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Les hyper-lieux : une nouvelle espèce d’espace dans la mondialisation

Les hyper-lieux : une nouvelle espèce d’espace dans la mondialisation
A l’encontre des analyses qui voient le monde comme de plus uniforme et indifférencié, le géographe et anthropologue Michel Lussault oppose les “hyper-lieux”. Des espaces intenses et divers où s’exprime la créativité et la volonté d’engagement social et politique de ceux qui les occupent. Aux “non-lieux“, autrefois théorisés par Marc Augé, le géographe et anthropologue Michel Lussault oppose aujourd’hui les “hyper-lieux“, comme régime spatial dominant à l’heure de l’urbanisation généralisée des espaces. D’où vous est venue l’intuition de définir les espaces urbains dominants d’aujourd’hui comme des “hyper-lieux” ? Michel Lussault – Cette question des hyper-lieux, par opposition à ce que Marc Augé appelle les non-lieux, je l’avais en tête depuis le début de mon travail au début des années 1990. (Flickr) Comment comprenez-vous le succès de ce concept de non-lieu ? Deux raisons au moins l’expliquent. Owen Byrne, The Mall, Toronto (Flickr/CC) Mais quel est ce rapport à la vérité des lieux ? Related:  Les territoires de la mondialisationarticles sur l'histoire, la géographie

Des hyper-lieux de la mondialisation ? Ce n’est pas parce qu’un concept n’apparaît pas explicitement dans les programmes qu’il est interdit de l’évoquer dans sa copie de bac, et encore moins de l’étudier en classe. D’où cet article sur les hyper-lieux de la mondialisation, notion théorisée par Michel LUSSAULT, géographe et professeur à l’Ecole normale supérieure de Lyon qui trouve légitimement sa place dans notre réflexion sur la mondialisation en fonctionnement et les territoires dans la mondialisation. Dans cette interview aux Inrockuptibles, Michel LUSSAULT explique que l’intuition de ce concept a longuement mûri en réaction au livre de Marc AUGE sur les non-lieux car il ne parvenait pas à comprendre ce nouveau concept désignant un espace que l’être humain ne s’approprie pas et où il resterait anonyme (les transports en commun, les supermarchés, les aires d’autoroute, etc.). Il a donc poursuivi et documenté sa réflexion pendant plusieurs années afin d’aboutir à une contre-proposition. Pour aller plus loin WordPress:

Magali Reghezza-Zitt : « Faire de la géographie, c’est d’abord une façon de regarder le monde » Maître de conférences HDR à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm et membre du Laboratoire de géographie physique de Meudon, Magali Reghezza-Zitt revient pour nous sur son parcours, son rapport et sa manière de concevoir la géographie. L'occasion d'interroger les évolutions d'une discipline de moins en moins "disciplinée" et de plus en plus ouverte à d'autres influences scientifiques. Comment avez-vous découvert la géographie ? J’ai découvert la géographie en classe préparatoire. À l’époque, il n’y avait ni accès à internet, encore moins à google earth ou powerpoint. Par la suite, j’ai commencé des études d’histoire à l’ENS. Quels sont vos domaines et terrains de recherche ? Je suis géographe de l’environnement. Par la suite, j’ai orienté mes recherches vers l’aménagement durable des territoires à risques majeurs, avec le cas de la basse-vallée du Var. Pour vous, comment « fait-on » de la géographie et de la cartographie ? Quels textes, auteurs, ont influencé vos travaux et comment ?

