité.

Nous proposons par conséquent un « coup de sonde » sur les papiers consacrés à la sexualité dans le magazine pour adolescentes le plus vendu de cette catégorie, durant une période d’analyse, de novembre 2007 à avril 2008. Tout d’abord, de quelle manière opère cette contrainte à l’identification des adolescentes ? « In bed ! Narcissisme et passivité. Les femmes ne sont pas assez égoïstes. 70% des femmes ne jouissent que “rarement” ou “de temps en temps”. Pourquoi ? Parce qu’elles cherchent plus à plaire qu’à s’envoyer en l’air. L’historien Yves Ferroul et l’écrivaine Elisa Brune se sont penchés sur le mystère de cette libido féminine qui met la charrue (le désir de l'autre) avant les boeufs (son désir à elle). 90 à 95% des hommes parviennent toujours ou presque toujours à l’orgasme lors des rapports sexuels.

Pour les femmes, un tiers répond “souvent ou toujours”, un tiers “environ une fois sur deux” et un tiers “rarement ou jamais” (1). Dans un livre intitulé Le secret des femmes. Pourquoi certaines femmes ont-elles du mal avec l'orgasme ? En 1973, en réponse à Playboy, des féministes lancent sous le nom de PlayGirl, une revue de nus pour que les femmes puissent se masturber. Que pensez-vous de cette autre hypothèse: que les modèles mièvres choisis par PlayGirl ne correspondaient pas aux attentes des femmes? Note1 : Source : Le secret des femmes. Faire l'amour pour faire plaisir ? Entre 18 et 34 ans, 5,6% des femmes affirment qu’elles font «Souvent» l’amour alors qu’elles n’en ont pas envie. Elle veulent «faire plaisir.» Elles sont persuaduées qu'une femme a moins de libido qu'un homme. Pour la sociologue Patricia Legouge, c'est la faute à certains medias, qui véhiculent encore et toujours le même message : «Le sexe ?

Oui, c'est bon… pour le couple». A la question «Vous est-il arrivé d’avoir des relations sexuelles sans en avoir envie ?» Pour la sociologue Patricia Legouge, c’est la faute au discours ambiant, relayé par la presse : la fille idéale c’est la gentille fille. Prenez le mensuel Jeune et Jolie, par exemple. Véritable «prêt-à-penser des manières d’être socialement acceptables pour les jeunes femmes», le magazine féminin édicte donc les normes en matière de sexe. Pour éviter l’échec tous les moyens sont bons. La sexualité de la femme n’est présentée, dans ce genre de presse féminine, que comme un «moyen»

. (3) L’emprise du genre. Le sexe n'est pas un acte d'amour. Sinon, ça se saurait. Intériorisation du désir masculin : la preuve par 11. Hello tout le monde ! Je vous invite à prendre deux minutes sur votre pause déjeuner pour regarder cette bande-annonce du film Sexpériences : onze femmes issues de l'animation ou de la bande dessinée, sept minutes chacune, de beaux univers graphiques, et des histoires toutes érotiques. Onze points de vue féminin sur le sexe. sexperiences teaser on Vimeo Suis-je la seule à être interloquée ? Tous les extraits sans exception mettent au centre de l'image : le corps féminin. Donc des femmes réalisatrices à qui on demande de parler de sexe, ne montrent à peu près que des femmes à poil.

C'est exactement comme si vous demandiez à un végétarien de vous dessiner un menu, et que le résultat ressemblait à un gros tas de steaks et de saucisses. L'intériorisation d'une norme, c'est à ça que ça ressemble. Moi, quand je fornique, ça ne ressemble pas à ces vignettes : je ne me vois pas moi-même, je vois mon mec. Manifeste pour l'érotisation immédiate des hommes.