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Justinemaillet

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Rapport social: «Le bonheur reste lié aux ressources matérielles» Pauvreté, chômage, exclusion, voilà qui peut entraver le bien-être personnel.

Rapport social: «Le bonheur reste lié aux ressources matérielles»

Lapalissade? Un peu. Le Rapport social 2016, publié hier, ne réserve pas de scoop: les Suisses sont globalement contents de leur vie. Mais attention, prévient le professeur Dominique Joye, un des auteurs de l’étude, il y a aussi une pression sociale à déclarer qu’on est heureux. Retour en interview sur certaines conclusions surprenantes. Dominique Joye, vous êtes un des auteurs de l’étude. Ça, je ne sais pas. Votre étude montre aussi qu’on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche… Notre bonheur passe par celui des autres.

Un bonheur pour soi tout seul ?

Notre bonheur passe par celui des autres

Serait-il possible en négligeant celui des autres ou pire en essayant de le construire sur leur malheur ? Un « bonheur » élaboré dans le royaume de l'égoïsme ne peut être que factice, éphémère et fragile comme un château bâti sur un lac gelé, prêt à sombrer dès les premiers dégels. Parmi les méthodes maladroites, aveugles ou même outrancières que l'on met en œuvre pour construire le bonheur, l'une des plus stériles est donc l'égocentrisme. « Quand le bonheur égoïste est le seul but de la vie, la vie est bientôt sans but », écrivait Romain Rolland.

Même si l'on affiche toutes les apparences du bonheur, on ne peut être véritablement heureux en se désintéressant du bonheur d'autrui. Shantideva, philosophe bouddhiste indien du VIIe siècle, s'interroge : « Puisque nous avons tous un égal besoin d'être heureux, par quel privilège serais-je l'objet unique de mes efforts vers le bonheur ? «La famille, première clé de l'épanouissement»

INTERVIEW - Face à la perte de repères, la famille est plus que jamais perçue comme un espace de bonheur, analyse Marie-José Forissier, présidente de Sociovision-Cofremca.

«La famille, première clé de l'épanouissement»

LE FIGARO MAGAZINE. - La famille rime-t-elle avec bonheur aux yeux des Français? Marie-José FORISSIER. - La famille est plus que jamais source de bonheur et d'épanouissement. 89 % des Français interrogés par Sociovision-Cofremca * se disent heureux sur le plan familial, 87 % soulignent que rien ne compte plus à leurs yeux que de partager des moments forts avec leurs proches. La famille est l'une des clés du bonheur des Français, leur réponse à l'adversité ambiante. La crise a-t-elle accentué cette tendance? Elle a joué un rôle d'accélérateur. Ce retour en force de la famille est-il assimilable à un repli? Oui, mais cette attitude n'est pas négative.

Dans les années 1960, la famille était à jeter aux orties. Il ne s'agit plus de la même famille: son périmètre est beaucoup plus élargi, élastique. Une gigantesque étude le prouve: l'amitié est la clef du bonheur et de la santé. Vous êtes riche?

Une gigantesque étude le prouve: l'amitié est la clef du bonheur et de la santé

Vous êtes célèbre? Ça ne vous empêchera pas d’avoir une santé pourrie, alors même que vos anciens copains de classe qui ont anonymement pointé à l’usine ou gratté du papier pour pas cher toute leur vie affichent une santé insolente à l’heure où sonne la retraite. Parce que eux, on les aime pour de vrai. Telle est la conclusion que l’on peut tirer d'une étude dirigée par le professeur Robert Waldinger et rapportée par le Washington Post. Robert Waldinger, psychiatre à Harvard, a repris en 2003 la direction de la Grant Study. Cette étude, la plus longue jamais réalisée sur le développement humain, a débuté en 1938. L’étude comptait au départ 724 participants. Waldinger était parvenu à cette conclusion depuis longtemps lorsqu’il est devenu le quatrième directeur de cette étude en 2003. Dans sa conférence Ted, Waldinger souligne que les projections des médias sur ce qui fait le bonheur –l’argent et la gloire– ne sont pas les ingrédients ni de la santé, ni du bonheur.

Pourquoi nous sommes accros au bonheur (ou plutôt aux études sur le bonheur) Cela ne signifie nullement que le thème du bonheur soit nouveau.

Pourquoi nous sommes accros au bonheur (ou plutôt aux études sur le bonheur)

Au contraire. Tout au long de l’histoire, les hommes se sont interrogés sur ce qu’était le bonheur, sur ce qui les rendait heureux et pourquoi il en était ainsi. Dès l’Antiquité, les philosophes grecs ont identifié deux formes de bonheur. Le bonheur peut se concevoir soit comme un état mental (hedonia) résultant de la présence de sensations positives (plaisir) ou de l’absence de sensations négatives (douleur), soit comme le développement des facultés propres à l’homme (eudaimonia), en particulier celles relevant de la partie supérieure de l’âme, c’est-à-dire intellectuelles. Depuis lors, les recherches fluctuent entre ces deux pôles, le plaisir hédonique et l’accomplissement eudaimonique, sans toutefois s’y limiter (par exemple, le concept psychologique de bien-être subjectif inclut la dimension hédonique, mais aussi la satisfaction avec la vie, qui est évaluée en posant directement la question aux individus)[1].