
Trans-, Posthumanisme… Et l’humain dans tout ça ? Rendez-vous avec l’auteur de Leurre et malheur du transhumanisme (Desclée de Brouwer, 2018) le philosophe et mathématicien Olivier Rey, chargé de recherche à l’Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNRS), professeur à Paris 1. Après Une question de taille (Stock, 2014), où il interroge, dans le sillage d’Ivan Illich, l’ignorance de la juste mesure dans les sociétés contemporaines, et Quand le monde s’est fait nombre en 2016, une critique de la raison statistique, il revient aujourd’hui agacé par les promesses exorbitantes dont est investi le progrès. A ses côtés Mark Hunyadi, professeur de philosophie morale et politique à l’Université de Louvain en Belgique, membre de Louvain Bionics, centre de recherche en robotique médicale de la même université. Dans Le Temps du post humanisme (Les Belles Lettres, 2018), il poursuit une réflexion engagée dans L’Homme en contexte (Le Cerf, 2012) et La Tyrannie des modes de vie (Editions Le Bord de L'eau, 2015).
L'intelligence artificielle, sans foi ni loi ? Doit-on craindre l'intelligence artificielle ? Comment les rapports entre humain et technologie évolueront-t-ils ? On en parle avec Yann Le Cun, chercheur en intelligence artificielle et vision artificielle, co-auteur de "La Plus Belle Histoire de l'intelligence". Il est le cerveau de l’intelligence artificielle chez Facebook, pionnier du deep learning - une méthode d’apprentissage où la machine apprend par elle-même - ,passé par les Universités de Toronto, New York et le Collège de France, titulaire de la chaire tournante "informatique et sciences numériques" au Collège de France en 2016 ... Yann Le Cun est aujourd’hui l’invité de la Grande Table des idées. Dans La Plus Belle Histoire de l'intelligence (Robert Laffont, 2018), entretien avec le psychologue cognitiviste Stanislas Dehaene mené par Jacques Girardon, le spécialiste des neurones artificiels nous conte une longue histoire des origines de la vie jusqu’à aujourd’hui, entre découverte et questions d’éthique.
Le quantified self par Théo Babilon & Ismaël Diakite Introduction Les nouvelles technologies sont à la genèse de nombreuses évolutions sociologiques. Ainsi, cette nouvelle pratique consiste à agir en tant que « data scientist » de son propre corps : recueil de données, partage et analyse. Le Quantified Self, ou la mesure de soi, pourrait être défini comme une pratique de quantification des données dans une optique d’amélioration personnelle constante. Comme toutes les nouvelles pratiques, le quantified self vient avec de nouveaux questionnements : comment s’insère cette pratique dans une société de plus en plus poussée par le partage d’information ? 1. Le quantified self est souvent assimilé au recueil des données sur son propre corps. Le Web répond à ce besoin par les libertés qu’il apporte : il est désormais possible de s’éduquer personnellement pour devenir une meilleure version de nous-même. Par ailleurs, il est nécessaire ici d’aborder la question de la « gamification » de la société. 2. Conclusion
Google, Apple, Facebook, les nouveaux maîtres du monde - L'essentiel - Télérama.fr « Je suis désolé. » Le 10 avril dernier, Mark Zuckerberg s’excuse platement. Ça n’arrive pas si souvent. Longuement auditionné par le Congrès américain, le patron de Facebook reconnaît que son entreprise n’a pas su se prémunir contre Cambridge Analytica, nom de cette officine britannique accusée d’avoir siphonné les données de 87 millions d’utilisateurs pour nourrir la campagne électorale de Donald Trump. Une tape sur les doigts et puis s’en va… Cet exercice de contrition est à la fois le point de départ et d’arrivée de ce documentaire très scolaire, qui s’intéresse au marronnier du moment : le pouvoir quasi illimité des géants du numérique, « qui tiennent entre leurs mains les clés du monde moderne ». Série de plaintes contre des entreprises collectant des données en ligne Les noms de ces entreprises sont peu connus du grand public. On y trouve des « data brokers », qui collectent, stockent et revendent des données ou l’accès à des données personnelles, comme Acxiom ou Oracle. Des entreprises de publicité en ligne, comme le français Criteo ou Quantcast, et des sociétés spécialisées dans l’évaluation du risque, très utilisées outre-Manche et outre-Atlantique par les banques pour décider si elles peuvent ou non accorder un prêt. Au total, c’est contre sept sociétés que l’association Privacy International, sise à Londres et qui défend le droit à la vie privée, a déposé des recours auprès des régulateurs de la vie privée anglais, irlandais et français. Selon l’association, ces entreprises, qui gèrent des millions de données personnelles pour la plupart collectées en ligne, ne respectent pas le règlement européen sur la protection des données (RGPD), entré en vigueur en mai, sur plusieurs points. Lire aussi RGPD : ce qui change pour les particuliers
