
FAIR, le laboratoire de Facebook sur l'intelligence artificielle Le 2 juin dernier, Facebook annonçait l’ouverture d’un nouveau centre de recherche dédié à l’intelligence artificielle, son troisième après la Californie et New York et son premier hors Amérique. Où ? À Paris ! En effet, la capitale française a été préférée à Londres et Zurich pour accueillir ce laboratoire FAIR – pour Facebook Artificial Intelligence Research. Pour l’instant logé chez Facebook France, avenue Wagram, l’équipe compte six chercheurs et ingénieurs, avec la perspective d’en recruter une quinzaine d’ici 2016 et d’avoir un effectif de 40-50 personnes à long terme. « L’intelligence artificielle était un terme très à la mode dans les années 80-90, synonyme des promesses les plus folles, explique François Sillion, directeur général délégué à la science d’Inria. Une IA de Facebook a réussi à reconnaître sur vidéo 487 sports différents. Autre priorité, la reconnaissance du langage au service des interfaces de demain. Vous voyez un chevalier ?
Peut-on se noyer dans le virtuel La réalité virtuelle fait-elle perdre pied avec la réalité ? Quels sont les risques biologiques en cas d'immersion longue durée ? Faudra-t-il créer des règles d'éthique pour protéger nos futurs avatars ? Creative Control se déroule dans un futur très proche. Les références à Apple et aux autres GafaFermerAcronyme formé avec les initiales de Google, Apple, Facebook et Amazon, géants du Net. sont évidentes, du design de la boîte d’emballage des lunettes à la philosophie qui les entoure : « Améliorer la vie avec une touche de magie ». Et inquiétant aussi… Pensez-vous qu’une telle déréalisation guette les utilisateurs de réalité augmentée (RA) ou de réalité virtuelle (RV) ? Y a-t-il des études mesurant d’éventuels effets sur le cerveau ? On parle tout de même du « bord de l’écran » (de l’ordinateur par exemple) qui tracerait une frontière salutaire entre le virtuel et le réel, même dans les films ou jeux les plus immersifs. Et si ce n’était plus le cas ?
Demain, la fin du code Pour beaucoup, l’art de la programmation est le sésame nécessaire à la compréhension du monde moderne… et à un emploi bien rémunéré. Le fameux débat autour de l’apprentissage du code à l’école en est d’ailleurs l’illustration la plus évidente. Et si les jours du « codeur » étaient comptés ? La cause de ce déclin inévitable du code, selon lui, c’est le triomphe des réseaux neuronaux et des techniques de machine learning. « Si vous voulez enseigner à reconnaître un chat à un réseau de neurones, par exemple, vous ne lui dites pas de chercher les moustaches, les oreilles, la fourrure et les yeux. Cette ignorance du fonctionnement interne de ces systèmes va poser pas mal de questions, y compris légales, souligne Tanz. La fin du code Un tel changement de paradigme va sonner le glas du codeur maître des programmes. L’âge de l’intrication « Lors de l’ère précédente », écrit-il, « l’âge des Lumières, nous avons appris que la nature obéissait à des lois. Une idée déjà ancienne Rémi Sussan
Miracles et mirages du crowdsourcing D’un côté, la foule participe à la science en fournissant données et observations. De l’autre, des travailleurs sont exploités sur la plateforme de microworking du géant du Web Amazon. L’informaticienne Karën Fort analyse les deux faces du phénomène « crowdsourcing ». Une fois par mois, retrouvez sur notre site les Inédits du CNRS, des analyses scientifiques originales publiées en partenariat avec Libération (link is external). Le crowdsourcing est une idée généreuse : la foule produit, bénévolement, pour la foule. Le site Wikipédia en est l’exemple phare, avec plus de 30 millions d’articles en 241 langues1 et plus de 800 000 vues par heure pour sa version française. Le crowdsourcing, une histoire ancienne S’il a pris un essor inédit avec l’avènement du Web 2.0, qui permet aux internautes d’interagir avec les pages qu’ils visitent, le crowdsourcing n’est pas une invention récente. Le Turc mécanique est un automate supposé jouer aux échecs mais en réalité un humain s'y cachait.
«L'avenir de l'Humanité réside dans l'intelligence collective augmentée» Joël de Rosnay A presque 80 ans, Joël de Rosnay n’a de cesse de s’émerveiller. Face aux vagues, qu’il surfe encore plusieurs heures d’affilée quand l’occasion s’en présente. Mais aussi face à la simplicité des codes naturels conduisant au jaillissement de formes à la fois d’une grande beauté et d’une extrême diversité, comme la structure d’un coquillage, le pelage d’un léopard ou encore les ramifications d’une fougère… Dans son dernier ouvrage, «Je cherche à comprendre – Les codes cachés de la nature», le scientifique, prospectiviste et conférencier interroge non seulement le miracle de l’univers, mais aussi l’homme et son futur. Il y prédit, grâce à la place prépondérante de l’intelligence artificielle, des outils connectés et des réseaux sociaux, l’émergence d’une «intelligence collective augmentée» ou le triomphe de «l’hyperhumanisme». L’intelligence artificielle ne me fait pas peur. En vivant, dans un premier temps, en complémentarité avec l’intelligence artificielle. Et dans un second temps?
