
Sidérurgie lorraine -Des de Wendel à Mittal : l’enrichissement ininterrompu des grandes familles bourgeoises Sidérurgie lorraine -Des de Wendel à Mittal : l’enrichissement ininterrompu des grandes familles bourgeoises L’annonce de la fermeture des hauts-fourneaux de Florange a refait parler de la sidérurgie lorraine et ce qui se passe dans cette vallée de la Fensch est assez représentatif de l’évolution de cette industrie. Le site de Florange s’étend sur plusieurs kilomètres et plusieurs communes. Dans le cadre du plan Monnet de 1946, le gouvernement prévoyait une importante augmentation de la demande d’acier, notamment des aciers plats pour l’industrie automobile et l’électroménager. C’est ainsi que plusieurs groupes de l’acier, dont les de Wendel, créèrent la Sollac (Société lorraine de laminage continu), une usine géante alimentée par les hauts-fourneaux de la vallée de la Fensch. À défaut de faire la fortune de la région lorraine, dévastée par les fermetures d’usines, la sidérurgie a fait la fortune de ses propriétaires successifs. Les de Wendel : une famille en or Et ce n’est pas nouveau.
Financer l’allocation universelle, par Baptiste Mylondo «Mais ce serait impossible à financer ! » Voilà, d’ordinaire, la première objection faite aux promoteurs d’un revenu universel déconnecté de l’emploi. La première, mais sans doute aussi la plus faible. Si l’on se fie à son produit intérieur brut (PIB), la France est aujourd’hui le cinquième pays le plus riche du monde. Toutefois, si le financement est un faux problème, ses modalités, quant à elles, posent de vraies questions, car elles ne sont pas neutres et déterminent pour partie la portée d’un revenu inconditionnel en termes de transformation sociale et de partage des richesses. En plus de participer d’une logique de réduction des inégalités, les modalités de financement doivent aussi respecter des principes de prudence, de pérennité, d’adéquation, de cohérence et de pertinence. La question se pose surtout lorsqu’on envisage son autofinancement. Mais il faut encore trouver d’autres ressources. Popularisé par le documentaire suisse Le Revenu de base.
Géographie du capitalisme Inventeur de la « géographie radicale », David Harvey tente de concilier marxisme et géographie pour montrer que villes et terroirs s’efforcent de constituer des rentes de monopole. Car les injustices de la mondialisation s’incarnent dans des espaces : les pays du Sud victimes d’un développement inégal et, à l’inverse, les lieux où se développe une vision alternative du monde, comme Porto Alegre. Recensé : David Harvey, Géographie de la domination, Les Prairies Ordinaires, 2008, 118 p., 12 €. En mars 2008, un colloque international de géographie a réuni à l’université de Nanterre des chercheurs en sciences sociales autour du thème « Justice et injustice spatiale ». David Harvey est un géographe d’origine britannique qui a effectué l’essentiel de sa carrière aux États-Unis, où il enseigne encore à l’université de New York. Un espace propice à la pensée politique et à l’action, un espace au sein duquel peuvent se concevoir et se poursuivre des alternatives […]. Marxisme et géographie
Coupons les banques en 2 ! Thomas Piketty ou le pari d’un capitalisme à visage humain, par Russell Jacoby (Le Monde diplomatique, août 2014) L’ouvrage de Thomas Piketty Le Capital au XXIe siècle (Seuil, 2013) est un phénomène sociologique autant qu’intellectuel. Il cristallise l’esprit de notre époque comme, en son temps, The Closing of the American Mind, d’Allan Bloom (1). Ce livre, qui dénonçait les études sur les femmes, le genre et les minorités dans les universités américaines, opposait la « médiocrité » du relativisme culturel à la « recherche de l’excellence » associée, dans l’esprit de Bloom, aux classiques grecs et romains. Même s’il eut peu de lecteurs (il était particulièrement pompeux), il alimentait le sentiment d’une destruction du système éducatif américain, voire de l’Amérique elle-même, par la faute des progressistes et de la gauche. L’ouvrage vient ainsi traduire une inquiétude palpable : la société américaine, comme l’ensemble des sociétés du monde, serait de plus en plus inique. Il serait stérile de critiquer Piketty pour son échec à remplir des objectifs qui n’étaient pas les siens.
Éric de Montgolfier : "Des noms ont été retirés des listings de HSBC" Éric de Montgolfier, aujourd'hui retraité, reste assez dubitatif lorsque SwissLeaks présente Hervé Falciani, ancien informaticien de la banque HSBC Private Bank (Suisse) à Genève, et ancien croupier au casino de Monaco, comme un lanceur d'alerte. "C'est le parquet de Nice qui, sur la demande de la Suisse, a saisi le matériel informatique en perquisitionnant chez le père d'Hervé Falciani. Ce n'est pas lui qui a pris l'initiative de me l'apporter", rappelle l'ancien magistrat. Soupçonné d'avoir tenté de vendre des données bancaires à l'étranger, Hervé Falciani est interrogé par la police judiciaire suisse le 22 décembre 2008. Le nom de Jean-Marc Marchiani disparaît Éric de Montgolfier a tout de même le temps de pointer le nom de l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani, un proche de l'ancien ministre Charles Pasqua. La clientèle du Crédit commercial de France "Je partageais de nombreux clients français avec HSBC, qui avait repris en 1999 la Republic National Bank of New York d'Edmond Safra.
