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Débat en 2012

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Conflits d'intérêts, les économistes suspectés. Les économistes sont-ils pétris de conflits d’intérêts ? Quand ils se disent sceptiques sur l’idée de séparer les activités des banques d’affaires de celles des banques de détail, sont-ils à la botte des grands groupes bancaires ? Quand ils applaudissent la politique du nouveau président de la Banque centrale européenne, un ancien de Goldman Sachs, n’est-ce pas parce qu’ils barbotent dans le même monde de la finance qui défend ses intérêts, dusse le chômage en faire les frais ? Loin de leurs amphithéâtres, les économistes universitaires seraient aux ordres du système politico-financier, tout simplement parce que les rémunérations qu’ils perçoivent comme conseillers sont sans commune mesure avec ce que leur octroie le ministère de l’éducation nationale. La question du conflit d’intérêt est légitime.

Vous qui m’écoutez, vous seriez sans doute mécontents d’apprendre après coup que mon vrai patron est BNP-Paribas ou bien Euronext. Les imposteurs de l'économie. Les nouveaux chiens de garde : Accueil. Dogmatisme, conflits d'intérêts, la science économique suspectée. Au-dessus de tout soupçon ? Le livre de Laurent Mauduit sur les conflits d’intérêts des économistes suscite pas mal de débats. Il attaque, les intéressés répondent. Au-delà des dénonciations individuelles, il paraît important de poser 3 questions : ce problème est-il typique de notre époque ou des périodes d’euphorie financière ?

Est-ce que ce sont uniquement les économistes individuels qu’il faut blâmer ou la « science économique » dominante ? Est-ce les économistes se sont déjà saisis du problème ou pas ? Invité à un débat sur le contenu du livre au Théâtre de Chaillot le 29 mars dernier, je suis intervenu en tentant de répondre à ces trois questions (on peut écouter l’ensemble des interventions ici). 1. Un problème typique des périodes d’euphorie financière Dans son classique sur la crise des années 1930, John Kenneth Galbraith signale que dans les années 1920 « posséder un économiste bien à soi » était le must dans les sociétés d’investissement. 2.

Est-ce nouveau ? 3. Les économistes sont-ils des imposteurs ? Dans son livre les Imposteurs de l'économie (Ed. Jean-Claude Gawsewitch), le journaliste de Mediapart Laurent Mauduit dénonce la «monopolisation» du débat économique par «une vingtaine d'experts», sujets aux conflits d'intérêt ou à une pensée unique libérale. Un réquisitoire déjà dressé par le documentaire les Nouveaux Chiens de garde ou un récent article du Monde diplomatique. Libération.fr a fait réagir les économistes Patrick Artus (chef économiste de Natixis, professeur associé à Paris-I et administrateur de Total) et Dominique Plihon (professeur à Paris-XIII, président du conseil scientifique de l'association Attac). Le débat sur la légitimité des économistes vous semble-t-il bienvenu?

P. Il est vrai cependant que le conflit d'intérêt peut exister quand on travaille pour une institution privée. D. La nouvelle charte de l'OFCE comporte l'obligation de mentionner d'éventuelles collaborations avec le secteur privé. P. D. P. D. P. D. P. P. D. Les économistes à gages sur la sellette, par Renaud Lambert. On appelle cela l’« effet Dracula » : à l’instar du célèbre vampire des Carpates, les arrangements illégitimes ne résisteraient pas à leur exposition au grand jour. Ainsi, la révélation en 1998 de l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI), négocié secrètement pour accentuer la libéralisation économique, avait conduit à sa désintégration.

Cette fois, la controverse concerne la collusion entre économistes et institutions financières. Nombre d’universitaires invités par les médias pour éclairer le débat public, mais aussi de chercheurs appointés comme conseillers par les gouvernements, sont en effet rétribués par des banques ou de grandes entreprises. Un expert peut-il, « en toute indépendance », prôner la dérégulation financière quand il occupe simultanément un poste d’administrateur d’un fonds d’investissement ? Ces liaisons dangereuses, sources de conflits d’intérêts, ne sont pas secrètes. Quand 2 + 2 = 5 3 novembre 2011. . — Qu’est-ce qui vous a fait croire le contraire ? Aimer – ou détester – les économistes.

