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Perrenoud : « Comprendre, c’est contester l’ordre des choses… »

Perrenoud : « Comprendre, c’est contester l’ordre des choses… »
Par Marcel Brun Un nouvel ouvrage de Philippe Perrenoud est forcément un objet attendu, tant les travaux de l’universitaire genevois ont irrigué les milieux de la formation des enseignants, IUFM compris. Le titre est tout un programme, comme une preuve que le propos est pesé : « Quand l’école prétend préparer à la vie… Développer des compétences ou enseigner d’autres savoirs ?» Il faut dire que ces derniers temps, les pédagos qui parlent des compétences ne sont pas sur une ligne unique. Il suffirait de comparer l’évolution du positionnement d’un autre Philippe célèbre, Meirieu, dont le dernier entretien croisé avec Marcel Gauchet, publié dans Le Monde (1), a donné un coup de pied dans la fourmilière. Où en est Perrenoud avec les compétences ? Du coup, pas étonnant que la construction de « référentiels » nécessaires en éducation tourne rapidement au dialogue de sourds : - « travailler par situations-problèmes » ne suffit pas pour développer automatiquement des compétences Notes : Liens : Related:  Penser l'école (dans une dynamique Education nouvelle)TO DO Références bibliographiques générales sur la pédagogie

Contre l'idéologie de la compétence, l'éducation doit apprendre à penser Dans quelle mesure l'évolution de nos sociétés ébranle-t-elle les conditions de possibilité de l'entreprise éducative ? Marcel Gauchet : Nous sommes en proie à une erreur de diagnostic : on demande à l'école de résoudre par des moyens pédagogiques des problèmes civilisationnels résultant du mouvement même de nos sociétés, et on s'étonne qu'elle n'y parvienne pas... Quelles sont ces transformations collectives qui aujourd'hui posent à la tâche éducative des défis entièrement nouveaux ? A priori, famille et école ont la même visée d'élever les enfants : la famille éduque, l'école instruit, disait-on jadis. Aujourd'hui, la famille tend à se défausser sur l'école, censée à la fois éduquer et instruire. Philippe Meirieu : Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Dans quelle mesure le face-à-face pédagogique est-il bouleversé par cette nouvelle donne ? P. Découvrir M. M. P. P. M. P. M. P. M. P.

séquence d'apprentissage - article La séquence d'apprentissage Cette contribution ne se veut, en aucun cas, figée dans un discours normatif. Elle ne doit donc pas être lue dans ce sens, même si elle propose des points de vue tranchés sur un certain nombre de sujets. Elle n'est que l'état actuel d'une réflexion individuelle, fruit d'une « façon de voir » particulière, construite à partir d'une expérience professionnelle déjà longue, ce qui n'empêche qu'elle soit, au plus haut point, provisoire. Son but premier n'est donc pas de proposer une « théorie » de la séquence d'apprentissage, mais de faire le point sur les éléments dont la conjonction peut aboutir à l'élaboration d'une séquence didactiquement et pédagogiquement satisfaisante. Si, cependant, elle pouvait trouver sa place dans un processus de clarification de la notion de « séquence d'apprentissage », elle remplirait alors pleinement son propos. La séquence : définition générale Le premier, « enchaînement », suppose, entre les éléments constitutifs de la « chaîne »,

actu, sources d'articles Meirieu : "Je ne peux accepter que l’idéologie des compétences devienne une « théorie de l’apprentissage" Peut-on être optimiste à cette rentrée ? Dans la nouvelle édition actualisée de sa "Lettre à une jeune professeur", Philippe Meirieu analyse le plaisir d'enseigner. L'ouvrage, accessible et optimiste, reconnaît les difficultés du métier mais en montre aussi la beauté intime. Cette publication est l'occasion pour le Café de l'interroger sur la rentrée et l'avenir de l'Ecole. Je suis dans un paradoxe pour démarrer cet entretien. Oui, bien sûr, cette rentrée est, à de très nombreux égards, catastrophique : le système est au bout du rouleau, étouffé par une politique de restriction insupportable. Mais, fort heureusement, les professeurs ne sont pas seulement les « employés » d’un ministère qui n’a plus aucune légitimité à se nommer « de l’Education nationale »… Ce sont aussi des hommes et des femmes qui sont mus par la passion de transmettre et je veux croire que les comportements de leur institution n’érodera pas trop leur enthousiasme. Il faut absolument y échapper. Oui, évidemment !

