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Le mérite est-il encore un idéal démocratique ?

Le mérite est-il encore un idéal démocratique ?
À l’heure où une large frange de la jeunesse aborde les examens et concours censés certifier les mérites de chacun, croit-on encore vraiment au bien-fondé de ces épreuves ? La réponse est sans doute… oui et non. Non, au vu des critiques récurrentes des évaluations et des inégalités scolaires. Oui, quand on observe que les premiers intéressés (soutenus par leurs parents) se plient, sans trop broncher, à ces rituels de fin d’année, quand on voit que le poids exorbitant des diplômes sur les carrières professionnelles n’est guère contesté, ou encore, qu’en France comme en Europe, nous confions les rênes du pouvoir à des élites hyper diplômées… Read more: L’égalité scolaire, un enjeu de survie pour la démocratie Une longue histoire Le mérite est certes une idée bien plus ancienne. Il reste que la mesure de l’apport au bien commun n’est pas immédiate, pas plus en tout cas que la vertu. Les glissements du mérite moderne… La justice réduite au mérite ? L’improbable égalité des chances

https://theconversation.com/le-merite-est-il-encore-un-ideal-democratique-159488

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Benoît Coquard, sociologue : « Dans certains milieux ruraux, la culture anti-études reste très forte » Les jeunes des territoires ruraux en déclin, tel est le sujet d’études de Benoit Coquard, sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et auteur de l’ouvrage Ceux qui restent (La Découverte, 2019). Au cours de longues enquêtes dans le Nord et l’Est de la France, il a analysé les aspirations d’une certaine jeunesse, pour qui reconnaissance sociale et valorisation de soi passent par d’autres voies que les études supérieures. Et pour qui faire des études, c’est avant tout quitter sa ville ou son village, opter pour un choix à l’issue incertaine, souvent non approuvé par l’entourage, et par ailleurs en inadéquation avec les besoins du marché de l’emploi local. Comme le montre Benoît Coquard, « ceux qui restent » valorisent avant tout la solidarité territoriale et amicale face aux difficultés. Qu’est-ce qui vous a conduit à vous intéresser aux orientations scolaires des jeunes, et notamment aux différences entre femmes et hommes, dans les campagnes en déclin ?

Friedrich Hayek ou la dictature de la liberté Friedrich Hayek, le père de l'ultra-libéralisme moderne. Bon attendez, ça n'est pas là que se situe son échec. Que vous soyez libéral, ou antilibéral, Hayek c'est l'un des grands penseurs du XXe siècle, son ouvrage publié en 1944, La route de la servitude constitue une bible pour de nombreux esprits dans l'après-guerre. Dans ce livre, dédié aux socialistes, puisque Hayek était lui-même socialiste dans les années 20 avant de se convertir au libéralisme le plus rigoureux, il analyse les deux formes de société totalitaire, Staline versus Hitler. Il a ce propos marquant : "le nazisme est le stade auquel on aboutit lorsque le communisme a échoué". L'une des idées maîtresses de Hayek, c'est la défense de la liberté, la liberté sur tous les plans, y compris et d'abord sur le plan économique. A ses yeux, lorsque l'Etat limite la liberté économique des individus, il se charge ensuite bien vite de la limiter sur d'autres plans, par exemple sur le plan politique. Bon allez avouez-le...

Héritocratie - Paul Pasquali Une vaste enquête sur les élites, leur fabrique, leur repères et leurs stratégies sur 150 ans, qui vient de paraître à La Découverte et qui tient du tour de force. Michael Sandel et les perdants de la méritocratie Riches, diplômés, perdants du système, nous mériterions notre sort...Telle est "La tyrannie du mérite" (Albin Michel, 2021) que dénonce Michael J.Sandel, professeur en philosophie politique à Harvard. Michael J. Sandel est professeur de philosophie politique à Harvard University Law School et membre de l’American Academy of Arts and Sciences. Il est notamment connu pour son best seller Justice, dans lequel il développe une critique du libéralisme. Il anime sur la BBC une série de débats, « The Global Philosopher », qui abordent, avec des participants issus de pays différents, des questions éthiques soulevées par l'actualité. Ce contre quoi je m'élève, c'est une notion enflée de ce que nous méritons. Paraît La Tyrannie du mérite (Albin Michel, 2021), une traduction par Astrid von Busekist de son livre The Tyranny of Merit: What's Become of the Common Good ? C'est l'âge de la méritocratie qui a fait de l'éducation supérieure l'arbitre de l’opportunité.