Le débat sur la déontologie, la scientificité et l’utilité des économistes a repris de l’ampleur avec la crise. Voici, en anglais, trois pièces d’un dossier qui ne doit pas être seulement à charge. La finance est l’amie du bien Economiste star, spécialiste de l’immobilier et de l’« exubérance irrationnelle » des marchés, Robert J. Shiller vient ici défendre la finance. Examen de conscience postcrise Issu d’une conférence organisée par le FMI en 2011, cet ouvrage rassemble des papiers d’économistes de premier plan (d’Olivier Blanchard à Joseph Stiglitz en passant par Robert Solow) engagés dans un réexamen des fondements de la macroéconomie. "In the Wake of the Crisis : Leading Economists Reassess Economic Policy" par Olivier Blanchard, David Romer, Michael Spence, Joseph Stiglitz (dir.)MIT Press, 2012, 239 pages.

L’économiste n’est qu’un homme Les économistes, eux aussi, sont des êtres humains. 26/03/12 Les imposteurs de l’économie. A la veille du débat que Mediapart organise, jeudi 29 mars au Théâtre national de Chaillot sur le thème « Des économistes au-dessus de tous soupçons ? » en présence de nombreux économistes ou chercheurs, je voudrais apporter ici, par avance, une première pierre à cet échange. Et à cette fin, je voudrais expliquer les raisons qui m’ont conduit à mener une longue enquête sur les économistes français, consignée dans un livre, intitulé Les imposteurs de l’économie (Editions Gawsewitch) à paraître ce même jeudi. Ce que je vais écrire ici n’engage donc pas les orateurs qui s’exprimeront au Théâtre de Chaillot. Comme il s’agit d’un débat libre, chacun donnera ce jour-là son regard - qui peut être contraire au mien ou le nuancer- sur les menaces qui pèsent sur le monde des économistes et leur l’indépendance ; sur l’honnêteté du débat économique et sur son pluralisme ; ou encore sur les menaces qui pèsent sur l’enseignement de l’économie aussi bien dans le secondaire qu’à l’Université.

Les agents doubles de la pensée unique. L'OPA de la finance sur la recherche économique. 31/03/12 L'économie doit sortir de la pensée unique. « L’OPA de la finance sur le monde des économistes a-t-elle réussi ? », c’était tout l’enjeu du débat organisé jeudi 29 mars au Théâtre national de Chaillot devant près de trois cents personnes. Une discussion qui a fait émerger un enjeu important pour l'avenir: permettre aux théories économiques critiques de trouver une caisse de résonance dans le débat public.

En présence de nombreuses personnalités du monde de l’économie , , journaliste à Mediapart, a présenté son livre intitulé .Fruit d'un travail d’enquête sur le monde des économistes les plus médiatiques, il a tenté de savoir s'ils étaient en situation de conflit d'intérêts lorsqu'ils parlent d'économie et font leurs recherches. , explique-t-il. Selon la situation est préoccupante. . , s'interroge , professeur à l’ Ecole d’économie de Paris ayant travaillé au Fond monétaire international. «verrouillé leurs capacités à anticiper la crise et à agir» </i>*}. , confesse-t-il. Les avancées du débat autour des «Imposteurs de l’économie»

Pour l’auteur que je suis, c’est évidemment une grande satisfaction : mon livre sur « Les imposteurs de l’économie » a eu l’utilité démocratique que j’espérais, celle de susciter un très large débat sur le rôle des économistes, sur leur indispensable indépendance, sur le nécessaire pluralisme de la recherche ou encore sur les menaces de privatisations rampantes qui pèsent sur l’Université. Débat parfois chaotique ou mouvementé, mais dans tous les cas de figure utile.

Je voudrais donc ici donner mon point de vue sur les premiers échanges auxquels le livre a donné lieu. Pour pointer les avancées que notre débat a indéniablement enregistrées ; pour relever aussi quelques hypocrisies ; pour poursuivre enfin le dialogue avec quelques-uns de mes contradicteurs. * Vers des codes de déontologie.

A preuve, un nombre croissant d’économistes admettent depuis peu que l’adoption de charte éthique ou déontologique serait la bienvenue, pour encadrer la profession et révéler les conflits d’intérêt. Assauts multiples contre les « imposteurs de l’économie » La controverse autour des « Imposteurs de l’économie » prend de plus en plus d’ampleur. Débats publics, émissions de radios, initiatives multiples : les échanges autour du rôle des économistes, leur nécessaire indépendance, l’indispensable pluralisme qui doit présider à leur travail se multiplient. Et il faut évidemment s’en féliciter, tant la situation présente, en France, est souvent choquante, eu égard à ce que devrait être un débat public honnête.

