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La philosophie à l’épreuve de la viande

La philosophie à l’épreuve de la viande
Dénonçant l’enfer des abattoirs, de nombreux penseurs s’emparent de cette question longtemps ignorée. LE MONDE CULTURE ET IDEES | • Mis à jour le | Par Catherine Vincent Certes, la Journée internationale sans viande (Meat Out Day), fixée chaque année autour du 20 mars, suscite l’intérêt croissant du grand public et des médias. Certes, scientifiques et politiques sont chaque jour plus nombreux à dénoncer l’aberration pour l’environnement que représente la production mondiale de viande (302 millions de tonnes en 2012, soit cinq fois plus qu’en 1950), l’une des grandes causes de la déforestation, du réchauffement climatique et de la pollution de la planète. Certes, de grands chefs cuisiniers prennent position, tel le Français Alain Ducasse, qui a supprimé la viande de la carte du Plaza Athénée, son restaurant parisien. Après, rien. « Défi majeur à la cohérence éthique des sociétés humaines » En avons-nous moralement le droit ? « Tuer les animaux pour les manger, cela allait de soi.

«Il faut réviser notre façon de traiter les animaux» Sandra n’a plus le droit d’être détenue par le zoo de Buenos Aires. Le 21 décembre, un tribunal argentin accordait le statut de «personne non-humaine» à cette orang-outan de 29 ans, et lui reconnaissait le droit à la liberté. L’animal ne retournera probablement pas à la vie sauvage car elle n’est plus capable de vivre dans son habitat naturel. La philosophe Florence Burgat, directrice de recherche à l’Inra (Institut national de la recherche agronomique) et corédactrice en chef de la Revue semestrielle de droit animalier, offre un éclairage sur cette décision insolite. Les grands singes avaient déjà acquis des «droits humains» en Espagne, en 2008. Les associations de défense des animaux parviennent à attirer l’attention du législateur sur le cas des grands singes car c’est à leur propos que la recherche est le plus avancée. Quelles autres espèces pourraient être reconnues pour leur sensibilité ? Des critères similaires sont présents chez tous les vertébrés, les mammifères, les oiseaux.

Manger des huîtres ne fait pas de mal (même pas aux huîtres) Pourquoi même les plus stricts végétaliens devraient sans sourciller manger des tonnes d'huîtres. L'été dernier, je me suis rendu chez un ami à San Francisco que je n'avais pas vu depuis longtemps. En général, dans ce genre de cas, je rappelle gentiment à mon hôte que je ne mange ni produits laitiers, ni œufs, mais mon ami m'a pour le coup bluffé: «Je me rappelle que tu es végétalien, m'a-t-il écrit, de ceux qui apprécient les huîtres fines.» Enfin quelqu'un qui me comprend. Le séjour s'est terminé sans un accroc –je me suis jeté sur de fantastiques bivalves Point Reyes pour agrémenter ma salade verte, et l'amitié et la courtoisie en sont sorties grandies. Puisque je mange des huîtres, je ne devrais pas me dire végétalien. Avec ou sans douleur Il y a des douzaines des raisons de devenir végétalien, mais deux devraient suffire. Comment manger éthique Quand je suis devenu végétalien, je n'ai pas marqué d'une croix tous les «animalia» de l'arbre de la vie. Traduit par Peggy Sastre Slate.com

Bientôt tous végétariens? Le Parisien | La vue d'un tartare de bœuf ou d'un steack saignant émoustille peut-être vos papilles de carnivore. Mais pour combien de temps encore? Car si les Français dévorent environ 90 kg de viande chaque année, la consommation est en baisse (voir infographie). En dix ans, elle s'est réduite de près de 10% et, chaque année, elle continue de baisser de 1% en moyenne. Pourquoi la viande a si mauvaise presse. En manger moins. Place aux morceaux de choix. N°56 897 N°56 897 est inquiète. Depuis hier, une drôle d’odeur a envahi l’air. Un souffle du dehors, proche, qui se répand dans le vaste hangar. Ses camarades sont nerveuses, elles crétellent, petits cris saccadés, plaintifs. La veille, certaines sont parties, emmenées. On ne les a pas revues. N°56 897 a mal. N’empêche qu’elle a mal, et puis, comme si cela ne suffisait pas, ils viennent encore d’allumer cette foutue lumière. Elle se tourne vers sa voisine, immobile. Celle-là s’est échappée plus tôt, une de moins parmi les 3000 du hangar. Elle a un peu faim. Ah, si seulement elle pouvait prendre un bain de poussière. Au moins, ce parfum étrange, il couvre les émanations d’ammoniac des paillasses. Soudain, n°56 897 entend les portes qui s’ouvrent. N°56 897 a peur, elle se terre dans un recoin de sa paillasse. Et puis, l’obscurité, les plumes, partout, les becs qui piquent, les pattes qui griffent, les ailes qui se brisent. Et si, finalement, le calvaire semble cesser.

La viande et la santé : explications concrètes et impact sur notre corps La viande et sa consommation sont de plus en plus pointées du doigt et critiquées. Plusieurs approches peuvent venir questionner notre consommation de viande : l’industrialisation massive de la production de viande (en France, 80% de l’élevage est intensif), le manque de traçabilité et les inquiétudes que cela pose en matière de confiance du consommateur, l’impact sur la santé et les maladies de notre époque, la dégradation de notre environnement, de la qualité de l’eau et des sols qu’elle entraîne dans ces dimensions industrielles, notre rapport aux animaux ou à l’éthique, etc. Mais en matière de santé : pourquoi parlons nous d’impact négatif sur notre corps ? L’acide urique L’acide urique est un composé chimique que l’Homme mais aussi les animaux produisent. Comment cela fonctionne ? Mais les animaux fonctionnent exactement comme nous. L’image est claire : en mangeant de la viande vous mangez également tous les déchets que l’animal avait dans son sang au moment de l’abattage.

Confessions véganes Semaine spéciale Semaine du Goût Un documentaire de Maylis Besserie et Anna Szmuc Le véganisme propose un mode de vie et un régime alimentaire éthique visant à ne pas exploiter les animaux et à leur octroyer des droits fondamentaux. L’engagement des végans s’étend à l’exclusion de la consommation de certains produits (cosmétiques testés sur les animaux, vêtements en laine, soie…) et à des choix politiques en faveur d’un nouveau statut juridique de l’animal et de l’abolition de sa condition « d’objet exploité ». Cette volonté abolitionniste ramène à une question philosophique fondamentale celle qui distinguerait l’être humain par rapport aux autres espèces. D’un point de vue économique, les végans ont fait naître un marché : fast food vegan, restaurants, magasins, épiceries. Prise de son : Yann Fressy

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