background preloader

Délits d'Opinion

Facebook Twitter

2012 Vu d'ailleurs

La « valeur travail » en politique : valeur refuge ou valeur piège. Attention, terrain miné ! Ce mot de « travail », qui a connu une gloire certaine lors de la campagne présidentielle de 2007 (tout le monde se souvient encore du « travailler plus pour gagner plus » du candidat Nicolas Sarkozy), semble revenir sur le devant de la scène à l’approche des échéances de 2012. Pourtant, ce come-back pourrait bien être plus compliqué qu’il n’y paraît… A l’origine du mot « travail », il y a une pluralité de sens qui cohabitent. Le travail, c’est tout d’abord un gagne-pain. Mais c’est aussi une malédiction : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », dit Dieu à Adam lorsqu’il le chasse du Paradis (Genèse, 3:19). Le mot latin originel (tripalium) désignait quant à lui un outil servant à maintenir écartées les pattes des chevaux, et, par extension, un instrument de torture. Le travail, c’est enfin l’activité par laquelle l’homme acquiert une certaine noblesse, voire même s’épanouit et se réalise pleinement en tant qu’être humain.

« Branding » et identité nationale, ou le marketing appliqué aux Nations. Le concept de Nation est-il soluble dans le branding – cette discipline d’origine anglo-saxonne issue du marketing et de la publicité, et qui consiste à définir et asseoir la puissance et la personnalité propre d’une marque ou d’un produit ? Peut-on schématiser et vanter les mérites d’un pays, comme on le fait d’une vulgaire lessive (« la lessive X lave plus blanc ») ? Oui, si l’on en croit nos voisins d’outre-manche. Dans son édition de septembre 2010, le magazine britannique pour businessmen branchés The Monocle passe la « marque » Grande-Bretagne au crible de cette discipline.

Quels sont ses atouts ? Et quelles sont ses faiblesses ? Pas besoin pourtant d’être un expert pour constater les récents échecs du gouvernement français en matière de définition d’un projet national collectif, qu’il s’agisse de cerner les contours d’une identité nationale ou de porter haut les valeurs de la France à l’étranger. Difficile donc de faire fi des enjeux de réputation de la France à l’étranger. Internautes, vie privée et anonymat : ne pas se tromper d’enjeux.

Si les Français se disent majoritairement inquiets de l’usage qui peut être fait de leurs informations privées sur Internet, dans le détail, on observe que les catégories qui déclarent bien maîtriser les outils de diffusion d’informations en ligne sont aussi celles qui publient le plus facilement leurs informations personnelles.

Il s’agit des cadres, des jeunes et des populations les plus connectées. En plein débat sur l’anonymat des internautes, attisé par la proposition du sénateur Jean-Louis Masson d’obliger certains d’entre eux à divulguer leur identité réelle, c’est l’une des principales conclusions du premier Baromètre des Enjeux Numériques réalisé par TNS Sofres pour Microsoft. TNS Sofres y voit une forme de contradiction, voire d’insouciance : « tout se passe donc comme si les internautes censés être les plus avertis étaient aussi ceux qui sont le moins au fait de certains risques associés (fichage commercial), ou ceux qui s’en soucient le moins ».

Marc-André Allard. Du bon usage du terme « sondage. Avec l’arrivée d’Internet, et plus particulièrement du « web social », les consultations en direction d’un public plus ou moins large se multiplient. Parfois, ces opérations sont baptisées « sondages » et présentées comme aussi fiables, voire davantage, que les sondages effectués par les sociétés d’études à la TNS Sofres, IPSOS, IFOP, etc. Il y a généralement un argument de « taille » derrière tout ça. Lorsqu’une chaîne de télé s’associe à un grand site web communautaire pour proposer de répondre à des questions d’actualité, elle peut en général se vanter de rassembler une base de 10 000, parfois 20 000 ou même 30 000 répondants en une ou deux journées. A comparer aux 1 000 individus interrogés par les instituts d’études dans le cadre d’enquêtes représentatives au niveau national… …sauf qu’en la matière, la taille ne compte pas ! Historiquement, le sondage d’opinion moderne est même né précisément en réponse à ce genre de consultations effectuées selon des méthodes non scientifiques.

Le contrôle direct des parlementaires par les internautes-citoye. M. Christian Paul, Mme Sylvia Pinel, ou encore M. Jean Dionis du Séjour : depuis quelques temps, certains députés français sortent de l’ombre et connaissent une gloire médiatique (ou une infamie…) inhabituelle. C’est que, prenant appui sur les possibilités offertes par le web, des citoyens ont décidé de s’organiser pour contrôler à leur tour le travail des parlementaires, et mettre ces informations à disposition du public. Activité en séance, niveau de contribution aux groupes, commissions ou autres organes de travail, présence lors des votes, etc. : les indicateurs d’activité de chaque député sont passés au crible, et une fiche de synthèse nominative est publiée sur un site web.

Deux sites en particulier connaissent un franc succès : le site Parlorama, qui décortique l’activité des députés européens, et le site Députés Godillots, créé à l’occasion du débat à l’Assemblée Nationale sur la loi HADOPI. Ces initiatives soulèvent pourtant de nombreuses questions. Le web politique est-il « de gauche » Deux études récentes semblent le confirmer : les sympathisants de gauche et d’extrême-gauche sont davantage actifs sur Internet que ceux du centre et de la droite.

Dans la première vague de son Baromètre des usages sociaux et politiques du web, réalisée en septembre 2009 pour le think-tank Temps Réels, TNS Sofres estime que 45% des internautes ont une pratique politique d’Internet (signer une pétition, consulter le site d’un parti, participer à des discussions politiques, etc.), ce qui représente 30% de l’ensemble des Français.

