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Nucléaire : Quels risques pour les générations futures ? Points de vue du philosophe Jean Baechler et de l'économiste Michel Pébereau. Col698 Leurs interventions au colloque "Quel avenir pour le nucléaire dans la politique énergétique française ? (3/3) La campagne présidentielle de 2012 a relancé le débat sur la politique énergétique à mener en France. L’Académie des sciences morales et politiques, un an après l’accident nucléaire de Fukushima, organisait en mars 2012 un colloque sur les questions économiques autour de ce sujet. Retrouvez dans ce troisième et dernier volet la retransmission des propos de Michel Pébereau et ses rappels historico-économiques autour de la filière électro-nucléaire en France, et la conclusion de Jean Baechler autour de la question suivante : A-t-on le droit de faire courir des risques aux générations à venir ?

Suite aux chocs pétroliers de 1973 et de 1979, la question de l’indépendance énergétique a été centrale en France. « C’est l’origine du programme électronucléaire » rappelle Michel Pébereau. Dans le même temps, la France a décidé de lancer un vaste programme d’économie d’énergies. Nucléaire : Pourquoi et comment en sortir ? Le point de vue de Benjamin Dessus, président de Global Chance. Col697 Son intervention au colloque "Quel avenir pour le nucléaire dans la politique énergétique française ? (2/3) L’accident de Fukushima a relancé la controverse sur l’utilisation de l’énergie nucléaire.

Un an après l’événement, l’Académie des sciences morales et politiques a organisé un colloque autour des questions économiques dans la politique énergétique française. Benjamin Dessus est président de Global chance, auteur de En finir avec le nucléaire aux éditions du Seuil. Aux arguments exposés par les précédents intervenants - - Benjamin Dessus énonce les siens, en faveur d’une sortie du nucléaire : Pendant longtemps, la question du traitement des déchets nucléaires a été présentée comme une affaire marginale. Réaliser des économies d’énergie Benjamin Dessus parie aussi sur la possibilité de faire des économies(...) © Canal Académie - Tous droits réservés (moyenne de 4,0 pour un total de 4 votes) Déjà abonné ?

Nucléaire : Le point de vue économique, par Jacques Lesourne, Jacques Percebois et Jean-Paul Bouttes. Col687 Leurs interventions au Colloque "Quel avenir pour le nucléaire dans la politique énergétique française ? (1/3) Un an après l’accident de Fukushima, l’économie de l’énergie nucléaire fait toujours débat, surtout dans le contexte de la campagne présidentielle en France. Dans un colloque organisé à l’Académie des sciences morales et politiques en mars 2012 sur la question, Jacques Lesourne, Jacques Percebois et Jean-Paul Bouttes nous livrent les résultats de l’Ifri, de la commission 2050 et la vision d’EDF pour les années à venir. Canal Académie retransmet ici leurs communications. Jacques Lesourne est président du centre Energie de l’Ifri. Les objectifs demeurent la baisse de 20% des émissions de gaz à effet de serre avec notamment une augmentation des énergies renouvelables économiser 23% d’énergie grâce à l’efficacité énergétique (isolation par exemple).

Jacques Percebois, président de la commission 2050 nous présente les résultats de son rapport : Déjà abonné ? Quel avenir pour le nucléaire dans la politique énergétique française?, par Bertrand Collomb et Edouard Brezin. Séance du lundi 19 mars 2012 L’accident de Fukushima a relancé, dans plusieurs pays, et en particulier dans le nôtre, la controverse sur l’utilisation de l’énergie nucléaire. Notre section Economie a pensé qu’il s’agissait là d’une question importante, méritant que notre Académie y consacre une de ses « séances d’actualité ». Nous avons organisé ce matin un « Entretien », qui nous a permis d’entendre différents points de vue sur les questions de sécurité, les aspects économiques, sociologiques et philosophiques de l’utilisation de l’énergie nucléaire.