Comment l’élitisme social est maquillé en élitisme républicain Notre école fonctionne plutôt bien pour 70 à 75 % des élèves. La moitié des élèves âgés de 15 ans comptent même parmi les meilleurs élèves du monde selon les évaluations internationales Pisa [1] de l’OCDE. Il faut s’en réjouir. Certes, aujourd’hui, 44 % des sortants du système éducatif ont un diplôme de l’enseignement supérieur, soit deux fois plus que la génération qui vient de prendre sa retraite. Une école qui procède par élimination En France, qui prétend être le pays du « vivre ensemble », on ne scolarise pas ensemble. Pourquoi est-ce si difficile en France de bâtir un système éducatif qui soit organisé pour que tous les enfants réussissent et qui ne soit pas essentiellement concentré sur la sélection des meilleurs ? Indispensable mixité sociale Solidarité en direction des plus démunis Les choix budgétaires sont historiquement peu favorables aux élèves en difficulté. Une pédagogie centrée sur la réussite de tous Le temps de la scolarité obligatoire est le temps du commun. Commander

Les enfants d'immigrés à l'école : entretien avec Mathieu Ichou Mathieu Ichou est chargé de recherche à l'Institut national d'études démographiques (Ined) ainsi que chercheur associé à l'Observatoire Sociologique du Changement (OSC) de Sciences Po. Ses recherches portent notamment sur la sociologie de l'immigration, de l'éducation et de la stratification sociale. Son dernier ouvrage, Les enfants d'immigrés à l'école. Inégalités scolaires, du primaire à l'enseignement supérieur, publié en 2018, s'intéresse aux trajectoires scolaires d'élèves issus de l'immigration. La question de la réussite ou de l'échec scolaire des élèves issus de l'immigration est débattue depuis longtemps dans la recherche sociologique française. L'idée dominante, à la fois dans le discours public et dans un certain nombre de recherches scientifiques, est celle de l'échec scolaire des enfants d'immigrés. Deuxièmement, il faut dépasser l'étude de la réussite moyenne des enfants d'immigrés pour prendre en compte la grande diversité de situations. Caille J.

Réduire l’écart maximal de salaire dans le secteur privé? Ça fait débat sur RMC Continue without agreeing → We and our partners do the following data processing: Personalised ads and content, ad and content measurement, audience insights and product development, Store and/or access information on a device Learn More → Agree and close Inscrivez-vous gratuitement à laNewsletter RMC Dans certaines entreprises privées, le patron peut gagner 100 fois plus que ses employés. Le principe existe déjà dans les entreprises publiques, mais faut-il étendre l’écart maximal de salaire dans celles privées? Mais dans le privé, il n’existe aucune règle. Sans compter que cet écart se creuse d’année en année. "Quand on décide de s’attaquer aux inégalités, on décide de s’attaquer à tous les maux que les inégalités provoquent au sein des entreprises. L’idée de limiter l’écart des salaires n’est pas nouvelle. Les salaires des patrons plus élevés dans les autres pays Dès 2012, François Hollande promettait une loi pour prohiber certaines pratiques excessives dans le secteur privé. A lire aussi

