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Walter Benjamin

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René Allio

Industries culturelles - Adorno vs. la pop culture. Walter Benjamin et le messianisme : ses deux foyers. Maintenant que les personnages de Claude Hazanivicius ont l’air de se tenir sage, à leur place je veux dire, je peux passer à des préoccupations moins sérieuses.

Walter Benjamin et le messianisme : ses deux foyers

Par exemple à Benjamin, ce cher Walter. Walter Benjamin fut sans aucun doute un des intellectuels les plus remarquables, et des plus inclassables, parmi ces intellectuels judéo-allemands de l’Allemagne impériale et de la République de Weimar. Il fut un des plus écartelés entre sa culture allemande et la dimension juive de son éthique, partiellement inassimilable dans l’Allemagne wilhelminienne et weimarienne. Pour situer son milieu intellectuel et social, écoutons celui qui fut son ami le plus proche et son plus intime confident, son cadet de cinq ans, Gershom Scholem le grand historien de la mystique juive : Ces éléments n’étaient pas seulement des traits de jeunesse : elles sont demeurées des constantes dans leurs démarches divergentes. Pour tout dire, cette identité judéo-allemande est plus que problématique. Photo B.B. Utopie et messianisme. Les œuvres d’Ernst Bloch et de Walter Benjamin semblent viser, par des voies parallèles, une cible commune.

Utopie et messianisme

Tous deux conjuguent les promesses de libération future avec la rédemption d’un passé opprimé. Tous deux partagent la même défiance des victoires aux hanches lourdes et le même sentiment de dette envers les vaincus. « Nous nous mêlons nous-mêmes au passé de façon vivante. Et, de la sorte, les autres aussi revivent, métamorphosés ; les morts ressuscitent ; avec nous leur geste va derechef s’accomplir. Münzer a vu son œuvre brutalement brisée, mais son vouloir s’est ouvert sur de très vastes perspectives. À cette introduction au Thomas Münzer de Bloch font écho les thèses de Benjamin Sur le concept d’histoire : « Le don d’attiser pour le passé la flamme de l’espérance n’échoit qu’à l’historiographe parfaitement convaincu que, devant l’ennemi, s’il vainc, même les morts ne seront point en sécurité. 1995_00_00_db_65. Partager un lien sur Twitter. Se souvenir que l'oubli existe.

Déjà quelques années avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Walter Benjamin avait, dans son célèbre aphorisme sur l’Ange de l’Histoire, fait place à une histoire de la victime, à la place que devrait avoir cette dernière dans l’histoire «officielle».

Se souvenir que l'oubli existe

Cet aphorisme, très troublant par ailleurs, interpelle une toile de Paul Klee intitulée Angelus Novus où l’on aperçoit un ange qui n’a rien de semblable à la représentation iconographique de l’ange chrétien. L’Ange nouveau n’est pas le représentant à la fois corporel et céleste de Dieu; il se présente dans un certain archaïsme, comme s’il était rescapé de la Naïveté. Il n’est pas dans le calme pieux que nous, humains, serions en mesure d’attendre de celui que nous croyons être le représentant de l’absolu bien… Ici et ailleurs. La compénétration des espaces chez W.Benjamin Jusqu’ici l’œuvre de WB a été analysée à partir de la temporalité, en particulier dans L’Homme de verre.Esthétiques benjaminiennes.

Ici et ailleurs

Il en allait de même chez F.Proust : L’histoire à contretemps. Le temps historique chez W.Benjamin, 1994. A partir de mon W.Benjamin et la forme plastique (2012), en insistant sur la découverte de l’architecture pré-moderne française,effectuée à partir de sa lecture de Giedion : Construire en France,construire en fer, construire en béton (1928), on peut montrer que W.B va développer une problématique de la spatialité, en termes de topologie. Ce qui implique qu’entre la forme et le contenu d’une chose, il y a à la fois déformation et conservation d’invariants, géométriques par exemple. On peut donner une image d’un espace topologique : une membrane de caoutchouc. Elle est aujourd’hui à la base des architectures « non-standard » élaborées par ordinateur. Le XIXème siècle et les passages urbains à Paris. Les passages parisiens de Walter Benjamin : <i>Gilles Behnam</i> Articles PASSAGES : « Ces passages, nouvelle invention du luxe industriel, sont des galeries recouvertes de verre, lambrissées de marbre, qui traversent des blocs entiers d’immeubles dont les propriétaires se sont regroupés en vue de telles spéculations.

Les passages parisiens de Walter Benjamin : <i>Gilles Behnam</i>

De part et d’autre de ces galeries, qui reçoivent le jour d’en haut, s’alignent les boutiques les plus élégantes, en sorte qu’un pareil passage est une ville, un monde en miniature. »Définition tirée d’un Guide illustré de Paris, citée dans Paris, capitale du XIXe siècle 1. 1. Dans l’œuvre proliférante de Walter Benjamin, on peut relever quelques textes éminemment consacrés à l’atmosphère qui régnait dans certaines villes (entre autres, Marseille, Ibiza et bien sûr Paris) durant la première moitié du XXe siècle.

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