Je me propose de vous rendre compte de cette discussion, en y ajoutant quelques conclusions personnelles. Notre confrère Edouard Brézin nous fera part ensuite des travaux de l’Académie des sciences et de l’avis qu’elle a rendu public il y a quelques semaines. Bertrand Collomb Membre de l’Académie des sciences morales et politiques Le risque et la sureté La discussion des doses de radiations dangereuses est très difficile. Sortir du nucléaire, un non-sens industriel ! Comme il l'a clairement indiqué, François Hollande ne reprendra pas à son compte l'objectif de "sortie du nucléaire" que ses alliés écologistes le somment avec insistance d'adopter. Cela paraît d'autant plus exclu que, comme la plupart des responsables politiques, il s'inquiète de la désindustrialisation qui ronge l'économie française et proclame l'urgence de stopper ce processus.

Or, sortir du nucléaire reviendrait à organiser le sabordage d'un des secteurs les plus vigoureux de l'industrie française et à amplifier dangereusement le processus même que l'on prétend combattre ! Le nucléaire en France, c'est 125.000 emplois directs, pour la plupart hautement qualifiés et relativement bien payés, et 410.000 emplois au total en tenant compte des emplois indirects et induits, soit 2 % de l'emploi dans le pays. On peut certes admettre que le développement des énergies renouvelables, se substituant partiellement au nucléaire, sera créateur d'emplois. L’Etat, actionnaire prédateur du nucléaire français. Devant l'extrême gravité de la situation à Fukushima, les voix se multiplient à gauche - mais pas seulement - pour demander un contrôle public à 100% des installations nucléaires françaises.

Un pari difficile. Dans la deuxième moitié des années 80, les objectifs assignés par l’État à la compagnie nationale d’électricité ont insidieusement évolué. La première étape prend la forme d’un rapport émanant de la direction de la prospective d’EDF. Il s’intitule “EDF dans vingt ans”. Ce document distribué en comité restreint aux cadres dans la seconde moitié des années 2000 analyse l’évolution probable de l’entreprise publique et initie les transformations qui vont se produire dans les deux décennies à venir.

La première manifestation concrète de la transformation de l’entreprise, la préparation de l’ouverture du capital et du changement de statut est la signature, en 2000, d’un contrat de groupe entre EDF et l’État. Séparation des fonctions Augmentation de la sous-traitance. Nucléaire : le risque et la rente, Editoriaux. Nucléaire ou charbon, il faut choisir. C'est l'abondance d'énergie qui a permis de passer d'une société agricole au début du 19ème à une société tertiaire comme nous la connaissons dans les pays riches. Payer la grosse majorité des gens à enseigner, gérer, soigner, communiquer, informer, aider, chercher... alors qu'une minorité réussit à faire à manger et des biens pour (presque) tout le monde.

Cette société évoluée de gens qui réfléchissent, qui ne bossent que 35h par semaine avec des congés payés, on ne la doit pas qu'aux luttes syndicales, mais aussi et surtout à 3 sources d'énergie : charbon, gaz, pétrole. L'importance de l'énergie est largement sous-estimée dans l'incroyable évolution de notre société depuis 200 ans. Sans machines ni transports consommant beaucoup d'énergie, nous serions encore tous dans les champs à ramasser des patates à la main. Pas de développement sans énergie. Il y a même clairement une corrélation entre espérance de vie et consommation d'énergie. Entre 2 maux, quel est le moindre ? Energie, notre pays peut-il se passer du nucléaire ? Depuis le terrible tremblement de terre qui a frappé le Japon le 11 mars et l'accident nucléaire d'une gravité sans précédent depuis Tchernobyl qui a eu lieu dans la centrale de Fukushima et n'est toujours pas cisconscrit au moment où j'écris ces lignes, la question de l'avenir de l'énergie nucléaire s'est brusquement imposée au niveau planétaire dans le débat politique et social.

