Le logiciel Libre et l’argent : je t’aime, moi non plus ?
Les rapports entre le logiciel libre et l’argent sont complexes, essentiellement parce que le Libre partage avec des philosophies anti capitaliste un point commun essentiel, celui de la remise en cause d’un droit jugé fondamental, le droit de propriété. Mais la propriété que le Libre remet en cause est bien plus restreinte que celle que Marx avait pour projet d’abolir : il ne s’agit que de celle touchant à un code informatique, et contrairement à Marx, le Libre n’a nullement pour intention d’empêcher qui que ce soit d’être propriétaire, il revendique juste celui de ne pas l’être pour la valeur qu’il produit. Les biens – le code – qu’il produit, ou que plus exactement les communautés qui l’anime enrichissent jour après jour, sont la propriété de tous, sans qu’il soit permit pour autant d’en faire n’importe quoi : juridiquement, la valeur ainsi créée est strictement encadrée. Nous sommes qui plus est – dans le virtuel – dans ce que l’on appelle l’économie de l’abondance.
Bernard Stiegler - La Revue critique des idées et des livres
Mardi 6 octobre 2009 2 06 /10 /Oct /2009 20:42 Bernard Stiegler est un esprit au travail. Philosophe, directeur du développement du Centre Pompidou, la pensée ne semble l'intéresser que dans la mesure où elle se double d'une action, où elle produit. On sent chez lui le lecteur de Nietzsche, attentif à l'esprit qui fouille, qui avance et qui crée. Rien d'étonnant à ce que cet esprit, qui s'est complu pendant des années à surveiller de près les aventures de la technique - et notamment celles qui occupent la scène depuis deux à trois décennies, les techniques de communication - surgisse maintenant dans le champ du politique. Après la Télécratie contre la Démocratie, publié en 2006 sous la forme d'une lettre ouverte aux politiques, et dont la campagne présidentielle de 2007 fut une terrible illustration, il livrait quelques mois plus tard un livre programme, Réenchanter le Monde, passé presque inaperçu à l'époque et qui devient avec le temps d'une remarquable actualité. Paul Gilbert.
Peut-on éteindre l’Internet? » Article » OWNI, Digital Journalism
La question d'une censure totale d'Internet fait peur mais c'est plus la censure locale qu'il faut craindre. Pour Stéphane Bortzmeyer, c'est en renforçant les infrastructures qu'on améliorera la résistance du réseau. Ce jeudi 27 janvier, l’Epitech organise une intéressante conférence sur le thème « Peut-on éteindre l’Internet ? ». Je ne pourrais malheureusement pas y aller alors je livre mes réflexions ici. Il n’a pas manqué d’articles sensationnalistes sur ce thème. À l’opposé de ce discours apocalyptique « on va tous mourir », on voit des neuneus se présentant comme hackers qui prétendent que l’Internet est invulnérable, que les puissants de ce monde n’arriveront jamais à le censurer, et qu’on ne peut pas arrêter le libre flot de l’information. Qu’en est-il vraiment ? Car tout dépend de l’objectif qu’on se fixe en disant « éteindre l’Internet ». De même, il est très facile de planter un service donné. Sur Internet, la censure locale est facile, la censure totale l’est beaucoup moins
Related:
Related: