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« Charlie Hebdo » visé par une attaque terroriste, deuil national décrété

« Charlie Hebdo » visé par une attaque terroriste, deuil national décrété
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | • Mis à jour le Plusieurs hommes ont attaqué à l'arme automatique le siège du journal satirique Charlie Hebdo, au 10, rue Nicolas-Appert, dans le 11e arrondissement de Paris, mercredi 7 janvier en fin de matinée. Douze personnes ont été tuées dans l'attentat, dont les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous, et deux policiers, selon une source judiciaire contactée par Le Monde. Bernard Maris, chroniqueur pour Charlie Hebdo et France Inter, a également été assassiné dans les locaux de l'hebdomadaire. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en France depuis celui de 1961. Suivez l'évolution de la situation : En direct : des coups de feu au siège de « Charlie Hebdo » Douze personnes tuées Au moins deux hommes cagoulés et vêtus de noir se sont introduits vers 11 h 30 dans les locaux de Charlie Hebdo, situés près du métro Richard-Lenoir. Sur le site de L'Humanité, la dessinatrice Coco, qui a vu les deux hommes de près, raconte :

« Charlie Hebdo » : le numéro d'équilibriste des médias anglo-saxons Malaise outre-Atlantique. Si de nombreuses rédactions américaines ont condamné l'attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, nombreux sont les médias qui se sont bien gardés, jeudi 8 janvier, de publier les caricatures controversées du journal satirique. Ainsi le New York Times, le New York Daily News, Reuters ou Associated Press ont largement relayé l'événement, en prenant le soin d'éviter la diffusion de dessins « heurtant les sensibilités religieuses », selon eux. Le porte-parole d'Associated Press, Paul Colford, a rappelé ce choix mercredi : « Nous ne publions pas d'images délibérément provocantes, c'est notre politique depuis des années. » « Après mûre réflexion, la direction du [New York] Times a décidé qu'une description des caricatures donnerait suffisamment d'éléments aux lecteurs pour comprendre la situation », a expliqué pour sa part une porte-parole du journal. Lire aussi : Le « FT » critique « Charlie Hebdo » puis revoit sa copie

« Vous allez payer car vous avez insulté le Prophète » LE MONDE | • Mis à jour le | Par Soren Seelow Ils étaient tous là, ou presque. Comme tous les mercredis. Réunis entre chouquettes et croissants autour de la grande table ovale qui occupe toute la pièce pour la conférence de rédaction. Un rituel immuable depuis la création de Charlie Hebdo. A gauche, comme toujours, Charb, le directeur de la publication. La conférence de rédaction débute généralement à 10 h 30 et s’anime rapidement à la faveur de quelques blagues grivoises. La réunion se finit quand elle finit, c’est-à-dire quand il est l’heure d’aller casser la croûte aux Petites Canailles, un bistrot de la rue Amelot, dans le 11e arrondissement de Paris. Ce mercredi 7 janvier, personne n’est allé déjeuner aux Petites Canailles. Lire les portraits des victimes : Charb, Cabu, Wolinski et les autres, assassinés dans leur rédaction Voeux prémonitoires « Carnage indescriptible » Douze morts en tout, onze blessés, dont quatre grièvement. Innombrables menaces de mort « On a tué “Charlie Hebdo” !

Zineb El Rhazoui de « Charlie Hebdo » : « Il arrivait que l’on dise aux collègues : “Je vous aime” » Par Zineb El Rhazoui, journaliste et membre de la rédaction de « Charlie Hebdo » A Charlie, on se disait parfois qu’on s’aimait. Comme ça, pour signer un mail professionnel, après les angles du papier, le calibrage et les délais, il arrivait que l’on dise aux collègues : « Je vous aime ». Pas très sérieux, mais vrai. Cruellement vrai aujourd’hui. Lire aussi : Attentat contre « Charlie Hebdo » : Charb, Cabu, Wolinski et les autres, assassinés dans leur rédaction Peu d’échanges étaient sérieux à Charlie, même pas ceux du comité d’entreprise censé défendre les intérêts des salariés face à un patronat incarné par Charb, à savoir le remplacement prioritaire de cette satanée cafetière toujours en panne. Mustapha est mort. Un souci de langue ? Simon, lui, a survécu. C’est ainsi à Charlie, certains viennent de l’aluminium, d’autres sont cheminot, urgentiste, juriste, psy, économiste… Mais tous se réunissent le mercredi « pour voir ce qu’on fait dans le prochain numéro ». Tragiquement drôle