Jeu de Go : l’ordinateur plus fort que l’humain? Un ordinateur a battu pour la première fois un joueur professionnel de Go il y a quelques mois. Mais fera-t-il le poids contre le meilleur joueur du monde le 9 mars? Les chercheurs Marie-Liesse Cauwet et Olivier Teytaud nous livrent les pronostics et nous expliquent quels progrès en intelligence artificielle sont en jeu. Une fois par mois, retrouvez sur notre site les Inédits du CNRS, des analyses scientifiques originales publiées en partenariat avec Libération (link is external). AlphaGo, programme développé par la filiale DeepMind de Google, a battu par 5 parties à 0 le joueur professionnel français1 Fan Hui, 2e dan (sur 9 au maximum) et meilleur joueur d’Europe, lors d’un match en octobre dernier, relatait la revue Nature2. Le Sud-Coréen Lee Sedol, 9e dan, légende vivante du Go et considéré comme le meilleur joueur du monde, affrontera le logiciel AlphaGo du 9 au 15 mars à Séoul. Comment ça marche ? AlphaGo s’est nourri de 30 millions de coups joués par des professionnels !
Intelligence artificielle : art ou artifice ? L’intelligence artificielle (IA) alimente les fantasmes. Promesse de réponse, elle pose en retour bien des questions. Suivant les sensibilités, chacun y est a priori plutôt favorable ou défavorable. Cet article a été rédigé par Aurélien Grosdidier, chercheur indépendant fondateur de Latitude77, un espace de réflexion et de prospective à la confluence de l’anthropologie, de la sociologie et de la philosophie appliquées au questionnement technoscientifique et aux enjeux numériques. Des critiques parfois étonnantes Parmi les résistances francophones se trouve l’association AFCIA. Une posture de principe nécessite des arguments si puissants qu’ils rendent facultative la confrontation à la réalité. Au-delà de ces arguments, une posture d’opposition par principe est une stratégie de défense dont je doute de l’efficacité. La résistance est au mieux palliative. Au pire, cette résistance amplifie le problème. Partisans, détracteurs : une carte mentale en partage Une IH indéfinissable
Les algorithmes menacent-ils la démocratie? Les algorithmes sont de plus en plus présents dans notre vie quotidienne et dans les processus de décision. Or, à l’ère des big data et de l’intelligence artificielle, l’opacité de certains traitements automatisés pourrait menacer l’État de droit et la démocratie. L’informaticien David Monniaux décrypte les logiques à l’œuvre dans la méthode algorithmique et pointe ses possibles dangers. Naguère inconnu du grand public, le terme « algorithme » cristallise maintenant sur lui les espoirs et les craintes suscitées par la révolution du big data. Vous avez dit algorithme ? Un algorithme n’est ni plus ni moins qu’une suite finie d’instructions qui va permettre de résoudre un problème, sans nécessiter de réflexion ou d’inventivité de la part de celui qui l’exécute. Un exemple simple d’algorithmes auxquels mathématiciens, informaticiens et plus récemment les moteurs de recherche ont toujours prêté une attention particulière : les algorithmes de tri. Le choix des critères
Intelligence artificielle Dans le cadre de ce MOOC Dominique Moulon reçoit Jean-Gabriel Ganascia, Professeur des universités, chercheur en intelligence artificielle et auteur de nombreux ouvrages (notamment L’intelligence artificielle : vers une domination programmée et Le mythe de la Singularité : faut-il craindre l’intelligence artificielle ?). En premier lieu, il sera question de l’Histoire de l’Intelligence Artificielle et plus particulièrement de Charles Babbage et de sa machine analytique. Puis le chercheur précisera le rôle d’Allan Turing en matière de machine intelligente ; partant de la question de savoir si une machine peut-elle penser, le chercheur a imaginé un subterfuge qu’il a appelé le jeu de l’imitation (plus connu ultérieurement sous l’expression de « test de Turing »).
Le mythe de l’humain augmenté Ce troisième TopTen de l'été nous emmène du côté des groupes transhumanistes. Alors que ce mouvement prône le dépassement de notre condition biologique, le chercheur Nathanaël Jarrassé nous engage à revenir aux réalités des personnes appareillées qui ne sont pas des hommes machines. « Rendre une sensation de toucher à un sujet amputé appareillé », « dévier des nerfs pour améliorer la commande de prothèses robotiques », « fixer directement une prothèse de bras sur l’os » : autant d’innovations de laboratoires porteuses d’espoir pour les patients. Une perception biaisée de la réalité technique Ce décalage entre l’attrait fantasmé de notre société pour les technosciences et nos travaux se trouve amplifié par la vulgarisation parfois simpliste des avancées technologiques. Il n’existe, parmi les prothèses corporelles disponibles actuellement, rien de permanent, rien de fusionné avec le corps ni rien de réellement contrôlable par la pensée. L’appropriation des prothèses, un long apprentissage