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Courroye de transmission

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France : Affaire Bettencourt : le procureur Courroye s'explique. INTERVIEW - «L'enquête du parquet de Nanterre est un modèle du genre», assure le chef du parquet de Nanterre, qui revient sur les attaques dont il fait l'objet. LE FIGARO. - Le procureur général de Versailles, votre supérieur hiérarchique, vient de vous ordonner de demander l'ouverture d'informations judiciaires sur les dossiers Woerth-Bettencourt, ce que vous vous êtes toujours refusé à faire : comment ressentez-vous ce désaveu ? Philippe COURROYE. - Il ne s'agit en aucun cas d'un désaveu des enquêtes du parquet de Nanterre. Pourquoi le procureur général demande-t-il l'ouverture d'une information judiciaire ? Pour pouvoir saisir la Cour de cassation en vue d'un dépaysement de toutes les enquêtes.

Il s'agit donc d'un moyen procédural destiné aujourd'hui à assurer un traitement serein de la justice, troublée par certains comportements en lien avec l'enquête pour abus de faiblesse (supplément d'information conduit par la juge Isabelle Prévost-Desprez, NDLR). Non. Êtes-vous amer ? Courroye et Bassères, enquêteurs indépendants. Les doigts dans le pot de confiture... - Syndicat de la magistra. Le 29 octobre 2009, dans une « lettre ouverte à ceux qui feignent de croire en l’indépendance du parquet », le Syndicat de la magistrature s’interrogeait sur l’attitude du procureur de la République de Nanterre dans « l’affaire Bettencourt » : réquisitions d’irrecevabilité de la plainte de Françoise Bettencourt-Meyers pour des motifs surprenants, appel contre la décision contraire du tribunal… Bref, une activité procédurière peu banale en matière de citation directe entre parties, où le parquet reste généralement discret.

Il était déjà évident pour tout observateur que ce procureur dépensait une énergie peu commune au service d’une partie – au demeurant et sans doute par hasard - la femme la plus riche d’Europe. Mais ce que donnent à voir de la Justice les récentes révélations de Médiapart, c’est la tragique confirmation des relations malsaines nouées entre justice et politique, à savoir : Le magistrat de l'affaire Bettencourt "n'est pas indépendant" - Le Blog de Bourdin & Co. Philippe Courroye, l'ami du président. C'était un dîner intime, comme on les aime entre amis.

Sauf que, ce soir-là, les hôtes de Philippe et d'Ostiane Courroye sortaient quelque peu de l'ordinaire: Nicolas Sarkozy, président de la République, et Carla, son épouse, étaient à la table du procureur de Nanterre (Hauts-de-Seine). Etaient aussi présents le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, lui aussi un proche du chef de l'Etat, et sa femme. Selon la confidence d'un proche, Nicolas Sarkozy n'a que deux "amis" dans la magistrature: Yves Bot, ancien procureur à Paris, et Philippe Courroye, qui pourrait bientôt accéder à ce poste prestigieux.

Le début de l'histoire remonte à une dizaine d'années. Sarkozy traverse alors un désert politique, consécutif à la défaite d'Edouard Balladur, son candidat à l'élection présidentielle de 1995. Le maire de Neuilly "profite" de cette mise à l'écart pour multiplier les rencontres dans tous les milieux. Mais c'est le travail en commun qui a forgé leur lien de confiance. Philippe Courroye, un procureur très en cour. Ce procureur-là aime les présidents. De gauche, de droite, tous les présidents. Quand il déjeune chez Lipp - brasserie chic de Saint-Germain-des-Prés - il se place volontiers à la table qu'occupait jadis François Mitterrand.

Quand il réunit ses copains lyonnais pour un repas de gaillards, il ne faut pas insister bien longtemps pour le voir se lancer dans une imitation - réussie - de Jacques Chirac. Et quand on lui demande si Nicolas Sarkozy est un ami, son silence gêné vaut réponse positive. Mais ce procureur-là aime aussi les PDG : Martin Bouygues, dont il est très proche ; Vincent Bolloré, qu'il fréquente parfois ; Jean-Charles Naouri (groupe Casino), qui emploie son épouse ; François Pinault, qui l'a invité dans sa villa varoise, un soir de l'été 2008, en présence, justement, du couple Chirac...

Philippe Courroye serait-il prisonnier des mondanités qu'autrefois il disait fuir? Ses ennemis l'assurent, ses partisans s'interrogent. "Je déjeune et je dîne avec qui je veux" Affaire Bettencourt/Woerth : et la justice dans tout ça ? Philippe Courroye : "Il ne s'agit pas de protéger quiconque" Pour Eva Joly, Philippe Courroye est "un procureur aux ordres" Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ancienne juge Eva Joly n'a pas gardé un souvenir impérissable du procureur Philippe Courroye, au centre des enquêtes dans l'affaire Bettencourt.

Failles psychologiques? "Il n'est pas l'homme de la situation, c'est un procureur aux ordres, et sa position va même fournir des arguments à ceux qui voudraient annuler la procédure", affirme la députée européenne d'Europe Ecologie, dans un entretien publié dans le Monde daté du 16 juillet. "J'ai bien connu Philippe Courroye quand j'étais au pôle financier, et je ne souhaite qu'une seule chose, qu'il redevienne lui-même, ce magistrat qui sortait de gros dossiers. Qu'il se réveille, sa place n'est pas à la table des Chirac! Il est trop orgueilleux et vaniteux désormais, il semble souffrir du même syndrome que Nicolas Sarkozy, celui de la toute-puissance et de l'impunité", lance Eva Joly.

Selon elle, "M. Le rapport de l'IGF, "la peau d'âne d'Eric Woerth" "En revanche, il faut matérialiser les infractions. Eva Joly : " Philippe Courroye souffre comme Nicolas Sarkozy du syndrome de la toute puissance"