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Marketing alimentaire

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Au Pérou, un café bio pas très équitable. Ça commence comme un titre d’un roman de Vargas Llosa : « La “gringa” aux yeux bleus et le café bio ».

Au Pérou, un café bio pas très équitable

Une jeune femme, Christelle Bittner, journaliste et blogueuse française, se plaît au Pérou. Elle pose ses valises dans un coin reculé de la selva Central, à Pichanaki. Une région que les Péruviens des montagnes, en mal de terres, sont venus coloniser et apprivoiser au milieu du siècle dernier. Bravant la jungle, ils sont arrivés là avec leurs mules chargées de sucre et de sel. A coups de machette, ils ont déblayé la terre et ont fini par la rendre productive : ils ont réussi à faire pousser du maïs, du cacao, des agrumes, des bananes et du yucca pour se nourrir, et du café pour le vendre.

Lucía, productrice de café dans les années 60 Parmi les premiers colons, une femme, Lucía Cárdenas, crée le village Union Pucusani et une plantation de café de 100 hectares dans les années 1960. Christelle est accueillie par cette famille. . « Ce sont des gens qui offrent tout alors qu’ils n’ont rien. Les pâtes de fruits N.A! : "100% fruits" et 79% sucres ! Autrefois, la vie était simple.

Les pâtes de fruits N.A! : "100% fruits" et 79% sucres !

Quand on mangeait des pommes, on mangeait des pommes. Et quand on mangeait des calissons, c’était des bonbons et c’était aussi un peu la fête. Et puis les problèmes de santé publique sont arrivés et, avec eux, leur lot de recommandations moralisatrices apposées sur des publicités vantant des produits par essence exactement opposés auxdits messages sanitaires. « Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé » en bandeau sous une réclame pour des chips, avouez que c’est comique, pour quelqu’un qui débarquerait d’une autre planète, une planète où les anti-hypertenseurs ne figureraient pas parmi les médicaments best-sellers.

Sur le site de Minute Maid, on apprend d’ailleurs que c’est un demi-verre de ces jus qui équivaut à une portion, soit trois fois moins qu’une canette ! Fruit et pâte de fruits, c’est pas pareil C’est dans ce contexte qu’est apparue plus récemment la gamme de pâtes de fruits « N.A ! BabyNes : Nestlé vous rend accro à la dosette dès le berceau. Caputre d’écran du site Babynes.

BabyNes : Nestlé vous rend accro à la dosette dès le berceau

Nestlé, inventeur du lait en poudre et des capsules de café, a eu l’idée de génie de croiser les deux concepts. Et vient de sortir cette blague qui n’en est pas une : le biberon en kit, alias BabyNes. Mercredi 25 mai, depuis son siège mondial de Vevey en Suisse, le géant de l’agroalimentaire a lancé sa dernière innovation, disponible pour le moment uniquement en Suisse et au Lichtenstein.

Rendons au mastodonte ce qui lui appartient : c’est Henri Nestlé qui a inventé la formule du lait infantile en poudre il y a un siècle et demi, offrant ainsi la première alternative à l’allaitement. Et ce sont aussi les génies du marketing maison qui ont crée les machines à café en capsules il y a plus de trente ans. Comme pour Nespresso, on glisse une dosette dans une machine (évidemment, une machine à usage exclusif, on ne va quand même pas inventer des engins multi-tâches, quelle aberration).

Machine à 200 euros et biberons au double du prix standard. Nesfluid : truc de ouf, Nestlé invente la boisson qui hydrate. La gamme d’« hydranutrition » Nesfluid (DR) Amis lecteurs, vous ne le savez pas, mais vous faites tous les jours un truc complètement dingue.

Nesfluid : truc de ouf, Nestlé invente la boisson qui hydrate

Voilà, c’est comme M. Jourdain qui, chaque fois qu’il ouvre la bouche, fait de la prose. Vous, vous n’en avez certainement pas conscience, mais vous vous hydra-nourrissez.Comment réalisez-vous ce prodige ? Privé d'allégation santé, l'Actimel de Danone pédale dans le yaourt. Capture d’écran d’Actimel.fr Comment vendre un produit « marketé » comme « bon pour la santé » quand on n’a rien pour le prouver ?

Privé d'allégation santé, l'Actimel de Danone pédale dans le yaourt

C’est l’exercice d’équilibriste auquel se livre le groupe Danone avec Actimel. La petite bouteille de lait fermenté, sur le marché depuis 1994, passe en effet son premier hiver toute nue, privée d’allégation santé. En avril, pour prévenir toute déculottée administrée par l’Efsa, l’agence européenne de sécurité des aliments, Danone avait renoncé à vendre Actimel comme un produit « bon pour la santé », notamment pour ses bienfaits sur l’immunité. Il faut dire que le groupe s’était déjà fait rabrouer par l’ASA (Advertising Standards Authority, le gendarme britannique de la publicité) à trois reprises, avec le même verdict à chaque fois : « La publicité Actimel donne une impression trompeuse d’impact positif sur la santé. » « En quoi Actimel est-il un produit unique ?