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DOMERGUE MArcel, 1995 "Dieu a bon dos"

22 août 2012

DOMERGUE MArcel, 1995 "Dieu a bon dos"

"Dieu a bon dos" par Marcel Domergue

Un article "génial" et consistant (lisez, ça vaut le coup!) que j'aurais intitulé: Mais Que Fait Dieu ?

Cahiers de l'Actualité Religieuse et Sociale, 1995? (en 2004 "Croire Aujourd'hui", Bayard)

Dieu n'agit que par les êtres qu'il a créés. La Providence est une réalité d'alliance entre Dieu et la liberté humaine.

I1 faut en finir avec l'idée mythique d'une intervention divine dirigeant le cours de l'histoire et les destins individuels. Cette croyance archaïque inspire encore un certain nombre d'oraisons de la liturgie ; on la retrouve aussi dans plusieurs discours ecclésiastiques, officiels ou non. Par exemple la conviction que Dieu a envoyé à l'Eglise un pape slave pour provoquer - ou contribuer à provoquer - l'effondrement du communisme soviétique. Réfléchissons : pourquoi Dieu n'a-t-il pas envoyé un pape ad hoc en 1917, alors que ce communisme s'installait ? Pourquoi n'a-t-il pas « rappelé à lui » Karl Marx avant qu'il n'écrive le Capital et le Manifeste du Parti communiste ? On ne voit pas bien pourquoi Dieu serait responsable de l'élection de tel ou tel pape et ne serait pas responsable du succès de Lénine. Et si Dieu télécommande les événements de ce monde, il faut bien admettre que sa gestion est pour le moins surprenante et même, osons le dire, révoltante. Inutile d'énumérer les catastrophes, les massacres, les injustices, etc.

Bien sûr, les « providentialistes* » ont réponse à tout. Ils vous diront, par exemple : « Les malheurs sont le fait du péché des hommes. Ce n'est pas Dieu qui a fait les camps d'extermination, c'est Hitler ». Tout n'est pas faux dans cette affirmation. Mais la question rebondit : si Dieu gouverne le monde, pourquoi ne l'a-t-il pas empêché ? Le rabbin Richard Rubenstein, dans l'introduction de son livre After Auschwitz (Aprés Auschwitz), écrit : « Ce n'est pas sans tristesse et sans amertume que je me suis vu contraint de rejeter la croyance en un Dieu maître de l'histoire ». Certains ne sont pas allés jusque-là. Pour conjurer l'angoisse d'avoir à vivre des événements d'où Dieu serait absent, des juifs ont parlé de châtiment divin infligé au peuple pour ses infidélités. C'est contre des perspectives de ce genre que s'insurgeait déjà le livre de Job*, qui d'ailleurs laisse la question ouverte : mieux vaut rester sans réponse que de spéculer sur les intentions divines, telle est grosso modo la conclusion du livre.

Il convient d'abord de se débarrasser de l'illusion que Dieu est l'auteur de tout ce qui se passe dans notre monde. Mais alors pourquoi Dieu, que l'on dit tout-puissant, laisse-t-il le champ libre aux « méchants » ? Ne se rend-il pas coupable de non-assistance à personnes en danger ?

L'absence de Dieu

Des théologiens ont conclu à « l'absence de Dieu ». Cette expression ambiguë, on le verra, prend un sens parfaitement acceptable si elle signifie que Dieu ne se tient pas derrière les événements de ce monde, qu'il ne les pro-voque pas, ne les produit pas. Jésus lui-même parle souvent du maître qui s'absente, laissant la gestion des affaires à ses serviteurs, même quand ceux-ci en profitent pour « manger, boire avec les ivrognes et battre leurs collègues » (Matthieu 24,49). Plus en amont, la Bible nous montre Dieu confiant aux hommes la tâche de gouverner la terre, de soumettre leur animalité, alors que lui-même entre dans le repos (Genèse 1,28 et 2,2). Le « repos » de Dieu peut sembler indifférence, il est la condition même de la liberté, donc de la dignité, de l'homme. Jésus, lui aussi, s'absentera, laissant à ses disciples le champ libre, tout le champ du monde, pour annoncer son Evangile.

Ce Dieu qui ne gouverne pas peut surprendre. Mais il est moins surprenant que ce Dieu capricieux, intervenant ici et pas ailleurs, provident à éclipse, cause intermittente et, finalement, qu'on le veuille ou non, responsable de notre mal. On a beaucoup parlé de l'impuissance de Dieu devant la liberté de l'homme. Ne le voit-on pas accorder la royauté à Israël alors qu'il ne la veut pas, et qu'elle est une manière de se passer de lui (1 Samuel 8) ? Dans son langage anthropomorphique*, l'Écriture présente un Dieu qui se soumet constamment à la volonté de l'homme. Traduisons: il n'intervient pas, il n'exerce pas de pouvoir de coercition sur les libertés et les événements. Lorsque Karl Barth parle de Dieu comme du « Tout Autre », il signifie qu'il ne peut être compté parmi les forces qui s'exercent dans notre monde. On ne peut pas dire « Il est ici » ou « Il est là », et il ne faut pas compter sur lui pour régler nos partages (Luc 12,13-14).