Puisque, avec d’autres, j’ai contribué à lancer ce débat, en publiant cet essai sur les Imposteurs de l’économie (Editions Gawsewitch, 2012), je me dois de tenir la chronique régulière de tout ce petit bouillonnement, qui a plongé en émoi le petit microcosme des économistes français mais qui concerne plus largement les citoyens, compte tenu de la place et de l’influence des économistes dans le débat public. * Le Cercle des déconomistes contre le Cercle des économistes. L’initiative est sensée être confidentielle. Alléchant, non ? Dauphine n'est pas l'université que décrit Monsieur Laurent Mauduit. Dans « Les imposteurs de l’économie », M. Laurent Mauduit règle leur compte à l’Université Paris-Dauphine et à son Président en quelques pages rageuses (155-160, 285-286).

Le procès est sans appel : Dauphine est le fer de lance d’ « une infernale privatisation » des universités et son président est un traître à ses engagements idélogiques de jeunesse. Mais, s’il est sans appel, ce procès est assez mal documenté. Passons sur l’attaque ad hominem dont est l’objet le président de Dauphine ; elle semble procéder d’une vindicte personnelle qui nous échappe et ne mérite pas, sauf à faire de la psychanalyse de bazar, que l’on s’y attache. Bornons-nous à considérer ce qui est reproché à Dauphine ; d’ailleurs étrangement désignée sous le vocable « faculté », comme si M. La fondation Paris-Dauphine gère plusieurs chaires financées par de grandes entreprises, dont des banques et des compagnies d’assurances.

Justement, qu’en est-il de ces fameux droits d’inscription ? Les économistes, bouc émissaires de la crise. - Un trader de la Bourse de Frankfort, le 17 août 2007. REUTERS/Kai Pfaffenbach - -Les économistes sont sur la sellette aux États-Unis comme en Europe. On leur reproche de n’avoir pas vu la crise venir.

La cause principale serait que cette profession est devenue trop proche des milieux financiers. Une accusation qui va bien au-delà de la controverse universitaire mais met en cause votre probité? «Cela fait un an et demi qu’en France s’exprime un petit groupe, mi-journalistes mi-politiques emmenés par un professeur d’économie à la retraite, Jean Gadrey, contre certains économistes jugés trop connus et surtout trop modérés. Publicité - Est-il normal que les universitaires aient des activités en parallèle à leurs travaux d’Études et de Recherches?

- En quoi la participation d’un administrateur économiste indépendant à des Conseils d’Administration pose-t-elle problème dans la mesure où évidemment il n’utilise pas une tribune publique pour défendre l’entreprise dont il est administrateur? Lettre d’excuses à l'économiste Jean Gadrey. Cher Jean Gadrey, je veux, par cette lettre, vous présenter mes excuses. Car vous venez de faire l’objet d’une mise en cause publique véhémente par le président du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi. Or, je dois ici le confesser : celui qui aurait dû être mis en cause, ce n’est pas vous ; c’est moi. Je veux donc battre ma coulpe. Peut-être l’avez-vous en effet constaté : le 25 mars, le site Internet Slate.fr, cofondé par Jean-Marie Colombani et Jacques Attali, qui tous deux présentent la singularité d’avoir conduit des missions pour Nicolas Sarkozy, a mis en ligne un entretien du même Jean-Hervé Lorenzi, conduit par le journaliste Eric Le Boucher, qui lui aussi a été membre de la Commission Attali.

Et dans cet entretien, vous êtes très vivement pris à partie. Pour ceux qui ne l’aurait pas vu, voici cet entretien. Si vous avez lu cette charge venimeuse, j’imagine, cher Jean Gadrey, que vous avez dû tomber des nues. Car dans le passé, oui, vous aviez pris à bon droit la plume. Liaisons dangereuses : c’est le printemps ! (Gadrey) Voilà une première semaine de printemps riche en événements sur la question des « liaisons dangereuses » entre certains économistes médiatiques et la finance. Je n’y étais pas revenu sur ce blog depuis mon billet de septembre 2009, mais ça bouge, et vite ! Le 25 mars, le site Slate.fr met en ligne un entretien de Jean-Hervé Lorenzi par Eric Le Boucher. J’y suis très vivement pris à partie comme « meneur ». Je vous laisse juge : Le 28 mars, Laurent Mauduit réplique à sa façon en mettant en ligne sur Médiapart une « Lettre d’excuses à l’économiste Jean Gadrey » ( où il explique que la charge qui m’est adressée vise en réalité la publication annoncée de son brûlot « Les Imposteurs de l’économie (éditions Gawsewitch), qui sort aujourd’hui en librairie.

Je ne commenterai pas non plus les propos de Jean-Hervé Lorenzi sur Slate.