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Zone euro : la sortie de crise s'éloigne

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Lamentable fiction, l'austérité continue de sévir et de servir les banques. Madrid durcit son plan d'austérité sous la pression de l'UE. Par Andrés González et Tracy Rucinski MADRID (Reuters) - Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a annoncé mercredi un vaste plan d'augmentation des prélèvements obligatoires et de diminution des dépenses publiques destiné à réduire le déficit de l'Etat de 65 milliards d'euros en deux ans et demi. Dans un discours aux Cortes, interrompu par les railleries et les huées de l'opposition, il a annoncé une hausse de trois points de la TVA, à 21%, dès le 1er août selon une source, et présenté les grandes lignes d'un plan de réduction des indemnités de chômage, ainsi que des traitements et avantages de la fonction publique. "Ces mesures ne sont pas agréables mais elles sont nécessaires.

Nos dépenses publiques dépassent nos ressources de plusieurs dizaines de milliards d'euros", a-t-il déclaré. Les ministres des Finances de l'UE ont accordé mardi à Madrid un an de plus, soit jusqu'en 2014, pour ramener son déficit à 3% du produit intérieur brut (PIB). L'austérité risque de créer des millions de chômeurs en Europe. Il pourrait y avoir 4,5 millions de chômeurs de plus en quatre ans dans la zone euro si des politiques économiques favorisant la croissance et l'emploi ne sont pas engagées, avertit l'Organisation internationale du travail (OIT) dans une étude. Il y a actuellement 17,4 millions demandeurs d'emplois en Europe, soit un taux de chômage de 11%, souligne l'OIT, qui s'alarme particulièrement du chômage des jeunes qui est de 22% pour la zone, mais culmine à 30% en Italie, au Portugal et en Slovaquie et à 50% en Espagne et en Grèce. 44% des demandeurs d'emploi sont au chômage depuis plus d'un an.

"S'il n'y a pas de changement de politique, tous et je dis bien tous les pays de la zone euro, seront touchés, à la fois ceux déjà en difficulté et ceux qui se portent le mieux", a lancé Juan Somavia, le directeur général de l'OIT en présentant l'étude aux journalistes. L'Irlande restera-t-elle le bon élève de la zone euro ? Conjoncture : Ces juges allemands qui menacent la zone euro. La Cour constitutionnelle de Karlsruhe a entamé l'examen des plaintes contre le MES, le fonds de secours européen. Elle se prononcera d'ici fin juillet. Une décision négative ferait replonger les marchés. Correspondant à Berlin La frustration et la colère montent à Berlin contre les juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, accusés de mettre en péril le sauvetage de la zone euro.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a adressé une sévère mise en garde au tribunal de Karlsruhe qui a entamé, mardi, l'examen des plaintes déposées contre le fonds d'urgence permanent de la zone euro (MES) par des députés et des citoyens, qui estiment qu'il va à l'encontre des principes démocratiques allemands. Exaspération Réunie pour une procédure d'urgence, la Cour doit se prononcer avant la fin du mois de juillet, ce qui a retardé la mise en œuvre du MES initialement programmée le 1er juillet et complique la donne dans le sauvetage des banques espagnoles. Grèce : le gouvernement fait de la résistance. (Deux membres de la Troïka, le patron du FMI et de la Banque centrale, sortant d'une réunion avec le Premier ministre Samaras - Petros Giannakouris/AP/SIPA) «Lorsqu'on est ministre on ne compte plus ses heures», phrase jadis stéréotypée, un cliché presque.

Chez nous par contre, on les compte, surtout depuis l'investiture du gouvernement Samaras. Déjà deux ministres ont démissionné, Rapanos à l'Économie, officiellement pour des raisons de santé, et Vernicos à la Marine marchande, depuis le rappel fait par SYRIZA sur ses activités offshore. Eh bien, les heures des ministres de la coalition gouvernementale, de cette Troïka de l'intérieur, sont déjà comptés. Treize heures après le vote d'investiture, Nikos Nikolopoulos, alors vice-ministre du Travail (!) «Lettres mortes du front 2012» Du même auteur Il fait très chaud ces derniers jours et le pays déjà à moitié mort tourne au ralenti. Le Mémorandum n'est pas négociable mais la mémoire de la Résistance récente est effacée sans hésitation. Zone Euro : la relance ou la mort? Grèce : «Au coeur de l'été, un pied dans l'histoire, un pied sous l'eau» (Le Parthénon à Athènes-Petros Giannakouris/AP/SIPA) Chaque juillet déjà, nos vies ralentissaient au gré des caprices prévisibles du beau temps trop fixe, et cette semaine n'échappe pas à la règle.

Petite canicule, 41° C dès ce lundi, plus le discours de l'investiture de Samaras, c'en est trop. Juin fut déjà un mois très éprouvant pour tous ici. Selon G. Gousos, responsable syndical chez les ambulanciers au SAMU athénien en un mois (début juin – début juillet), les ambulanciers de l'Attique ont recensé 354 tentatives de suicide, dont une cinquantaine, ont été couronnées de succès, selon le reportage du quotidien Avgi (08/07). Rien qu'entre le dimanche 1er juillet et le jeudi 5, cinq autres citoyens de l'agglomération ont volontairement interrompu leur périple. Retour au chaos, au grand vide. Sauf que le peuple a voté. Syriza ou la brèche démocratique Le temps Syriziste montre d'emblée ses dents, mais rien ne dit qu'il pourra mordre. «Notre grand cirque» Du même auteur. L'euro en procès sur la blogosphère. Du même auteur Roland Hureaux, blogueur et chroniqueur sur Marianne 2, a récemment publié un papier reprenant les dernières critiques formulées par Paul Krugman et Joseph Stiglitz, les deux prix Nobel d’économie progressistes.

Le second affirme que «si l’euro survit, ce sera au prix d’un chômage élevé et d’une énorme souffrance, notamment dans les pays en crise». Selon lui «l’obstination des dirigeants européens dans l’ignorance des leçons du passé est criminelle». Paul Krugman, qui tient un blog pour le New York Times, dans une interview au Spiegel, ridiculise le plan de croissance européen décidé il y a une semaine. Jacques Sapir dénonce un «sommet en trompe-l’œil ». Parmi les références dans la critique de cette UE antisociale et antidémocratique, Edgar, du blog La Lettre volée , occupe une place importante. Aussi intéressant que tonique, je vous recommande également le blog Eco(dé)mystificateur , de l’ami RST, qui traite notamment des questions monétaires. Emprunts à taux négatifs : les prémices d'une explosion de l'euro?