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Le déscolarisation. Par Françoise Solliec Depuis quelques années, la problématique du décrochage scolaire mobilise la scène de l’éducation nationale. Comment identifier les décrocheurs ? L’école est-elle responsable de ces échecs ? Comment prévenir le décrochage ? Dans le foisonnement des analyses, des initiatives et des acteurs, nous tentons ici de tracer quelques pistes.

Quelques documents pour s’y retrouver Depuis plusieurs décennies, le nombre de jeunes de plus de 16 ans quittant le système scolaire sans qualification (ni CAP, ni BEP, ni baccalauréat), interpelle chercheurs et pouvoirs publics. « Maintenant que l'insertion professionnelle et sociale se trouve largement indexée sur le diplôme que l'on possède, sur le fait d'avoir en quelque sorte ce brevet de normalité sociale que constitue le long passage par l'école, celui que ne passe pas par l'école, qui n'y réussit pas qui n'a pas de diplôme, a toute chance de se retrouver dans une grande difficulté. L'entretien La revue Foéven n°162, décembre 2011. Catherine Blaya : "Il n’existe pas un seul type de décrocheur".

Tout a-t-il été essayé en terme de décrochage ?

Catherine Blaya : "Il n’existe pas un seul type de décrocheur"

"La responsabilité du décrochage scolaire est souvent attribuée à des problèmes de déficience parentale. Parfois également elle se naturalise dans un vision du jeune paresseux... Ces deux visions sont pour nous autant de simplismes qui dédouanent le milieu scolaire de toute influence dans la construction de ce décrochage", écrit Catherine Blaya, professeur à l'Université de Bourgogne et co-fondatrice de l'Observatoire européen de la violence scolaire. Alors encore un livre qui accuse l'école ? L'ouvrage de Catherine Blaya, "Décrochages scolaires" au pluriel, est bien plus fin et précis que cela. A-t-on une idée de l’importance de l’absentéisme et du décrochage ? L’institution scolaire sait mieux recenser l’absentéisme lourd ou chronique que l’absentéisme occasionnel. On a l'impression que l'opinion publique est un peu lasse des efforts vers la partie la plus faible de sa population. Pourquoi les garçons décrochent-ils plus que les filles ?

Philippe Goémé : Lutter contre le décrochage au quotidien. Par François Jarraud Qui peut mieux parler de la lutte contre l'échec scolaire que ceux qui l'affrontent dans ses pires formes au quotidien ? Philippe Goémé dirige le Pôle Innovant Lycéen de Paris (PIL), une structure pour décrocheurs. Il préside aussi la Fespi, une fédération de structures scolaires innovantes.

Pour lui la solution passe par plus de bienveillance.. Pour rencontrer Philippe Goémé, traversez l'atelier où s'affairent des garçons et quelques filles sur de grosses machines industrielles. Comment un jeune arrive-t-il au PIL ? Nos élèves sont des jeunes qui ont décroché en seconde ou en fin de troisième. Comment peut-on ramener ces jeunes à l'Ecole ? On ne les garde que pour un temps, celui du retour sur un projet scolaire ou d'insertion. Un dispositif qui individualise c'est coûteux ? Ici il y a 13 professeurs pour 110 élèves. Pour lutter contre le décrochage que pourrait faire le prochain ministre ? Mais comment agir sur les mentalités ? Propos recueillis par François Jarraud. Pierre-Yves Bernard: " On assiste à une désaffection pour le modèle scolaire classique" La déscolarisation, Pierre-Yves Bernard la suit de près.

Pierre-Yves Bernard: " On assiste à une désaffection pour le modèle scolaire classique"

Maître de conférences à l'Université de Nantes, auteur du "Décrochage scolaire" (PUF) il met en perspective les données de l'OCDE et ouvre des pistes pour lutter contre le décrochage. Car c'est le modèle scolaire français qui arrive à son terme. L'OCDE annonce un taux de scolarisation en baisse pour les 15-19 ans. Quel regard jetez-vous sur ces données ? Depuis 1995 il n'y a pas eu en France de progression très significative de la durée des études. Quelle est la part de la politique sociale et de la politique scolaire dans cette situation ? Il est difficile de distinguer les deux car le scolaire s'inscrit dans le social.

Que pourrait faire le système éducatif ? Une bonne partie des interruptions de scolarité se font entre 16 et 18 ans et la majorité ne sont ni en emploi ni en formation, et restent le plus souvent chez eux. Mais on peut agir à plusieurs niveaux. Entretien François Jarraud. Delahaye et Weixler : La lutte contre le décrochage a besoin de continuité. " Quand le cadre politique est clair et pérenne, avec des valeurs, des objectifs, des indicateurs, et une obligation de résultats, mais aussi quand le pilotage intègre une marge d’autonomie laissée aux territoires et unités éducatives, quand le partenariat notamment avec les collectivités territoriales devient naturel, quand le déverrouillage réglementaire et la simplification libèrent les énergies, alors les résultats sont au rendez-vous.

Delahaye et Weixler : La lutte contre le décrochage a besoin de continuité

" Jean-Paul Delahaye et Frédérique Weixler publient, chez Berger-Levrault, un ouvrage sur la lutte contre le décrochage, une politique à laquelle ils ont beaucoup contribué. Ce livre fait plus qu'in état des lieux. Il montre les points de blocage ainsi que les points de vigilance actuels. La lutte contre le décrochage scolaire est-elle un enjeu franco-français ?

Non, bien sûr.