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BTS-Travail et bien être

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Faut-il travailler pour être heureux ? Les sociologues Christian Baudelot et Michel Gollac ont analysé les résultats d'une enquête réalisée par l'Insee sur le travail et les modes de vie des Français. Pour plus d'un quart de nos concitoyens, le travail constitue une composante importante du bonheur. Paradoxalement, ce sont les salariés dont le travail est le moins gratifiant qui le valorisent le plus (ouvriers et employés), devancés par les personnes employées à temps partiel et les chômeurs. Et « il représente d'autant plus le bonheur qu'il fait défaut ». Chez les cadres, les chefs d'entreprise et les professions libérales, l'activité professionnelle est perçue différemment.

Du bonheur (22 % contre 32 % tous âges confondus), ils le valorisent cependant davantage comme facteur d'accomplissement, de réussite et de bien-être psychologique. Leur appréciation reste constante quelle que soit la catégorie d'âge : le « métier » étant une composante de l'épanouissement personnel, ils éprouvent. Quel bilan peut-on dresser des 35 heures? Les entreprises, les salariés et l'État ont-ils su tirer profit des lois Aubry votées en 1998 et 2000 ? « La direction a annoncé l'accord qu'elle va signer avec la Cfdt et FO sur les 35 heures. Alors déjà, ils (les travailleurs) ont appris qu'ils étaient en fait à 36h30, vu qu'il y a une demi-heure de temps de pause par jour. Tu ne comprends pas ? 5 fois 30 minutes, ça fait 2h30. 39 heures moins 2h30 égale 36h30. Et donc il ne reste plus qu'à réduire le temps de travail d'une heure et demie par semaine pour arriver à 35 heures.

Cela sera mis en place le vendredi. Article de 7662 mots. Selon le sociologue François Dubet, l’école française s’intéresse au bonheur. Non parce que c’est un bien en soi, mais parce qu’un élève heureux est censé apprendre mieux. Autrefois, le bonheur scolaire n’était pas au centre d’un projet éducatif basé sur la rigueur de la discipline et des apprentissages. L’école devait socialiser, éduquer, elle devait aussi « dresser » les récalcitrants. Toute la rhétorique conservatrice reste profondément attachée à cette représentation quand elle dénonce les pédagogies actives, le « laxisme » et le déclin de l’autorité des savoirs et des maîtres.

Ce modèle ascétique et autoritaire ne tient plus aujourd’hui, et la question du bonheur scolaire a changé de nature. Le poids du « malheur » Nous avons un autre rapport à l’idée de bonheur conçu comme un droit à l’épanouissement de chacun ici et maintenant, dans la famille, au travail et à l’école. Une politique du bonheur ? Du temps des gratifications François Dubet François Dubet. Le bonheur fut longtemps la propriété intellectuelle des philosophes. Depuis peu, les sciences humaines et les sciences naturelles se sont emparées du sujet et tentent de déterminer ce qui favorise objectivement le bien-être. • Santé « Quand la santé va… » Cette vérité est si banale que l’on ose à peine l’énoncer. Elle n’est pas digne d’être prise en compte par la philosophie. Nous vivons dans une société qui cherche à bannir la douleur physique de son horizon.

Il est très rare aujourd’hui de souffrir en continu (des dents, de maux de tête ou de ventre). On en vient donc à oublier combien la santé est un ingrédient déterminant du bien-être. . • Rick Harrigton, Stress, Health and Well-Being, Wadsworth Cengage Learning, 2012. • Relations sociales [ lire la suite... ] Article de 1629 mots. Bonheur/malheur, jouissance/souffrance, émancipation/aliénation… Pourquoi les ambivalences dont le travail est porteur prennent-elles aujourd’hui un tel relief ? Il semble que les nouvelles formes de management aient dans ce phénomène une large part de responsabilité. « L’homme occupé est un homme heureux », affirmait Claude Helvétius à la fin du XVIIIe siècle, fustigeant ainsi les riches oisifs dévorés par l’ennui.

C’est en effet l’une des innovations des Lumières que d’avoir associé le bonheur au travail. L’étymologie du terme pourtant – tripalium : instrument de torture – n’augurait pas un tel devenir quant à la qualification de l’activité laborieuse des êtres humains ! C’est d’ailleurs ce qui ressort des enquêtes européennes auprès de travailleurs [ lire la suite... ] Article de 3421 mots.

Aimer son travail est considéré aujourd’hui comme un facteur majeur de la réalisation de soi ; plus personne ne veut perdre sa vie à la gagner. L’engagement est d’ailleurs facteur d’efficacité : comment être efficace si l’on n’est pas engagé, passionné, motivé pour ce que l’on fait ? Mais quelles sont les composantes de cet engagement ou désengagement face au travail ? Voilà ce que ce dossier tente d’explorer. Achille Weinberg explique que trois motifs suffisent à expliquer la motivation à travailler : gagner sa vie, exister socialement et faire des choses intéressantes. Mais ce sont les trois mêmes raisons qui conduisent aussi à le détester… Comme l’indiquent des enquêtes récentes certains trouvent leur bonheur dans des métiers parfois inattendus et peu prestigieux : réparer des motos ou faire de la comptabilité (articles de Marie Deschamps et A. Certains métiers, bien que peu considérés socialement, suscitent beaucoup de passion : réparer des motos ou s’occuper de pylônes électriques.