Trois jours d’enquête et de traque LE MONDE | • Mis à jour le | Par Soren Seelow Il est trop tôt pour dire si les attaques terroristes qui ont frappé Paris ces derniers jours étaient coordonnées. Au regard des connexions entre leurs auteurs, on sait déjà qu’elles étaient liées. En trois jours, des tueurs se réclamant d’organisations rivales ont mené sur le sol français trois opérations. Mercredi, Saïd et Chérif Kouachi, 34 et 32 ans, abattent douze personnes à la rédaction de Charlie Hebdo. Le lendemain, Amedy Coulibaly, 34 ans, tue une policière à Montrouge, puis quatre otages vendredi dans une épicerie casher à Paris. De la tuerie de Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, jusqu’à la mort des trois assaillants, vendredi 9 janvier, rarement la capacité de réponse des forces de l’ordre aura été autant mise à l’épreuve. Cette attaque inédite dans l’histoire récente du pays s’est conclue vendredi par une double prise d’otages, une première en France, et un double assaut coordonné par le RAID et le GIGN, une première également.

Dessinateurs et médias rendent hommage à « Charlie Hebdo » Peu après l'attaque terroriste des locaux du journal satirique Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, faisant au moins 12 morts, plusieurs dessinateurs se disaient sous le choc. Suivre la situation en direct « Je suis abasourdi, horrifié, a réagi Aurel, dessinateur au Monde. Quant à Plantu, dessinateur au Monde, il a publié un dessin, en soutien à Charlie Hebdo : De son côté, Pascal Gros, dessinateur à Marianne, s'est dit « par terre, comme quelqu'un qui connaît potentiellement des tas de gens qui ont été butés par des connards. Lire notre synthèse : « Charlie Hebdo » visé par une attaque terroriste, la rédaction décimée Parmi les douze victimes figurent les dessinateurs Charb, Cabu, Wolinski et Tignous. Lire aussi : Charb, Cabu et les autres, assassinés dans leur rédaction Martin Vidberg, dessinateur blogueur sur Le Monde.fr, a fait de même : Le dessinateur Zep a également publié un post sur son blog du Monde.fr : Le dessinateur Joan Sfar salue le courage sur son compte Instagram :

Des tueurs qui ont aussi agi contre l’islam Par Tahar Ben Jelloun, écrivain L’attaque de Charlie Hebdo est un fait de guerre. Sauf que les journalistes qui ont été assassinés n’étaient pas des guerriers. La France est engagée dans des combats importants. Si les tueurs ont crié « Allah Akbar », c’est aussi contre l’islam et les musulmans qu’ils ont agi. Ces derniers temps, on aurait dit qu’une chasse était ouverte contre l’islam et les musulmans, montrés du doigt chaque fois qu’une certaine France perd confiance ou se laisse aller à trouver des boucs émissaires pour expliquer la crise morale ou pour gagner des électeurs. On a fait commerce de peur et de haine, de fantasmes et de crise d’identité. Il faut que la France saisisse le message de cette nouvelle terreur : la guerre est portée sur son territoire.

C’est quoi l’esprit « Charlie Hebdo » ? LE MONDE | • Mis à jour le | Par Pierre Jaxel-Truer « On a tué Charlie Hebdo », se sont vantés les fuyards armés, après leur carnage. Mais peut-on rayer avec des fusils mitrailleurs plus d’un demi-siècle d’histoire et une institution de la presse française qui ne ressemble à aucune autre ? Une expression colle aux pages de l’hebdomadaire et à la peau de ses journalistes : « l’esprit Charlie ». L’aventure a commencé il y a bien longtemps, à l’orée des années 1960, comme souvent autour d’une bande de copains inspirés : Cavanna, Fred et Georges Bernier, qui deviendra le fameux Professeur Choron, et l’expert revendiqué de l’« humour bête méchant ». Lire le portfolio : L’esprit Charlie Hebdo, « dénoncer la bêtise en faisant rire » Étendard de l’« humour bête et méchant » Parti d’un tirage à 2 000 exemplaires, Hara Kiri prend vite son envol. C’est en février 1969 qu’est lancé, en complément du mensuel, Hara-Kiri Hebdo, dont le ton est volontairement plus politique. Provocateur, Charlie ?