De Piaget à Vygotski La psychologie de Vygotski s’appuie sur l’idée que les facultés rationnelles dépendent du contrôle et de la régulation des processus cognitifs au niveau conscient, grâce à l’utilisation d’« outils » cognitifs médiateurs de la pensée. C’est pourquoi elle subordonne le développement cognitif de l’enfant à son appropriation progressive de construits culturels, et notamment de construits organisés tels que le langage et les systèmes conceptuels. L’idée suivant laquelle l’apprentissage interagit avec le développement confère un rôle clé à l’éducation formelle et, à cet égard, à l’asymétrie de la relation adulte-enfant dans le processus d’apprentissage. Cette dynamique du développement intellectuel s’oppose à la dynamique piagétienne pour laquelle le moteur du développement est un processus d’auto-équilibration d’origine interne. Dès lors on entrevoit le point d’achoppement des théories de Vygotski et de Piaget. Nathalie Bulle.

viandisme - l’Éducation nationale corrompue Nous vous avons parlé, il y a peu, de l’ingérence et du lobbying que fait Nestlé auprès de l’Education nationale française. Des accords mis en place sous l’égide de Xavier Darcos, et poursuivis avec la bénédiction des ministres suivants : Luc Chatel puis Vincent Peillon. L’association L214 m’a alertée il y a peu sur l’importance de ces pratiques, bien plus répandues encore que ce que je pensais… L’infiltration pure et simple des écoles par des entreprises de la grande distribution, défendant des intérêts privés, et uniquement soucieuses de s’assurer une publicité précoce auprès des jeunes publics, se fait par le biais d’agences spécialisées dont Junium est un bon exemple. De quoi parle-t-on ? Junium Diffusion est un prestataire de services qui propose des interventions pédagogiques gratuites (et, à les en croire, « innovantes ») auprès des jeunes de la maternelle à la Terminale. Qui sont ces clients qui font passer leurs idées dans les écoles ? Deux interventions nutrition sont proposées.

Edgar Morin : Réforme de pensée, transdisciplinarité, réforme de l'Université Réforme de pensée et transdisciplinarité Nous savons que le mode de pensée ou de connaissance parcellaire, compartimenté, monodisciplinaire, quantificateur nous conduit à une intelligence aveugle, dans la mesure même où l'aptitude humaine normale à relier les connaissances s'y trouve sacrifiée au profit de l'aptitude non moins normale à séparer. Car connaître, c'est, dans une boucle ininterrompue, séparer pour analyser, et relier pour synthétiser ou complexifier. Ces conditions se rappellent à nous d'autant plus que s'ouvre une ère planétaire d'inter-solidarité. Le système La première notion ou conception, qui est maintenant bien connue, c'est évidemment celle de système. La pensée complexe La réforme de pensée, c'est celle qui permet d'intégrer ces modes de reliance. La réforme de pensée rencontre des conditions favorables et des conditions défavorables. La révolution quantique Les conditions favorables, ce sont les deux grandes révolutions du siècle. Réforme de pensée et éducation

Serge Tisseron : La pédagogie de projet et le numérique, où en est la France ? - Numérique et pédagogie de projet : osons innover ! Ainsi, n‘utiliser que du papier, du crayon, que du livre entraîne forcément un certain type de relation à soi-même, aux autres, aux savoirs et aux apprentissages et d’un autre côté, utiliser parallèlement ou exclusivement les outils numériques en entraînent une autre relation type. Il faut souligner cependant qu’aujourd’hui, ces deux cultures sont en train de se métisser très fortement puisque les repères traditionnels de la culture du livre, qui sont traditionnellement axés sur la temporalité et la chronologie, se retrouvent désormais dans la culture des écrans. Preuve en est la fameuse timeline de Facebook que nous connaissons tous : avant, les informations que nous mettions sur Facebook se répartissaient sans ordre précis, à tel point qu’il était difficile de s’y retrouver ; aujourd’hui, elles s’ordonnent selon une ligne temporelle, c’est-à-dire selon quelque chose qui reste l’un des fondements de la culture du livre, à savoir la chronologie. La relation au savoir

