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France-Soir, la mort d'un journal

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Philippe Labro: "L'histoire de France-Soir s'est terminée avec la mort de Lazareff" En quelle année êtes-vous entré à France-Soir? En 1959, à 23 ans, après des débuts à Europe1 et Marie-France. C'est Pierre Lazareff lui-même, qui disait avoir apprécié mes papiers, qui m'a fait venir au journal. Il m'a ri au nez lorsque je lui ai dit vouloir être grand reporter. J'étais très jeune. Vous avez connu l'âge d'or de France-Soir. France-Soir c'était une énorme équipe, des correspondants partout dans le monde. Je me souviens par exemple avoir couvert les Jeux Olympiques de Tokyo, en 1964 et être resté un mois sur place, en envoyant un papier par jour.

Quelle était la recette du succès du France-Soir de Lazareff selon vous? Un mélange de grands reportages et de faits-divers. Pierre Lazareff portait-il le titre à lui tout seul? Il portait le journal, c'est sûr. Quel regard portez-vous sur les années qui ont suivi et la mort lente et progressive du journal? Je pense que France-Soir aurait pu s'arrêter bien plus tôt. Je tapote un peu partout. Apr s France Soir , quel autre titre de presse pourrait dispara tre? Après 67 ans d’existence, les rotatives de France Soir se sont arrêtées. Comment en est-on arrivé là? Le problème remonte aux années 70, quand Pierre Lazareff n’a pas trouvé une manière de réorienter le journal alors que la société française évoluait brutalement.

Le déclin a été amorcé par Lazareff lui-même; puis de Hachette à Hersant, et à d’autres individus, le groupe est passé de mains en mains et il y a eu une instabilité constante du management. Le journal a connu une longue descente jusqu’à aujourd’hui. Etait-ce une situation unique propre à France Soir? Mais pour les quotidiens populaires en général, l’arrivée des gratuits en 2002 [notamment 20 Minutes, arrivé en mars 2002] a été un gros problème. Les autres quotidiens dont le lectorat est moins populaire sont-ils les prochains sur la liste? Que peut-il advenir d’un journal comme La Tribune? Quand peut-on imaginer la fin des éditions papier pour La Tribune? Propos recueillis par Charlotte Pudlowski. Triste fin pour "France Soir", version papier. Le «banquier de Poutine» reprend France-Soir. Tout le monde s’en fout! France Soir ou the magical mystery press. «France-Soir» chaque matin... Pugachev et le FN: coup de chaud à France Soir. (Portrait d'Alexandre Pugachev dans Libération du jeudi 17 février) Marine Le Pen a un nouveau fan.

Alexandre Pugachev, 25 ans, propriétaire et président de France-Soir déclare sa flamme à la présidente frontiste dans les colonnes de Libération. « Les idées de Le Pen me plaisent », affirme le fils du banquier russe Sergueï Pugachev à la fin du portrait que lui consacre le quotidien dans son édition du jeudi 17 février. Passée relativement inaperçue, cette déclaration a pourtant secoué la rédaction du journal fondé par Pierre Lazareff le temps d'une journée. Craignant depuis l'arrivée de Pugachev en avril 2009 de devenir l'organe de presse du sarkozysme, les journalistes sont à l'affût du moindre dérapage de leur directeur de la publication. Il faut dire que le jeune oligarque russe a quelques antécédents : en mars 2010, il lance une nouvelle formule de France-Soir dont le premier numéro semble très favorable au chef de l'Etat.

Du même auteur Communiqué voté à l’unanimité. France-Soir séduit par «l’irrésistible» Aubry… comme Sarkozy? France-Soir veut passer au tout numérique: 89 licenciements ? Exclusif : l'ex-directeur de la rédaction de France-Soir accuse Pugatchev. France-Soir: journalistes et syndicats se déchirent, la direction supprime l'édition papier. (Capture d'écran Dailymotion - BFMTV - cc) France-Soir ne paraitra plus. Le journal fait parler de lui dans les éditions concurrentes, faute d’avoir pu aujourd’hui publier la sienne, une dernière fois.

Et pour cause : le siège du journal sur les Champs-Elysées était occupé hier de 8 à 15 heures par une centaine de personnes extérieures, des syndicalistes d’Info’Com-CGT. Ce coup de force, auquel certains attribuent la fin de la parution du journal, voulait justement empêcher la tenue du dernier Comité d'entreprise destiné à entériner la fin de l’édition papier. Elle est désormais effective... Les journalistes n’ont pu accéder à leur lieu de travail, recalés par des « gros bras » à l’entrée. Twitpic de Thomas Morel, journaliste de France Soir Dehors, des milliers d’exemplaires de France-Soir avaient été balancés sur la chaussée, pour finir hachés menu dans une pelleteuse, tandis que la police appelée en renfort dégageait la voirie.

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