Au niveau européen, la Commission a réagi très rapidement et a décidé que les 153 réacteurs que compte l'Union européenne seront bientôt soumis à des tests de résistance. Sur la base d'une participation "volontaire, pas obligatoire", les risques "d'inondations, de tsunamis, d'attaques terroristes, de tremblements de terre, de coupures d'électricité" seront évalués sur la base de critères communs.

Ces tests seront réalisés "par des experts indépendants dans le courant de l'année". En France, la situation est toute différente. Assurer le retour d’EDF à la nation. C’est dans l’horreur absolue du 6 août 1945 qu’est née la peur du nucléaire. Le jour où la bombe atomique fut lancée sur Hiroshima, par les Américains, qui devaient récidiver le 8 août avec la seconde bombe atomique larguée sur Nagasaki. Depuis, il est normal de redouter l’accident nucléaire, d’autant que Tchernobyl a démontré que l’improbable était possible. Mais pour autant, faut-il renoncer à l’usage pacifique du nucléaire ? Non, a répondu en son temps, le savant français, prix Nobel, Frédéric Joliot-Curie. Nous le savons, l’usage pacifique du nucléaire comporte des risques, et toutes les questions que cela pose ne peuvent trouver de réponse que dans une société libérée de la course aux profits, dans une société qui investira dans le dépassement du capitalisme, pour appeler la chose par son nom.

Au stade actuel des connaissances, l’éolien et le solaire ne peuvent suffire à répondre aux besoins. Le mensonge nucléaire. [petit manuel antinucléaire] Le nucléaire serait une énergie au coût de production raisonnable et rentable, une garantie d'indépendance, propre, sûre, recyclable, pacifique, écologique et démocratique, bref incontournable. Il n'y a rien de plus faux, démonstration par les faits. Il ne s'agira pas ici de nier les avancées objectives obtenues grâce à la recherche nucléaire médicale, physique ou fondamentale mais de dénoncer la prolifération "civile" et militaire dont la recherche n'a par ailleurs nul besoin. Avant d'énumérer les principaux mythes et mensonges du nucléaire il faut en souligner encore l'aspect le plus démentiel.

N'est-il pas inquiétant d'écouter ceux qui sont censés maîtriser l'atome déclarer que le processus, dont le risque permanent, la contamination cumulative et irréversible ou la gestion des déchets, seraient sous contrôle par delà les dizaines, centaines de millénaires ? Le nucléaire serait rentable ? Le nucléaire serait sûr ? Pas plus qu'il ne serait "propre". Le risque majeur de la sortie du nucléaire réside dans sa "désinvention" Nucléaire : Japon, URSS, France, Chine...une histoire marquée par les gènes du mensonge et du secret. Après le refus massif du nucléaire exprimé par les Italiens, les responsables d’Areva se sont répandus dans les radios et les gazettes pour expliquer que cette décision populaire ne représentait pas un gros problème pour leur entreprise puisqu’ils n’avaient pas vraiment de projets avec l’Italie et qu’aucun contrat n’avait été signé.

Il y a quelques mois, Areva se vantait pourtant partout de son projet de vendre quatre réacteurs EPR à l’Italie de Silvio Berlusconi et en avril 2010, le premier ministre italien et le président français avait organisé un accord sur le nucléaire entre EDF et son homologue italien Enel. Ce qui est surprenant dans cette histoire, n’était évidemment pas la frénésie de vente de l’industrie nucléaire français, mais le besoin compulsif de mensonge de ses responsables quand le scénario et la réalité leur échappent. Pour la plupart des incidents signalés sur les réacteurs français, EDF et Areva s’entendent pour minimiser, pour retarder l’information. Reconsidérer l'ensemble des avantages et des coûts réels du nucléaire. A l'issue de la seconde guerre mondiale, la France a, notamment grâce à la politique visionnaire du Général de Gaulle, fait le choix du nucléaire pour assurer son indépendance énergétique.

