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Les Egyptiens et les Tunisiens vivent-ils mieux aujourd’hui ?

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Cette nouvelle révolution qui s'annonce en Tunisie. Un soleil de décembre. Un parfum de rose et de bigaradier insoupçonné. De son balcon, Aya, un bout de femme, 24 ans, dorée comme le blé de juillet et fraîche comme une mandarine, couvre des yeux, au loin, la place Mohamed Ali, à Tunis. Et le couloir de rue qui somnole face à la porte antique de Bab Bhar, la porte de la mer. Sa discussion avec Mehdi, son petit ami, a mal tourné. Dehors, le décor s’anime. Par groupe de cinq, de dix, ils parsèment toutes les rues et avenues qui mènent à la place Mohamed Ali Hammi: avenue Habib Bourguiba, avenue de France, rue de Rome, rue Mongi Slim, rue Zarkoun… A une heure tapante, les groupes se forment, «moove» en direction des deux rues-portes de la place Med Ali et prennent en tenaille les syndicalistes venues en nombre, commémorer le soixantième anniversaire de l’assassinat de Farhat Hached, père de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).

Aya, coincée dans son balcon, comme une élève au piquet, arme son iPhone et mitraille la scène. «Hé! Après la Bataille Bande Annonce (2012) Le monde arabe en révolution(s) Tunisie: quand la révolution lance un SOS. Sophie-Alexandra Aiachi: Tunisie: une révolution avortée. Siliana symbolise la colère des tunisiens face a un gouvernement qui n'a pas réussi à endiguer les problèmes liés aux inégalités régionales, et à une économie très en difficulté. Les habitants ont demandé des comptes mais ont été réprimés sauvagement par les forces de l'ordre. Les affrontements sanglants se sont poursuivi plusieurs jours durant et se sont propagés vers d'autres délégations.

Aujourd'hui l'heure du bilan a sonné pour la Tunisie et son gouvernement qui ne cesse de clamer sa ''légitimité''. Siliana une ville déshéritée En arrivant à Siliana le constat est sans appel. Les protestataires demandaient le départ du gouverneur en question Ahmed Zine Mahjoubi, membre du parti islamiste "Ennahdha" au pouvoir. Une révolte Les émeutes à Siliana en Tunisie, ont fait plus de 200 blessés et ce en moins de 48h. Ces citoyens tunisiens ont été maté a coup de gaz lacrymogène et de chevrotine. Un gouvernement loin d'être à la hauteur de son peuple Un peuple tunisien unis et soudé. Femmes arabes: «Ne me libère pas, je m'en charge» «Que les femmes restent libres», scandent les manifestantes. Féministes et arabes. Féministes et voilées. Une seule et unique identité qu’elles assument dans la rue, sur la Toile et dans tous les lieux où elles peuvent crier haut et fort qu’elles veulent se libérer d’une société conservatrice qui les tient en tenaille depuis trop longtemps.

Tunisiennes, Marocaines, Algériennes, Egyptiennes… agissent. Les femmes sont là, manifestement là. En première ligne pendant la révolution, elles ne se retrouvent pas dans l’image de la femme passive qui constate les inégalités sans les combattre. Nadia Leila Aïssaoui, féministe algérienne et secrétaire générale du Fonds pour les femmes en Méditerranée observe ce changement de posture. Intifada des femmes dans le monde arabe Cette nouvelle posture se traduit sur le terrain et notamment sur la Toile, par une multiplication de campagne de mobilisation.

