I. Les Lumières : l’esprit des Lumières
1) Pourquoi la dénomination « Lumières » ? (1)
La métaphore de la lumière symbolise l’accès à une pensée libre, rationnelle et offerte à tous, en opposition à l’obscurantisme.
2) Quelle est la devise des Lumières ? (2)
« Aie le courage de te servir de ton propre entendement » KANT
3) Quelles sont les particularités de ce mouvement ? (3), (4)
C’est un mouvement européen (Italie, Allemagne, Angleterre, France) qui fonde la conscience européenne et stimule la circulation des idées.
4) Quelles sont les valeurs essentielles défendues par les Lumières ? (5), (6)
Ces valeurs sont : la liberté de l’individu, la souveraineté du peuple, la notion d’humanité et de droits inaliénables qui s’y attachent, la recherche du bien-être.
5) Quels hommes ont incarné l’innovation des Lumières et pourquoi ? (7)
Rousseau, dans le domaine littéraire, politique et pédagogique, et Mozart par ses opéras et sa musique.
SYNTHÈSE
Quels étaient les principaux objectifs des Lumières ?
Les hommes des Lumières, européens, ont cherché à faire sortir l’Humanité de l’obscurantisme, pour la faire progresser en établissant de nouveaux droits individuels et collectifs, tels que la liberté et le droit au bonheur.
II. La religion : l’ordre religieux contesté
1) Pourquoi les Lumières mettent-elles en question la religion ? (1), (2)
Elles la remettent en cause en tant qu’institution qui limite la liberté de formuler des jugements critiques en imposant une pensée dogmatique.
2) Sur quoi porte la critique religieuse ? (3), (4)
L’Église domine la société : tournée vers le passé, elle empêche les hommes de prendre en charge leur avenir. C’est donc l’Institution et ses représentants qui sont visés et non la foi.
3) Quelle forme de croyance défendent-ils ? (5)
Les philosophes des Lumières défendent le déisme comme religion naturelle.
4) Sur quelles observations repose la critique religieuse des Lumières ? (6)
La critique porte sur les croyances pratiquées sur tous les continents.
5) Quels modèles inspirent les philosophes ? (7)
Les société primitives, comme celles observées par Bougainville, vivent heureuses sans foi ni Église ; elles suivent les règles d’une morale naturelle. Les pratiques et les divinités varient beaucoup d’un peuple à l’autre.
6) À quoi vise cette critique de la religion ? (8)
Elle vise à défendre la tolérance et la liberté de consciences face aux différentes croyances et cultes divers.
SYNTHÈSE
Pourquoi les philosophes commencent-ils à s’en prendre à la religion pour construire leur pensée ?
Les philosophes s’en prennent à la religion parce qu’elle structure la société, qu’elle emprisonne les consciences et la liberté critique, et qu’elle entraîne des conflits. Elle s’oppose donc aux idéaux de tolérance et de liberté individuelle prônés par les philosophes.
III. La science : la science et l’éducation
1) Qu’est-ce qui doit guider la connaissance ? (1)
La raison et l’expérience doivent guider la connaissance qui ne doit plus reposer sur la magie et la révélation, comme dans le savoir traditionnel.
2) Pourquoi les Lumières s’intéressent-elles aux sciences ? (2)
Refusant toute explication divine, les Lumières valorisent la science comme mode d’accès rationnel à la connaissance.
3) Quelle femme des Lumières cherche à promouvoir la nouvelle physique ? (3)
Émilie du Chatelet, compagne de Voltaire, traduit les livres de physique de Newton.
4) Quelles sciences progressent au XVIIIe siècle ? (4)
Essentiellement la physique, mais aussi la chimie, la biologie, la sociologie et même la psychologie.
5) Quels progrès entraînent ces nouvelles connaissances ? (5)
On met au point le paratonnerre, le microscope, le télescope, la machine à vapeur et la montgolfière.
6) Pourquoi ces progrès donnent-ils naissance à des utopies ? (6)
Ces progrès rapides de la science font rêver à la construction de villes nouvelles, d’un homme nouveau au sein de sociétés idéales régies par les nouvelles découvertes.
