
– S.I.Lex – – Carnet de veille et de réflexion d'un juriste et bibliothécaire Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs La théorie des biens communs, ou plus précisément des « communs », suivant le terme anglais commons, qui est plus général et moins focalisée que la traduction française actuellement utilisée, a connu plusieurs périodes : les études historiques, l’analyse du fonctionnement des communs naturels et la construction des communs du numérique. Elinor Ostrom et l’approche institutionnelle de l’économie politique des communs est essentielle dans ce parcours pour comprendre le renouveau de l’étude des communs et l’apparition de mouvements sociaux qui se revendiquent de la défense ou de la construction des communs. Leçons de l’histoire L’histoire de l’Angleterre et du mouvement des enclosures, qui opposa très violemment les pauvres des campagnes aux propriétaires terriens entre le XIIIe et XVIIe siècle a été la première incarnation des analyses et des mouvements sur les communs. De la tragédie à l’écologie Les communs du numérique Continuer de construire une théorie des communs
Clones, avatars, lobbies et incompréhensions autour de la loi Dadvsi Il tient également le blog Dlog ( Il est vice-président de l’ABF et président de l’IABD. Le 4 octobre 2010, quinze associations d’archivistes, bibliothécaires et documentalistes 1 décidaient lors d’une assemblée constituante de fonder une fédération régie par la loi de 1901 sous le nom d’Interassociation Archives Bibliothèques Documentation… (IABD…), les trois points de suspension signifiant une volonté d’ouverture au-delà des trois secteurs (des trois métiers ?) Créée en 2003 comme regroupement informel, l’Interassociation Archives Bibliothèques Documentation (IABD… – les points de suspension sont indispensables) regroupe 15 associations professionnelles du secteur : Cette dernière activité de lobbying s’est particulièrement exercée, ces dernières années, sur la loi Davsi et ses suites, la loi « Création et internet », dite Hadopi, etc. Verbatims du site de l’IABD : Autour de la loi Dadvsi Oui mais. Lobbies Avatars
Communs, Biens Communs, littératie des Communs : de quoi parle-t-on ? Le 5 octobre, le festival Le Temps des Communs va être lancé. De nombreuses animations, conférences, ateliers sont proposés peut être près de chez vous. Depuis quelques mois, on entend parler de « Biens Communs » et « Communs » aussi dans le domaine de l’information-documentation. Petit point sur ces questions. Que sont les Biens Communs ? Biens communs = une activité+ une ressource + une communauté + des règles de fonctionnement Apparue au XIIe siècle, la théorie des Biens Communs n’est donc pas neuve. Pour en savoir plus : Extrait de : Biens Communs ou Communs de la connaissance ? Une approche récente, voit un basculement des termes de « Biens communs » à celui de "Communs". Ce changement d’appellation est induit par la prise en compte des biens immatériels que sont les savoirs et les connaissances qui sont multipliables et copiables, à l’infini, notamment avec le numérique. Concrètement, quel peut être le rôle de l’enseignement ?
Le manifeste de SavoirsCom1 L’approche par les communs s’inscrit dans la continuité de l’appel pour la constitution d’un réseau francophone autour des Biens Communs : Par Biens Communs, nous entendons plusieurs choses : il s’agit d’abord de ressources que nous voulons partager et promouvoir, que celles-ci soient naturelles – une forêt, une rivière, la biosphère -, matérielles – une machine-outil, une imprimante – ou immatérielles – une connaissance, un logiciel, l’ADN d’une plante ou d’un animal –. Il s’agit aussi des formes de gouvernance associées à ces ressources, qui vont permettre leur partage, le cas échéant leur circulation, leur valorisation sans destruction, leur protection contre ceux qui pourraient atteindre à leur intégrité. Les Biens Communs sont donc à la fois une approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété, et un imaginaire politique renouvelé. Les communs de la connaissance représentent un nouveau paradigme. 1. 2. 3.
Les communs et les savoirs en partage : que faut-il enseigner ? Les communs sont des activités qui permettent à une communauté de s’organiser selon une gouvernance qui lui permet de gérer, générer et préserver des ressources Mais plus encore, les communs sont un cadre de pensées et une philosophie de vie qui englobe la société toute entière. Les communautés autour des communs nous invitent à la gouvernance pour reprendre le pouvoir d’agir sur notre patrimoine, nos connaissances et même sur nos propres individualités. Ainsi, en observant les communs de la connaissance, il semble que les compétences pour participer activement à l’enrichissement des ressources ne sont pas innées. Les communs ont cette capacité de relier deux tendances sociétales : mondialisation et uniformisation de la pensée, et personnalisation de nos actions guidées par une technique et une technologie qui prend en compte nos émotions de façon de plus en plus fine. Comment ? Les communs permettent cette reliance pour comprendre tous les enjeux.
