
Homosexuels catholiques. Sortir de l'impasse - Le blog de Ch. Delaigue Alors que nous n'arrêtons pas d'entendre parler du "mariage pour tous" et que le projet de loi doit être maintenant débattu à l'Assemblée nationale pendant les 15 jours qui viennent, alors que l'Eglise catholique, on le sait, est montée au front par le biais de ses responsables, suivie par les autres confessions chrétiennes et la plupart des autres religions, alors que cette question divise plus qu'on nous laissait le croire il y a encore six mois, alors que le débat est vraiment complexe et qu'il est bien trop souvent simplifié de part et d'autre, voilà un petit livre fort intéressant. Certes, l'auteur n'entend pas là répondre à cette question du "mariage pour tous". Ce n'est pas l'objet de ces pages. Plus largement ou plus fondamentalement, il s'agit plutôt pour lui de répondre à la question : "Vivre son homosexualité et sa foi chrétienne dans l'Eglise catholique, est-ce possible ?" Claude Besson, Homosexuels catholiques.
Deux mères = un père ? LE MONDE | • Mis à jour le | Par Sylviane Agacinski Rien n'illustre mieux la coriacité de la dissymétrie des sexes que la confrontation de chacun avec la question de la procréation. Comme tout le monde, les homosexuels rencontrent cette question et, jusqu'à présent, ils n'avaient pas d'autre possibilité que de se tourner vers une personne de l'autre sexe. Ce qui a changé, au point de faire émerger la notion d'homoparentalité, c'est la possibilité, au moins apparente, de se passer de l'autre sexe pour "avoir" des enfants, comme on l'entend dire si souvent à la radio : telle actrice célèbre "a eu des enfants avec sa compagne". On en oublierait presque ce que cette merveilleuse performance doit aux techniques biomédicales et au donneur de sperme anonyme mis à contribution en Belgique ou en Californie. Non pas qu'il aura souffert dans son enfance, mais parce que, en tant que personne lui-même, il voudra savoir de quelles personnes il est issu et quelle est son histoire humaine.
Mariage pour tous : la parole en danger - Société C'est une évidence remarquable, l’humanité a pu traverser les pires catastrophes, vivre sous les pires régimes, commettre les pires atrocités : elle n’a jamais cessé de parler. Elle a toujours trouvé, retrouvé, inventé des mots pour raconter le meilleur comme le pire, des mots pour sentir, des mots pour penser. Dire le bon et le mauvais. Dire « je t’aime » et dire « j’accuse… ». Rien ne lui a fait perdre cette faculté proprement humaine dont dépend la conscience. Nous sommes aujourd’hui parvenus à un nouveau moment de la culture, un tournant de la parole. Le mot "mariage" demande rendez-vous à l'Académie française En ce qui concerne le mot "mariage", si l'on institue qu'il veut désormais dire à la fois, "union de personnes de sexe différent" et "union de personnes de même sexe", comment nos esprits vont-ils se débrouiller de cette confusion ? Ecrire des lois avec des mots privés de leur sens ? Que le lecteur et les canadiens me pardonnent : un tel texte me tombe des mains.
La fin de la planète en 2100 C'est la rumeur qui enflamme la Toile depuis plusieurs semaines : les écosystèmes de la planète pourraient connaître un effondrement total et irréversible d'ici 2100. A l'origine de cette prophétie apocalyptique, non une secte d'illuminés, un médium en manque de publicité ou le dernier blockbuster américain en vogue. Non, l'allégation est issue d'une étude de la très sérieuse revue Nature, référence parmi les publications scientifiques. Dans Approaching a state-shift in Earth’s biosphere, les auteurs, 22 chercheurs appartenant à une quinzaine d'institutions scientifiques internationales, alarment sur une perte de la biodiversité de plus en plus rapide et une accélération des changements climatiques. Selon l'étude, presque la moitié des climats que nous connaissons aujourd'hui sur la Terre pourraient bientôt avoir disparu. Et la chercheuse de poursuivre : "La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent. Une prudence partagée par nombre de scientifiques qui ont lu l'étude.
Le blog de Laurent GRZYBOWSKI Mariage gay : faut-il vraiment choisir son camp ? Alors que je ne suis pas allé manifester contre le mariage gay, je revendique le droit de n'être ni pour ni contre. Mais un peu les deux quand même. Dans le débat actuel, chacun semble sommé de choisir son camp ! Pour les uns, au nom de l'égalité et du respect de chaque individu, il faudrait être résolument en faveur du mariage gay, ultime « progrès » de l'humanité en marche. Pour les autres, ce mariage et ses conséquences (la reconnaissance d'une parentalité homosexuelle et l'ouverture d'un droit à l'adoption) sont une abomination qui risque de conduire nos sociétés vers l'abîme... Même s'il pose de sérieuses questions culturelles et anthropologiques, je ne crois pas que le mariage gay soit une menace pour notre civilisation. Mais je ne vois pas au nom de quoi le catholique que je suis irait imposer sa « charia » à ceux qui ne partagent pas sa vision du monde : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Les crispations alarmantes de la société française Un sondage exclusif pour "Le Monde" met en évidence la très forte demande d'autorité et la tentation du repli national. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gérard Courtois On savait les Français pessimistes, inquiets de l'avenir et persuadés du déclin du pays. On avait bien compris que la France est "une société de défiance", après les travaux d'Algan et Cahuc en 2007 ou les enquêtes décennales sur les valeurs conduites sous la direction de Pierre Bréchon depuis 1981. > Lire aussi : La défiance des Français envers la politique atteint un niveau record L'enquête d'Ipsos, intitulée "France 2013 : les nouvelles fractures" et réalisée avec le Centre d'études politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean-Jaurès, ne confirme pas seulement ces tendances lourdes de l'opinion publique. C'est le cas pour la tentation du repli national. Dans un autre registre, celui de la vie politique, l'irritation atteint également des sommets. Mais cette enquête va plus loin.