7) Par quels moyens ce nouveau savoir est-il diffusé ? (7)
Il est mis à la portée de tous par des publications populaires, par les 35 volumes de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert et par la création de Sociétés Savantes et d’Académies.
8) Quelle œuvre de Rousseau renouvelle les principes d’éducation des enfants et pourquoi ? (8)
Rousseau écrit Emile, un traité d’éducation des enfants : la pédagogie apparaît comme le moyen de donner à chacun la possibilité de maîtriser son existence grâce au savoir.
SYNTHÈSE
Pourquoi les Lumières sont-elles particulièrement attentives au développement des sciences et techniques ?
Les sciences et techniques permettent d’échapper aux croyances diffusées par la religion, de mieux comprendre le réel par la raison et de créer des inventions qui améliorent la vie de tous. L’individu peut alors prendre son destin en main par le seul exercice de son intelligence et la mise en pratique de ses connaissances.
IV. L’individu : l’avènement de l’individu
1) Quelles libertés revendiquent les philosophes ? (1)
D’abord la liberté de conscience (droit de choisir sa propre religion), puis les libertés d’expression, d’opinion et de publication.
2) Quelles évolutions apparaissent dans la conception de la vie ? (2), (3)
L’individu est désormais pris en compte, avec toutes ses caractéristiques réelles et non idéales : corporelles, intellectuelles, spirituelles… Il est en droit d’aspirer légitimement au bonheur.
3) Comment se traduisent-elles concrètement ? (4), (5)
L’amour, le bonheur familial, le plaisir de contempler une œuvre d’art ou un paysage encore « sauvage » sont des émotions valorisées, au détriment des valeurs religieuseS liées au salut de l’âme.
4) Quels nouveaux genres littéraires résultent de ce changement de mentalité ? (6)
Le roman réaliste et l’autobiographie mettent l’individu au centre.
5) Par quoi se caractérise le roman du XVIIIe siècle ? (7) et la peinture ? (8)
Le roman du XVIIIe montre la singularité des individus et de leur existence au lieu d’insister sur leur universalité ou leur exemplarité ; la peinture choisit des sujets dans la vie quotidienne, montre les hommes au travail, des personnages de classes sociales plus modestes.
6) Quel est le nouveau rôle de l’artiste ? (9)
L’artiste ne se contente plus de divertir ; il revendique une liberté de création qui traduit sa vision subjective de l’homme et du monde.
SYNTHÈSE
Comment se marque l’attention nouvelle portée à l’individu ?
L’individu ne doit plus correspondre à un modèle idéal transmis par les textes ou les peintures religieuses ; il est reconnu en tant que tel avec ses caractéristiques propres, sociales, intellectuelles et physiques. Il est valorisé dans l’art et la littérature qui intègrent la peinture de la réalité quotidienne. Il revendique de nouveaux droits comme la liberté d’expression.
V. L’espace public : un espace public
1) Pourquoi est-il nécessaire de trouver des espaces publics ? (1)
Les philosophes des Lumières ont besoin d’espaces publics d’expression pour communiquer leurs nouvelles idées.
2. Quels sont les moteurs du débat public ? (2), (3)
Les livres, journaux, almanachs, pamphlets, sont des medias du débat public. Ils sont lus et commentés collectivement, y compris en langue étrangère, ce qui permet la diffusion des idées.
3. Quelles villes servent de modèles ? pourquoi sont-elles un espace public privilégié ? (4), (5)
Les grandes viles internationales, telles que Londres, Paris, Venise, Genève, Amsterdam, Vienne… sont propices aux échanges : les cafés, les salons, les rues, les jardins favorisent les rencontres et les débats.
4. Quels problèmes pose cependant cette ouverture de l’espace public ? (6)
Mais la ville est aussi un lieu privilégié pour l’alcoolisme, la prostitution et le crime crapuleux.
5. En quoi la réaction face à ces problèmes change-t-elle ? (7)
La loi distingue le délit du péché, punit les infractions mais plus les manquements à la morale ; les philosophes dénoncent la torture et les châtiments cruels, et portent un regard nouveau sur les prisons.
6. Quelles sont les nouveautés en matière d’économie ? (8)
Le travail est glorifié au détriment des privilèges de naissance ; le commerce, plus libre et moins taxé, devrait se développer pour le bien de tous selon Adam Smith.
