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La pêche

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L'Australie veut sécuriser sa biodiversité marine. Anciennement FV Margiris, le navire-usine Abel Tasman, accusé par les ONG de protection de l'environnement de dommages considérables sur la biodiversité, est au moins provisoirement interdit de pêcher dans les eaux territoriales australiennes.

L'Australie veut sécuriser sa biodiversité marine

À rebours des conclusions de l’Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA), pour qui les captures de ce bateau-usine de neuf mille cinq cents tonnes ont un impact écologique trop relatif pour qu’il soit interdit de pêche, le ministre de l’Environnement Tony Burke s’est prononcé pour un empêchement provisoire de l’Abel Tasman. « Il y a des risques que je ne suis pas prêt à prendre », a-t-il commenté, cité par nos confrères de l’AFP. La surpêche devrait avoir de beaux jours devant elle. Une preuve parmi bien d'autres que la biodiversité marine est en grand danger : les quatre cinquièmes des espèces de poissons établies en Méditerranée sont aujourd'hui surpêchées Ambitieuse et très déterminée, la Commissaire européenne à la Pêche Maria Damanaki n’est cependant pas la seule à avoir voix au chapitre.

La surpêche devrait avoir de beaux jours devant elle

Thon rouge : le soulèvement libyen a profité à la pêche illégale. L'état des stocks de thons rouges en Méditerranée suscite les plus vives inquiétudes Le renversement du régime du colonel Kadhafi, s’est-il traduit par une diminution des effectifs de thons rouges en Méditerranée ?

Thon rouge : le soulèvement libyen a profité à la pêche illégale

Déjà sérieusement menacée – le WWF a même prophétisé sa disparition pour l’an prochain -, l’espèce pourrait avoir payé un lourd tribut aux troubles géopolitiques de ces derniers mois, un nombre significatif de bateaux de pêche ayant été observé au large des côtes de la Libye, laquelle a précisé que ses navires ne pouvait pas les sillonner en raison du blocus de l’OTAN. Réunie la semaine dernière à Istanbul (Turquie), cette dernière a évidemment évoqué le cas du thon rouge. Bruxelles veut se donner les moyens d’abolir le shark finning. L'augmentation de la demande mondiale en potages aux ailerons de requins explique en grande partie la recrudescence du shark finning Enfin !

Bruxelles veut se donner les moyens d’abolir le shark finning

La Commission européenne aura pris tout son temps pour se pencher sur la question mais elle projette désormais d’éradiquer définitivement le shark finning, pratique barbare évoquée à maintes reprises dans ces colonnes, dénoncée par les écologistes, les scientifiques mais aussi par des victimes de requins et qui consiste à couper leurs ailerons à bord des navires de pêche avant de rejeter les squales encore vivants à la mer. Aussi atroce soit-il, équivalant en fait à une mort certaine – et donc déstabilisant pour de nombreux écosystèmes marins dans la mesure où les requins sont situés tout en haut de la chaîne alimentaire -, ledit « charcutage » s’est intensifié ces dernières années en raison de la hausse de la demande mondiale, dans les pays d’Asie du Sud-Est en particulier.

Crédits photos : flickr – Alpha / Andrew Mitchell. Haro sur les quotas de thons rouges. Où est la vérité ?

Haro sur les quotas de thons rouges

Ainsi ne faudrait-il accorder aucun crédit ni aux engagements des États en matière de pêche ni aux organismes qui déterminent les quotas ? À quoi toutes ces réunions peuvent-elles bien servir si ni les uns ni les autres ne sont respectés ? Espèce hypermédiatisée, surexploitée et à ces titres emblématique de la dégradation de l’état des ressources halieutiques, le thon rouge n’a pourtant jamais bénéficié jusqu’ici des mesures de protection réclamées à cor et à cri par les associations de protection de l’environnement, vraisemblablement à juste titre au regard des estimations franchement alarmantes de certains scientifiques, même si plusieurs pays comme le Canada étudient de plus en plus sérieusement l’hypothèse d’en interdire la capture dans leurs eaux territoriales. Une chose est sûre : l’ICCAT doit à tout prix faire son introspection.

La moitié des espèces de thon seraient aujourd’hui menacées d’extinction. Cinq espèces de thon sur huit figurent dans la liste rouge de l'UICN.

La moitié des espèces de thon seraient aujourd’hui menacées d’extinction

A quelques jours d’une conférence réunissant les Organisations régionales de gestion de la pêche (ORGP) en Californie, l’UICN (Union internationale de conservation de la nature) a publié une nouvelle étude alarmante. Celle-ci s’est concentrée sur les poissons les plus “intéressants” du point de vue commercial, c’est-à-dire les espèces les plus demandées et vendues à des prix élevés : les marlins, les espadons et la famille des scombridés (thons, maquereaux, bonites et thazards). Sur les 61 espèces que comprend cette dernière, les deux tiers sont catégorisées comme “préoccupation mineure” (NDLR : le niveau le plus bas de la liste rouge de l’UICN), quatre espèces étant classées « quasi-menacées » et sept autres étant considérées « menacées ».

Au nombre de huit, les espèces de thons présentent le plus grand danger d’extinction selon l’organisation, avec cinq espèces jugées menacées, à différents niveaux. Les Bahamas interdisent la pêche au requin. Les Bahamas ont annoncé hier l'interdiction de la pêche au requin dans leurs eaux territoriales De nombreuses espèces de requins, prédateurs aussi fascinants qu’effrayants pour bien des Hommes, sont aujourd’hui gravement menacées d’extinction.

Les Bahamas interdisent la pêche au requin

La faute surtout à la surpêche, à l’aberrant shark finning et à la maturité sexuelle tardive desdites espèces. Selon le Pew environment group (Peg), 73 millions de requins trépasseraient chaque année, et d’une façon générale les estimations actuelles laissent augurer le pire pour cet animal essentiel à l’équilibre des écosystèmes marins. Certains pays ont toutefois pris conscience de la gravité de la situation et durcit leur législation, ainsi l’archipel de Palau (Pacifique), suivi par les Maldives (océan Indien) et le Honduras (Amérique centrale), qui ont tous prohibé le shark-finning.

. « Les gens se demandent : pourquoi protéger les requins qui mangent les humains et les autres poissons ? Crédits photos : flickr – Thespis377 / Manoellemos. Pêche : la France et l’Espagne s’opposent aux vues de la Commission européenne. La réforme de la politique de pêche proposée par Bruxelles indispose la France et l’Espagne Il y a tout juste une semaine, la Commissaire européenne à la Pêche Maria Damanaki a proposé une nouvelle réforme de la pêche.

Pêche : la France et l’Espagne s’opposent aux vues de la Commission européenne

Bruxelles souhaiterait interdire d’ici 2016 les rejets de poissons non commercialisables, instaurer un marché des droits de pêche et atteindre un rendement maximum durable. Des mesures qui paraissent aujourd’hui indispensables dans la mesure où l’Union européenne (UE) dépend de plus en plus des importations et surexploite les trois quarts des ressources halieutiques présentes dans ses eaux territoriales.