«Je suis pour le soulèvement des femmes dans le monde arabe parce que...» N'oublions pas les hommes. Egypte : «Le cadre qui se met en place est vraiment inquiétant» «Morsi dégage». Ils étaient des dizaines de milliers à encercler mardi soir le palais présidentiel au Caire, ulcérés par le coup de force du président, Mohamed Morsi, issu des rangs des Frères musulmans. Ils contestent, d'abord, le décret-surprise du 22 novembre, par lequel le président a considérablement élargi ses pouvoirs, ensuite l'organisation d'un référendum prévu le 15 décembre sur le projet de Constitution passé en force, accusé par l'opposition d'ouvrir la voie à un renforcement de l'islamisation du pays. Les manifestants ont été chassés ce mercredi matin par les pro-Morsi. Au même moment, le gouvernement a annoncé que le référendum serait maintenu. Mohamed Morsi, qui a gagné un certain crédit alors que peu misaient sur lui au départ, risque-t-il de voir son image se retourner dans l’opinion ?

Il avait déjà perdu une partie de son crédit auprès de la population avant le décret du 22 novembre. Est-il allé trop loin ? Je le crois. Recueilli par Cordélia Bonal. Au Caire, le place Tahrir retrouve ses couleurs révolutionnaires. Le Caire (Egypte), envoyé spécial. Des dizaines de milliers de personnes ont protesté ce vendredi contre les décisions autoritaires du président Morsi et des Frères musulmans.

Le leader de gauche, Hamdeen Sabbahi, a annoncé sous les applaudissements que « l’Egypte ne s’inclinera pas devant la volonté de quelques uns ». Les islamistes appellent à un rassemblement ce samedi. La place Tahrir, au centre du Caire, a retrouvé ses couleurs révolutionnaires ! Des dizaines de milliers de personnes se sont retrouvées ce vendredi, jour de repos, pour manifester leur colère devant le coup de force dictatorial et constitutionnel du président Mohammed Morsi et des Frères musulmans. En l’espace de quelques semaines, celui-ci a en effet montré son vrai visage. « Les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel » en attendant une nouvelle Constitution, avait expliqué un porte-parole de la présidence.

Lire aussi : Egypte: Morsi agace les révolutionnaires et même le parti du canapé. Au Caire et dans d’autres grandes villes d’Egypte, plusieurs dizaines ou centaines de milliers de manifestants ont exprimé ce mardi 4 décembre leur opposition au président de la République Mohamed Morsi. L’Egypte qui fait des cauchemars à l’idée d’être dirigée par une Constitution faite par et pour des Frères musulmans est dans la rue. Cette Egypte comprend aussi bien les révolutionnaires et opposants à Moubarak de la première heure (moins les Frères musulmans évidemment) que des sympathisants de Moubarak, qui lui reconnaissaient au moins le mérite de maintenir le calme dans leurs banlieues huppées et de tenir à distance les partis d’islam politique.

Le fait nouveau est l’arrivée en masse dans la rue de ceux qui se désignent eux-mêmes comme le « parti du canapé », autrement dit tous ces gens qui sympathisaient peut-être avec les révolutionnaires, mais qui ne sortaient pas manifester. D’autres réclamaient sans vergogne la démission du président. Grande participation Parti du canapé. Les Egyptiens et les Tunisiens vivent-ils mieux aujourd’hui ? - Idées. Le souvenir de Sidi Bouzid était en train de s’estomper. Voilà que l’actualité remet sur le devant de la scène cette ville de l’intérieur de la Tunisie, épicentre il y a presque exactement deux ans de la révolution qui allait inaugurer un cycle de bouleversements dans le monde arabe. Depuis ce jeudi, l’activité est suspendue à Sidi Bouzid, comme dans 3 autres régions du pays : un avant goût de la grève générale prévue jeudi prochain, à l’appel de l’UGTT, le principal syndicat tunisien. L’objectif est de dénoncer l’attaque perpétrée avant-hier à Tunis par des militants islamistes contre des syndicalistes.

Mais cette mobilisation intervient surtout sur fond de crise économique et sociale, d’autant plus mal vécue que les espoirs des révolutionnaires de décembre 2010 portaient en grande partie sur une amélioration de leur qualité de vie avec le changement de régime. Jean-Yves Moisseron et Youssef Aït-Akdim J-C F © Radio France « Les Egyptiens et les Tunisiens vivent-ils mieux aujourd’hui ? »