(20+) Dix questions pour comprendre le conflit en mer de Chine méridionale Ce mardi, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a rendu public son verdict sur le conflit qui oppose la Chine et les Philippines, donnant raison à Manille. La réaction de Pékin pourrait déstabiliser une région du monde où se confrontent des intérêts économiques et politiques multiples. «La décision des juges est nulle et non avenue», a réagi immédiatement l'agence de presse gouvernementale Chine nouvelle, tandis que Manille appelait à la «retenue et la sobriété». La mer de Chine méridionale, c’est où ? C’est une mer semi-fermée, appelée aussi mer de Chine du Sud, qui mesure environ 3 000 kilomètres de long sur 1 000 kilomètres de large. En quoi est-elle un secteur clé de la planète ? Un tiers du commerce maritime de la planète transite sur ses eaux. Que s’y joue-t-il en ce moment ? Depuis quelques années, la situation s’est beaucoup dégradée entre les pays frontaliers. Que se passe-t-il entre les Philippines et la Chine ? Lire notre analyse : Bras de fer pour un bras de mer

lesechos Beaubourg hypermarché, hyperbranché, hyperconnecté Times Square, Ipanema, Istanbul, Tombouctou : loin de s’uniformiser, les villes de la mondialisation se démarquent les unes des autres pour des raisons politiques, touristiques, culturelles ou historiques. Autant de facettes d’un monde traversé par les conflits et les inégalités. Jeudi : Lagos. «Beaubourg est pour la première fois à l’échelle de la culture ce que l’hypermarché est à l’échelle de la marchandise.» Ces mots de Jean Baudrillard (dans son livre l’Effet Beaubourg. Implosion et dissuasion, Galilée, 1977) expriment tant l’ambivalence de son avis sur le Centre - entre fascination et critique pessimiste - que la rupture que Beaubourg provoqua dans l’espace parisien et dans le champ culturel mondial. A voir aussi la carte des hyper-lieux Parenté avec le «shopping mall» Le centre fut tout de suite une attraction, en raison de son esthétique mais aussi de son «genre» : il constitua l’un des premiers hyper-lieux urbains culturels. Un hapax singulier et marquant Enclos autonomes

Cartographie. Les villes prennent le pouvoir Les mégalopoles sont les nouveaux moteurs de l’économie mondiale. De la Californie au delta de la rivière des Perles, en Chine, l’avenir s’écrit dans des pôles urbains tentaculaires. D’ici à 2025, il y aura au moins quarante de ces villes ultra-connectées dans le monde. Par-delà les frontières, elles inventent une autre forme de gouvernance et d’économie, affirme Parag Khanna, l’auteur de Connectography : Mapping The Future of Global Civilization (éd. Penguin Random House, avril 2016, non traduit en français). Dans ce livre, l’auteur, que le New York Times décrit comme “l’homme le plus connecté du monde” en raison de ses collaborations avec des universités du monde entier, décrit un futur où les frontières nationales reculeront et où les agglomérations – ainsi que les personnes – les plus connectées prendront le pouvoir. Ce constat, c’est aussi celui de l’Institut Mc Kinsey.

Le rôle de l’historien est-il de ressusciter le passé ? Il existe en France aujourd’hui au moins quatre écoles historiques différentes. Fondées sur des visions du monde différentes (historicisme-providentialisme) et des méthodes divergentes (identité-altérité), elles jettent des regards opposés sur l’histoire de France. Comme la récente période électorale l’a montré, leurs désaccords trouvent des prolongements dans les positionnements des principaux candidats à la présidence de la République non seulement en rapport avec le « roman national » mais bien plus encore sur l’avenir de la France en Europe et dans le monde. Cette absence de consensus ne résulte-t-elle pas d’une faille initiale ? Le tournant historiciste Il y a environ 200 ans, pour la première fois dans l’historiographie, s’est produite en Europe une déconnexion entre l’histoire des hommes et l’histoire des dieux. De plus la récupération de la méthode par quantité de communautés faisant la promotion de leurs propres mémoires a brouillé encore plus la mission de l’historien.