Les 20 ans de Google Google est une des sociétés les plus puissantes du web, en tête de l’acronyme GAFA. Elle est devenue géante, et difficilement contournable dans nos usages numériques quotidiens. Comment ce moteur de recherche fonctionne-t-il ? Le moteur de recherche Google a vu le jour le 4 septembre 1998, en Californie, dans la Silicon Valley fondé par Larry Page et Sergueï Brin. Leur ambition à l'époque : Organiser l'information à l'échelle mondiale et la rendre universellement accessible et utile. En 20 ans, Google a révolutionné nos vies. Google tire son nom de l’unité gogol (« googol » en anglais) qui décrit en mathématique le nombre de 10 élevé à la puissance 100 Comment le moteur de recherche Google sélectionne, hiérarchise-t il les pages pour déterminer sa pertinence ? Et quels sont les critères algorithmiques permettant d’évaluer la pertinence d’un site ? Avec nous, pour en parler : Olivier Ertzscheid, maître de conférence en sciences de l’information de la communication à l’université de Nantes.
Daniel Cohen : « S’approprier les technologies nouvelles, mais sans les subir » Pour l’économiste, il est normal qu’une société de services ait du mal à générer de la croissance, faute d’économies d’échelle. La société algorithmique pourrait cependant nous aider à renouer avec elle. LE MONDE | 10.09.2018 à 06h34 • Mis à jour le 11.09.2018 à 14h46 | Propos recueillis par Elise Barthet et Philippe Escande Daniel Cohen est directeur du département d’économie de l’Ecole normale supérieure et membre fondateur de l’Ecole d’économie de Paris. Dans votre livre, vous revenez sur les cinquante dernières années en analysant l’évolution des idées, des cultures, des comportements et des technologies qui nous ont fait basculer dans une nouvelle ère. Elle en est le fil conducteur. Le titre Il faut dire que les temps ont changé est ironique.
L'utopie numérique : de la révolte hippie au capitalisme high-tech de la Silicon Valley "Rendre le monde meilleur", telle est l'ambition - à l'origine - des multinationales high-tech. Mais alors comment des hippies et des hackers sont-ils parvenus à créer des empires et un capitalisme high-tech ? Dans son livre, L'évangélisme technologique, Rémi Durand nous plonge dans la culture hippie au coeur de la Silicon Valley des années 1970, point de départ de l'utopie numérique : une société ouverte où les individus seraient liés entre eux par les technologies numériques. Mais comment est-on passé de la révolte hippie au capitalisme high-tech de la Silicon Valley ? Pour aller plus loin : - L'évangélisme technologique. Réseaux sociaux :
Les badges améliorent-ils la reconnaissance des savoirs Les formes de la reconnaissance La reconnaissance est un acte social performatif qui habilite la personne reconnue dans son pouvoir de connaître et d'agir. Cet acte formel ou informel produit des effets par sa simple énonciation, c'est pourquoi il est désigné comme performatif au sens du linguiste Austin. L’expression verbale produit un effet. Austin distingue : l'acte locutoire (tel mot renvoie à tel référent, tel autre prend tel sens) ; l'acte illocutoire (l'énoncé doit s'entendre comme telle action) ; l'acte perlocutoire (l'énoncé provoque tels effets au-delà de la simple compréhension de l'énoncé). L'absence de reconnaissance est déceptive et produit de la démotivation. Qui reconnaît? La question de qui est habilité à reconnaître est importante quant aux effets produits. La proximité et la relation d'amitié empêche parfois une vision objective: la critique est trop forte ou particulièrement atténuée. Qu'est ce qui est reconnu? Comment reconnaître ? Les reconnaissances publiques Sources
"Illectronisme" : 23% des Français ne sont pas à l'aise avec le numérique Selon une étude* CSA sur "l'illectronisme", autrement dit l'illettrisme numérique, 23% des Français ne sont pas à l'aise avec le numérique, déclarant ne jamais naviguer sur internet ou bien difficilement. Ce taux s'élève à 58% chez les personnes de 70 ans et plus. Il s'agit "d'une nouvelle forme de fracture sociale", selon Philippe Marchal, président du syndicat de la presse sociale, qui a souhaité, en commandant cette étude, "sensibiliser" et "permettre une prise de conscience de l'opinion et des pouvoirs publics". Si quasiment 9 personnes sur 10 possèdent une connexion internet et un équipement leur permettant de s'y rendre (téléphone, ordinateur, tablette), 16% ne vont jamais ou moins d'une fois par semaine sur internet, et 7% trouvent la navigation difficile. Par ailleurs, près d'un tiers des Français (32%), que l'étude nomme "abandonnistes", déclarent avoir déjà renoncé, dans les douze derniers mois, à faire quelque chose parce qu'il fallait utiliser internet.