Des sympathisants de gauche plus actifs politiquement sur Internet que ceux de droite Résultat le plus croustillant, il semblerait que la proximité partisane soit l’un des facteurs les plus corrélés aux pratiques politiques (avec l’âge, le sexe et le niveau de diplôme notamment). Nous voici donc face à un résultat apparemment fiable, qu’il s’agit maintenant d’interpréter… C’est cependant un peu court, comme explication. 2009 : sale année pour les salariés. Les débuts d’année sont naturellement propices aux bilans et à la prospective. Il est un domaine qui est particulièrement scruté, surtout en temps de crise : le moral des salariés – ces Françaises et ces Français qui, employés ou cadres, représentent près de 90% des actifs en France. Et en ce domaine comme en d’autres, ça va… plutôt mal en ce début 2009. Une satisfaction de façade… L’observatoire CEGOS « Climat et relations sociales dans l’entreprise », réalisé en septembre/octobre 2008, fait état d’un niveau d’implication globalement positif des salariés. 79% d’entre eux déclarent être très impliqués dans leur travail, et 61% se disent motivés.

Ils restent majoritairement fiers de travailler dans leur entreprise (57%). Ces bons résultats sont à nuancer. …qui cache mal des préoccupations de fond Il semble en effet que ces quelques résultats positifs masquent trois grands domaines de préoccupation : Des salariés qui jouent « perso » en 2008 « Engagez-vous, rengagez-vous qu’y disaient… » Les « Digital Natives » (15-25 ans), la génération des autochton.

Ils sont nés entre 1985 et 1995, et ont donc aujourd’hui entre 15 et 25 ans. Ils ont un rapport tout à fait spécifique à la société, à la consommation, aux marques, à la politique, aux médias, etc., en grande partie façonné par les technologies numériques. Mark Prensky, enseignant et chercheur américain, les a baptisés les « Digital Natives » (natifs numériques), dans un essai paru en 2001. Par cette expression, Mark Prensky a cherché à décrire l’avènement, dans le système éducatif américain, d’une nouvelle génération d’élèves et d’étudiants pour lesquels le numérique est un territoire « natif » dont ils seraient les « autochtones ».

Leurs aînés seraient, au mieux, des « immigrants numériques », qui ne maîtriseraient les technologies qu’au prix d’un effort d’adaptation bien visible. Cet effort, ou « accent », consisterait par exemple à imprimer un email ou un texte numérique pour en prendre connaissance, plutôt que de le lire et de le commenter à l’écran… A quoi les reconnaît-on ? Le sondeur, le bookmaker et le législateur. Nous sommes au printemps 2007. Les Français sont appelés à élire leur prochain(e) Président(e) de la République. A quelques semaines du scrutin, le journal Le Figaro s’intéresse aux paris sur le résultat du second tour et aux cotes des candidats. Illégaux en France (l’Etat conservant par ailleurs le monopole des jeux d’argent), ces paris prospèrent au Royaume-Uni depuis de nombreuses années. L’apparition des paris online, via des sites web spécialisés, stimule ce phénomène.

Le Figaro regarde donc, de l’autre côté de la Manche, les cotes établies et publiées sur le web par les bookmakers (terme d’ailleurs sans réel équivalent en français, et qui désigne la personne ou l’institution chargée de prendre les paris). Il y a encore un an, on disposait d’assez peu de données sur le rapport des Français au jeu en ligne, faute d’enquêtes publiées. On commence ainsi à avancer quelques chiffres avec certitude. Mais qui sont, en définitive, ces fameux joueurs en ligne ? Eloge de la lecture estivale. De même qu’il y a des joggers du dimanche, il y a des lecteurs d’été (je m’inclus d’ailleurs dans ces deux catégories). La raison, bien souvent, en est simple : en vacances, on dispose de davantage de temps pour lire. Les motivations, elles, sont diverses.

On peut vouloir entamer et terminer enfin ce roman acheté l’hiver dernier (je recommande à ce sujet Chaos Calme , de Sandro Veronesi). On peut choisir un livre en fonction de sa destination, comme les écrits d’Edward Abbey pour qui visite les parcs de l’Ouest américain. Certains se détendront en lisant le succès de librairie annoncé de l’été. D’autres se feront un avis personnel sur la qualité des ouvrages pressentis pour les prix littéraires de la rentrée. Et puis, il y a aussi les non lecteurs. Alors, lire, un luxe de vacanciers ? Toujours selon l’enquête TNS Sofres, les lecteurs, eux, déclarent avant tout être motivés par l’envie de se détendre (50%) et de se cultiver, de s’instruire (49%).

Les pratiques culturelles des Français à l’heure d’HADOPI | Déli. Intéressante coïncidence ! La nouvelle vague de l’enquête Les pratiques culturelles des Français à l’ère numérique, conçue et exploitée par le Ministère de la Culture et de la Communication, a été rendue publique le 14 octobre dernier, au moment même où le Conseil Constitutionnel examinait le contenu du second volet de la loi sur la diffusion et la protection de la création sur Internet (dite loi HADOPI). Cette étude a plusieurs mérites. Elle couvre non seulement les pratiques médias des Français, mais également l’ensemble de leurs pratiques culturelles. Cette étude est riche d’enseignements, parfois surprenants. Hasardons trois constats, et deux hypothèses, pour tenter de rendre compte de la richesse des ces enseignements.

Constat n°1 : les médias classiques perdent du terrain, mais ne meurent pas Les experts des médias s’accordent généralement pour dire que, jusqu’à présent, aucun média n’a jamais « tué » ses prédécesseurs. Cette règle semble se confirmer de nouveau avec Internet.