Rencontre avec ces professionnels qui aiment leur travail. Len Greenham est un vieux maroquinier qui vit dans le Nord de l’Angleterre. Jeune homme, il a appris à préparer les peaux de chèvres pour que le cuir puisse être utilisé en reliure et dans la fabrication de sacs à main ; un ensemble d’opérations délicates et difficiles auxquelles il a, comme son père et son grand-père avant lui, donné toute sa vie.

Cette vie, il ne la regrette pas, mais il sait que la reliure est une activité trop coûteuse pour que sa société puisse poursuivre ses activités en Grande-Bretagne. Malgré cela, même si le métier se relocalise et prospère aujourd’hui en Inde, Len continue à travailler dur : « C’est l’artisan en lui. » L’histoire de L. Article de 3629 mots. ◊ Entretien avec Yves Clot (1) À mon sens, on peut parler de souffrance au travail lorsque l’activité est empêchée. L’activité empêchée, c’est le salarié qui, à la fin de la journée, se dit « aujourd’hui encore, j’ai fait un travail ni fait, ni à faire ».

C’est la mauvaise fatigue qui provient de tout ce que l’on n’arrive pas à faire. C’est ce travail qui vous poursuit, vous empêche de dormir. L’activité empêchée, c’est ne pas pouvoir se reconnaître dans ce que l’on fait. Les entreprises peuvent, sensibilisées comme elles le sont, reconnaître les difficultés du travail, et même la souffrance des personnes. Article de 1716 mots. Dans les entreprises ou les administrations, il existe une violence banale, quasiment invisible et quotidienne : brimades, petites humiliations, conflits larvés enveniment les relations.

Si le bonheur au travail peut se rencontrer (en cherchant bien, on peut le croiser, déposé ici ou là, dans l’amour du métier, quelques relations de qualité, la symbolique que charrie l’activité…), c’est d’abord la violence ordinaire perpétrée par les uns et les autres, sur les uns et les autres que je croise le plus souvent lors de mes interventions dans les organisations.

À cela, il n’y a aucune espèce de fatalité. Cette violence existe le plus souvent non pas en appui sur je ne sais quels desseins de harceleurs plus ou moins dérangés (même si ceux-là peuvent aussi exister) mais sur la cécité, les petites lâchetés quotidiennes, les peurs du plus grand nombre. Pour tenter d’en finir avec elle (ou au moins pour la combattre), je plaide pour l’émergence d’organisations réflexives (1). On travaille pour trois raisons fondamentales : gagner sa vie, exister socialement et faire des choses qui nous intéressent. Mais chacune de ces motivations a ses revers, poussant chacun tantôt à s’engager tantôt à fuir. Le lundi matin, pourquoi se lève-t-on pour aller au travail plutôt que de rester au lit ? La réponse tient en quelques mots. On travaille pour gagner sa vie, pour exister socialement (être connu et reconnu), voir des gens et enfin pour faire des choses qui nous intéressent : soigner, enseigner, construire ou réparer, faire la cuisine, écrire, etc.

Mais chacune de ces motivations a son revers. Ces tensions entre aspirations fondamentales et réalité conduisent chacun d’entre nous à s’engager et se désengager : se passionner et se dégoûter, connaître des moments de plaisir, d’autres de mortels ennuis, se plonger dans des projets excitants et avoir envie parfois de tout plaquer. Pour gagner sa vie Pour exister socialement Le travail brise l’isolement. Pour le plaisir Mots-clés. Le travail a fait l'objet au cours de ces dernières années de nombreux débats, notamment sur la question de savoir s'il demeure une valeur centrale dans la société contemporaine. Cet ouvrage apporte une pierre dans le jardin de ces discussions. Fondé sur une enquête extensive et agrémenté de multiples témoignages, il explore par le menu les facettes multiples et contradictoires du travail tel qu'il est vécu par les acteurs. Lorsqu'on lui demande ce qui lui importe le plus pour être heureux, un Français sur quatre évoque le travail de façon directe ou indirecte.

Les auteurs montrent cependant que d'un groupe social à l'autre, les rapports au travail sont fort différents. Le bonheur au travail n'est pas l'apanage d'un groupe social. Ces quelques éléments ne constituent qu'un très bref aperçu des multiples éclairages empiriques qu'offre cette recherche qui intègre par ailleurs d'autres variables explicatives aussi décisives que la trajectoire sociale ou le genre.