Deux adultes pour trente adolescents (II) Deux adultes pour trente adolescents (II) Enseigner et éduquer, différences et complémentarité Transmettre la connaissance, développer l’intelligence, la curiosité par une nourriture intellectuelle savoureuse, variée, voilà ce que signifie enseigner. En plus d’être superflue, cette notion est floue, car elle couvre, non seulement la sphère pédagogique, mais aussi la sphère éducative : ce que le même jargon nomme le savoir-être, respect des autres, de leurs paroles, de leurs différences, et, est-il besoin de le préciser, respect du professeur. En d’autres termes, il est question d’éthique – comment définir son rapport aux autres, comment se positionner dans le groupe-classe – préfiguration de la société – comment se connaître pour cultiver sa capacité de communication avec autrui, qui est le pendant nécessaire d’une existence individuelle assumée, sinon épanouie ? Parlons d’éthique Un des plus grands philosophes a consacré un traité à cette question : l’éthique à Nicomaque.

L’école transformée en machine à désintégrer Dans le petit jeu des annonces gouvernementales qui s’emballent à l’approche des élections, le repérage des enfants «à risque» et «à haut risque» en maternelle est très représentatif d’une conception tout à fait cohérente de l’enseignement fondée sur des principes simples : médicalisation, détection et dérivation. Longtemps, la métaphore médicale a joué un rôle critique en éducation. En 1967, les enfants de Barbiana écrivaient dans leur «Lettre à une maîtresse d’école» que «l’école se comport[ait] comme un hôpital qui soignerait les bien portants et exclurait les malades». Le caractère subversif de la formule s’est émoussé : avec la gestion libérale du système de santé, quand le management l’emporte sur le soin et que le «pilotage par les résultats» permet tout naturellement d’arroser là où c’est déjà mouillé, la médecine n’a plus rien à envier à l’école ! Ainsi, ce qu’on nous présente comme une machine à intégrer est devenu une gigantesque machine à désintégrer.

Styles d'enseignement, styles d'apprentissage et pédagogie différenciée en sciences - LEM - ULg INTRODUCTION Cet article s'adresse aux enseignants du secondaire et plus spécialement aux enseignants en sciences. Il vise essentiellement à les aider à : - clarifier deux concepts clés en psychopédagogie moderne : les styles d'enseignement et les styles d'apprentissage; - mieux se connaître en tant qu'enseignant; - mieux connaître les élèves en tant qu'apprenants; - présenter deux situations d'apprentissage en sciences l'une en chimie (5ème et 6ème), l'autre en biologie (3ème et 4ème). 1. 1.1. B. Conséquences : a. 1.2. A. B. Dans les recherches du LEM, notre référence sera, bien entendu, plus constructiviste que behavioriste. Conséquences : a. 2.1. Entre autres acceptions, le « style », c'est la « manière personnelle d'agir, de se comporter... » (ROBERT). - le concept de style d'enseignement s'avère utile à la compréhension et à l'explication du processus enseignement-apprentissage; Il reste bien entendu qu'un même style peut faire appel à des stratégies très différentes. 2.2. 1. 2.3.

Comment le groupe Total va financer la réforme de l'Éducation nationale - Mécénat A court d’argent et d’idées, le gouvernement a signé un accord avec le groupe Total, qui s’engage à verser plusieurs millions d’euros pour soutenir la réforme des rythmes scolaires, concoctée par le ministre de l’Education nationale. L’entreprise aidera financièrement les associations qui prendront le relai lorsque les enfants ne seront plus en classe. Les municipalités auront-elles également recours au mécénat d’entreprises pour financer leurs politiques éducatives ? Comment financer une réforme de l’Éducation nationale qui bat de l’aile ? Du côté des pouvoirs publics, le flou plane sur le financement de cette réforme. Y a-t-il un pilote ? L’accord national avec le groupe Total « formalise la possibilité pour les collectivités territoriales de recourir à des fonds privés pour financer les projets éducatifs territoriaux », dénonce le syndicat Sud Éducation, pour qui cette réforme marque également l’abandon de tout principe d’égalité entre les territoires. Agnès Rousseaux

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