Christine Pedotti: Mariage pour tous, les femmes vont se réveiller avec une "sacrée" gueule de bois J'aurai mis longtemps à comprendre pourquoi les différentes prises de positions des autorités religieuses sur le "mariage pour tous" me mettaient si mal à l'aise. C'est vrai, je ne suis pas homosexuelle, et pourtant, je ne pouvais vaincre le sentiment que c'était contre moi qu'on en avait. J'ai d'abord essayé de penser que ce n'était qu'un pur sentiment de solidarité ou même de compassion (souffrir avec), mais je devais à la simple honnêteté de constater, que c'était bien à titre personnel que j'éprouvais un tel malaise. Ce qui m'a alerté définitivement, c'est l'allégresse avec laquelle le pape Benoît XVI a repris à son compte les arguments du Grand Rabbin Bernheim. Pour le dire en quelques mots, c'était l'union sacrée des patriarcats qui s'exprimait là, cet antique système de pouvoir masculin où les hommes ont la main sur le corps des femmes. Moi qui suis catholique, je sais comment la soi-disant beauté de l'altérité et la complémentarité sont gérées dans l'Église catholique.
"Le système est aujourd'hui à bout de souffle" LE MONDE | • Mis à jour le | Propos recueillis par Thomas Wieder Professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris-I, Pascal Ory est spécialiste de l'histoire politique et culturelle du XXe siècle. La réflexion sur la crise des années 1930 est au coeur de sa thèse, consacrée à la politique culturelle du Front populaire (La Belle Illusion, Plon, 1994). Une crise économique et sociale doublée d'une crise politique et morale : beaucoup comparent la situation actuelle aux années 1930. Ce que nous vivons n'est pas, en soi, un retour aux années 1930.
Chrétien et progressiste, j'irai manifester contre le "mariage pour tous" LE MONDE | | Par Jérôme Vignon, président de Semaines de France Lors de la présidentielle, les options principales du choix s'incarnaient dans la globalité de chaque programme. J'ai choisi de privilégier des critères qui me semblaient essentiels pour l'avenir : la justice sociale, l'accueil de la diversité et la cohésion, la priorité à la jeunesse. Il fallait trancher dans une situation complexe, avec le risque de devoir affronter des débats face auxquels les Français devaient tôt ou tard, par-delà leurs appartenances politiques, éprouver la solidité du socle de leurs valeurs communes. La question du mariage pour tous en faisait partie. Tronqué, caricatural lors de son traitement par les médias audiovisuels, le débat aura au moins permis de révéler sur quelles méprises est établi le projet de loi examiné par le gouvernement en novembre 2012. Au point de départ se trouve une question juste. Il affaiblit pour tous les droits des pères, des mères. Mais est-ce vraiment un progrès ?
Que cache l'affaire Cahuzac ? LE MONDE | • Mis à jour le | Par Gérald Bronner (Professeur de sociologie à l’université Paris-Diderot) Au moment où ces lignes sont écrites, il est encore difficile d'évaluer les conséquences que la scandaleuse affaire Cahuzac aura sur l'atmosphère politique de notre pays. Deux scénarios en concurrence prétendent rendre compte des événements. Le premier affirme que c'est la faute grave d'un seul homme. Dans ce cas, le mensonge et la dissimulation fiscale apparaissent comme d'autant plus choquants qu'ils furent le fait du ministre délégué chargé du budget. La seconde offre une autre interprétation et suggère que l'affaire serait révélatrice de l'immoralité du politique en général. Indépendamment du point de vue des uns et des autres, on sent bien que la deuxième option offre des perspectives plus croustillantes aux commentateurs en tous genres. Tous ces faits sont vrais, mais, traités en même temps, induisent une lecture brouillée, voire erronée de l'actualité.
« Une mesure discriminatoire pour l'enfant » Questions de société - 07 janvier 2013 Xavier Lacroix est théologien, philosophe, membre du comité consultatif national d'éthique. Interrogé sur le projet de loi sur "le mariage et l'adoption au sein des couples de même sexe", il rappelle que « garçon ou fille, l'enfant grandit dans une double relation d'identification et dans la différence féminin /masculin ». « On peut reconnaître l'amour qui existe entre deux hommes ou entre deux femmes, mais instituer la famille sur cet amour est une autre chose. Il y a un flou sociologique très grand sur le sens du mariage. Objectivement et universellement, il ne s'agit pas que de la célébration sociale de l'amour. Le premier concerne la valorisation sociale du couple homme et femme. L'adoption par des couples homosexuels est une mesure qui me semble discriminatoire pour l'enfant. Enfin, nous n'en sommes qu'au commencement de l'exploration des richesses très grandes de la différence entre homme et femme. Mieux comprendre Le mariage pour tous ?