Cette décision n'a pas seulement orienté la politique énergétique de notre pays depuis 60 ans: elle a aujourd'hui encore des conséquences sociales (via le prix de l'énergie pour les ménages, notamment les plus modestes) et économiques évidentes (car la filière nucléaire fait partie des fleurons de l'industrie française, et la production d'énergie par les centrales nucléaires permet aux entreprises françaises de bénéficier d'une énergie relativement "propre" à bas coûts).

Il s'agit donc là d'une orientation politique forte, structurante pour notre économie et notre société, qu'il serait impensable et irresponsable de renier en bloc sans diagnostic approfondi et sans concertation nationale. Nucléaire : il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée !, Points de vue. JAPON • Les mensonges du lobby de l’atome. Le militant Takashi Hirose dresse un sévère réquisitoire contre les fournisseurs d’électricité. Il leur reproche de dissimuler la vérité et de faire des bénéfices en monopolisant les réseaux de l’archipel.

Pour faire peur au peuple qui n’y connaît rien, la mafia du nu­cléaire, rassemblée autour du ministère de l’Economie et de l’Industrie, a brandi la menace suivante : “Si l’on ­supprime le nucléaire, les prix du charbon et du gaz vont augmenter et la facture ­d’électricité de chaque ménage va s’alourdir de 1 000 yens [8,90 euros] par mois.”

C’est un mensonge scandaleux ! Les compagnies d’électricité étant des entreprises d’intérêt public, le calcul du prix de l’électricité est fondé sur un système de coût global consistant à additionner tous les coûts et à rajouter une marge bénéficiaire équivalant à 4,4 %. De ce fait, ces compagnies peuvent aisément se permettre d’augmenter nos factures d’électricité en construisant des centrales nucléaires impliquant des coûts importants. CONTREPOINT • Les antinucléaires se trompent ! Sûr et produisant peu de CO2, le nucléaire est plus que jamais indispensable. Démonstration par le chroniqueur écolo George Monbiot. Le pouvoir corrompt. Et l’électricité nucléaire, c’est la corruption absolue.

Le secteur s’est développé comme un sous-produit de la recherche sur les armes nucléaires. Si les deux secteurs, le militaire et le civil, ont depuis subi une séparation forcée, les acteurs du nucléaire, un peu partout dans le monde, continuent de s’entourer du plus grand secret, de refuser de rendre des comptes et d’entretenir des rapports bien trop étroits avec les gouvernements. Fin juin, The Guardian révélait ainsi que le gouvernement britannique était de connivence avec les entreprises pour minimiser les conséquences de la catastrophe de Fukushima. C’est précisément en raison de ce genre de collusion que les accidents se produisent. Des technologies plus sûres Commençons par la sûreté. Utiliser les déchets.

Corinne Lepage : Areva et EDF ont tort : il faut un d?bat sur la s?curit? nucl?aire | Rue89. La remise en cause par Areva et EDF de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est triplement inquiétante. Elle traduit d’abord le manque de confiance des industriels du nucléaire dans leur propre technique. En effet, les critiques de l’ASN sur la sûreté de l’EPR sont venues bien après les critiques d’autres autorités de sûreté, notamment finlandaises. Dès lors, non seulement cette contestation montre l’embarras de l’exploitant pour répondre aux exigences de l’ASN mais, de surcroît, sera très contre-productive, dans la mesure où les autres autorités de sûreté maintiendront leurs critiques et feront apparaître la carence française dans ce domaine. Les dangers d’un « hors-droit nucléaire » français Une centrale nucléaire n’est pas une installation comme une autre. Ainsi, la confiance que les citoyens français ont jusqu’à présent témoigné dans la sécurité de leurs centrales pourrait être sérieusement émoussée dans les mois qui viennent.

Le débat sur la sécurité est avant tout un débat financier. Jean-François Copé: le nucléaire, un choix indispensable mais exigeant. Le débat sur le nucléaire suppose de tenir compte de tout le "mix énergétique"