
En Pologne, Jaroslaw Kaczynski en passe de consolider son système illibéral « Un choc des civilisations ». C’est ainsi que Jaroslaw Kaczynski, l’homme fort polonais et chef de la majorité nationale conservatrice du PiS (Droit et justice), a décrit la campagne présidentielle qui s’est achevée le 12 juillet par la victoire du candidat de son parti, Andrzej Duda. Ce dernier a été réélu pour un second mandat avec 51,03 % des voix, face au maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski (48,97 %). « Il s’agissait d’un affrontement entre ceux qui veulent ouvrir la Pologne à une sorte de révolution en cours en Occident, à un prétendu progrès qui détruit la famille et les fondements chrétiens de notre civilisation, qui conduit à une oligarchisation de la société et à un esclavagisme des individus, dépourvus de toute identité », a-t-il expliqué lors d’un entretien fleuve accordé à la radio publique polonaise, le 19 juillet. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Pologne, le président sortant Andrzej Duda réélu à la tête d’un pays coupé en deux
De la démocratie sans le peuple à la démocratie avec le peuple La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. Abraham Lincoln 1La démocratie, au sens étymologique du mot, désigne le gouvernement par le peuple. Une réflexion sur ses nouvelles formes passe naturellement par l’examen de la place des citoyens dans l’organisation et la direction des affaires publiques. Elle passe également par l’étude de la persistance de l’oligarchie et de l’autocratie dans nos sociétés, puisque l’idéal démocratique est né du rejet de la loi du plus fort et de la hiérarchie sociale au profit des principes d’égalité et de liberté. 2Mesurer la participation citoyenne implique de jeter un regard attentif sur divers aspects de la vie politique comme le taux de participation aux processus électoraux, le niveau de l’engagement social et de l’action militante, l’efficacité des différentes méthodes de participation publique, la compétence civique ainsi que le niveau de l’éthique sociale des citoyens. 6Ce bilan positif comporte cependant un revers.
Pologne, Hongrie... ces démocraties « illibérales » qui remettent en cause l’Etat de droit Il fait si chaud, en ce jour de juillet 2014, que Viktor Orban a troqué son costume-cravate pour une chemisette bleu ciel à col Mao. L’allocution qu’il prononce alors dans la petite ville transylvanienne de Baile Tusnad n’a pourtant rien d’un aimable discours estival : devant ses partisans, le chantre de la « révolution nationale » hongroise revendique haut et fort un mot qui fleure bon la tentation autoritaire : « illibéralisme ». Le nouvel Etat que nous construisons en Hongrie, proclame le premier ministre, n’est ni un Etat-nation, ni un Etat libéral, ni un Etat-providence : il est « illibéral ». Démocratie illibérale ?
Convention citoyenne pour le climat : "Il est impératif d'inventer de nouvelles formes de démocraties" Loic Blondiaux, professeur de science politique à la Sorbonne et membre du comité de gouvernance de la Convention citoyenne pour le climat, est l'invité du Grand Entretien de Nicolas Demorand et Léa Salamé à 8h20. Sur le disposition de la Convention citoyenne pour le climat, Loïc Blondiaux, professeur de science politique à la Sorbonne et membre du comité de gouvernance de cette convention estime que "les démocraties ne voient jamais très loin sur cette question du climat." "La dictature éclairée, en matière de changement climatique, n’existe pas" Sur les sceptiques de cette convention, "elle vient du haut mais son organisation est indépendante, c’est l’anti grand débat". "Là, les citoyens vont être en mesure de délibérer, ça n’est pas le grand débat. "Je m’engage jusqu’au moment de la réponse. Face aux critiques des ONG, dont Greenpeace : "On ne part pas de rien, les citoyens vont devoir choisir entre des solutions présentées(...)
La démocrature, une démocratie d'apparence En 1946, au sortir d’une guerre qu’il avait passée à Londres dans une proximité critique avec le général de Gaulle, Raymond Aron doutait encore du caractère durable du succès des Alliés. Dans l’Introduction à la publication de ses essais publiés dans la revue de la France libre, L’homme contre les tyrans, il posait la question « La victoire des démocraties a-t-elle été plus qu'un épisode d'un destin inexorable ? » Dans la famille libérale, on trouve ainsi, à côté d’une branche qui croit, avec Tocqueville, à l’universalisation inéluctable de la démocratie, une autre plus pessimiste. Celle-ci redoute que les divisions internes, la promotion de l’individu et son éloignement des affaires publiques n’affaiblissent le « pire des régimes à l’exception de tous les autres », comme disait Churchill, ce conservateur libéral. Pourtant, un demi-siècle plus tard, le camp de la démocratie paraissait bien plus confiant. Le justicialisme est un populisme.
Jacques Rancière : Quelle égalité de la parole en démocratie? Jacques Rancière, professeur émérite de l'université Paris 8, depuis La parole ouvrière (La fabrique, 2007), il travaille sur le postulat de l’égalité des intelligences, réflexion réunie dans Le Maître ignorant (fayard, 1987). Il porte ainsi une attention toute particulière au partage du savoir et à la parole des « sans parts », ceux qui n’ont pas voix au débat, tout en interrogeant les notions de peuple et de démocratie. On a là une prise de parole qui n’est pas celle des locuteurs habituels. (Jacques Rancière) Les "gilets jaunes", figure des sans part? Une parole a tout du moins émergé, absente de l’espace public ou inaudible jusqu’ici. La représentation, ce n’est pas la démocratie mais le fait qu’une catégorie de gens soit seule capable de gérer au fond les intérêts de la communauté. En même temps, les "gilets jaunes" ne forment pas un mouvement homogène, et ne portent pas une parole monolithique si clairement énoncée. Il faut des gens qui s’organisent pour créer une scène de parole.
