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Les Amours jaunes

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s2020 agreg interne lettres classiques 1 1239698. s2020 agreg interne lettres modernes 2 1239710. Sur le texte des Amours jaunes. On peut éliminer aussi le problème vraiment secondaire de l'accentuation. Dans une écriture rapide il est difficile de distinguer un accent aigu d'un accent grave, et c'est bien ce type d'accent qui est la cause la plus fréquente des coquilles. Le seul cas étrange en ce domaine est l'affection extrême que Tristan Corbière semble avoir pour l'accent circonflexe. Encore faut-il être prudent ici. D'abord, il y a des exemples qui s'expliquent : c'est anisi que Corbière met toujours le circonflexe sur « Bohème » ; de toute évidence, plus logique que ne l'a été l'usage, il conserve la graphie du terme géographique « Bohême » qui est à l'origine de l'autre acception.

Ensuite, il y a des exemples où le circonflexe a très probablement été voulu par le poète pour noter une nuance de sens qu'il faut respecter : c'est le cas de « mâle-mort », comme le signale avec pertinence P. O. (261) Les amours jaunes (1873) - Tristan Corbière lu par Yvon Jean. (261) [RARE] Tristan CORBIÈRE – Une Vie, une Œuvre : 1845-1875 (France Culture, 2003) Tristan Corbière. Les femmes des Amours jaunes : la cigale, Marcelle, l'actrice et la prostituée Thème universel, certes, mais thème privilégié de l'inspiration corbiérienne, Tristan a chanté la femme sur tous les tons avec la même ferveur qu'il mettra aussi pour la déchanter.

Mais la déchanter n'est-ce pas la chanter encore ? La typologie des femmes dans Les Amours jaunes concerne essentiellement deux catégories : l'actrice et la prostituée, deux types qui auraient tendance à se confondre quand il s'agit de Marcelle à la fois cigale des bastingages et cigale de bastringues. 1 — La cigale des Amours Jaunes Qu'il l'appelle « fille de marbre », « maîtresse », « chair de [lui] », « femelle de l'homme », « muse pucelle » ou « demoiselle », qu'il lui dédie des poèmes « À L'éternel Madame » et « Féminin singulier », il s'agit toujours de Marcelle, la cigale du poète, la marraine annoncée des Amours jaunes : « Il alla crier famine Chez une blonde voisine, La priant de lui prêter Son petit nom pour rimer.

Stylistiques ? - Les Amours jaunes de Tristan Corbière : une stylistique du palimpseste. 1C’est en 1883 que Verlaine fit découvrir aux lecteurs de la revue Lutèce le recueil étonnant d’un poète mort à trente ans seulement en 1875 : Les Amours jaunes de Tristan Corbière sortaient de l’oubli pour gagner une certaine notoriété, qui restera toutefois limitée jusqu’aux années 1960. La dignité de « poète maudit », dont Verlaine avait drapé Corbière, est en effet juste et aliénante. Qu’un poète meure inconnu à trente ans justifie l’étiquette. Mais celle-ci l’enferme aussi durablement dans un ghetto où il côtoie marginaux et excentriques, asociaux, trublions de la littérature dont ils sont les poils à gratter, mais qui ne peuvent prétendre au Panthéon où trônent les grands, comme Mallarmé, qui a heureusement échappé à la malédiction verlainienne de son vivant. 2Le fait d’être né et mort à Morlaix n’arrange pas les choses.

La critique française est souvent parisienne, et ne comprend pas toujours qu’on puisse bâtir une œuvre en dehors de son périmètre géographique. 3 Op. cit. : 80.