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Alain Cardon : « Beaucoup d’entreprises sont déjà finies. Les transformations découlent de la pression extérieure », Dossiers thema. Pourquoi la transformation est-elle difficile à mettre en œuvre au niveau du top management ?

Alain Cardon : « Beaucoup d’entreprises sont déjà finies. Les transformations découlent de la pression extérieure », Dossiers thema

Lorsqu’on regarde l’entreprise en tant que système, c’est une évidence : une transformation ne peut être pilotée par le centre. Ce serait comme d’imaginer que la transformation d’une cellule biologique peut être pilotée par son noyau. Le noyau contient l’ADN, et la fonction de ce dernier est de s’assurer que l’espèce est préservée, que rien ne change, que l’on évitera l’OGM... Tous les centres, gouvernements ou directions générales veillent avant tout à leur propre pérennité, à leur réélection ou à leur reproduction.

Une fois en place, les membres d’un comité de direction veulent avant tout conserver leurs postes ! Dans le cas de la transformation digitale, c’est particulièrement vrai. Quelles sont les méthodes, concrètes, pour rendre l’évolution possible ? En tant qu’actionnaire, la seule façon de créer du changement est de changer le directeur général. Quelle est la clef de la réussite ? Les nouveaux talents. Cet article est le troisième d’une série dont la publication s’étalera sur plusieurs mois.

Les nouveaux talents

Le premier XXe siècle a connu une rationalisation à grande échelle du travail humain, formulée avec une précision mathématique par Frederick Winslow Taylor. Si au fil du temps la vision tayloriste s’est enrichie et affinée, prenant en compte des aspects comme la motivation, la contribution personnelle ou encore la créativité des salariés, elle n’a pas radicalement changé sur le fond. Observons néanmoins les tendances récentes. Compétences et autonomieLa principale évolution, repérée par différents auteurs dans les années 1990, est sans doute le passage progressif des qualifications (objectives, vérifiables, définissant un poste ou un métier) aux compétences (personnelles, plus difficiles à mesurer et à valider, transverses). Au-delà des cadres, c’est désormais l’ensemble du monde salarié qui est décrit et géré de cette façon.

Les piliers de cette logique sont tous en train de disparaître. L'entreprise du futur - 2 - L'avènement de l’ultra client. Cet article est le deuxième d’une série dont la publication s’étalera sur plusieurs mois.

L'entreprise du futur - 2 - L'avènement de l’ultra client

Le Cluetrain Manifesto de 1999 s’ouvre sur ces phrases prophétiques : « Les marchés en réseau commencent à s’organiser plus vite que les entreprises qui les ont traditionnellement ciblés. Grâce au web, ces marchés deviennent mieux informés, plus intelligents et plus demandeurs en qualités, qui font défaut à la plupart des entreprises. » Et les auteurs du manifeste embraient avec cette formule devenue fameuse : « Les marchés sont des conversations ».

La dynamique de l’échange, ou les marchés comme conversation L’intuition de 1999 est devenue la clé de bien des stratégies commerciales, notamment depuis que les réseaux sociaux ont donné aux clients une possibilité inédite de s’exprimer. D’ici quinze ou vingt ans elle pourrait tout simplement être la base de toute relation commerciale bien comprise. Deux tendances se dessinent. Le prosommateur deviendra un ambassadeur de la marque. Garder la main ? Portrait robot de l'entreprise du futur: durable dans l'instable. Cet article est le premier d’une série dont la publication s’étalera sur plusieurs mois.

Portrait robot de l'entreprise du futur: durable dans l'instable

Comment caractériser le monde économique de demain ? En se contentant d’extrapoler, on pourrait insister sur trois aspects. Ce sera un monde ouvert, où l’accessibilité croissante des technologies permettra à de nouveaux acteurs d’investir des secteurs jadis protégés ; par conséquent une forme d’instabilité s’imposera. Selon les pays et les secteurs, l’évolution sera très variée dans sa rapidité et dans son intensité. Mais la vague numérique continuera à déferler sur le monde, et avec elle des innovations radicales redéfinissant en profondeur les marchés, les modes de production et le rôle des différentes parties prenantes. La fin de l’avantage compétitif ? Même les secteurs jusqu’ici épargnés par la vague numérique commencent à s’inquiéter.

La seule certitude, c’est l’aventure, au sens étymologique du terme : ad venturus, ce qui va arriver. Il y aura, comme toujours et plus que jamais, des perdants.