BRIC : la fin d’un acronyme Depuis l’invention de l’acronyme BRIC, en 2001, par l’économiste Jim O'Neill, pour désigner cet ensemble de pays émergents à fort potentiel de croissance, que de chemin parcouru pour le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine… Ces pays pesaient environ 21,5 % du PIB mondial en 2014 (PIB courant en dollars), contre moins de 8 % en 2000. Durant les années 2000, leur dynamique a permis de soutenir la croissance mondiale et d’instaurer une recomposition de la division internationale des échanges. Les BRIC ont progressivement remplacé les anciennes locomotives économiques (Etats-Unis, Japon, Europe) en s’offrant même, de prime abord, un « certain » partage sectoriel international : au Brésil et à la Russie un pouvoir de marché sur les matières premières énergétiques, minérales et alimentaires, à la Chine une spécialisation marquée dans le secteur manufacturier et industriel et, enfin, à l’Inde une affirmation de son poids dans le secteur des services. Figure 1 : Taux de croissance du PIB

Le site du Centre national d'études spatiales Tous ces liens qui m’attachent à la chaotique Lagos Times Square, Ipanema, Istanbul, Tombouctou : loin de s’uniformiser, les villes de la mondialisation se démarquent les unes des autres pour des raisons politiques, touristiques, culturelles ou historiques. Autant de facettes d’un monde traversé par les conflits et les inégalités. Vendredi : Tianjin. Le meilleur jour de la semaine pour prendre l’avion à Lagos ou y atterrir, c’est le dimanche. J’ai récemment quitté Lagos un mardi soir du mois de mai, et j’ai été prise dans un embouteillage sur le pont qui relie Victoria Island à Ikoyi. Le pont fourmillait de marchands ambulants qui vendaient de tout, depuis les journaux jusqu’aux ventouses pour déboucher les toilettes. En traversant Ikoyi, nous sommes passés devant de belles demeures dissimulées derrière de hauts murs en ciment au sein d’un quartier qui, sans être exactement une banlieue chic de Lagos, en est toutefois une zone plus verte, avec buissons de bougainvillées et arbres du voyageur. J’ai écrit au sujet des gens d’Ikoyi.

BRICS Une vingtaine d’années plus tard, les faits lui donnent raison, car même si leurs économies possèdent des caractéristiques très différentes, ces pays des BRICS ont connu une ascension fulgurante dans l’économie mondiale. Carte des Pays des BRICS Qui sont les BRICS en 2024 ? En 2024, les BRICS se sont transformés en BRICS+ avec l’ajout de nouveaux membres. Ce nouvel ensemble représente désormais une puissance économique et géopolitique majeure. Les membres actuels, composés de nations émergentes, visent à renforcer leur influence face aux économies occidentales. Cette dynamique pourrait, par exemple, favoriser le développement de projets d’infrastructure communs ou des initiatives de dédollarisation. PIB mondial : l’ascension fulgurante des BRICS Entre 2000 et 2008, la croissance des BRICS est nettement supérieure à celles des pays développés. La place des BRICS dans l’économie globale ne cesse de croître. La croissance des BRICS vue du côté des marchés financiers À lire aussi sur notre site

Patrick Boucheron : « Faire de l’Histoire, c’est lutter contre l’arrogance du présent » [Série] A une époque de profondes mutations, le rapport au temps est chamboulé. Nous avons invité des personnalités et des anonymes de tous horizons à se confier sur ce sujet. Cette semaine, l’historien Patrick Boucheron. A 50 ans, l’historien entré au Collège de France en décembre 2015 est titulaire de la chaire « Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle ». Il est l’auteur d’une thèse de doctorat d’histoire consacrée à l’urbanisme et à la politique édilitaire à Milan aux XIVe et XVe siècle (Le Pouvoir de bâtir, 1998). Ce spécialiste du Moyen Age, de la Renaissance et de l’Italie cultive son propre rapport au temps. Au quotidien, comment percevez-vous votre rapport au temps ? C’est sans doute banal, mais je trouve difficile d’être libre de mon temps : quand on ne subit pas de contrainte, on se rend esclave de quelque chose de plus puissant dont on est pleinement responsable. S’immerger quotidiennement dans des mondes disparus change-t-il votre rapport au monde ?

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