
Mohammed Al-Asaad - Choix de poèmes établi par Najwan Darwich Haiku Laisse la pluie S’installer dans les profondeurs Dans le sol obscur De ce laurier-rose Des goélands blancs Atterrissent dans les eaux profondes Entre l’ombre des bateaux Et les filets des pêcheurs 0ù nous étions Il n’y avait que les cactus Les pierres Et la brise qui passe Parmi les oliveraies L’odeur des narcisses ! Le château de l’Alhambra ! Ô tamarinier Combien de fois As-tu fleuri dans notre absence ! Seulement dans cette chanson Le Jasmin éclot Plus d’une fois Sous le sable du désert Les solitaires écoutent Le chant de la pluie Raconter leurs histoires Une fois vieille Ma mère ne reconnaissait plus les visages Et les voix Mais seulement ses chansons L’été des tombes abandonnées Transforme nos vieillards En fleurs Jours après jour Les enfants morts ne reviennent pas Sur les mêmes chemins sablonneux Mais d’en haut A travers les branches des oliviers Ô Indien silencieux Que sait-il le gémissement de la cithare Et que cache-t-il ? La chanson de l’oiseau en pierre Ce soir Rome à midi
Charles Baudelaire - L'albatros - Les fleurs du mal - 1859 Plan de la fiche sur L'albatros de Charles Baudelaire : Introduction Le poème L'Albatros est extrait de "Spleen et idéal", la deuxième partie du recueil Les Fleurs du mal. Cette partie évoque l'homme déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, déchirement à l'origine de l'envie nommé spleen, indissociable de la condition humaine et qui finit par triompher. Problématique : Il s'agira de découvrir la signification allégorique du poète. Texte du poème L'albatros Télécharger L'Albatros de Baudelaire en version audio (clic droit - "enregistrer sous...") - Lu par Thibaut Giraud - source : litteratureaudio.com L'albatros Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Charles Baudelaire Les Fleurs du mal Annonce des axes I- La parabole du poète oiseau A- Une double analogie B- L'élévation
Les Amours de Psych et Cupidon A la fois un roman et un grand poème, les Amours de Psyché et Cupidon est, comme le dit La Fontaine, une oeuvre d'un genre littéraire intermédiaire, un récit poétique. Il fut publié en même temps qu'Adonis, en 1669. L'ensemble de l'oeuvre est dédié à Madame la Duchesse du Bouillon. Vous trouverez sur ce site l'intégralité du texte, à savoir: Le présent fichier qui contient la Dédicace à la Duchesse du Bouillon La PréfaceLa première partie du Livre PremierLa seconde partie du Livre PremierLa première partie du Livre SecondLa seconde partie du Livre Second Madame, C'est avec quelque sorte de confiance que je vous dédie cet ouvrage; non qu'il n'ait assurément des défauts, et que le présent que je vous fais soit d'un tel mérite qu'il ne me donne sujet de craindre; mais comme Votre Altesse est équitable, elle agréera du moins mon intention.
Marie, poème de Guillaume Apollinaire Vous y dansiez petite fille Y danserez-vous mère-grand C’est la maclotte qui sautille Toute les cloches sonneront Quand donc reviendrez-vous Marie Les masques sont silencieux Et la musique est si lointaine Qu’elle semble venir des cieux Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine Et mon mal est délicieux Les brebis s’en vont dans la neige Flocons de laine et ceux d’argent Des soldats passent et que n’ai-je Un cœur à moi ce cœur changeant Changeant et puis encor que sais-je Sais-je où s’en iront tes cheveux Crépus comme mer qui moutonne Sais-je où s’en iront tes cheveux Et tes mains feuilles de l’automne Que jonchent aussi nos aveux Je passais au bord de la Seine Un livre ancien sous le bras Le fleuve est pareil à ma peine Il s’écoule et ne tarit pas Quand donc finira la semaine Guillaume Apollinaire, Alcools
L'invitation au voyage Charles BAUDELAIRE (1821-1867) Mon enfant, ma soeur,Songe à la douceurD'aller là-bas vivre ensemble !Aimer à loisir,Aimer et mourirAu pays qui te ressemble !Les soleils mouillésDe ces ciels brouillésPour mon esprit ont les charmesSi mystérieuxDe tes traîtres yeux,Brillant à travers leurs larmes. Là, tout n'est qu'ordre et beauté,Luxe, calme et volupté. Des meubles luisants,Polis par les ans,Décoreraient notre chambre ;Les plus rares fleursMêlant leurs odeursAux vagues senteurs de l'ambre,Les riches plafonds,Les miroirs profonds,La splendeur orientale,Tout y parleraitÀ l'âme en secretSa douce langue natale. Vois sur ces canauxDormir ces vaisseauxDont l'humeur est vagabonde ;C'est pour assouvirTon moindre désirQu'ils viennent du bout du monde.- Les soleils couchantsRevêtent les champs,Les canaux, la ville entière,D'hyacinthe et d'or ;Le monde s'endortDans une chaude lumière.
