
Rupture anarchiste et trahison proféministe En tant que féministe, je n’attends pas Le Sauveur. Je sais que, quelque soit l’homme qui est en face de moi, il est celui qui bénéficie de l’oppression des femmes, de l’oppression que, jours après jours, je subis. Quoiqu’il en dise. Qu’il l’admette ou non. Je l’ai appris à mes dépens, après des années de discussions affectueuses mais infructueuses auprès de mes camarades et compagnons. Au départ, je voulais tenter de changer les choses en faisant appel, avec le plus de pédagogie possible, à leur cohérence, amour et amitié. Car nous sommes dressées à nous excuser lorsque l’on nous coince les doigts dans la porte. Pas par gentillesse ou grandeur d’âme, comme si l’on nous accordait un luxe, une cerise sur le gâteau, non, mais parce que nous avons le droit et nous exigeons de vivre autrement que comme des bêtes, à hanter la cuisine comme les rats hantent les égouts, autrement que comme des balais à chiotte, des trous ou des ventres sur pattes. Ou : divertissement-corvée.
De la belle théorie à une pratique effective L’ampleur des agressions contre les femmes qu’a révélée le hashtag #MoiAussi ou #MeToo n’a laissé personne indifférent. C’est le cas de le dire. Ces hashtags ont eu le mérite d’avoir libéré la parole, parole qui a mis mal à l’aise un nombre incalculable d’hommes, et même de femmes, y compris des victimes de violences. Précision de taille : #MeToo fut à la base une campagne lancée par la militante noire américaine Tarana Burke, fondatrice de Just Be Inc, une association à destination de la jeunesse. Pour Burke, la campagne n’a pas été construite dans le but d’être virale ou de lancer un hashtag populaire une journée mais oublié dès le lendemain. Il était important de le préciser pour rendre à César ce qui lui appartient. Le hashtag, quant à lui, a eu pour objectif de permettre aux femmes qui le souhaitaient de pouvoir reprendre la parole et mettre des mots sur les différentes agressions (harcèlement, gestes déplacés, viol, violences physiques, verbales…) subies.
Les hommes qui voudraient s'intéresser au féminisme Beaucoup d'hommes, lorsqu'ils en viennent à s'intéresser aux féminisme veulent aider dans les combats pré-existants. Ainsi on le voit militer pour que la rue soit à tous et toutes, militer pour l'égalité salariale ou je ne sais quoi. Mais ces combats là sont déjà pris en charge par les femmes qui n'ont donc nul besoin qu'on leur tienne à la main. En revanche, nous avons besoin qu'on détruise déconstruise la virilité. Les femmes ne sont pas discriminées toutes seules, elles le sont car les hommes ont des avantages. Si les femmes sont payées 20% de moins à compétences et poste égaux, c'est que les hommes sont payés 25% de plus. A ce sujet là donc j'avais lancé sur twitter, à destination de certains hommes aux velléités féministes, quelques conseils. Il convient de ne pas perdre de vue, jamais, quand on est un homme féministe, qu'on exerce aussi l'oppression qu'on le veuille ou non. Je ne cautionne plus le harcèlement sexiste et j'aide une femme qui y est confrontée.
Déconstruction de l’idée de nature dans les rapports sociaux "Si le patriarcat existe, c'est qu'à la base les hommes sont plus forts physiquement que les femmes ; ils les ont donc dominés et cela a commencé cela". Je ne compte plus les fois où j'ai entendu cette hypothèse naturaliste. Hypothèse qui tend à transformer des rapports sociaux en des rapports naturels (= dûs à la nature), ce nouveau dieu qui régit les rapports humains et qui, comme le dit Colette Guillaumin, "va jusqu'à organiser des programmes génétiques spéciaux pour ceux qui sont socialement dominés". Nous ne savons rien de la force physique des hommes "à la base". que le dimorphisme sexuel, l'ensemble des différences morphologiques entre les individus mâle et femelle d'une même espèce, est difficile à établir quand on dispose de très peu de squelettes entiers pour une période donnée. montre que le dimorphisme sexuel, lorsqu'il existe, est dû à la sélection intrasexuelle entre mâles et non pas à la sélection intersexuelle. Si les dominés sont dominés c'est qu'ils sont différents.
