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Transition énergétique

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La « transition » énergétique. Pour les économistes, la performance énergétique d’une économie se mesure à l’intensité énergétique du produit intérieur brut (PIB) exprimée en tonnes équivalent pétrole (tep) par 1 000 dollars. Plus le chiffre est faible, meilleure est la performance. La courbe d’« apprentissage » énergétique de chaque pays, généralement en forme de cloche, montre les diverses périodes de transition économique. Au départ, l’intensité énergétique a tendance à croître : c’est la période pendant laquelle le pays bâtit l’essentiel de son infrastructure – industrie lourde, réseaux de transports, aménagement urbain, etc. Durant cette phase, les besoins sont importants et le contenu énergétique du produit intérieur brut augmente. Survient ensuite une saturation qui s’est produite vers 1880 pour le Royaume-Uni, vers 1920 pour les Etats-Unis, vers 1930 pour la France ou l’Allemagne, vers 1960 pour le Japon. La transition énergétique, c'est aussi une question de géopolitique.

ANALYSE L’exploitation des hydrocarbures de schiste pourrait amener les Etats-Unis à se désintéresser du Moyen-Orient. Indirectement, cela mettrait en danger la sécurité d’approvisionnement de la France. Une dimension qui ne doit pas être oubliée dans le cadre du débat sur la transition énergétique. Le grand débat national sur la transition énergétique, initié le 29 novembre par la ministre de l’Environnement Delphine Batho, a pour but de rendre la France moins dépendante au pétrole et au nucléaire, tout en conservant une économie compétitive.

Si ce triple objectif est bien connu, un quatrième l’est moins : la nécessité d’assurer l’approvisionnement énergétique du pays. Aujourd’hui, l’énergie consommée en France est pour deux tiers d’origine fossile, c'est-à-dire du gaz ou du pétrole quasi-intégralement importés. Cette dépendance aux importations d’énergies fossiles est en croissance en Europe et le sera encore durablement malgré les efforts initiés en matière d’efficacité énergétique. De l’importance d’une transition énergétique intelligente. A l’approche du débat sur la transition énergétique, l’Association des économistes de l’énergie alerte sur l’importance de ne pas surestimer les scénarios : ce ne sont que des aides à la décision.

De l’importance d’une transition énergétique intelligente

A quelques jours de l’ouverture du débat sur la transition énergétique, le 20 novembre prochain, l’Association des économistes de l’énergie (AEE) a apporté une contribution unique et inattendue. Pierre-Franck Chevet, ancien patron de la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) et nouveau patron de l’ASN, explique : "On attend beaucoup des scénarios. Ils font partie du débat mais ils ne seront pas tout le débat". Pantelis Capros, économiste de l’Université technique d’Athènes, confirme.

Bien placé, il est à l’origine du modèle Primes. Aussi complets que soient ces modèles, Pantelis Capros reconnaît qu’ils ne sont pas en mesure de tout modéliser. Imbroglio de recommandations Nadia Maïzi, directrice du Centre de mathématiques appliquées à l’école des Mines ParisTech, va même plus loin.