Avec Thomas Piketty, pas de danger pour le capital au XXIe siècle, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, avril 2015) Une notoriété mondiale comme celle de Thomas Piketty ne devrait pas suffire en principe à empêcher que lui soient posées quelques questions politiques. Disons même plus précisément quelques questions relatives à une tromperie inséparablement intellectuelle et politique, dont le plus sûr indice est donné, en creux, par une unanimité médiatique sans précédent, gage en soi de totale innocuité, comme pour tout ce qu’elle choisit de célébrer passionnément. Il faudrait vraiment que « le monde ait changé de base » pour que Libération, L’Obs, Le Monde, L’Expansion et aussi le New York Times, le Washington Post, etc., communient à ce degré de pâmoison en quoi que ce soit de sérieusement dérangeant. La célébration aveugle ne doit pas non plus conduire, symétriquement, à ignorer tout ce que l’ouvrage a de mérites. Il n’est pas un commentateur qui n’ait été impressionné par l’énormité et la qualité du travail statistique. On l’est avec eux. Or qu’est-ce que le capital ? Stratégie de l’escamotage
La dette expliquée aux nuls La gestion de la dette conditionnera les débats de la présidentielle, comme l'a montré l'Université d'été du PS. Un sujet complexe, pollué par les idées reçues et les croyances. Pour y voir plus clair, OWNI reprend les bases. Lorsque l’on parle de dette, il est de coutume de dire que « l’État vit au dessus de ses moyens », que le modèle social français n’est plus soutenable, et qu’il faut donc réduire les dépenses. Pourtant, la réalité est légèrement différente : sur 1 600 milliards de dette publique remboursée depuis 1974, environ 1 200 milliards d’euros ne sont constitués que des seuls intérêts. L’effet « boule de neige » explique en grande partie ce phénomène. En réalité, hors paiement des intérêts, les budgets sont globalement à l’équilibre comme le montre le graphique ci dessous (issu du travail de André-Jacques Holbecq) : Rembourser la dette, ce n’est donc pas payer en différé les dépenses d’éducation, de santé ou d’autres investissements. Photos FlickR yenna ;
L'idée choc étudiée en Islande : et si on retirait aux banques la capacité de créer de la monnaie ? Décidément, l'Islande est le pays de la créativité financière. Après avoir montré, en 2009, qu'il existait bien une alternative au transfert de la dette bancaire vers la dette publique, l'île nordique pourrait s'apprêter à réaliser une grande expérience monétaire. Le 31 mars dernier, en effet, le président du comité des affaires économiques de l'Althingi, le parlement islandais, Frosti Sigurdjonsson, a remis un rapport au premier ministre, Sigmundur Gunnlaugsson, sur la réforme du système monétaire islandais. L'absence de maîtrise de la banque centrale sur le système monétaire Le rapport cherche en effet à réduire le risque de bulles et de crises dans le pays. Ni l'Etat, ni la Banque centrale islandaise (Sedlabanki) n'ont pu stopper cette frénésie. « Entre 2003 et 2006, rappelle Frosti Sigurdjonsson, la Sedlabanki a relevé son taux d'intérêt et mis en garde contre une surchauffe, ce qui n'a pas empêché les banques d'accroître encore la masse monétaire. » Une idée ancienne Quel est-il ?
Économie réelle versus économie financière L'Islande a laissé ses banques faire faillite, et jeté des banquiers en prison. Et voici ce qui s'est produit L’Islande, l’une des nations les plus touchées par la crise bancaire, semble avoir complètement surmonté ses problèmes, et cette année, elle devrait être le premier pays du monde frappé par la crise de 2008 à dépasser le PIB le plus élevé qu’il avait atteint avant cette crise, rapporte ZeroHedge. Le pays est parvenu à ce résultat sans sacrifier son système social et les dépenses du gouvernement. Il y a encore quelques années, l’Islande est arrivée au bord de la faillite lorsque ses banques, qui au fil des ans s’étaient montrées bien trop audacieuses, se sont trouvées en situation de quasi-effondrement. Selon le Fonds monétaire international (FMI) l’Islande a réussi à se remettre totalement de la crise, sans avoir compromis son modèle social qui prévoit la gratuité des frais de santé et d’éducation. A la différence des autres pays heurtés par la crise, l’Islande a laissé ses banques faire faillite, ne préservant que les comptes des ménages résidents.