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Economie et bonheur

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L'économie du Bonheur - Confluence des savoirs. Vers une économie du bonheur? « Plus précisément, il faut mettre en question radicalement la vision économique qui individualise tout, la production comme la justice ou la santé, les coûts comme les profits et qui oublie que l'efficacité, dont elle se donne une définition étroite et abstraite, en l'identifiant tacitement à la rentabilité financière, dépend évidemment des fins auxquelles on la mesure, rentabilité financière pour les actionnaires et les investisseurs, comme aujourd'hui, ou satisfaction des clients et des usagers, ou, plus largement, satisfaction et agrément des producteurs, des consommateurs et, ainsi, de proche en proche, du plus grand nombre.

Vers une économie du bonheur?

Pierre Bourdieu, Contre-feux, Paris, Raisons d’agir, 1998. La recherche d’indicateurs alternatifs à l’hégémonie du produit intérieur brut ne peut pas rester complètement indifférente aux nombreux efforts actuels visant à mesurer le niveau de bien-être « subjectif » des individus à partir de données issues de questionnaires d’attitudes. . [1] P. Bréchon, J. [4] C. L'économie du bonheur. On le sait peu mais les économistes s'intéressent au bonheur des gens !

L'économie du bonheur

On comprend pourquoi et comment grâce à cette introduction très claire de l'une des meilleures spécialistes du sujet. Tout démarre par un paradoxe mis en avant par l'économiste américain Richard Easterlin : devenir plus riche ne rend pas les gens plus heureux. Horreur ! D'une part, certains en concluent que la croissance à tout prix n'accroît donc pas le bien-être. D'autre part, la théorie économique dominante postule que les individus sont rationnels, mais la course à la satisfaction maximale censée les motiver débouche sur l'absence de bien-être supplémentaire !

Il fallait corriger ce mauvais résultat pour maintenir l'hypothèse de rationalité et la course à la croissance. Le bonheur existe-t-il en économie ? Le bonheur, une idée neuve en économie. En 2011, l'enseignante à l'université Paris-I-Sorbonne et membre de l'Ecole d'économie de Paris est sollicitée par les médias pour élucider ce phénomène en apparence inexplicable.

Le bonheur, une idée neuve en économie

Ses travaux ricochent aux Etats-Unis, où The New Yorker publie un article intitulé « Glad to be unhappy : the French case », et en Grande-Bretagne, où elle est citée à foison par le quotidien The Guardian. Tout le monde s'emballe. Il n'en fallait pas plus pour réveiller la controverse politique. Claudia Senik, elle, a choisi son camp : « Une économie sans croissance ? Pourquoi assisterait-on aujourd'hui à la fin de l'histoire ? L'économie du bonheur. Les arguments de l’économie du bonheur : les critiques et les réticences des économistes sont-elles solubles dans l’économétrie et l’imagerie cérébrale ?

L'économie du bonheur

Les déclarations des individus sur leur bien-être ne sont pas des phénomènes aléatoires et infondés. Les économistes en veulent pour preuve la correspondance entre les déclarations de satisfaction ou de bien-être et les manifestations physiques de la peine et de la joie, que peuvent capturer les sciences cognitives, la médecine ou la psychologie. Les individus qui se disent heureux ont par exemple une activité cérébrale plus importante dans la partie préfrontale du cerveau droit qui serait le siège des émotions positives, d’après des travaux d’imagerie cérébrale.

Ces correspondances confortent les économistes. Pour appuyer son propos, Richard Layard va même jusqu’à reproduire les images de cerveaux dans son livre, Happiness. Les problèmes méthodologiques en suspens. «La croissance harmonise le bonheur de tous» La croissance rend-elle les gens plus heureux ?

«La croissance harmonise le bonheur de tous»

Question hautement polémique au moment où la France s’enlise dans la récession, où la menace écologique est une urgence et où une partie des citoyens et des chercheurs militent pour un modèle décroissant. En interrogeant les ressorts de la croissance au regard du bien-être dans son nouveau livre l’Economie du bonheur, Claudia Senik, professeure à l’université Paris-Sorbonne et à l’Ecole d’économie de Paris, relance le débat. Cette chercheuse travaille sur un matériau assez nouveau, le bonheur, qui aussi subjectif et insaisissable soit-il, affine la compréhension des comportements humains dans une économie de marché.

Ainsi se développe une approche psychologique de la crise, basée sur de grandes enquêtes de satisfaction auprès de la population. A côté du taux de chômage ou du PIB, le bonheur peut-il devenir un nouvel indicateur économique fiable au point de dessiner l’avenir d’un pays ? Comment expliquer ce phénomène ? Dessin Yann Legendre.