On comprend que « l'absence de Dieu », allant à l'encontre de nos images habituelles, puisse provoquer chez beaucoup quelque désarroi : si Dieu n'agit pas directement dans notre monde, pourquoi nous occuper de lui ? C'est comme s'il n'existait pas. On passe de la non-intervention divine à la « mort de Dieu » dans l'esprit des hommes. Nous devons donc nous demander: si Dieu n'est pas présent de cette manière-là, comment est-il présent ? La réponse dépend d'une autre question : qui est Dieu ? Ou, qu'est-ce que Dieu ? Ou, comment est Dieu ?

Dieu et son action

« Dieu » est un mot traditionnel et commode pour désigner une réalité qui nous échappe complètement. « Nul n'a jamais vu Dieu ». Tout ce que nous pouvons en dire est insuffisant, réducteur : nous ne pouvons cerner Dieu, ni l'enfermer dans des définitions. Il est beaucoup plus facile de dire ce qu'il n'est pas, mais « ce qu'il n'est pas » comprend alors toutes nos images, tout ce dont nous avons l'expérience. Toutes nos images sauf une, comme on le dira. Et pourtant toutes ces images et ces expériences, si elles ne peuvent exprimer Dieu, peuvent servir à l'indiquer, comme les flèches d'un balisage. Mais les flèches ne servent que si elles sont dépassées. Une flèche indique un passage possible, elle n'est pas le chemin lui-même. Elle ne fixe pas, elle est ouverture. Voici une de ces flèches, parmi beaucoup d'autres.

Dieu est vie, c'est-à-dire le dynamisme qui habite tout ce qui est, tout ce qui est vie et va vers la vie. Réductrice, cette manière de parler : Dieu est autre par rapport aux « dynamismes » que nous expérimentons. Mais celui qui trouvera une expression non réductrice n'est pas encore né. Le prologue du 4e Evangile commence en proclamant que tout ce qui existe est vie dans le Verbe de Dieu. Mais ce texte établit une équivalence entre Verbe, vie, lumière. Trois réalités que nous rencontrons dans notre expérience mais dont aucune, prise à part, ne peut dire le divin, ou même ce que le divin est pour l'homme. Même pri-ses ensemble, elles n'épuisent pas le mystère. Il reste que si Jésus est bien l'expression non réductrice de Dieu, il n'est pas une formule, une définition, un contenu mental, mais une personne. Quand nous voulons passer au langage, disant « Le Christ est ceci, ou cela... », nos expressions, même entérinées par des Conciles, sont toujours réductrices. Acceptons donc de dire, en sachant les limites de cette approche : Dieu est vie, dynamisme vital qui fait être tout ce qui est.

A partir de là, nous pouvons admettre que tout ce qui va dans le sens de la vie, d'un plus-être, d'une humanité plus humaine, prend son origine... dans l'origine absolue, que nous appelons Dieu. Mais l'origine de la rivière, la source, n'est pas la rivière. La source donne naissance ; au cours d'eau de faire son chemin. Elle est à la fois présente, parce que la rivière est là, et absente, parce qu'elle laisse la rivière à son destin. Cette image peut nous aider à comprendre que l'action de Dieu est médiate. Comme la source agit sur le paysage par le cours d'eau (irrigation, érosion...), Dieu agit par les êtres qu'il a mis en route. Et, quand il s'agit des hommes, par leur liberté*. Donc, action indirecte. Quand les hommes vont dans le sens de la création - et cela dépend d'eux - ils font créer Dieu. Quand ils vont à contresens, ils neutralisent Dieu : l'amour créateur ne passe plus.

Providence et médiation

Ce que nous appelons Providence désigne bien quelque chose de réel, mais quelque chose qui passe par la création et, en dernier ressort, par l'homme. En Luc 10, la Providence agit par le chemin de la liberté du Samaritain qui vient au secours du blessé. Le prêtre et le lévite qui s'esquivent bloquent la Providence. Par le Samaritain, il y a plus d'humanité chez les hommes, par le prêtre et le lévite, moins. En d'autres termes, la Providence n'est pas un deus ex machina, elle est une réalité d'alliance. Tout, dans l'univers humain, se passe sous le signe de cette alliance qui est déjà à la source de notre création, car elle est la seule expression possible de l'accord de la liberté de Dieu et de la liberté de l'homme. En dehors de cela, il n'y aurait place que pour la violence réciproque. La conception naïve de la Providence est bien violence faite à l'histoire et à l'homme.