Leçon de grammaire – Raymond, reviens, t'as oublié tes chiens ! En ces temps de débats stériles sur la façon de cultiver les nénufars, il m’a semblé judicieux d’ajouter mon pavé dans la gueule grammaticale. Voici donc une leçon de grammaire que j’intitule sobrement : “cis est un adjectif (1)”. Cis est un adjectif. Figurez-vous que j’ai appris récemment (je suis jeune il est vrai) que dans les années 2000, et encore parfois maintenant(2), le terme de “transfemme” était/est utilisé par certaines féministes pour bien séparer les femmes trans des femmes tout court. Comme par un effet de miroir, cela fait un moment (quelques mois ? Un cismec ne serait donc pas un mec, si on suit la logique grammaticale. Pour couronner le tout, utiliser cis et trans comme préfixes n’a aucun sens. Examinons donc la transphobie du terme “cismec”, puis son emploi dans le cadre d’une dépolitisation des luttes féministes. La transphobie pour les nuls. “Trans” et “cis” sont des adjectifs lourds de sens. Ce qui m’intéresse donc est que ce terme est porteur d’un sens très fort.
Ce qu’est le féminisme radical Nous, La solidaire insurgée, constituons un groupe affinitaire féministe radical montréalais qui vise à réseauter les féministes radicales et à radicaliser les féministes. Nous organisons divers évènements, dont la prochaine rencontre annuelle Ya Basta, qui aura lieu en 2011, et nous soutenons la diversité des tactiques militantes féministes contre le patriarcat. Qu’entendons-nous par féminisme radical ? Qui va à la racine dans le but d’éradiquer le patriarcat et les systèmes d’oppression et de hiérarchie qui s’en inspirent tels que le capitalisme, l’hétérocentrisme, le racisme ou l’impérialisme. Malgré le fait que nos oppresseurs utilisent de façon péjorative les qualificatifs de « féministes » et/ou « radicales » afin de nous diviser et de disqualifier nos propos, nos critiques et nos résistances, nous sommes fières de nous dire féministes radicales. Nous revendiquons des changements structurels. Nous prônons la libération totale des femmes et voulons abolir toute forme d’esclavage sexuel.
Mélanie Gourarier : «La masculinité contemporaine, c’est se gouverner soi-même pour mieux gouverner les autres» Speed dating, coaching en séduction : pour sa thèse de doctorat, la jeune anthropologue Mélanie Gourarier a arpenté le terrain intime des recompositions masculines. Autour du mal-être et du déclin supposé du premier sexe, des consultants et coachs ont investi le champ de la séduction dispensant techniques de drague et recettes pour ego meurtri. La séduction, comme arme de reconquête du masculin ? «Ce qui m’a frappée dans ce que j’appelle la communauté de la séduction, cette confrérie dont les membres sont hantés par le déclin du masculin et l’indifférenciation sexuelle, c’est justement l’absence de femmes, bien qu’elles soient au cœur de leurs discussions. «Cette cohésion des hommes assure doncla formation des masculinités, elle permet aussi et surtout de conserver l’ordre du genre. «Malgré les discours sur le déclin et la crise, il n’y a pas eu d’affaiblissement du masculin ni dans le politique, ni dans l’économie, ni dans le quotidien. A lire aussi : Une fraternité très masculine
12 suggestions pratiques destinées aux hommes qui se trouvent dans des espaces féministes Ceci est une traduction de la compilation produite par kettetastic. Traduction par Janik. Source : Règle #1. Prenez conscience du fait que les discussions ne tournent pas autour de vous. Oui, oui, vraiment! En corollaire à la règle #1 : le féminisme concerne les femmes. Règle #2 : Soyez conscient de vos privilèges. En corollaire à la règle #2 : le «sexisme à l’envers» n’existe pas. Règle #3 : Apprenez à écouter. Corollairement à la règle #3 : Si vous avez des doutes, bouclez-là. Règle #4 : Résistez à la tentation inconsciente de dominer. Règle #5 : Essayez de ne pas être défensif. Règle #6: Sachez que ce n’est pas notre tâche de vous éduquer. Règle #7 : Si des gens vous traitent de trolls, c’est qu’il y a probablement une bonne raison. Règle #8 : N’essayez pas de jouer au Chevalier Servant. Règle #9 : Les femmes ne sont pas un bloc monolithique. Règle #10: Ne laissez pas faire d’autres hommes lorsqu’ils ont un comportement sexiste.
Moi, ça va