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Jeanne Deroin

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Jeanne Deroin, candidate aux législatives en 1849. Militante féministe et socialiste, Jeanne Deroin (1805 – 1894) fait la une des journaux en 1849 en se présentant comme candidate aux élections législatives, à une époque où les femmes ne sont ni électrices ni éligibles. L’assujettissement de la femme Jeanne Deroin nait le 31 décembre 1805 à Paris dans un milieu modeste.

Elle travaille d’abord comme ouvrière lingère avant de se décider à passer le brevet d’institutrice, pour lequel elle se forme en autodidacte. Un premier échec ne la décourage pas, et elle obtient son brevet. Saint-simonienne critique, Jeanne adhère à l’idée que le progrès industriel amène un changement de société, permettant notamment de libérer l’être humain de l’aliénation du travail. Elle s’implique pour l’amélioration de la condition des femmes et, à 26 ans, écrit un plaidoyer dans lequel elle questionne : « S’il existe quelques différences dans l’organisation des deux sexes, ces différences peuvent-elles motiver l’assujettissement de la femme? La Seconde République. DEROIN Jeanne, Françoise (souvent écrit, à tort, DEROUIN Jeanne) Jeanne Deroin a consacré sa vie entière à la lutte pour « l’abolition des privilèges », de tous les privilèges. En 1831, elle adressa une profession de foi critique aux saint-simoniens qu’elle mettait en garde contre « les nouveaux pontifes ».

Elle fut à la fois théoricienne, philosophe, politique et constatait, amère, que « de grands événements politiques se sont succédés, des révolutions ont bouleversé l’Europe, des chants de gloire et de triomphe ont retenti dans tout l’univers ; on a proclamé la liberté, l’égalité pour tous et la femme est encore l’esclave de l’homme et les prolétaires sont encore sous le joug de la misère et de l’ignorance ». Le droit des femmes à la vie sociale était, pour elle, non seulement une nécessité, mais la seule voie possible vers le socialisme ; sinon les mots sont vains. Refuser à la femme ce droit, écrivait-elle en 1831, est « un crime de lèse-humanité ». Jeanne Deroin, une femme qui élève la voix dans l’isoloir – Les Ourses à plumes. Nous retraçons la vie et les luttes de Jeanne Deroin, philosophe, théoricienne féministe, directrice de journaux « féministes » et animatrice d’associations ouvrières.

Rendons femmage à la première femme française à s’être présentée aux élections législatives, contre l’avis de la majorité, en 1849. « Un jour j’ouvris le livre de la loi et je lus ces mots : le mari doit protection à sa femme, la femme doit obéissance à son mari. Je ressentis une vive indignation. Jamais, me dis-je, je n’achèterai le bonheur au prix de l’esclavage. Je veux vivre et souffrir, seule, ignorante, inutile, oubliée mais libre. » (Jeanne Deroin) Un regard lucide Jeanne Deroin est née le 31 décembre 1805 à Paris.

En 1830, avec la Monarchie de Juillet, la bourgeoisie arrive au pouvoir dans une France en pleine mutation qui connaît la révolution industrielle. Elle contribue également à La femme libre, premier journal féministe. Une femme qui ne se tait pas Jeanne ne se conforme pas à ce silence imposé. Untitled. Campagne électorale de la citoyenne Jeanne Deroin. L'Opinion des femmes, 13T/7/532, AD 14 En avril 1849, Jeanne Deroin décide de se porter candidate à l'élection législative. Elle présente sa candidature dans le troisième numéro de l'Opinion des femmes, daté du 10 avril 1849. Elle s'adresse tout d'abord aux démocrates socialistes. Elle rappelle les combats menés par Olympe de Gouges pendant la Révolution française puis par Pauline Roland en 1848 pour réclamer l'égalité civile et politique des femmes : "Olympe de Gouges a proclamé pendant la révolution de 93 le principe de l'égalité civile et politique des deux sexes : elle a dit : "La femme a bien le droit de monter à la tribune pusiqu'elle a le droit de monter à l'échafaud.

" Elle se place dans la continuité du combat mené par ces deux femmes : "En 1849, une femme vient encore frapper à la porte de la cité, réclamer pour les femmes le droit de participer aux travaux de l'Assemblée législative. " Dans les pages suivantes, deux affiches électorales sont retranscrites. "Tout Français en âge viril est citoyen" : quand une femme défiait la République, pas vraiment universelle. Sur l’affiche de l’exposition “Parisiennes citoyennes !” Qui a ouvert ce 28 septembre au musée Carnavalet, à Paris, deux dates frappent, qui font office de bornes : 1789 - 2000. Rembobiner le film par la fin suffit à prendre conscience du geste : les Françaises n’ont le droit de vote que depuis une ordonnance du Gouvernement provisoire de la République française, à Alger, en 1944 - signée du Général de Gaulle.

Choisie comme visuel, la belle photographie de Pierre Michaud, de l’agence Rapho, achève de montrer que l’exposition n’envisage pas la citoyenneté féminine par la petite lucarne : l’image date du 6 octobre 1979, jour de “Marche des femmes”. On y voit des femmes, en sit in, dessiner des deux mains le triangle fédérateur de la forme d’une vulve, déclinaison féministe du poing levé. Entendue dans toute son épaisseur, la citoyenneté féminine implique aussi des droits sociaux, outre des droits politiques et notamment celui de voter et d’être élue.