Nous sommes donc dépositaires et responsables de la Providence. Si l'on veut, Dieu est entre nos mains. Son action aussi. L'action de Dieu est en effet toujours créatrice. Mais Dieu ne crée pas en « fabriquant », comme un artisan. Il crée, si l'on accepte ces images, en donnant un élan et en adressant un appel, appel sans mots, élan non aperçu. Et l'élan vient de l'appel : Dieu est attraction, attirance. Paul, en Romains 4,17, parle de l'action de Dieu comme d'un appel à l'existence. L'appel de la vie. Chaque fois que nous nous laissons, en notre liberté, attirer par cet appel, nous créons, en alliance avec Dieu, notre être même. Cet appel créateur ne nous vient pas, lui non plus, directement: il est appel de l'autre, appel à l'amour. C'est alors que nous pouvons nous faire Providence. Et créateurs d'humanité. Nous pouvons être les uns pour les autres intervention bienfaisante de Dieu. Il n'est même pas nécessaire pour cela d'être croyant au Dieu de nos catéchismes : quiconque met un peu plus d'humanité parmi les hommes fait agir le divin qu'il porte en lui comme son origine et son ultime destination.

Où est-il, ton Dieu ?

Dans un camp d'extermination, des détenus regardaient les gardiens battre à mort un juif. Parmi ces « spectateurs », un juif entendit l'un de ses compagnons lui demander: « Où est-il, ton Dieu ? » Je ne sais pas ce que le juif interpellé a répondu, mais la réponse qui vient immédiatement à l'esprit d'un croyant, est quelque chose comme : « Tu ne le vois pas ? Il est là, dans le juif qu'on bat ». « C'est à moi que vous l'avez fait », dit Jésus en Matthieu 25,40. La présence active de Dieu se fait passivité. Passion. Saint Ignace de Loyola dit qu'à la Passion du Christ « la divinité se cache ». Allons plus loin, elle se cache tout le temps, et la Passion du Christ est comme le paradigme, le modèle exemplaire, de la non-intervention directe de Dieu. C'est en vérité que Jésus peut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » (Matthieu 27,46). Cri universel de l'homme en proie à la solitude de la mort et surtout de la mort du rejeté, du méprisé. Il est précieux - Paul Beauchamp le note - que ce cri, Jésus ne l'invente pas : il parle avec des paroles empruntées, les paroles d'un autre, de tous ces autres, au fil des temps, que récapitule l'auteur du Psaume 22. Paroles maintes et maintes fois redites, sous une forme ou sous une autre, en tous les Sarajevo du monde.

Ainsi, Jésus assume tous nos malheurs : « Il est là, ton Dieu ». Son intervention providentielle, c'est cela. Pas l'épée que Pierre dégaine, pas les légions d'anges qui ne se mobiliseront pas. Dieu est passé tout entier du côté de la victime, et c'est là qu'il est « Dieu avec nous » ; aux deux sens du mot « avec » : comme celui qui nous accompagne et comme celui qui n'est pas adversaire mais allié. La présence active de Dieu, c'est le Christ acceptant la mort que nous lui donnons et, par là, occupant la place de notre propre mort. Le sens de tout cela ? Le pire est intégré dans l'action de Dieu. On pourrait dire, si le mot n'avait mauvaise presse à l'heure actuelle : récupéré. Nous imaginons une Providence qui nous éviterait le malheur ou nous procurerait quelque bonheur. Or nous découvrons une Providence qui laisse les choses suivre leur cours, pour le meilleur et pour le pire, mais qui utilise tout, le mauvais comme le bon. Parce que Jésus assume le « mauvais » à la Croix, le mal et le péché sont contraints de coopérer à l'oeuvre de salut.

Providence et résurrection

L'intégration du mal et du malheur dans l'oeuvre de salut s'appelle résurrection. La résurrection est bien à la source de tous les « N'ayez pas peur » que nous lisons dans les Evangiles, par exemple au chapitre 6 de Matthieu (versets 25 à 34). La Providence consiste en ceci que tout, dans notre existence, concourt à la résurrection, y court. La résurrection fonctionne à la fois comme promesse de vie, et appel à la vie, appel à la rejoindre lancé par la vie elle-même. Nous retrouvons ici les mots employés plus haut à propos de la création. C'est que création et résurrection désignent la même réalité : la création se fait résurrection quand elle rencontre le mal et la mort et doit les surmonter. Dans l'itinéraire de Jésus, elle se manifeste passage. Passage à la vie du sein même de la mort. L'Écriture dit « Il fallait qu'il ressuscite des morts » : non qu'il entre tout droit, tout simplement, dans la vie qui est Dieu, mais en venant de la mort, de notre mort. La mort conjurée, telle est, en fin de compte, la « Providence divine ». Nous ne lui demandions pas moins.