SYNTHÈSE
Par quels moyens l’opinion publique peut-elle se former et s’affirmer ?
L’opinion publique se forme dans des lieux publics et urbains qui favorisent les rencontres et les débats ; la presse et les livres en assurent la diffusion y compris hors de France.
VI. L’ordre politique : un nouvel ordre politique
1) Quel changement majeur modifie l’ordre politique ? (1)
Les philosophes veulent que l’État soit régi indépendamment de l’Église.
2) Quel régime politique et quels dirigeants semblent pouvoir gouverner en respectant les idéaux des Lumières ? (2)
Les Philosophes sont favorables au despotisme éclairé : un monarque agissant dans l’intérêt de son peuple, pour permettre plus de liberté, égalité, et justice.
3) Quel pays inaugure un nouveau type de gouvernement et sur quelles bases repose-t-il ? (3)
L’Amérique est la première à mettre en place une République : c’est le peuple qui choisit ses représentants au service du bien public. Le fonctionnement de l’État repose sur une Constitution.
4) Quel est le nouveau statut du citoyen ? avec quelles limites ? (4)
Chaque citoyen fait partie du peuple à égalité avec les autres devant la loi ; mais cette égalité de principe sera difficile à mettre en place dans les faits.
5) Comment évolue le statut des femmes ? (5)
Les femmes s’émancipent et prennent plus de place dans les milieux intellectuels et artistiques. Mais leur accès à l’instruction, défendu par les Philosophes, reste encore souvent critiqué et ridiculisé.
6) Quel combat emblématique cherche à défendre le respect de l’être humain ? (6)
Le combat contre la traite négrière et l’esclavage des Noirs aux Antilles devient exemplaire.
7) Quelles classe sociales sont revalorisées ? (7)
Les classes sociales inférieures, celle des domestiques et des marginaux, sont revalorisées par les artistes et les écrivains.
8) Quels principes d’organisation politique doivent servir de base ? (8), (9)
La souveraineté du peuple, la liberté individuelle, la séparation des pouvoirs, le libéralisme politique, doivent permettre de fonder un État républicain qui ne dérive pas vers la Terreur.
SYNTHÈSE
Quelles modifications profondes les Lumières apportent-elles à l’organisation sociopolitique du pays ?
Les Philosophes réfléchissent à un État qui peut donner une place à tous les citoyens, égaux en droits, et agir pour leur bien, avec plus de liberté et de respect. Il s’agit soit du despotisme éclairé, soit de l’idée d’une République Constitutionnelle, mais dans les deux cas, l’Église doit être distincte de l’État.
VII. L’universalité : le monde un et pluriel
1) Sur quel principe repose l’idée d’universalité ? (1)
L’idée qu’il existe une nature humaine commune, indépendamment des différences liées à la géographie ou à l’histoire.
2) Quelles nouvelles curiosités suscite-t-il ? (2)
On s’intéresse aux mœurs des sociétés lointaines et exotiques, découvertes au cours de grands voyages autour du monde.
3) Quelles conséquences ont ces nouvelles découvertes ? (3), (4), (5)
On découvre que la civilisation peut prendre des formes variées et que les mœurs européennes ne sont plus la seule et unique référence. La technique du « regard étranger » permet d’utiliser la fiction romanesque pour critiquer sa propre civilisation.
4) Quel nouveau regard porte-t-on sur l’Histoire ? (6)
Le passé n’est plus idéalisé, mais on prend conscience de l’évolution historique des sociétés, conçue comme un enchaînement de causes et conséquences, chaque période ayant sa propre cohérence.
5. À quelle idée fondamentale aboutit ce nouveau regard porté sur l’Histoire ? (7)
Cette nouvelle conception du monde et de l’histoire aboutit à la notion de droits inaliénables pour chaque être humain, appelés Droits de l’Homme.
SYNTHÈSE
En quoi peut-on dire que le mouvement des Lumières est universel ?
Il reconnaît que chaque individu a droit au respect en tant qu’être humain, et à la reconnaissance de sa civilisation. Il bénéficie à ce titre de droits inaliénables, valables partout. Les différences sont relativisées par le contexte géographique et l’évolution historique.