Guerilla Open Access Manifesto | Pierre Lannoy Cela fait aujourd’hui 3 ans que Aaron Swartz a mis fin à ses jours. Quelles qu’en soient les raisons — on ne peut évidemment pas s’empêcher de penser que le harcèlement judiciaire dont il faisait l’objet en est certainement une —, ce suicide reste un drame pour sa famille et aussi pour tous ceux qui croient que le savoir est un bien commun. Pour lui rendre un modeste hommage, je retrancris son Manifeste de la Guérilla pour le Libre Accès. Vous trouverez ici le texte original en anglais écrit en juillet 2008. L’information, c’est le pouvoir. Texte traduit par Gatitac, albahtaar, Wikinade, M0tty, aKa, Jean-Fred, Goofy, Léna, greygjhart + anonymous, initialement publié sur Framablog et légèrement adapté par mes soins.Illustration principale CC BY-SA 2.0 / Quinn Norton
Bibliothèques et communs de la connaissance Depuis l’Antiquité et la mythique bibliothèque d’Alexandrie, la raison d’être des institutions que sont les bibliothèques est de matérialiser un droit d’usage collectif sur la culture au bénéfice de la communauté qu’elles desservent. Si on se reporte à leur définition moderne, telle que formalisée notamment par l’économiste Elinor Ostrom1, on est en présence de biens communs lorsque des ressources sont mises en partage au bénéfice d’une communauté qui se dote de règles pour en organiser la gouvernance et en assurer la durabilité. Longtemps les objets culturels (à commencer par les livres) sont restés des ressources rares et coûteuses, présentant un caractère rival2. Dans ce contexte de rareté et de rivalité, les bibliothèques constituaient un moyen pour les groupes sociaux d’élargir l’accès à la culture et à la connaissance. C’est en ce sens, qu’au-delà de leur nature de services publics, elles peuvent aussi être considérées comme des « communs sous garantie publique ».
Ressources éducatives libres L'UNESCO estime que l'accès universel à une éducation de qualité est essentiel à la construction de la paix, au développement social et économique, et au dialogue interculturel. Les ressources éducatives libres (REL) offrent une opportunité stratégique pour améliorer la qualité de l'éducation, faciliter le dialogue politique et partager les connaissances et le renforcement des capacités. Les ressources éducatives libres sont des matériaux d’enseignement, d'apprentissage ou de recherche appartenant au domaine public ou publiés avec une licence de propriété intellectuelle permettant leur utilisation, adaptation et distribution à titre gratuit. En 2001, l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT), dans un geste sans précédent, a annoncé la publication en libre accès sur Internet de la majeure partie de ses cours.
Déclaration de Berlin sur le Libre Accès à la Connaissance en sciences exactes, sciences de la vie, sciences humaines et sociales Publié le 12 juillet 2004 22 octobre 2003 Préface L’Internet a fondamentalement transformé les réalités matérielles et économiques de la diffusion de la connaissance scientifique et du patrimoine culturel. Pour la toute première fois, l’Internet nous offre la possibilité de constituer une représentation globale et interactive de la connaissance humaine, y compris son patrimoine culturel, et la garantie d’un accès mondial. Nous, signataires, ressentons l’obligation de relever les défis que nous pose l’Internet, support fonctionnel émergeant pour la diffusion de la connaissance. Objectifs Nous remplissons par trop imparfaitement notre mission de diffusion de la connaissance si l’information n’est pas mise rapidement et largement à la disposition de la société. Dans le but de concrétiser cette vision d’une représentation globale et accessible de la connaissance, le web du futur doit être durable, interactif et transparent. Définition d’une contribution au libre accès 1. 2.
"Des droits spécifiques
Les propriétaires des DRM disposent de droits de suite que le législateur n’a même pas envisagés. Ainsi, le 17 juillet 2009, Amazon a effacé, d’autorité et à distance, les livres numériques de George Orwell (Animal Farm, 1984) de tous les Kindle. Ces ouvrages avaient été acquis parfaitement légalement et ils ont été identifiés au moyen des DRM qu’ils contenaient. Amazon a reconnu immédiatement son erreur, et a remboursé les documents effacés. Mais les utilisateurs, en majorité des collégiens, ont perdu toutes les annotations qu’ils avaient faites sur ces deux livres. L’ironie de la situation a voulu que la mauvaise manipulation ait lieu avec 1984 ! Cette aventure montre l’immense pouvoir que détiennent les gestionnaires des DRM et, sur la base de cette expérience vécue, il n’est pas interdit d’imaginer le pire : censure d’un ouvrage spécifique, d’un courant de pensée (les ouvrages de Darwin sont interdits dans certaines bibliothèques américaines), occultation d’une zone géographique (un pays pourrait perdre sa mémoire numérique). Bref, on n’a pas encore recensé toutes les manipulations qui peuvent être réalisées sur la base de DRM." by litteraturenumerique Apr 15