Cependant, parler ici de résurrection peut sembler évasion dans un univers insaisissable. Comme nous ne constatons, dans notre vie, que l'absence de Dieu, n'est-ce pas se rassurer à bon compte que de projeter son intervention dans un au-delà de la mort ? A vrai dire, la résurrection agit dés maintenant. Elle opère par la foi que nous mettons en elle, foi, dit Paul, qui agit par l'amour. La foi en l'amour qui nous promet la vie se fait efficace par des oeuvres d'amour en faveur de la vie. Ces actes d'amour, qui viennent de nous par notre foi, sont, pour les autres, Providence. Pour nous, ils sont déjà surgissement de l'homme nouveau : ils nous ressuscitent à l'image de Dieu.

Certains, revenant à l'image du Dieu interventionniste, diront que notre vie est pleine de « miracles », que Dieu en fait sans cesse, mais que nous ne savons pas les voir. Un peu facile : un miracle est un signe. Qu'est-ce qu'un signe qu'on n'arrive pas à identifier ? Mais, dira-t-on, et les « signes des temps » ? Ne sont-ils pas des signaux que nous adresse la Providence ? Soyons sérieux : les « temps » sont ce qu'ils sont, les courants culturels dépendent des progrès des sciences, des changements de moeurs qu'ils provoquent, etc., toutes choses très humaines. A l'occasion de ces transformations de nos sociétés, à la faveur de l'apparition du « nouveau », nous sommes évidemment appelés à nous situer, à prendre position, à faire des choix selon la foi, l'espérance et l'amour. Les choses ne sont pas par elles-mêmes des signes : c'est nous qui, en interprétant leur signification pour l'humanité et pour la foi, en faisons des signes. Comme on dit, les évolutions globales de notre monde nous « interpellent ». Dieu, le Dieu qui est vie, nous invite à les assumer, à dépasser notre passivité pour prendre position, à leur propos. Les interprètes des « signes providentiels » ne sont pas prêts à ranger dans cette catégorie, par exemple, l'évolution actuelle des couples, l'accès des femmes à l'égalité totale avec les hommes, etc. Pourtant, même la montée de la violence peut être vue comme un signe à interpréter, même si cette violence n'est pas du fait de Dieu.

Et la prière de demande ?

Ayant consacré tout un article à cette question (Cahiers n° 39, 1- juin 1991, je me contenterai de quelques mots. La conclusion était que Dieu répond à toute prière en se donnant lui-même ou, autre manière de dire, en donnant l'Esprit. Notre prière de demande présente à Dieu une situation difficile pour nous ou pour le monde (prière universelle). En fait, nous n'avons même pas besoin de demander: « Le Père lui-même sait ce dont vous avez besoin. » Pourtant, par la demande, nous signifions que les événements de notre vie intéressent notre relation à Dieu. Quand nous disons à Dieu : « Souviens-toi », en réalité c'est nous qui avons besoin de nous souvenir.

Dieu va-t-il répondre en modifiant le cours des choses ? Non, il nous donnera l'Esprit, qui est Esprit d'amour, pour que nous soyons capables d'assumer et de gérer dans l'amour ce « cours des choses » ; pour que nous nous fassions, à propos d'elles, image et ressemblance de Dieu, qui est amour.

J'ai dit en commençant que Jésus s'absentait du monde pour laisser le champ libre à ses disciples, désormais dépositaires de sa Parole. C'est ce que nous disent les finales des Evangiles : « Allez, enseignez toutes les nations ». « Les paroles que tu m'as données, je les leur ai données » (Jean 17,8/. Et il s'en va. Les voici porteurs de la « Providence ». Jésus s'en va, mais en leur donnant son Esprit, et c'est par cet Esprit qu'il sera « avec eux pour toujours jusqu'à la fin du monde » (Matthieu 28,20). Le mariage de l'Esprit, liberté de Dieu, avec la liberté de l'homme, telle est la Nouvelle alliance.

La Pâque du Christ, qui porte à son terme tout le récit biblique, nous dit le dernier mot sur la Providence. Là sont dépassées toutes les vues spontanées et primitives de l'homme en matière d'intervention divine, ces vues que l'Ecriture a étalées, traitées, parcourues pour nous acheminer vers l'ultime vérité : Dieu ne cause pas notre malheur mais vient avec nous, dans notre malheur, pour en faire resurgir la vie.

Nous pouvons donc, finalement, faire une confiance totale à la « Providence ». Toujours nous sera donné tout ce qu'il nous faut pour que nous puissions, dans la foi, nous construire à l'image de Dieu qui est amour. Méditons cette phrase de Paul en Romains 8,28 : « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment ». « Toutes choses », même le pire qu'il n'a pas voulu.

Marcel Domergue