Contre le terrorisme, la plus grande manifestation jamais recensée en France Des millions de manifestants. A 19 heures, selon le décompte du Monde, près de trois millions de personnes avaient défilé tout au long de la journée dans les villes de province. A Paris, même si aucun décompte officiel n'a été communiqué, ils étaient près de deux millions à marcher en hommage aux victimes des attaques terroristes qui ont fait dix-sept morts entre mercredi et vendredi en région parisienne. Selon le ministère de l'intérieur, il s'agit d'un rassemblement « sans précédent ». Suivre ici la couverture des événements en direct Des centaines de rassemblements en province, dans les grandes villes comme dans les petites communes Des défilés ont été organisés dans des centaines de villes, répondant à l'appel de l'Association des maires de France. Selon le décompte du Monde, ces manifestations ont rassemblé plus de 2,7 millions de personnes. Regarder notre portfolio : Les meilleurs slogans des manifestations en hommage à « Charlie Hebdo » Lire : A Lyon, une mobilisation sans précédent

Charb, Cabu, Wolinski et les autres, assassinés dans leur rédaction D'après le procureur de la République, François Molins, douze personnes ont trouvé la mort dans l'attaque du siège de Charlie Hebdo, dans le centre de Paris, mercredi 7 janvier. Parmi les victimes, on compte huit journalistes, dont Cabu, Charb, Tignous et Bernard Maris. Michel Renaud, invité de la rédaction, est également décédé, tout comme une autre personne, tuée devant l'accueil de l'immeuble. On compte également onze personnes ont été blessées dont quatre grièvement, parmi lesquels le journaliste Philippe Lançon et deux policiers. Cabu Jean Cabut, géant du dessin de presse, né en 1938 à Châlons-sur-Marne (Marne), était entré à Hara-Kiri en 1960, après deux ans passés en Algérie pour son service militaire. Précurseur dès les années 1970 de la BD-reportage, amateur de jazz et fan éperdu de Charles Trenet, Cabu a également travaillé pour la télévision, notamment au sein de « Récré A2 » aux côtés de Dorothée et à « Droit de réponse », l'émission de Michel Polac. Wolinski Charb Tignous

Cabu, un coup de crayon sans égal Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Frédéric Potet Un coup de crayon sans égal qui lui permettait de caricaturer n'importe quelle personnalité du monde politique ou du show-business, un air d'éternel adolescent attardé, avec sa frange immuable et ses pulls à col roulé, une allure légèrement voutée sous son imperméable, carton à dessins sous le bras, digne du Grand Duduche, le héros naïf et utopiste qui l'a fait connaître dans les années 1960… La disparition de Jean Cabut, dit Cabu, mercredi 7 janvier à Paris dans l'attaque armée dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo, laisse un vide béant dans le monde des dessinateurs de presse. Cabu restera comme l'un des géants du genre. L'histoire retiendra qu'il est mort, une semaine avant son 77e anniversaire, en compagnie d'un autre monstre sacré du dessin de presse, Georges Wolinski, assassiné le même jour à l'âge de 80 ans, et en compagnie de plusieurs de leurs disciples : Charb, Tignous, Honoré.

A quoi ressemblera le prochain « Charlie Hebdo » ? « L'esprit du journal, c'est de faire rire. » Le prochain numéro de Charlie Hebdo, préparé par les rescapés de l'attaque sanglante contre le journal satirique à Paris et qui sortira mercredi 14 janvier, entend bien garder sa ligne éditoriale, et éreinter, comme à son habitude, politiques et religions. Les journalistes de la rédaction, qui ont été accueillis dans les locaux parisiens du quotidien Libération, ont bouclé l'édition de l'hebdomadaire lundi soir. Huit pages, 3 millions d'exemplaires, traduit en 16 langues Ce numéro, dit « des survivants », fera huit pages, au lieu du double habituellement. Il sera « traduit en 16 langues », a précisé lundi le médecin-chroniqueur Patrick Pelloux au micro de France Info. Pour le premier million d'exemplaires, toute la recette ira à Charlie Hebdo, le réseau de distribution ayant accepté de travailler gratuitement. Mahomet brandit une pancarte « Je suis Charlie » en « une » Un numéro « normal », pas « nécrologique »

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