Menaces sur la démocratie Les démocraties sont sorties victorieuses de leur affrontement avec le totalitarisme, et elles ne sont pas vraiment mises en danger par les théocraties qui s'installent ici ou là. En revanche, elles sont menacées par des dérives qui proviennent de l'intérieur d'elles-mêmes. La démocratie libérale repose sur deux principes, deux formes d'autonomie. La souveraineté du peuple d'une part, qui assure l'égalité de tous les citoyens et la défense du bien commun. Pour pallier ce danger, les démocraties ont favorisé un double pluralisme. L'exemple classique de cet abus, c'est la tentation du pouvoir exécutif d'orienter la pratique de la justice. L'autonomie des grands médias par rapport au pouvoir exécutif n'est pas moins indispensable. Pour rester fidèle aux principes de la démocratie, le pouvoir exécutif doit préserver l'autonomie non seulement des autres pouvoirs, mais aussi de certaines activités, telle la recherche de connaissance. Découvrir Tzvetan Todorov
La Tyrannie de la majorité Le pire ennemi de la démocratie n’est pas la dictature, ni la vidéo-surveillance, ni la NSA. Le pire ennemi de la démocratie, c’est la cinquième colonne que constituent les personnages de son rêve quand elle dort les yeux ouverts, et qu’elle prend pour un sursaut ce qui relève d’une reddition. En démocratie, le danger vient de l’intérieur : c’est le dévoiement de l’opinion en censure, ou la dilution de l’individu dans la foule. L’opinion publique, aux yeux de Tocqueville, est à la fois le premier pouvoir, la garantie de la liberté et le principe républicain garant des libertés individuelles, contre lequel tout pouvoir se brise. A la lecture : Georges Claisse A la réalisation : François Caunac > Chaque semaine, une autre thématique philosophique sur le blog de Raphaël Enthoven !
En Hongrie, Viktor Orban met fin à ses pleins pouvoirs « La Hongrie mérite des excuses ». C’est ainsi que la ministre de la justice hongroise, Judit Varga, a présenté, mardi 26 mai, le projet de loi visant à mettre fin aux très contestés pouvoirs spéciaux attribués à Viktor Orban à la faveur de la lutte contre le coronavirus. Adopté le 30 mars par le Parlement hongrois, l’état d’urgence avait donné au premier ministre nationaliste le pouvoir de légiférer par décret sur de vastes sujets. L’opposition et des ONG hongroises avaient alors dénoncé un texte qui donnait des « pleins pouvoirs » au maître de Budapest, connu pour avoir multiplié les atteintes à l’Etat de droit depuis son retour au pouvoir, en 2010. Contrairement aux autres pays européens, l’état d’urgence n’avait en Hongrie aucune limite définie de durée. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Le gouvernement Orban a fait de son pays la première non-démocratie de l’Union européenne »
Qu'est-ce que la démocratie La démocratie est un régime politique dont le principe est celui du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Il s’oppose à des régimes où le pouvoir est détenu par une seule personne, la monarchie absolue par exemple, ou par un petit groupe d’individus, ce que l’on appelle l’oligarchie. Plusieurs formes d’exercice du pouvoir par le peuple (l’ensemble des personnes ayant le statut de citoyen) sont possibles. On parle alors de démocratie directe ou de démocratie représentative, cette dernière étant la plus répandue. Dans le cadre d’une démocratie représentative, les citoyens élisent des représentants qui vont exercer le pouvoir en leur nom : ce sont des élus. Le droit de vote accordé aux citoyens ne suffit pas pour qualifier un régime politique de démocratique. De même, en démocratie, le principe du vote, qui veut qu’une majorité l’emporte sur une minorité, ne peut pas constituer le seul mode de prise de décision. Auteur : Agnès Maillard et Fatima Akkacha Production : 2016
Le président russe, Vladimir Poutine, remporte son référendum Au cours d’un scrutin inédit par sa forme, taillé sur mesure pour une victoire du « oui », les Russes ont approuvé une réforme de leur Constitution, dont l’article 81 permet désormais à Vladimir Poutine de rester au pouvoir après la fin de son mandat, en 2024. Jamais, auparavant, la loi fondamentale n’avait été réécrite au profit d’un seul individu, et M. Poutine avait à plusieurs reprises, ces dernières années, exclu cette hypothèse. Cette mesure – la « remise à zéro » des mandats présidentiels – était noyée dans une longue liste de quarante-six amendements constitutionnels, touchant aux sujets les plus divers, soumis à l’assentiment des électeurs. Les clés de ce succès, pour le pouvoir, sont multiples : popularité réelle de Vladimir Poutine, soif d’une stabilité qui s’est imposée comme la valeur cardinale de la politique russe, mais aussi un marketing électoral aussi retors qu’efficace et des arrangements importants avec les standards d’un scrutin démocratique.