Comment des parlementaires veulent inscrire la neutralité du Net dans la Constitution Données personnelles, accès à Internet… députés et sénateurs proposent l’adoption d’une « charte du numérique » lors de la révision constitutionnelle. La partie n’est pas encore gagnée, mais si l’initiative aboutit, elle constituerait un symbole fort en matière de libertés numériques. Vendredi 22 juin, Paula Forteza, députée La République en marche (LRM) des Français de l’étranger, devait déposer un amendement au projet de loi constitutionnelle dans lequel elle propose d’adopter une charte du numérique, qui rejoindrait le préambule de la Constitution. Le fruit d’un travail conduit conjointement par 19 députés et sénateurs ces dernières semaines, notamment avec le sénateur Les Républicains Christophe-André Frassa, et l’appui du président de l’Assemblée nationale François de Rugy. « Si la démarche aboutit, cela signera la volonté de faire de l’adoption de ces nouvelles règles constitutionnelles un symbole politique fort », observe la constitutionnaliste Marie-Anne Cohendet.
Cathy O'Neil : pour une éthique des algorithmes Avec nos partenaires, nous traitons vos données pour les finalités suivantes : le fonctionnement du site, la mesure d'audience et web analyse, la personnalisation, la publicité et le ciblage, les publicités et contenus personnalisés, la mesure de performance des publicités et du contenu, le développement de produit, l'activation des fonctionnalités des réseaux sociaux. Vos préférences seront conservées pendant une durée de 6 mois.
La cyberdéfense. Politique de l’espace numérique LE PIRE adversaire de la connaissance n’est pas l‘ignorance, mais le fait de croire savoir, disait le physicien Stephen Hawkins. Nous ne saurions mieux dire concernant le cyberespace, qui apparaît bien comme un espace d’expression du pouvoir et de la force, de tension entre différentes identités, mais que l’on pense parfois neutre sur le plan technique. Nous savons qu’il existe, mais on descend rarement à un niveau de détail adéquat pour en comprendre les ramifications. C’est bien l’objet de cet ouvrage collectif, qui aborde la cyberdéfense sur le plan technique en mettant en lumière des stratégies et des représentations, des interactions d’acteurs, des réalisations et de pratiques, en dehors du déterminisme technologique. Il est intéressant de noter à cet égard qu’il existe plusieurs définitions du cyberespace, dont un certain nombre font l’impasse sur la dimension humaine et politique de celui-ci. Le cyberespace est un espace géopolitique Prospective du cyberespace 4e de couverture
Course aux cyberarmes, logiciels destructeurs dormants… Le difficile apaisement du cyberespace « La guerre cyber a commencé », a averti le 18 janvier la ministre de la défense, Florence Parly, lors de la présentation de la doctrine offensive sur Internet de l’armée française. Si cette « guerre » n’a, pour l’instant, pas fait – officiellement – de victime de chair et de sang, cet avertissement martial fait écho à un alarmisme grandissant de la part des autorités et de certains cercles d’experts de la sécurité informatique. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Armées : la France prépare ses cyberoffensives Cela fait plus de dix ans qu’est évoquée la perspective d’un « Pearl Harbor numérique », un scénario où un virus informatique sèmerait le chaos et la destruction. Il relève encore, heureusement, de la mauvaise science-fiction. « Un baril de poudre » Plusieurs facteurs contribuent cependant à une instabilité croissante et réelle de l’espace numérique, qui fait craindre à court terme des dégâts d’ampleur. De plus en plus d’exemples dans la nature « Il faut élever nos défenses »