La méritocratie, une machine à inégalités =>La critique de la méritocratie vue du côté américains... « La croyance selon laquelle le mérite détermine la réussite est fausse » Tribune. Ouvrant une séquence visiblement destinée à rééquilibrer l’axe politique du quinquennat de droite à gauche, le président de la République, Emmanuel Macron, a multiplié les annonces liées à l’égalité des chances : le 11 février, un millier de places supplémentaires créées dans des « Prépas Talents » et des parcours spécifiques dans certaines grandes écoles, le 12 février lancement d’une plate-forme « anti-discriminations », le 1er mars un programme d’incitation au mentorat. L’intention, à l’évidence, est louable. Oui, il faut permettre à chacun de ne pas être assigné au milieu social dans lequel il est né. Oui, il est absolument nécessaire de redémarrer l’ascenseur social qui, dans notre pays, est en panne depuis des années. Les chiffres sont éloquents. A l’inverse, les étudiants issus des catégories défavorisées ne représentent que 9 % des effectifs. Ainsi, dans le même rapport, on découvre que les chiffres n’ont que très peu varié depuis vingt ans. « Rien ne m’a été donné.

L’égalité scolaire, un enjeu de survie pour la démocratie Le long mouvement de massification scolaire enclenché dans notre pays depuis les années 1960 était censé accroître l’attachement aux valeurs démocratiques. Dans la mesure où l’éducation scolaire est imprégnée des valeurs de l’égalité et de la tolérance, et véhicule la croyance dans les vertus de la science et de la raison, le fait qu’une majorité de jeunes bénéficie aujourd’hui d’une scolarité longue – la proportion de bacheliers atteignait 80 % d’une génération en 2019 – ne pouvait a priori que renforcer la confiance dans la démocratie. Or, force est de constater que, en France et dans d’autres pays comparables, cette promesse optimiste n’a pas été totalement tenue. Si les acquis de la science sont plus largement diffusés, les jeunes gardent-ils pour autant le recul nécessaire par rapport aux fake news qui circulent toujours plus vite ? Croyances et esprit critique Valeurs et effets de diplôme Read more: L’école française, championne des inégalités sociales ?

La valeur du mérite Alain Finkielkraut s'entretient avec Annabelle Allouch, qui fait paraître Les nouvelles portes des grandes écoles (éd. PUF) et Nathalie Heinich, auteure de La valeur des personnes, preuves et épreuves de la grandeur (éd. nrf Gallimard). "Les grandes écoles et leurs pratiques de sélection font l’objet d’un intérêt croissant de la part des médias et des citoyens : ces institutions sont régulièrement critiquées pour leur fermeture sociale, en même temps qu’elles fournissent à leurs élèves, transformés en "élus", un accès à des positions privilégiées. Dans ce contexte, les politiques d’ouverture sociale lancées à partir des années 2000 visent à assurer l’accueil de tous les milieux sociaux et ainsi réparer l’idée même de méritocratie scolaire." "Attribuer de la valeur aux personnes est une activité familière, sur laquelle on ne s’interroge pas. "Une société méritocratique est une société hiérarchique"(A. Bibliographie : Annabelle Allouch, Les nouvelles portes des grandes écoles éd.

La méritocratie est la « bonne conscience des gagnants du système » Le principe méritocratique agit comme une fiction très puissante, notamment parce qu’il donne « bonne conscience » aux gagnants du système. C’est ce que démontre David Guilbaud, 26 ans, haut fonctionnaire, ancien élève de Sciences Po et de l’ENA, dans l’essai L’Illusion méritocratique, publié fin 2018 chez Odile Jacob. Originaire de Rennes, David Guilbaud est issu de la classe moyenne, avec un père cadre qui a connu de longues périodes de chômage et une mère qui a débuté des études supérieures sur le tard. Il raconte son expérience et son apprentissage des codes de « l’élite » parisienne. « Vous êtes l’élite de la nation » : voilà le genre de phrase que les étudiants de Sciences Po entendent dès leur arrivée, comme vous l’écrivez dans votre livre. Ce genre de phrase participe à ancrer dans l’esprit des étudiants qu’ils sont, par essence, différents des autres, que s’ils sont là, c’est parce qu’ils ont davantage de valeur que les autres. Marine Miller Réutiliser ce contenu

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