MA CHANSON A L’ENVERS … Les Animaux malades de la peste - Jean de LA FONTAINE Les robots poètes sont nés Ecriture robotique. Malgré leur imagination féconde, les surréalistes n’en croiraient pas leurs yeux. Eux qui s’étaient essayés à l’écriture automatique ne se doutaient pas à l’époque qu’un jour naîtrait l’écriture robotique. Les robots ont déjà prouvé leur capacité à accomplir des tâches matérielles aussi bien voire mieux que l’Humain, mais on sait moins qu’ils nous concurrencent désormais dans le domaine de l’art. Tweet-poésie. Shakespeare sur smartphone.
Saison des semailles. Le soir Victor HUGO (1802-1885) C'est le moment crépusculaire. J'admire, assis sous un portail, Ce reste de jour dont s'éclaire La dernière heure du travail. Dans les terres, de nuit baignées, Je contemple, ému, les haillons D'un vieillard qui jette à poignées La moisson future aux sillons. Sa haute silhouette noire Domine les profonds labours. On sent à quel point il doit croire A la fuite utile des jours. Il marche dans la plaine immense, Va, vient, lance la graine au loin, Rouvre sa main, et recommence, Et je médite, obscur témoin, Pendant que, déployant ses voiles, L'ombre, où se mêle une rumeur, Semble élargir jusqu'aux étoiles Le geste auguste du semeur.
Le poête dans les Révolutions : ODE I. Le murmure, fiez-vous à son caractère inépuisable... Poètes d'une parole essentielle -- K. SELIM Pourquoi les Palestiniens, qui meurent si facilement dans le silence ou dans si peu de bruit, sont-ils à ce point attachés à leurs poètes au point de ne pas se résigner à les voir partir ? Probablement parce que leur voix dit l’essentiel de leur humanité de manière si forte, si puissante et si humaine qu’elle transcende tous les clivages et dépasse tous les discours politiques. Les Palestiniens ont été bouleversés par le départ de Mahmoud Darwich, mais ils ont découvert, durant ces années d’absence, combien sa présence est forte. Ils ont pu voir combien ses mots continuaient à creuser des sillons profonds dans les consciences. Samih Al-Qassim dont les poèmes - comme ceux de Mahmoud Darwich - ont été amplifiés avec grand art par Marcel Khalifa, est de la même stature que son « jumeau ». Pourquoi les Palestiniens ne se résignent pas à perdre leurs poètes ? « Je sais que mon corps est ton lit… Et mon âme ton drap / Je sais que tes rives se rétrécissent sur moi… Je ne t’aime pas ô mort.
La Muse vénale (The Venal Muse) by Charles Baudelaire La Muse vénale Ô muse de mon coeur, amante des palais, Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées, Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées, Un tison pour chauffer tes deux pieds violets? Ranimeras-tu donc tes épaules marbrées Aux nocturnes rayons qui percent les volets? Sentant ta bourse à sec autant que ton palais Récolteras-tu l'or des voûtes azurées? II te faut, pour gagner ton pain de chaque soir, Comme un enfant de choeur, jouer de l'encensoir, Chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guère, Ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas Et ton rire trempé de pleurs qu'on ne voit pas, Pour faire épanouir la rate du vulgaire. — Charles Baudelaire The Venal Muse Muse of my heart, you who love palaces, When January frees his north winds, will you have, During the black ennui of snowy evenings, An ember to warm your two feet blue with cold? Will you bring the warmth back to your mottled shoulders, With the nocturnal beams that pass through the shutters? The Venal Muse The Mercenary Muse